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Thème : Grèce

Révoltes des jeunes Grecs et des jeunes Français : mêmes causes, même combat, et pourtant…

Nadine ROSA-ROSSO

Trois ans après les banlieues françaises, c’est au tour des villes grecques de flamber. Il n’est pas difficile de trouver des similitudes entre les deux phénomènes. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres, est la mort d’un jeune ici, de deux là , dans le cadre d’une intervention policière. Et l’absence de perspectives économiques, sociales et politiques de la jeunesse est devenue plus qu’une évidence dans notre monde frappé par une crise profonde du capitalisme.

Ce ne sont pourtant pas les similitudes qui interpellent aujourd'hui mais bien la différence de traitement, en particulier par les partis de gauche, de la révolte des jeunes. Que dirait-on aujourd'hui d'un président de parti communiste qui déclarerait, à propos des jeunes Grecs : "Que les choses soient claires : incendier des voitures, des écoles, des bâtiments, des entreprises, c'est de l'autodestruction. Il n'y a rien de bien à dire de ces actions. Elles touchent d'autres travailleurs des mêmes quartiers et cités. Elles touchent le peu de biens sociaux qui subsistent encore dans ces quartiers. Et elles touchent surtout la solidarité entre tous les travailleurs qui sont frappés par le raz-de-marée néolibéral" (1). C'était pourtant la teneur générale de la plupart des propos "de gauche" à l'égard des jeunes Français. Aujourd'hui rares sont les condamnations des révoltes de la jeunesse grecque. Le ton général est à l'analyse des causes et à la compréhension. Les organisations (…) Lire la suite »
Grèce

Ces adolescents sans futur et la politique qui ne parvient qu’à les condamner

Pavlos NERANTZIS

C’est la Grèce entière - et pas seulement son gouvernement - qui vit un des moments les plus difficiles de son histoire contemporaine. Presque personne n’arrive à comprendre ce qui se passe réellement ces derniers jours dans les rues de la capitale et des autres grands centres urbains, quelle est la vraie raison de cette protestation spontanée, de cette guérilla urbaine, dont les les jeunes sont les acteurs principaux. Presque personne non plus ne sait quelle sont les causes plus profondes qui ont poussé des milliers de jeunes, encagoulés ou à visage découvert, à affronter pendant quatre jours de suite les forces spéciales de la police. La majorité des grecs croyait jusqu’ici que ceux qui lançaient des cocktails-molotov ou des pierres appartenaient à des groupes d’anarchistes qui opérent dans le quartier d’Exarchia à Athènes. Subitement, en l’espace de quelques heures, les cocktails-molotov et les manifestations violentes ont pourtant explosé sur tout le territoire et même dans des villes qui n’ont pas d’université. Comment cela se fait-il ? Se demandent-ils tous.

Les dimensions de ces affrontements, qui pour le moment ne peuvent pas encore être considérés comme une révolte au sens strict, ne sont pas comparables aux "événements" de Bologne en 1977, ni à ceux de Gênes en 2001, pour faire une comparaison avec l'Italie. Car bien qu'il existe un lien commun entre toutes les "révoltes" contre le pouvoir de l'Etat et de l'establishment, les temps ont changé et la confrontation sociale est également différente dans un pays comme la Grèce, qui se trouve aux confins de l'Union européenne : pauvre jusqu'à hier et avec des progrès dans différents secteurs, comme celui de l'économie et de l'Education, qui se révèlent souvent fictifs. Tout d'abord, il est trop imprécis et en partie erroné de soutenir que ces affrontements sont le résultat de la crise économique mondiale. C'est imprécis, parce que l'économie grecque souffrait déjà depuis longtemps du manque d'investissements, de la privatisation des entreprises publiques, de la (…) Lire la suite »

Grèce : La révolte ne s’arrête pas

Pavlos NERANTZIS
A 15h30, Athènes s'est arrêtée. Une pause dans les heurts qui avaient éclaté durant la matinée devant le Parlement en marge de la manifestation des enseignants, après la nuit la plus violente depuis le début de la révolte, il y a quatre jours. Silence absolu dans l'église de Paleo Faliro, dans la périphérie de la ville, où allaient commencer les funérailles d'Alexis Grigoropoulos, l'adolescent de 15 ans assassiné samedi dernier d'une balle tirée par un policier dans le quartier d'Exarchia, à quelques pas du Politecnico, dans le coeur d'Athènes. Sept mille personnes, en majorité des jeunes, ont adressé un dernier adieu à Alexis, reposant dans un cercueil blanc recouvert de fleurs. A la sortie, un long applaudissement et un seul slogan : "Athanatos" , immortel. Ce n'est qu'en arrivant au cimetière que la colère a de nouveau explosé, déclenchée par la présence de la police. Bien peu de choses comparé à ce que l'on avait vu au cours des jours précédents, mais les mêmes images (…) Lire la suite »