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Il y aurait un Etat Libyen, envers et contre tout, c’est ce que la machine médiatique, dominant le monde, veut nous faire accroire.
Elle doit bien continuer son office d’accompagnement de l’une des plus spectaculaires jonctions entre le mensonge médiatisé et l’armada de Alliance atlantique dans la "démocratisation de la Libye, en inventant une révolution" unique en son genre, que les bombardiers faisaient et que des figurants au sol incarnaient. Aujourd’hui, il n’y a plus grand monde qui se préoccupe de ce qu’endure le peuple libyen, ni s’il apprécie la " démocratie " que les Hillary Clinton et d’autres dirigeants de l’OTAN sont venus admirer et féliciter sous les feux de l’actualité.
Le travail a été fait, la réalité actuelle doit être escamotée et doit perdurer l’illusion. Sauf qu’il faut bien que filtre tous ces problèmes qui font que tout ne s’est pas produit comme cela a été dessiné et promis. Il y a eu, d’abord, ces Thouars qui n’ont pas reconnu les chefs qui ont été installés au pouvoir. Et qui ont campé leur rôle, celui-là que les images télévisées leur ont attribué. Ce sont eux qui ont " libéré " la Libye et ce sont eux qui vont la diriger. Chaque groupe dans son fief. Ce sont eux qui vont faire la loi, leur justice et avoir leur propre tribunaux expéditifs et leurs propres prisons.
Jusque là, il n’y a que quelques gesticulations autour des " droits de l’Homme ". Ensuite les choses se sont quelque peu gâtées, après qu’un fol espoir eut animé les compagnies pétrolières qui, en un rien de temps, ont ramené la production d’hydrocarbures à son niveau d’avant l’agression. Tout semblait aller pour le mieux, l’objectif visé ayant été atteint. Que règne le chaos, pourvu que les affaires marchent et elles marchaient. Mais le chaos s’est mis à se manifester et à menacer les installations pétrolières. Tant qu’à faire, leur sécurité est confiée aux milices, faute de voir ce pouvoir dit central, capable de reposer sur une armée et des forces de sécurité comme tous les pouvoirs du monde.
Petit à petit, l’anomie, née de la disparition de la main de fer de Mouammar Kadhafi, a aiguisé les appétits des " révolutionnaires ". Ceux de la Cyrénaïque, ne voient plus pourquoi partager le pétrole avec le reste de la population libyenne. Ils veulent l’autonomie de leur région et créent leur gouvernement.
Dans le même temps, depuis le mois de juillet 2013, l’exportation du brut est bloquée. En conséquence, il se produit une chute de la production de pétrole à 250.000 barils/jour, contre près de 1,5 million b/j au début du blocus. Ce qui met la fiction d’État qui trône à Tripoli dans de sales dispositions. "
La situation devient de plus en plus critique. Le gouvernement risque de recourir à des prêts pour pouvoir honorer ses engagements ", a déclaré " un représentant d’une institution financière internationale " en poste dans la capitale libyenne. Le " bureau politique de la Cyrénaïque " s’est mué en gouvernement, dont la légitimité pourrait se prévaloir, par défaut d’être aussi établie que celle du gouvernement dit central. Ceci au point d’annoncer qu’il va se mettre à vendre lui-même le pétrole.
À Tripoli où rien ne va plus entre " élus " du Congrès général du peuple et " gouvernement ", l’option militaire est avancée pour mettre fin à cette " rébellion ".
Comme on sait qu’en guise de militaires, ce sont les milices qui font office d’armée, on devinera qu’une guerre civile est dans l’air… Peut être pour consacrer définitivement la partition du pays au profit de la région qui détient la majeure partie des réserves en or noir.
Ahmed Halfaoui