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Le « butin de guerre »

En maître des lieux, au 15ème sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), prenant à son compte l’insurrection des Burkinabés, le président français, François Hollande, a fait la leçon aux présidents africains et leur a adressé des avertissements (contre la tentation de s’accrocher au pouvoir).

Personne ne lui a demandé d’expliquer en quoi l’OIF l’autorisait à cela. Preuve en est que l’OIF ne fait pas que dans la francophonie pure et qu’elle repose sur bien d’autres missions. Le maître des lieux pouvait donc y aller de son arrogance. Il pouvait montrer les crocs. A sa décharge, on sait que Blaise Compaoré, le dictateur déchu, a failli compromettre le dispositif de la Françafrique. De plus, par ses compétences dans la servilité il était promis à la succession du Sénégalais Abdou Diouf, à la tête de l’OIF. François Hollande le lui avait même annoncé, mais Compaoré a cru jusqu’au bout qu’il allait être soutenu par la France. In fine, il aura tout de même eu droit d’être exfiltré par les troupes françaises et peut se croire en lieu sûr, sous la protection du Makhzen. Du moins tant que Paris n’a pas décidé de l’extrader vers son pays, en raison de ses intérêts bien compris.

Ceci étant, l’OIF est bâtie sur des principes qui ne souffrent d’aucune équivoque. Essentiellement financé par la France, le Canada et la Belgique, son budget est consacré pour 27% aux « actions transversales » dont la « société civile » et pour 23% à la rubrique « paix-démocratie-droits de l’homme », tandis que la rubrique « éducation-formation » n’en bénéficie qu’à hauteur de 13%. On voit bien, à travers les destinations de l’argent, que la francophonie est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Et quand on sait, grâce au « printemps » dit arabe, en Libye et en Syrie, ce que signifient les concepts de « démocratie », de « droits de l’homme » et de « société civile », il est loisible de saisir la réalité profonde de l’OIF.

En arrière-plan, trône fondamentalement une ambition de dernière instance. Le rêve d’un espace économique francophone, dont les retombées seraient par exemple, en Afrique, l’intérêt des investisseurs Chinois, en particulier, de passer par les entreprises françaises comme « meilleure porte d’entrée » (lepoint.fr-29 novembre 2014). Ainsi, les 77 pays membres de l’organisation doivent militer pour la promotion économique de l’un d’entre eux, au nom de la seule langue partagée. Le Canada et la Belgique pouvant, accessoirement, être saupoudrés, à la faveur de leur statut de puissances industrielles et d’alliés stratégiques de la France. En marge de cette affaire de gros sous, pour entretenir le vernis culturel de l’OIF, il est fait référence à la prévalence de la langue française dans le monde. L’Algérie est inévitablement citée. Et Kateb Yacine vient à point nommé offrir sa citation sur le « butin de guerre », prise au pied de la lettre, comme si c’était le colonialisme qui avait répandu le français parmi les Algériens et fait du pays le deuxième pays francophone. On peut lire, à ce propos, dans Le Monde du 17 décembre2012, que « la langue française au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, a été bien conservée ». Une contre vérité criarde, qui ignore délibérément l’école algérienne seule acteur dans le domaine. La colonisation a maintenu 90% de la population dans l’illettrisme (arabe ou français) et il est particulièrement cynique de considérer que l’infime minorité, qui a pu accéder à la scolarisation ou apprendre à parler le français par le contact avec les employeurs, pouvait représenter un témoignage positif de l’école coloniale. Au Sénégal, ex-colonie française indépendante depuis 64 ans, où se tient le sommet de l’OIF, on enregistre encore, en 2014, un taux de 70% d’illettrés. Dont acte.

Ahmed HALFAOUI

»» http://www.palestine-solidarite.org/analyses.ahmed_halfaoui.011214.htm
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