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Thème : Impérialisme

Les outils de l’impérialisme

COMAGUER
Qu'importe le chômage, la malnutrition, la dégradation des infrastructures publiques (routes, ponts, chemins de fer) à l'abandon sur le sol des Etats-Unis eux-mêmes, l'armée impériale continue à s'équiper pour agresser, envahir, mater les révolutions et les vraies indépendances (pas celle des pantins impérialistes à Kaboul, Bagdad, Manille, Pristina, Tegucigalpa, Bogota, Panama… (liste non exhaustive) Le nouvel outil est un navire de guerre permettant de forts coups de poing locaux. Il s'agit du LCS, en anglais « landing combat ship ». Ce navire navigue à plus de 40 noeuds, est porteur d'hélicoptères, de drones, d'engins de débarquement et de commandos. Il est la plus exacte représentation contemporaine du BIG STICK (gros bâton) de la doctrine Monroe. Il est conçu pour intervenir dans les guerres dites asymétriques, c'est à dire dans tous les conflits contemporains où une menace anonyme, mal identifiée (terrorisme, piraterie..) ou faussement identifiée (« false flag operations (…) Lire la suite »

Message au président de la République bolivarienne du Venezuela

Fidel CASTRO
Cher Hugo Ce jour-ci marque le quinzième anniversaire de notre rencontre au Grand Amphi de l'Université de La Havane, le 14 décembre 1994. La veille, je t'avais attendu au pied de l'avion qui t'avait amené à Cuba. J'avais suivi ton soulèvement armé contre le gouvernement vénézuélien vendu aux Yankees. Des nouvelles au sujet de tes idées nous étaient parvenues à Cuba alors que tu étais en prison et que, comme nous, tu t'attachais à enrichir la pensée révolutionnaire qui t'avait conduit à lancer le soulèvement du 4 février 1992. Dans le Grand Amphi, tu avais, d'une manière spontanée et transparente, avancé les idées bolivariennes que tu portais en toi et qui t'avaient conduit, dans les conditions spécifiques de ton pays et de notre époque, à te battre pour l'indépendance du Venezuela contre la tyrannie de l'Empire. Malgré les efforts de Bolà­var et des autres colosses qui, remplis de rêves, avaient lutté contre le joug colonial espagnol, l'indépendance du Venezuela n'était (…) Lire la suite »

Prix Nobel de la guerre : « si tu veux la paix prépare la guerre »

Oscar FORTIN
OBAMA, président des États-Unis, vient d'expliquer, dans son discours de réception du Prix Nobel de la Paix, jusqu'à quel point les guerres sont parfois nécessaires pour que la paix arrive à tous les peuples du monde. Il a pris à son compte ce que les Empereurs romains avaient comme consigne : « SI VIS PACEM PARA BELLUM ». Le problème c'est que la paix dont il est question est rarement définie et que ceux qui s'en font les promoteurs la ramène très souvent à leur propre paix, peu importe le prix qu'il faille faire payer aux autres humains de la planète terre. Les Empereurs romains avaient un langage plus clair et moins ambigu : la paix reposait sur l'asservissement des autres peuples à leur autorité. Toute rébellion était immédiatement réprimée par une guerre qui ramenait la paix, leur paix. A y regarder de plus près, le panorama du monde projette une situation dans laquelle le sens de la guerre et de la paix n'a guère changé de la part de ceux qui le dominent. BUSH parlait (…) Lire la suite »

Faut-il donner carte blanche à l’hypocrisie et au mensonge ?

Fidel CASTRO
Dans leur lutte contre la Révolution cubaine, les États-Unis eurent pour meilleur allié le gouvernement vénézuélien dirigé alors par l'insigne Rómulo Betancourt Bello. Nous ne le savions pas. Il avait été élu président le 7 décembre 1958, et il n'avait pas encore assumé son poste quand la Révolution triompha à Cuba le 1er janvier 1959. Quelques semaines après, j'eus le privilège d'être invité à visiter la patrie de Bolà­var, qui avait été si solidaire avec notre pays, par le gouvernement provisoire de Wolfgang Larrazábal. J'ai rarement senti dans ma vie plus de chaleur de peuple. On conserve des films de cette visite. Je pris la vaste autoroute qui s'était substituée au chemin asphalté par où les chauffeurs de véhicules les plus téméraires que j'ai jamais vus m'avaient conduit de Maiquetà­a à Caracas lors de mon premier voyage dans la capitale en 1948. Mais, cette fois-là , j'écoutai aussi les sifflets les plus bruyants, les plus prolongés et les plus embarrassants de ma longue (…) Lire la suite »

Comment finit un empire ?

Luciano CANFORA
[…] Voilà pourquoi la politique extérieure de Gorbatchev, consistant à démanteler spontanément les points de force de l'Etat dont il était le dernier dirigeant, attend (et attendra peut-être longtemps encore) son historien et, auparavant, son interprète. On a parfois l'impression d'être face à deux personnalités différentes, en lutte entre elles, enfermées dans la même personne. Le dirigeant qui, en novembre 1987 encore, revendique la justesse du choix du « pacte » d'août 1939, est difficilement la même personne qui écrit sur « La Stampa » du 3 mars 1992 : « Aujourd'hui nous pouvons dire que tout ce qui est arrivé en Europe orientale ces dernières années n'aurait pas été possible sans la présence de ce pape, sans le grand rôle, politique aussi, qu'il a su jouer ». Paroles que Carl Bernstein, protagoniste en son temps du Watergate et auteur, en février 1992, de l'enquête sur le « pacte secret » entre Reagan et Wojtyla pour appuyer massivement Solidarnosc et, du coup, faire sortir de (…) Lire la suite »

Juanes et Bono : les émissaires culturels de l’impérialisme

Emrah KAYNAK
Il faut distinguer, pour reprendre l'idée de Paul Ricoeur, la politique sensu lato, comme structure de l'action en commun, et la politique sensu stricto comme activité gravitant autour du pouvoir, de sa conquête et de son exercice. On peut donc faire de la politique sans être engagé en politique. Dans l'intention et immanquablement dans les conséquences, l'initiative de Juanes de se produire à Cuba sous la bannière de la paix est un acte politique au sens large du terme. Ce concert s'inscrit dans la stratégie de détente envers Cuba engagée par l'administration Obama. Les propres promoteurs du projet en ont fait mezza voce l'aveu : « c'est le moment pour commencer quelque chose » a déclaré Juanes. Le chanteur espagnol Miguel Bosé, co-organisateur de l'événement, a confirmé qu'il bénéficiait de l'appui des Etats-Unis et a ajouté prendre les mesures pour éviter toute instrumentalisation du concert par les autorités cubaines. Il a fallu avant tout l'agrément de l'administration (…) Lire la suite »

Honduras : la victoire du « Smart Power »

Eva GOLINGER
Henry Kissinger a dit que la diplomatie était « l'art de freiner le pouvoir ». A l'évidence, l'idéologue le plus influent sur la politique étrangère des Etats-Unis du 20eme siècle faisait référence à la nécessité de « freiner le pouvoir » des autres états et gouvernements afin de pouvoir maintenir la domination globale des Etats-Unis. Des présidents tels que George W. Bush ont eu recours au « Hard Power » (pouvoir brutal, force brute ou la méthode dure - NDT) pour atteindre cet objectif : armes, bombes, menaces et invasions militaires. D'autres, tels que Bill Clinton, ont eu recours au « Soft Power » (pouvoir doux, subtil ou la méthode douce - NDT) : guerre culturelle, Hollywood, idéaux, diplomatie, autorité morale et campagnes pour « gagner les coeurs et les esprits » des habitants des pays ennemis. L'administration Obama a choisi une mutation de ces deux concepts, en fusionnant la puissance militaire avec la diplomatie, l'influence politique et économique avec une pénétration (…) Lire la suite »

Ingérence vs souveraineté

Emrah KAYNAK
« La vraie bataille, celle qui permet à terme que s'actualisent toutes les potentialités d'une idéologie, ne se joue pas dans les pratiques, que l'on peut toujours imposer, mais dans les consciences qu'il faut gagner par la conviction, qui utilise des ressources, plus subtiles, de la manipulation et de la propagande ». Philippe Breton L'idéologie est définie par Marx comme la somme des conceptions et interprétations du réel qui le déforment. La connaissance n'est donc pas un simple reflet contemplatif du réel ; elle appréhende la réalité à travers un prisme d'intérêts de classe qui lui donne une vision tronquée. L'idéologie a un rôle d'autojustification de l'ordre économique existant qui instille l'illusion de la liberté pour mieux imposer les effets de la nécessité. Dans la société capitaliste, le développement de la richesse étant sujet à l'initiative privée, au libre échange des marchandises et la concurrence, une liberté relative est requise. Au-delà de cette liberté (…) Lire la suite »

Guerres « humanitaires », les nouvelles croisades.

Jean BRICMONT

Interview de Jean Bricmont par Candice Vanhecke, réalisée dans le cadre de son mémoire de fin d’études en journalisme, à l’Université Libre de Bruxelles (2009) intitulé : Le droit d’ingérence humanitaire dans la presse française. Cas des guerres du Kosovo (1999) et de Géorgie (2008) vues par Marianne et Le Nouvel Observateur.

Candice Vanhecke : Que pensez-vous du traitement médiatique de la guerre en Ossétie du Sud qui a eu lieu l'été dernier ? Jean Bricmont : Le plus grand mal. En fait, les journalistes ont traité la guerre en Géorgie d'une manière exactement inverse à celle dont ils avaient traité la guerre du Kosovo. Pourtant, la situation en Géorgie était à bien des égards similaire à celle du Kosovo. Dans les deux cas, on était en présence d'une population entrée en dissidence par rapport au pouvoir central. Là où les deux cas divergent, c'est que le Kosovo faisait depuis longtemps partie de la Serbie, tandis que l'Ossétie du Sud a été rattachée à la Géorgie sur des bases administratives à l'époque de l'Union soviétique. C'est pourquoi la volonté des Géorgiens de récupérer l'Ossétie du Sud me semble bien plus discutable que dans le cas des Serbes et du Kosovo. Ce que les Géorgiens ont fait en Ossétie l'été dernier, c'est un peu comme si aujourd'hui les Serbes voulaient reprendre le Kosovo, ce (…) Lire la suite »

Un plaidoyer impérialiste face à la crise économique de 1980-82

Dimitris FASFALIS
« Par quel moyen la bourgeoisie surmonte-t-elle les crises ? D'une part, par l'anéantissement forcé d'une masse de forces productives ; d'autre part, par la conquête de nouveaux marchés et l'exploitation plus poussée des anciens. » (1) Bien que formulé il y a plus d'un siècle et demi, ce diagnostic du Manifeste du parti communiste garde toute sa valeur pour comprendre la stratégie des classes dirigeantes face aux crises économiques. La suppression de forces productives est aujourd'hui illustrée tant par le krach des marchés de capitaux que par l'augmentation du chômage. Cet article se propose toutefois d'étudier la conquête de nouveaux marchés par le capital à partir d'un document historique inédit. Dans une lettre privée à l'ambassadeur américain en Suisse, datée du 18 septembre 1982, le financier luxembourgeois Henry J. Leir (2) tente de montrer que pour sortir des turbulences de la crise, les frontières du marché mondial doivent être repoussées toujours plus loin afin d'apporter (…) Lire la suite »