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Thème : Libye

La nouvelle mission Libye au départ (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI

Après avoir démoli l’Etat libyen avec dix mille attaques aériennes et des forces spéciales infiltrées, États-Unis, Italie, France et Grande-Bretagne déclarent leur « préoccupation à cause de l’instabilité en Libye ».

La Farnesina (siège du ministère des Affaires étrangères italien) informe que sont en cours à Tripoli de violents affrontements entre milices y compris avec des armes lourdes et qu’ont été endommagés de nombreux édifices, où la sécurité n’est pas garantie, pas même dans les grands hôtels de la capitale. Non seulement pour les étrangers, mais aussi pour les membres du gouvernement : après l’enlèvement, il y a un mois, du premier ministre Ali Zeidan à sa résidence dans un hôtel de luxe, dimanche le chef-adjoint des services secrets, Mustafa Noah, a été enlevé à l’aéroport. Et pendant que dans la capitale des miliciens de Misrata tirent sur des citoyens désarmés exaspérés par les violences, à Bengazi se poursuit sans discontinuer la série d’homicides d’origine politique. Que faire ? Le président Obama a demandé au Premier ministre (italien) Letta de « donner un coup de main en Libye » et celui-ci a immédiatement accepté. Sa fiabilité est indiscutable : en 2011 Enrico Letta, alors (…) Lire la suite »

Bernard-Henri Lévy et la destruction de la Libye

Ramzy BAROUD

Lévy, qui apparaissait parfois comme le défenseur le plus en vue d’une guerre contre la Libye, a largement disparu des feux de la rampe dans le contexte libyen. Il est peut-être en train d’instiguer des troubles dans un autre endroit, au nom de sa douteuse philosophie. Il a accompli sa mission en Libye, qui se trouve à présent dans la pire situation jamais atteinte sous le règne de Kadhafi.

Si le Premier ministre Benjamin Netanyahou est « le juif le plus influent du monde entier », B.-H. Lévy est le numéro 45, selon un article publié dans le Jerusalem Post le 21 mai 2010. D’après les critères du Post, Lévy arrivait deux places seulement derrière Irving Moskowitz, « un magnat de presse établi en Floride et considéré comme le soutien principal de la construction juive à Jérusalem-Est ». Proclamer qu’au mieux Lévy est un imposteur intellectuel, c’est rater la logique claire qui semble unifier toutes les activités de cet homme, travail et écrits. Il semble obsédé à « libérer » les musulmans, de la Bosnie au Pakistan, de Libye et d’ailleurs. Néanmoins on ne peut parler d’une obsession saine émanant d’un amour ouvert et d’une fascination pour leur religion, leur culture et leur infinité de modes de vie. "Un Messie qui ne craint pas de promouvoir la violence pour le plus grand bien de l’humanité" Tout au long de sa carrière difficile à cerner, Lévy a fait beaucoup de (…) Lire la suite »

La Libye et la racine du mal

Zouhir MEBARKI

Al Qaîda en Libye innove : ses terroristes creusent des tunnels pour passer en Tunisie. L’Algérie déploie d’intenses efforts pour une étroite coopération avec les pays du Sahel pour sécuriser et développer à terme la région. C’est le sens de la dernière tournée effectuée en Mauritanie, au Mali et au Niger par notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Les forces de l’ONU, les militaires africains et l’armée malienne pourchassent les terroristes au Nord Mali.
Cela reste insuffisant, car chacun sait que le germe du fléau terroriste se trouve en Libye.

À l'intérieur de ce pays, les groupes armés évoluent en toute impunité. Les dirigeants peinent à y assurer l'ordre dans leur territoire qui s'étend sur près de 2 millions de km². Une situation qui dure depuis 2011 et qui s'aggrave au fil du temps. D'autant que les groupes terroristes se servent de la Libye comme sanctuaire d'où ils lancent leurs opérations sur l'ensemble de la région du Sahel. Ils disposent de quatre « portes de sortie » (Algérie, Niger, Tchad et Soudan) qui donnent directement sur le champ de bataille. Des passages dont la longueur cumulée s'étend sur plus de 3000 km en zones désertiques. Si les pays dits du champ s'organisent, à l'est et à l'ouest de la Libye, les terroristes ont la partie plus facile. Tant la Tunisie à l'Ouest que l'Égypte à l'Est sont en proie à des problèmes internes qui limitent leurs moyens d'intervention aux frontières. Ils font cependant ce qu'ils peuvent. Pour déjouer les surveillances terrestres et aériennes, les terroristes creusent (…) Lire la suite »

Deux ans de guerre des milices et d’ingérence étrangère : La Libye de moins en moins « libre »

Mehdia Belkadi
Instabilité politique, insécurité alarmante, situation critique des droits de l’Homme, économie désastreuse, embrasement dans la région et risque de guerre civile féroce, le constat est sans appel. Deux ans après l’assassinat de l’ex-guide Mouamar Al Khadafi, c’est le chaos ! Terrorisme, assassinats ciblés et violences intertribales font l’actualité de la Lybie post-Kadhafi où des manifestations ont régulièrement lieu contre les « nouvelles » autorités, de mouvance islamiste, accusées de faire sombrer le pays dans le chaos. L’on est loin de la fameuse exclamation « La Libye est libre ! » faite par les opposants armés, la « communauté internationale » et les principaux médias internationaux le 23 octobre 2011. Dès le premier anniversaire de l’entrée de la Libye dans une nouvelle ère, l’on se fait plus réaliste. « La Libye n’a pas été totalement libérée », avouait alors, dans un discours télévisé, Mohamed Al Megaryef, à l’époque président de l’Assemblée nationale libyenne, au (…) Lire la suite »

Au pays des milices

M. SAADOUNE

Deux ans après la liquidation physique de Mouamar Kadhafi dans des conditions tragicomiques et surtout cyniques, la Libye, « libérée » par l’Otan, est menacée de dislocation, et menace par ses désordres l’ensemble des pays de la région.

Plus personne ne regrette Kadhafi ? Cela reste à vérifier car il a sans doute ses partisans et ses nostalgiques. Mais il ne reste plus grand monde pour mythifier les « thuwars » qui ont proclamé deux jours après la mort de Kadhafi l'avènement de la nouvelle ère ! Cela s'est passé à Benghazi, une ville où les violences sont endémiques, où un mouvement séparatiste a vu le jour. Une ville où le chef de la police militaire a été abattu, le 18 octobre dernier, dans un de ces sombres règlements de compte qui font l'actualité « politique » de la Libye. C'est de Benghazi que la « révolution » est partie et c'est là que la réalité de la nouvelle Libye se manifeste avec le plus « d'éclat » par des attaques, des assassinats. Les représentations diplomatiques ont cessé d'y être présentes, le dernier consulat encore ouvert, celui de la Suède, a été attaqué le 11 septembre dernier. Les Occidentaux parlent en « off » d'ingratitude des gens de Benghazi qui oublient qu'on les a « libérés ». (…) Lire la suite »

Un État failli... en prélude à l’occupation directe

M. SAADOUNE

Les Occidentaux font mine de s’apitoyer et de s’inquiéter de l’état chaotique de la Libye alors qu’il est, en bonne partie, le produit de leur action. Le Premier ministre libyen Ali Zeidan vient d’essuyer un enlèvement humiliant sur fond de rivalités de pouvoir très confuses même si les médias aiment opposer des « libéraux » présumés à des islamistes qui, eux, font partie du décor.

Le rôle – même passif – du Premier ministre libyen dans l'enlèvement d'un présumé djihadiste, à Tripoli, par un commando américain, est l'expression d'une grande faiblesse politique. Il n'a même pas haussé formellement le ton alors que des sources américaines officieuses ont choisi délibérément de dire qu'il avait été informé avant l'action. De quoi alimenter les colères et les accusations de complicité active avec les Américains qui ont choisi de jeter de l'huile sur le feu d'une Libye hautement inflammable. L'enlèvement d'Ali Zeidan qui a duré quelques heures ne fait que compléter le mauvais coup infligé au semblant d'autorité du Premier ministre libyen par les Américains. L'attentat à la voiture piégée contre le consulat suédois à Benghazi fait partie des répliques de l'opération américaine ressentie comme humiliante par les Libyens et pas seulement les islamistes. Il pourrait y en avoir d'autres dans cette combinaison d'amour-propre humilié accentuée par l'insignifiance (…) Lire la suite »

La responsabilité des États-Unis dans l’instabilité du monde arabe

Capitaine Martin

Selon le quotidien italien Corriere della Sera, plus de deux cents marines ont été transférés d’une base militaire étasunienne en Espagne vers celle de Sigonella, en Sicile. Ces mouvements de personnel font suite aux tensions survenues entre Washington et la Libye après le raid qui a conduit à la capture d’Abou Anas al-Liby, l’un des leaders d’Al-Qaïda les plus recherchés par le FBI. Ils ont pour but de prévenir toute menace potentielle pour la sécurité de la mission diplomatique étasunienne en Libye.

Dimanche 13 octobre 2013 La situation est en effet quelque peu tendue entre Washington et Tripoli. Le gouvernement libyen a convoqué l'ambassadrice Deborah Jones ; il exige des précisions sur la capture du chef terroriste Nazih Abdul Hamed al-Raghie (nom de guerre d’Abou Anas al-Liby), capturé le week-end dernier à Tripoli par les forces spéciales étasuniennes en pleine journée. « Un véritable rapt » pour les autorités libyennes, décidé qui plus est à leur insu. Des informations officieusement démentis par le Pentagone, qui a toutefois réaffirmé « le droit de poursuivre les terroristes sans limites ni frontières ». « Celui qui a kidnappé mon père parlait un dialecte libyen », a déclaré le fils d'Abou Anas, témoin de l'enlèvement. Pour les médias étasuniens, l'opération est l'œuvre des fameux Navy Seals, les forces spéciales qui ont capturé et tué Oussama Ben Laden avec l’aide de la CIA et du FBI. Abou Anas a été amené au bord du San Antonio, un navire de guerre de la marine (…) Lire la suite »

La tragédie de Lampedusa : Ce dont l’Italie doit vraiment avoir honte (il manifesto)

Manlio DINUCCI

« Honte et horreur » : ce sont les termes utilisés par le président de la république Napolitano à propos de la tragédie de Lampedusa. Ils devraient plus exactement être utilisés pour définir la politique de l’Italie à l’égard de l’Afrique, en particulier de la Libye d’où provenait le bateau de la mort. Les gouvernants qui aujourd’hui battent leur coulpe sont les mêmes qui ont contribué à cette tragédie, et à d’autres, des migrants.

D’abord, le gouvernement Prodi, le 29 décembre 2007, souscrit l’Accord avec la Libye de Khadafi pour « faire obstacle aux flux migratoires illégaux ». Puis, le 4 février 2009, le gouvernement Berlusconi le perfectionne avec un protocole d’application. L’accord prévoit des patrouilles maritimes conjointes devant les côtes libyennes et la fourniture à la Libye, de concert avec l’Union européenne, d’un système de contrôle militaire des frontières terrestres et maritimes. On constitue à cet effet un Commandement opérationnel inter-forces italo-libyen. La Libye de Khadafi devient ainsi la frontière avancée de l’Italie et de l’Ue pour bloquer les flux migratoires d’Afrique. Des milliers de migrants venant d’Afrique sub-saharienne, bloqués en Libye par l’accord Rome-Tripoli, sont contraints de retourner dans le désert, condamnés à une mort certaine. Sans que personne à Rome n’exprime honte et horreur. On passe ensuite à une page plus honteuse encore : celle de la guerre contre la Libye. (…) Lire la suite »

La Libye : une « success story » de l’OTAN

Abdel Bari Atwan

Bienvenue dans la nouvelle Libye, un pays « libéré » par l’OTAN qui se retrouve maintenant sans les revenus pétroliers qui pourraient le rendre riche, sans aucune sécurité ni stabilité et avec une criminalité et une corruption à des niveaux sans précédents.

Vendredi dernier, le magazine The Economist a publié un rapport sur l’implosion de la Libye. Mon attention a été captée par les photos qui illustraient l’article - en particulier une illustration montrant un graffitti sur le mur d’un café du bord de mer dans la capitale Tripoli, qui disait : « Le seul chemin vers le Paradis est le chemin vers l’aéroport ». La plaisanterie est très significative de l’état dans lequel se trouve la Libye après sa « libération » depuis le ciel par les avions de guerre de l’OTAN, et depuis le sol par la révolution qui a renversé le régime autoritaire de Muammar al-Ghadaffi. J’ai récemment rencontré à Londres beaucoup de gens arrivant de Libye, et leurs récits sur ce qu’est aujourd’hui la vie quotidienne, sont tout bonnement incroyables. La capitale Tripoli n’a eu ni eau ni électricité pendant toute une semaine. Les milices armées tiennent le haut du pavé et imposent leur loi dans les rues, faute d’un vrai gouvernement, d’institutions assurant une (…) Lire la suite »

Chaos libyen

M. SAADOUNE
La Libye intéresse les médias internationaux. Pas seulement sous l'angle du premier anniversaire de l'attaque con-tre le consulat américain de Benghazi. L'image générale est celle d'un pays où la production de pétrole est au plus bas et où l'emprise des milices est au plus haut, avec de vastes pans du territoire qui échappent à tout contrôle. Le rapport de la commission indépendante mise en place par Statoil pour enquêter sur Tiguentourine évoque la Libye comme « un vaste territoire non gouverné ». Le coup de force des Occidentaux en Libye, au prix d'une manipulation du Conseil de sécurité qui explique en grande partie son impuissance dans la crise syrienne, avait eu un impact immédiat sur le Mali. Mais si la situation dans ce pays a été plus ou moins « reprise en main » au prix d'une intervention militaire étrangère qui risque d'être durable, l'impact de la « révolution » libyenne par l'Otan continue de peser. Il y a bien un « chaos libyen » qui mine le pays et menace l'ensemble (…) Lire la suite »