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Thème : Capitalisme

Entretien avec Alex Callinicos, professeur de Théorie Sociale au King’s Collège de Londres

La crise du capitalisme (Socialist Worker)

DIVERS

Le Socialist Worker a demandé à Alex Callinicos qu’il nous explique la crise du capitalisme global qui se poursuit et si il croit que les gouvernements pourront faire que ce soit la classe travailleuse qui la paie.

Il semble que cette crise ne se calme pas. Comment nous sommes nous fourrés dans ce pétrin ? Certains économistes et historiens économiques décrivent cette crise en disant que c'est la première Grande Dépression du XXIe siècle et la compare avec la Grande Dépression de la fin du XIXe siècle et celle des années trente. Il me semble qu'ils ont raison quand ils affirment que c'est là une crise très profonde : il ne s'agit pas d'une altération normale du "cycle économique" , mais d'une crise beaucoup plus profonde et prolongée, qui depuis longtemps se préparait. Depuis la fin de la décennie soixante, le capitalisme, surtout dans le centre même du système, a souffert une crise chronique de rentabilité. Ce que nous appelons "néolibéralisme', le tournant vers le marché, était une manière de tenter de récupérer des bénéfices sur les personnes travailleuses autant que cela était possible. Mais il s'agit d'une rentabilité récupérée seulement partiellement, ce que nous (…) Lire la suite »

La valeur de l’Homme, une erreur de calcul capitaliste

Caleb IRRI
Le capitalisme n'a qu'un seul objet : le profit. Ce profit est le résultat d'une balance entre les recettes et les dépenses liées à une activité, qui doit pour être viable dégager une plus-value, c'est à dire être finalement positive. A la limite de la perte et du profit se trouve un point « zéro », que l'on appelle le seuil de rentabilité. C'est la recherche de ce seuil de rentabilité qui détermine la viabilité d'un projet, ce qui signifie que le lancement d'une activité dépend d'un calcul établi en amont pour savoir si le rapport entre les investissements effectués et les gains espérés seront globalement positifs ou non. La rentabilité se trouve donc être une projection des profits futurs, une espérance, une probabilité considérée comme suffisante pour atteindre un certain niveau de profit. En d'autres termes, la rentabilité calcule la probabilité d'un profit à venir ; jamais des certitudes. Dans l'élaboration de ce calcul, les dépenses nécessaires à la création de l'activité (…) Lire la suite »

"Le capitalisme à l’agonie"... et après ?

Paul Jorion, sociologue et anthropologue, analyse dans son nouvel ouvrage "Le capitalisme à l'agonie" comment notre système économique court à sa perte. Et propose ses solutions. Interview. Le capitalisme est-il vraiment à l'agonie ? Les capitalistes en tout cas se portent bien... Paul Jorion : Au début des années 1930, aussi, la Bourse allait soudain beaucoup mieux. C'est un effet de surface. On a déplacé des sommes énormes des Etats vers les banques. Ce n'est donc pas un miracle si elles vont mieux. Mais rien n'a changé. La concentration de patrimoine est encore pire en 2011 qu'en 2008. Les banques continuent de créer de nouveaux produits dérivés, le high frequency trading se porte mieux que jamais. Le système en arrière plan est aussi fragile que juste avant la crise. On le voit aujourd'hui avec la crise de la dette des Etats en Europe, qui est loin d'être réglée. Le capitalisme a déjà connu des crises, qu'il a su surmonter... Oui. Dans les années 1930, c'est Keynes qui (…) Lire la suite »

Le capitalisme, un retour à l’état de nature ?

Caleb IRRI

Dans son "traité du gouvernement civil" , Locke commence par faire la distinction entre l’état de nature des hommes et leur état civil, qui par la création d’une société vise à se sortir du premier pour tomber dans le second.

Là où "la loi du Talion" exige naturellement une certaine forme de barbarie (ou d’animalité), les hommes (devenant par cet acte « citoyens ») délèguent volontairement leur pouvoir à des représentants censés l’éviter, afin d’échapper à l’état de guerre précédant l’esclavage. Alors qu’à son époque la démographie et l’abondance des ressources disponibles permettait une propriété ne nuisant pas à celle des autres (d’où une certaine forme de liberté), Locke pensait que l’homme avait la capacité de se séparer de l’état de nature pour entrer dans l’état civil, c’est à dire d’éviter la loi du plus fort pour se soumettre à la justice des lois humaines,sans toutefois rogner sur la nature de l’homme, c’est à dire sa liberté.

Malheureusement, il semblerait qu'à l'heure actuelle les choses aient bien changé, car l'opulence et la liberté qui permettaient d'atteindre au gouvernement civil sans renier ce qui fait la nature de l'homme (sa propension à vouloir conserver sa propre existence d'abord, et l'espèce humaine ensuite) a disparu sans lui laisser ni la justice de la société, ni la liberté de sa nature : la société aujourd'hui, c'est le capitalisme. Avec ses guerres, ses famines, ses esclaves. En effet, l'homme ne désire plus seulement contenter ses besoins par l'appropriation raisonnable des ressources (comme la lionne qui ne tue que ce qui peut la nourrir, elle et les siens), mais se trouve contraint, à l'heure de la rareté et de la société de consommation, d'en vouloir toujours plus, pour ne pas avoir à souffrir d'un manque futur. Les techniques de récoltes, de production, ont aboli la possibilité d'offrir à chacun de quoi remplir ses besoins propres, et du même coup la possibilité d'une propriété (…) Lire la suite »

Robin des Banques ou cocu du Capital ?

Thierry LODE
C'est commode. Comme le purin annonce l'élevage de cochons, la banque représente le guichet le plus visible du système. Et le salariat est la condition d'existence des exploités comme l'herbe est la condition d'existence des vaches. Sans notre salaire, nous survivons à peine. Faut-il alors lui préférer la petite entreprise ? Depuis les tentatives du 19ème siècle pour « vivre ensemble autrement », les communautés et autres phalanstères se sont essayés à la production directe de leurs conditions d'existence. Pourtant, face à ce « déchaînement de forces critiques » apparent, l'exploitation capitaliste a tenu bon. Flûte, alors ! Peut-être que la production vivrière réduit un peu de l'exploitation, mais cela n'est ni un en-dehors du système, ni une révolution du monde marchand. J'ai bien écouté. Enrique Duran-Giralt affirme « nous pouvons vivre sans le capitalisme » mais cette galéjade ne se résume qu'à un programme de décroissance. Bien sûr, l'action individuelle d'insoumission à (…) Lire la suite »

Gepetto et Pinocchio (Rebelion)

Koldo Campos Sagaseta
Gepetto, amoureux de sa marionnette, nous explique le conte, vendit son manteau pour que Pinocchio pût aller à l'école. Pinocchio, amoureux de son créateur, nous dit encore le conte, alla à l'école bien décidé à beaucoup travailler pour avoir un bon métier, gagner beaucoup d'argent et acheter un manteau à Gepetto. Gepetto, c'est moi qui l'ajoute, grâce à la bonne Fée Bleue, récupéra son manteau puis il le revendit pour que Pinocchio pût aller au Lycée. Pinocchio alla au lycée bien décidé à beaucoup travailler pour avoir un bon métier, gagner beaucoup d'argent et acheter un manteau à Gepetto. Gepetto, avec l'aide de la bonne Fée Bleue, récupéra son manteau et le revendit une nouvelle fois pour que Pinocchio pût aller à l'Université. Pinocchio alla à l'Université bien décidé à étudier d'arrache-pied pour avoir un bon méier, gagner beaucoup d'argent et acheter un manteau à Gepetto. Gepetto, appela encore à l'aide la bonne Fée Bleue et revendit son manteau pour que (…) Lire la suite »

Le moment où l’on voit les pulsions de mort qui travaillent le Capital

Michel PEYRET
Michel Peyret 28 janvier 2011 Rédigé en pensant à Claude Scipion. LE MOMENT OU L'ON VOIT LES PULSIONS DE MORT QUI TRAVAILLENT LE CAPITAL ! Ces quelques réflexions, écrit Jean-Marie Vincent ( JMV ) en conclusion de l'article qu'il intitule « Flexibilité du travail et plasticité humaine », devraient faire mesurer à quel point la flexibilité actuelle du travail est une atteinte à la plasticité humaine, à la polymorphie de l'agir en même temps que la manifestation d'un capitalisme qui n'a plus de garde-fous et se détache de ses propres présuppositions ; Le Capital produit en détruisant de plus en plus et le moment de son triomphe sur le « socialisme réel » est maintenant suivi du moment où l'on voit toutes les pulsions de mort qui le travaillent. Certes, nous ne sommes plus en 1995, date à laquelle JMV, en compagnie de Jacques Bidet et Jacques Texier, reproduisaient les Actes du colloque organisé par la revue « Actuel Marx » dans l'ouvrage intitulé « La crise du travail. » dont (…) Lire la suite »

Le visage hideux de la bourgeoisie en temps de crise

Mohamed BELAALI

Fascisme, nazisme, identité nationale, extrême droite etc. sont des mots qui désignent, nonobstant leur capacité d’adaptation à de nouvelles situations, une seule et même réalité : la dictature du capital. Brutalité, démagogie, racisme, xénophobie, islamophobie sont les ingrédients essentiels utilisés ou plus précisément instrumentalisés par la classe dominante, en période de crise, pour maintenir, vaille que vaille, l’accumulation et la concentration de la richesse entre les mêmes mains. La stigmatisation de l’Étranger, du Noir, du Musulman, du Rom etc. lui permet non seulement d’occulter sa responsabilité et celle du capitalisme dans la situation économique et sociale désastreuse que connaît l’Europe aujourd’hui, mais aussi de détourner les travailleurs et les masses populaires des vrais problèmes qui les rongent au quotidien : chômage, précarité, suppression progressive des prestations sociales et régression sociale généralisée.

Les bourgeoisies européennes n'arrivent plus à surmonter les crises à répétition du capitalisme. La crise actuelle dépasse largement le cadre bancaire, immobilier ou budgétaire. Il ne s'agit pas d'une crise conjoncturelle et passagère, mais bel et bien d'une crise structurelle dont les racines plongent jusqu'au coeur même du système. Les interventions massives des États, de l'Union Européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) restent, pour l'instant, impuissantes face à l'ampleur du marasme économique. Les classes dominantes ressemblent de plus en plus à ces magiciens qui ne maîtrisent plus les forces maléfiques qu'ils ont eux mêmes créées ! Leur fuite en avant dans les politiques ultra-libérales d'austérité ne fera qu'aggraver la situation économique et sociale d' une Europe déjà ravagée par le chômage et la pauvreté. Ainsi, plus de 23 millions d'hommes et de femmes sont touchés par le chômage dans l'Europe à 27, soit près de 10 % (…) Lire la suite »
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Il y a cent ans mourait le génial écrivain hispano-paraguayen (1876 - 1910)

Gallinacés (Rebelion)

Rafael BARRET
Aussi longtemps que je ne possédais que mon lit de camp et mes livres, j'ai été heureux. Aujourd'hui, je possède neuf poules et un coq et mon esprit n'est pas en paix. La propriété m'a rendu cruel. Chaque fois que j'achetais une poule, je l'attachais, deux jours durant, à un arbre pour lui apprendre mon domicile et détruire dans sa mémoire fragile l'attachement à sa demeure antérieure. J'ai réparé la clôture de ma basse-cour pour éviter l'évasion de mes volatiles et l'invasion des renards de quatre et de deux pattes. Je me suis isolé. J'ai fortifié la frontière. J'ai tracé une ligne diabolique entre mon prochain et moi. J'ai divisé l'humanité en deux catégories : moi, maître de mes poules, et les autres, qui peuvent me les ravir. J'ai inventé le délit. Le monde m'est apparu plein de voleurs en puissance et pour, la première fois, j'ai porté de l'autre côté de la palissade un regard hostile. Mon coq était trop jeune. Le coq du voisin a sauté par dessus la clôture ; il a fait la (…) Lire la suite »

Le Communisme, le Fascisme, l’Eglise et le Capitalisme

Robert GIL
Le communisme, comme l'église catholique, est une doctrine qui prêche le partage, la tolérance, l'égalité entre les hommes. Mais comme l'église, le communisme n'a pas trouvé de personnes capables de mettre en adéquation ses actes avec sa doctrine, ou de façon marginale et temporaire. L'église a toujours soutenu les régimes capitalistes en place, et pour les actionnaires le communisme a toujours été une menace. L'église a oublié Jésus chassant les marchands du temple, et à la fin de la guerre, l'église a aidé nombre de nazis à fuir à l'étranger pour échapper à la justice : l'ennemi n'a jamais été le fascisme, mais le communisme. Le capitalisme et le fascisme ont vite vu le danger du communisme, pour eux pas question de partage des richesses ou d'égalité entre les hommes. Dans la Russie impériale, l'église était au côté du Tsar, et partout dans le monde, l'église légitimait l'ordre établi afin de pouvoir prospérer. Le communisme faisait peur à l'église, c'était un sérieux (…) Lire la suite »