Le Socialist Worker a demandé à Alex Callinicos qu’il nous explique la crise du capitalisme global qui se poursuit et si il croit que les gouvernements pourront faire que ce soit la classe travailleuse qui la paie.
Dans son "traité du gouvernement civil" , Locke commence par faire la distinction entre l’état de nature des hommes et leur état civil, qui par la création d’une société vise à se sortir du premier pour tomber dans le second.
Là où "la loi du Talion" exige naturellement une certaine forme de barbarie (ou d’animalité), les hommes (devenant par cet acte « citoyens ») délèguent volontairement leur pouvoir à des représentants censés l’éviter, afin d’échapper à l’état de guerre précédant l’esclavage. Alors qu’à son époque la démographie et l’abondance des ressources disponibles permettait une propriété ne nuisant pas à celle des autres (d’où une certaine forme de liberté), Locke pensait que l’homme avait la capacité de se séparer de l’état de nature pour entrer dans l’état civil, c’est à dire d’éviter la loi du plus fort pour se soumettre à la justice des lois humaines,sans toutefois rogner sur la nature de l’homme, c’est à dire sa liberté.
Fascisme, nazisme, identité nationale, extrême droite etc. sont des mots qui désignent, nonobstant leur capacité d’adaptation à de nouvelles situations, une seule et même réalité : la dictature du capital. Brutalité, démagogie, racisme, xénophobie, islamophobie sont les ingrédients essentiels utilisés ou plus précisément instrumentalisés par la classe dominante, en période de crise, pour maintenir, vaille que vaille, l’accumulation et la concentration de la richesse entre les mêmes mains. La stigmatisation de l’Étranger, du Noir, du Musulman, du Rom etc. lui permet non seulement d’occulter sa responsabilité et celle du capitalisme dans la situation économique et sociale désastreuse que connaît l’Europe aujourd’hui, mais aussi de détourner les travailleurs et les masses populaires des vrais problèmes qui les rongent au quotidien : chômage, précarité, suppression progressive des prestations sociales et régression sociale généralisée.