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Le visage hideux de la bourgeoisie en temps de crise

Fascisme, nazisme, identité nationale, extrême droite etc. sont des mots qui désignent, nonobstant leur capacité d’adaptation à de nouvelles situations, une seule et même réalité : la dictature du capital. Brutalité, démagogie, racisme, xénophobie, islamophobie sont les ingrédients essentiels utilisés ou plus précisément instrumentalisés par la classe dominante, en période de crise, pour maintenir, vaille que vaille, l’accumulation et la concentration de la richesse entre les mêmes mains. La stigmatisation de l’Étranger, du Noir, du Musulman, du Rom etc. lui permet non seulement d’occulter sa responsabilité et celle du capitalisme dans la situation économique et sociale désastreuse que connaît l’Europe aujourd’hui, mais aussi de détourner les travailleurs et les masses populaires des vrais problèmes qui les rongent au quotidien : chômage, précarité, suppression progressive des prestations sociales et régression sociale généralisée.

Les bourgeoisies européennes n’arrivent plus à surmonter les crises à répétition du capitalisme. La crise actuelle dépasse largement le cadre bancaire, immobilier ou budgétaire. Il ne s’agit pas d’une crise conjoncturelle et passagère, mais bel et bien d’une crise structurelle dont les racines plongent jusqu’au coeur même du système. Les interventions massives des États, de l’Union Européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) restent, pour l’instant, impuissantes face à l’ampleur du marasme économique. Les classes dominantes ressemblent de plus en plus à ces magiciens qui ne maîtrisent plus les forces maléfiques qu’ils ont eux mêmes créées !

Leur fuite en avant dans les politiques ultra-libérales d’austérité ne fera qu’aggraver la situation économique et sociale d’ une Europe déjà ravagée par le chômage et la pauvreté. Ainsi, plus de 23 millions d’hommes et de femmes sont touchés par le chômage dans l’Europe à 27, soit près de 10 % de la population active, selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne(1) et 116 millions de personnes étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2008 soit près de 24 % de la population totale (2).

Les plans de régressions sociales que les classes dominantes font adopter par des gouvernements qui gèrent leurs affaires sont de plus en plus contestés malgré une conjoncture défavorable aux luttes sociales. Les travailleurs, à cause du chômage de masse, se livrent sur le marché du travail une guerre fratricide qui brise leur unité face à leur ennemi de classe, la bourgeoisie. Mais même dans ces conditions difficiles, des mouvements populaires formidables ont éclaté et éclatent toujours un peu partout en Europe. Le conflit social mené par la classe ouvrière en France en octobre/novembre 2010 et soutenu par une large majorité de la population est un exemple vivant, parmi tant d’autres, de cette lutte de classes qui secoue l’Europe .

Pour détourner les ouvriers et les salariés en général de ce combat de classe contre classe et pour reconquérir une « opinion publique » traumatisée par les différents plans d’austérité et dégoutée par le comportement d’une classe politique corrompue et totalement soumise aux intérêts d’une minorité de très riches, les bourgeoisies européennes inventent des ennemis et montrent du doigt l’Immigré, le Musulman, le Noir, le Rom etc. comme responsables de tous les maux et de tous les malheurs de l’Europe. La fabrication des boucs émissaires permet de décharger la colère populaire sur les victimes de la crise tout en épargnant ses véritables responsables.

Ces cibles ainsi désignées, représentent pour une partie des classes populaires, élevée dans la haine de « l’Autre » par l’idéologie dominante, une concurrence insupportable sur le marché du travail. En période de crise, les travailleurs étrangers, ou supposés comme tels, sont présentés comme les responsables du chômage de masse qui ronge l’ensemble des salariés. Le chômage n’est jamais présenté comme le produit le plus authentique du capitalisme et de son système d’esclavage moderne, le salariat, qui lui est associé, mais comme le refus des salariés, de préférence étrangers, de travailler aux conditions du marché. Belle manière pour masquer la responsabilité des patrons dans la situation dramatique des chômeurs !

En période de croissance économique, la bourgeoisie allait chercher la main-d’oeuvre là où elle était la moins chère possible, en Afrique et au Maghreb par exemple. Aujourd’hui, les travailleurs immigrés Musulmans, Gitans, Noirs, avec ou sans papiers, avec ou sans nationalité, et leurs enfants sont présentés comme les coupables des crises du capitalisme.

Contre eux, les bourgeoisies européennes mobilisent toutes leurs énergies. De la France au Danemark, des Pays-Bas à l’Autriche, de la Suède à la Suisse en passant par l’Italie, l’Allemagne et la Belgique, la traque est organisée et parfois au plus haut sommet de l’État. En France par exemple, c’est le président de la République N. Sarkozy lui-même qui a ordonné à son ministre de l’intérieur Brice Hortefeux, condamné par ailleurs par la justice pour injures racistes, d’organiser la chasse aux Roms « j’ai demandé au ministre de l’Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms. Ce sont des zones de non-droit qu’on ne peut pas tolérer en France. La décision d’évacuer les campements sera prise sous la seule responsabilité des préfets » (3). Des ordres précis et secrets sont donnés aux préfets pour « la réalisation minimale d’une opération importante par semaine (évacuation / démantèlement / reconduite) concernant prioritairement les Roms » (4). Ainsi une partie de la population est clairement désignée à la vindicte populaire. Plus les classes dominantes s’enfoncent dans la crise, plus elles deviennent cyniques, brutales et méprisantes.

La France de Sarkozy a expulsé des milliers de Roms, comme l’Italie de Berlusconi, l’Allemagne de Merkel ou encore le Danemark d’Anders Fogh Rasmussen pour ne citer que ces pays. Mais les Roms ne sont pas les seuls à faire l’objet de stigmatisations dans toute l’Europe. Les travailleurs immigrés, notamment de confession musulmane, sont également victimes de la xénophobie et de l’islamophobie : « La discrimination envers les musulmans persiste dans les domaines de l’emploi, du maintien de l’ordre, de l’urbanisme, de l’immigration et de l’éducation. Depuis peu, les musulmans sont également visés par des restrictions spécifiques d’ordre juridique », souligne la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) dans son rapport pour 2009 (5).

Un peu partout en Europe, les gouvernements, alliés aux partis d’extrême droite ou sous leur pression, font voter par leur parlement des lois interdisant le port du voile dit islamique, de la burqa et autre niqab. La Suisse, elle, fait interdire la construction des minarets ! L’hystérie collective organisée autour de la burqa par exemple ressemble quelque peu à ces Deux Minutes de la Haine décrites par Orwell dans 1984.
Les bourgeoisies européennes instrumentalisent également,dans un continent vieillissant, la peur de « l’Autre » en propageant, en encourageant et en banalisant un discours politique de plus en plus xénophobe et islamophobe.

La rhétorique anti-islamique se substitue largement au vide des programmes des gouvernements et des partis politiques. Même dans un pays comme la Finlande, qui compte pourtant très peu de travailleurs immigrés musulmans, l’islamophobie est devenue, dans le cadre de la campagne électorale des législatives d’avril 2011, la question essentielle du débat politique. Mais la Finlande est un pays en crise économique profonde : « La récession mondiale a frappé plus durement la Finlande que la plupart des autres pays de l’OCDE » (6).

Le gouvernement français a, lui aussi, organisé « le grand débat sur l’identité nationale » à quelques mois des élections régionales de mars 2010 qui a vite tourné à la stigmatisation, encore une fois, des travailleurs immigrés musulmans. Il serait fastidieux d’énumérer ici tous les partis politiques européens dont les programmes se réduisent à la stigmatisation et à la haine de l’Islam et des musulmans.

Les fondements matériels sur lesquels s’élèvent les valeurs dont se targue encore l’Europe s’effondrent lentement sous la pression des changements économiques et avec eux toute cette construction idéologique : droit de l’homme, laïcité, démocratie, État de droit, égalité entre citoyens, libertés individuelles etc. La disparition comme d’ailleurs la réapparition de ces valeurs dépendent de leur base matérielle. Aujourd’hui comme hier, la crise du capitalisme produit, toute proportion gardée, des « valeurs » de haine, de xénophobie, d’islamophobie etc.

Il faut donc s’attaquer au système lui-même et à la classe qui le porte, la bourgeoisie. Ce sont les patrons et non les travailleurs immigrés, quelque soit leur confession, qui exploitent et jettent dans le chômage et la misère les salariés lorsqu’ils n’ont plus besoin de leur force de travail.

Prolétaires de toute l’Europe unissez vous contre votre véritable ennemi, le capitalisme.

Mohamed Belaali

belaali.over-blog.com

(1)http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-30042010

(2) http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-13122010-AP/FR/3-13122010

(3) Voir le discours de Grenoble du 30 juillet 2010 http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2010

(4) http://www.rue89.com/2010/09/10/roms-les-conseils-secrets-du-gouvernement-pour-expulser

(5) http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/ecri/Library/PressReleases/69-08_07_2010_AnnualReport2009_fr.asp

(6) http://www.oecd.org/document/3/0,3343,fr

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COMMENTAIRES  

04/01/2011 07:24 par ROBERT GIL

L’effet boomerang est que les plus pauvres, en soutenant le régime capitaliste de droite, sont confrontés à davantage de misère et de pauvreté. Ils sont en concurrence avec les migrants qui font face aux mêmes difficultés. La misère entrainant la délinquance et le racisme, la droite joue sur une autre corde : la sécurité ! Les causes de l’insécurité dont les premières victimes sont les pauvres vivants dans ces quartiers sont d’abord l’insécurité sociale et le manque de travail. Mais pour des raisons électorales il est facile de stigmatiser une partie de la population. Diviser pour régner, la droite l’a compris depuis longtemps !

Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/

04/01/2011 08:36 par Anonyme

C’est si simple à comprendre !

Il faut croire que c’est encore plus simple d’aveugler les peuples avec la peur, la haine et l’envie (il suffit de regarder l’Histoire qui se répète).

Encore faut-il avoir les moyens d’aveugler les populations ! Et là , l’argent, le pouvoir et les médias au service de la propagande possèdent ces moyens tout en ayant des intérêts communs. En y regardant de plus près, ils se désignent eux-même comme vecteurs exclusifs des maux qui rongent nos aspirations humanistes.

"Bourgeoisie" désigne alors tous ceux qui envient et cautionnent ce pouvoir et qui pensent bénéficier de ses illusoires confort et protection en retour. Cela fait du monde finalement : tous ceux qui pensent compromis et qui en fait, réalisent la compromission.

’’C’est cela, justement, que je ne puis pardonner à la société contemporaine : qu’elle soit une machine à désespérer les hommes.’’ Camus

04/01/2011 10:55 par Lulu

Les grands capitalistes Européens sont confrontés à leur propres contradictions. Pendant des decennies ils ont contribués à vider l’eau de l’aquarium dans lequel ils prospéraient. Aujourd’hui, pour ne pas se noyer avec nous, leur seule alternative est d’investir les marchés des pays "emmergents" mais ces derniers ne les laisseront pas faire, trop occupés qu’ils sont à developper leur propre économie de marché. Il leur reste cependant un peu d’eau sous la quille avec les promesses de profits offerts par la privatisation des régimes de retraite et de la santé. Mais à moyen terme, l’issue probable est hautement conflictuelle. Completement anesthesié par des decennies de capitalisme concentré, l’ouvrier en paiera le plus lourd tribut.

04/01/2011 11:17 par Vladimir

Un pas en avant dans la conscience collective qui merite une large diffusion :

Déclaration Universelle des Droits Monétaires

samedi 1er janvier 2011

Préambule

Ce sont les peuples, par leur travail, qui produisent tous les biens et services mis sur le marché : sans ces biens et services, la monnaie, signe d’échange, n’aurait aucune raison d’être, donc aucune valeur. Par conséquent, le droit à la création de la monnaie appartient aux peuples puisqu’ils en font son existence et sa valeur......

http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article15535

L’urgence d’un moratoire sur le paiement des interets aux banques :

La Côte d’Ivoire a manqué un paiement de 30 M USD à des créanciers privés

PARIS - La Côte d’Ivoire a manqué un paiement de 30 millions de dollars, prévu le 31 décembre, un montant correspondant aux intérêts d’un emprunt de 2,4 milliards de dollars, a indiqué lundi à l’AFP le président du Club de Londres pour le pays.

"Cette somme n’est pas arrivée ce matin", a annoncé Thierry Desjardins, en charge de la Côte d’Ivoire au sein de ce groupe informel de créanciers composé à l’origine essentiellement de banques.

Le pays, en pleine crise politique, devait payer un coupon au taux d’intérêt réduit de 2,50% l’an (1,25% pour une période de six mois), sur une ligne de crédit de 2,4 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros).

La Côte d’Ivoire bénéficie toutefois d’un délai de grâce de 30 jours pour rembourser cette somme, qui occasionnera des intérêts de retard, mais le pays "n’est pas dans une situation de défaut. Les créanciers ne peuvent pas entamer une action quelconque", a affirmé M. Desjardins.

Ce dernier a jugé que "les circonstances sont complexes du point de vue de la situation politique" et qu’il "n’est donc pas très facile de savoir si le pays est en mesure techniquement de payer, indépendamment du fait de savoir s’il a réuni le montant".

Cet emprunt de 2,4 milliards de dollars et d’une durée de 23 ans est issue de nombreuses négociations avec le pays, dans le cadre du programme de redressement de la Côte d’Ivoire mis en place avec l’aide du FMI (Fonds monétaire international).

La Côte d’Ivoire devra avoir remboursé ce montant le 31 décembre 2032, mais elle ne paiera jusqu’en 2016 que les intérêts à un taux annuel successivement de 2,5%, 3,75% puis 5,75%.

La première échéance, celle du 30 juin 2010, avait été payée à temps, a rappelé M. Desjardins, pour qui "la Côte d’Ivoire a une volonté tout le temps affichée depuis plus d’une dizaine d’années d’essayer de payer".

Historiquement, le pays avait emprunté beaucoup d’argent à la fin des années 1970 et au début des années 1980, dont 180 lignes de crédit auprès de créanciers représentés par le Club de Londres, afin d’accompagner le développement de l’économie.

Mais des difficultés économiques et politiques ont conduit à plusieurs vagues de discussions concernant une restructuration de la dette privée.

Au total, les négociations qui ont abouti en 1998 et en 2010 ont conduit à une réduction de plus de 80% de la dette à l’égard du Club de Londres.

Ces créanciers étaient principamement les grandes banques dans les années 1980, mais depuis la fin des années 1990 la dette peut s’échanger de gré à gré sur le marché, ce qui a fait entrer dans le jeu des fonds d’investissement.

Aujourd’hui, les créanciers de la Côte d’Ivoire rassemblés dans le Club de Londres sont vraisemblablement une centaine, une moitié de banques, l’autre de fonds d’investissement, selon M. Desjardins.

03 janvier 2011 18h17

http://www.romandie.com/infos/News2/110103171733.kgtyv846.asp

Mardi 4 janvier 2011

Affrontements du 3 janvier en Tunisie

Tunisie/Sidi Bouzid : affrontements entre lycéens et la police à Thala
 
Des affrontements ont opposé lundi des manifestants et des agents des forces de l’ordre à Thala à 250 km au centre-ouest de Tunis, a-t-on appris lundi de source syndicale.
 
Environ 250 manifestants, des lycéens pour la plupart, ont participé à partir de 18h30 locales à une marche pacifique pour exprimer leur soutien aux mouvements de protestation contre le chômage et la cherté de la vie dans la région de Sidi Bouzid (centre-ouest), a indiqué à l’AFP une source syndicale qui a requis l’anonymat...

http://juralibertaire.over-blog.com/article-affrontements-du-3-janvier-en-tunisie-64239640.html
 

04/01/2011 12:43 par Stelios

He heeee les bourgeois se découvrent en alliances nombreuses. Bin oui, leurs défenseurs y sont organisés dans toutes les couches d’une société sans opposants, une société mondialisée qui leur appartient désormais mais qui glisse entre leurs mains .…. aussi nombreuses qu’elles soient !

Les quelques communistes qui restent conséquent ont toujours étés opposés à toute conception bourgeoise, ils savent qu’elles tendent toujours à déshumanisent nos sociétés et à les transformer, en de vastes prisons communes pour individus isolés et abaissés au niveau de leur animalité.

La crise, mais de quelle crise parle-t-on ? Celle des prolétaires est passée, ils n’ont plus de partisans et restent objectivement dans l’ombre, …… mais une ombre qui plane sur tous bourgeois, une ombre qui les fait trembler de peur et qui, pour l’heure, …. Reste encore contenue en cette crise abstraite que l’on nomme mondiale, pour ne pas dire commune à tous les bourgeois.

Quant au visage hideux de la bourgeoisie ?? Nous n’en avons vus que les facettes les plus douces, …. Et sans opposants organisés, elle ne tardera pas à nous le montrer !

04/01/2011 18:50 par Jean Noël

Cher Mohamed,

C’est toujours avec un grand intérêt que je lis tes interventions.
Que pourrais-je ajouter sinon que le "diviser pour régner" fonctionne de la façon la plus obscène qui soit ; comment, dans ces conditions, même pour moi qui suis un vieux syndicaliste, s’unir pour mettre à bas la logique du rouleau compresseur ?
Des rails sécuritaires qui puent leurs origines des années 40 ont été mis en place et qu’oser sans risquer de se retrouver devant un juge ???
Il est temps de relire Marx (voire de le lire).
Il est temps aussi de comprendre que "république" et "démocratie" ne sont pas synonymes.

05/01/2011 15:33 par blambore

Nous devrions tout mettre en place afin que les immigrants et les plus démunis puissent participer activement à la vie sociale et s’épanouir. Mais vous relevez la faille dans le système plutôt que la poutre dans une culture de l’individualisme et de la déresponsabilisation. Non seulement vous ne condamnez pas la violence, vous semblez l’excuser et l’encourager. Bien sûr qu’il faut dénoncer les injustices et améliorer les choses, mais traiter son voisin de bourgeois raciste et xénophobe pour justifier ses propres déboires n’engendre que la haine. Votre programme se résume à un bête appel à la révolte : "Il faut donc s’attaquer au système lui-même et à la classe qui le porte, la bourgeoisie" et vous prenez même soin de pointer du doigt les bons et les méchants, comme si le monde n’était que bipolaire. En fait, nous n’êtes guère mieux que tous ceux que vous dénoncez.

05/01/2011 21:13 par Pascal

M. BELAALI, je pense qu’une écrasante majorité des lectrices et lecteurs de ce site sont convaincus par tous les billets d’analyse et de dénonciation des méfaits du système qui y fleurissent. Alors à quoi bon passé son temps et son énergie dans des redites stériles en termes d’actions concrètes et plutôt stérilisantes en termes de motivation !
Pour ma part, je considère qu’il faut passer à l’étape suivante : construire l’unité. Alors je lance un appel aux rédactrices et rédacteurs de ce site : qu’ils aillent droit au but et abordent la difficile question de la réalisation de cette unité à gauche pour renverser le rapport de force. Au moins le fait de poser le problème en ces termes nous permettra de nous confronter au réel dans une optique de construction et non de lamentation. Y’en a mare maintenant du registre de la lamentation qui démoralise tout le monde quand il est repris jour après jour !

06/01/2011 00:50 par legrandsoir

Vous avez raison et nous sommes, croyez-le, les premiers à nous en lamenter. Difficile de savoir si nous n’en sommes que le reflet ou si nous y participons. Mais vous aurez peut-être remarqué notre intérêt pour l’Amérique latine où, justement, toutes ces questions sont à l’ordre du jour et, plus important, en oeuvre. Vous avez peut-être noté notre rejet absolu des critiques envers ces mouvements par les intellectualoïdes occidentaux qui trouvent toujours à redire et ... à démoraliser. Bref, vous avez mis le doigt là où ça fait mal et le modérateur ici présent fait "Aïe".

La question de l’unité, avec celle des médias, sont certainement pour nous les deux urgences du moment.

Le Grand Soir se construit aussi à partir de ses lecteurs qui proposent, commentent et parfois râlent. Leur rôle est important. C’est peut-être d’ailleurs le seul qui compte vraiment. Parce que la procrastination devant son écran est un piège qui nous guette tous et qui, je crois, nous a déjà touchés sans que nous y prenions garde. Ce n’est pas pour rien que nous avons conclu nos voeux pour 2011 par "vous pouvez maintenant vous déconnecter d’internet et reprendre une activité (militante) normale". (On a oublié "militante" mais c’était sous-entendu dans nos petite têtes.)

Bref, votre remarque tombe à pic. Merci d’avoir pris la peine de la formuler.

06/01/2011 14:54 par Anonyme

A Pascal,

Je ne partage qu’à moitié votre remarque intéressante. Vous oubliez seulement que l’action et la réflexion vont de pair. L’une ne peut se passer de l’autre. Il est même dangereux de vouloir construire sans avoir au préalable réfléchi à ce que l’on veut construire. La réflexion, surtout lorsqu’ elle est pertinente, reste indispensable à toute action concrète.
L’appel de l’auteur, à la fin de sa démonstration, à l’union de tous les prolétaires de l’Europe, en paraphrasant le célèbre cri de Marx et d’Engels, contre la bourgeoisie et son système est, à mon avis, utile par ces temps de la désunion de la classe ouvrière. Démasquer les véritables responsables de la crise est un travail nécessaire dans cette guerre idéologique menée, sans trêve, par les intellectuels bourgeois et leurs médias.
L’unité de la classe ouvrière ne dépend pas que de la bonne volonté des militants, mais des ouvriers eux-mêmes placés dans des conditions matérielles déterminées. La bourgeoisie européenne en crise, tente de diviser les salariés en jouant sur la fibre nationaliste et religieuse. Le fait de la démasquer sur le plan idéologique n’est pas un travail de lamentation, mais une contribution de l’auteur, je pense, à l’effort de construction de cette unité. Ce travail n’est donc pas incompatible avec des actions plus concrètes sur le terrain. Là encore, réflexion et action vont de concert.

Bien cordialement.

Pierre.

07/01/2011 10:18 par Stelios

A pierre

« l’action et la réflexion vont de pair. » Cette phrase semble tomber sous le sens mais reste inconséquente. Abstraite de son motif ou de son objet elle n’est qu’affirmation …. fausse car l’action peut, pour ne pas dire dans le plus grand nombre des ses formes, être dénuée de réflexion. Il suffit de réfléchir aux motifs ou aux objets des actions qui se manifestent en permanence en, et autour de nous pour s’en convaincre.

Je peux affirmer que L’action et la réflexion bourgeoise vont de pair, que l’action et la réflexion prolétarienne vont aussi de pair mais aussi ….. que l’action bourgeoise avec la réflexion prolétarienne ou l’action prolétarienne avec la réflexion bourgeoise ne tiennent pas la route mais persistent …. Du fait de notre ignorance. C’est ici que je rejoins Pascal pour me poser la question de l’importance d’une action qui veut dépasser la simple réaction ….

07/01/2011 22:58 par Marcel Flodot

L’auteur de cet article a tort de tout mettre sur le dos de la bourgeoisie qui n’est pas vraiment visible pour le commun des mortels.
Par contre le musulman, l’immigré,le rom et le noir, eux, sont visibles. D’ailleurs ne les appelle-t-on pas les minorités visibles ?

J’avoue avec une certaine gêne que ces minorités prennent les emplois des français et que l’arrêt de l’immigration améliorera la situation de l’emploi en France. L’auteur ne m’a pas vraiment convaincu, mais il a réussi à installer le doute dans mon esprit ; je l’avoue sans gêne cette fois.

10/01/2011 22:56 par El Kabong

Le capitalisme n’est qu’un outil.
Soyons précis :
C’est le capitalisme sauvage qui est en cause !

A quand une convention internationale de psys sur la maladie mentale de l’argent ?

Miserere !

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