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Thème : Bolivie

Quand néofascisme rime avec néolibéralisme : coup d’État en Bolivie et infox

Marc VANDEPITTE

Le coup d’État en Bolivie ne tombe pas du ciel, il révèle la patte des Etats-Unis. C’est la revanche de la classe dominante, fortement teintée de racisme. Le pays va-t-il vers un bain de sang ?

« Pourquoi n’y a-t-il jamais eu de coup d’État aux USA. Parce que là, il n’y a pas d’ambassade des Etats-Unis ». – Plaisanterie classique en Amérique latine. Le dimanche 10 novembre un coup d’État a été perpétré en Bolivie. L’armée a contraint le président Evo Morales, nouvellement élu, à démissionner. Dans la rue la violence monte. Des bandes armées de l’opposition agressent des militants et dirigeants du Mouvement pour le Socialisme (MAS) d’Evo Morales. Elles intimident des journalistes, mettent le feu aux maison de membres du MAS, notamment de la sœur d’Evo. A certains endroits, toute personne qui semble indigène est agressée physiquement. Des femmes indigènes sont déshabillées et molestées. Il y a déjà eu plusieurs morts. La revanche sur la vague rose Ce coup d’État n’est pas totalement inopiné. C’est le énième coup d’État ou tentative de putsch en Amérique latine depuis le début de ce siècle : Venezuela en 2002, Haïti en 2004, la Bolivie en 2008, le Honduras en (…) Lire la suite »
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Les racistes de Bolivie prennent le pouvoir

Jean-Luc MELENCHON

Photo : Le putschiste Camacho pose avec la bible sur le drapeau national au palais présidentiel de Bolivie.

Une nouvelle fois, les USA et leur système médiatique mondial viennent de frapper un gouvernement progressiste. C’est en Bolivie. Les « forces démocratiques » en insurrection contre le gouvernement légal ont commencé par faire des pogroms contre les indiens, tabassé des gens dans la rue, incendié les maisons de militants et ministres, attaché à un arbre le directeur de la télévision et ainsi de suite.

Puis l’armée a envahi le palais présidentiel pour « réaliser la démocratie et protester contre la violence du pouvoir d’Evo Morales ». Le chef des putschistes n’a jamais été élu par personne. Mais c’est un démocrate paraît-il. Il s’inscrit dans le profil du crétin vénézuélien, Guaido, « président de fait » reconnu par Macron mais détesté par tout le monde au Venezuela. Y compris l’opposition de droite, surtout depuis les révélations sur ses liens avec les narco-trafiquants. Le fasciste bolivien s’appelle Camacho, un beau gosse de riches, pourri d’argent sale. Dans « un souci d’apaisement », le président Morales a appelé à de nouvelles élections qui devaient être organisées par un Tribunal électoral renouvelé. Malgré, cela l’opposition a continué les meurtres d’indiens et les incendies de maisons de dirigeants de gauche en réclamant la démission immédiate de Morales et son exclusion du futur scrutin. Ce qui prouve l’inutilité des concessions à de telles personnes. Selon France (…) Lire la suite »

Le Grupo de Puebla dénonce le coup d’État en Bolivie

Groupe de Puebla

Le Groupe de Puebla est un forum politique et académique fondé en juillet 2019 à Puebla (Mexique) et composé de personnalités ainsi que d’universitaires provenant de divers mouvements progressistes latino-américains.

Communiqué du 10 novembre 2019 Une fois de plus, la Constitution et l'état de droit ont été violés en Bolivie avec l'interruption d'un mandat constitutionnel. Les événements graves de ces derniers jours sont ensuite montés en intensité. Des forces de l'opposition ont déclenché des mobilisations politiques accompagnées d'actes de violence, d'humiliation des autorités démocratiquement élues, d'invasions, de pillages et d'incendies de maisons, d'enlèvements et de menaces de familles, tout cela dans le but de perpétrer un coup d'État et obtenir la démission forcée du président Evo Morales ainsi que de son vice-président Álvaro García-Linera, tous deux légalement et démocratiquement élus. Toutes les initiatives de dialogue et de négociation proposées par le gouvernement du président Evo Morales ont été rejetées. Les recommandations de l'OEA concernant de nouvelles élections ont été acceptées par le Président Morales et adressées au Parlement bolivien, y compris la recommandation (…) Lire la suite »

Lula est libre, Evo ne l’est plus

Les Nouvelles Libres

C’est décidément un continent qui connaît de multiples bouleversements, et pas toujours dans le bon sens. Il y a quelques semaines Evo Morales remportait, de justesse, les élections générales boliviennes au premier tour. En Argentine le duo formé par Alberto Fernandez et Cristina Fernandez de Kirchner, l’emportait également le 27 octobre dernier, dès le premier tour, chassant du pouvoir l’ultralibéral Mauricio Macri, élu en 2015. Enfin, il y a quelques jours, la justice brésilienne ordonnait la libération de l’ancien président Lula. Tout semblait indiquer les prémices d’une nouvelle vague progressiste en Amérique latine.

Pourtant, le second tour qui opposera, en Uruguay, Daniel Martinez (candidat du Front large) à Luis Alberto Lacalle Pou (Parti national) peut laisser suggérer qu’au contraire les choses seront plus difficiles pour les mouvements de gauche de la région. En effet, face au candidat du Front large (38,51% au premier tour), celui du Parti national (28,26% au premier tour) pourra compter sur le report de voix d’Enersto Talvi (Parti Colorado, 12,20% au premier tour) et de Guido Manini Rios (Cabildo ouvert, 10,72% au premier tour). Lula est (enfin) libre L’ancien président du Brésil était injustement emprisonné, sans preuve, depuis avril 2018. Plus qu’une véritable décision judiciaire, son emprisonnement avait surtout ouvert la voie à Jair Bolsonaro, qui avait profité de l’absence de Lula pour l’emporter face à Fernando Haddad, alors que tous les sondages donnaient Lula vainqueur. Preuve de la mascarade de cette décision le juge Moro, qui avait fait condamné Lula, est aujourd’hui (…) Lire la suite »

La Bolivie plurinationale à l’épreuve des fascistes.

Jean ORTIZ

Avant l’arrivée d’Evo Morales, en 2006, la Bolivie collectionnait les changements de gouvernement par coup d’Etat comme d’autres les timbre-poste.

Aujourd’hui, les choses désormais sont claires : ce que traverse la Bolivie s’appelle un coup d’Etat, œuvre collective du corrompu Carlos Mesa, déjà repoussé par les Boliviens et qui fut même président de la République, celle des Blancs et des riches. Deuxième acteur : un chef mafieux, raciste, fasciste, un cacique sans scrupules, Fernando Camacho, véritable patron des anti-moralistes à Santa Cruz, terre riche et raciste. Les Indiens ont-ils une âme ? A Santa Cruz, les Blancs les traitent de « perros » (chiens), de « indios de mierda »... Un coup d’Etat avec, comme toujours, des tireurs de ficelle : Trump, Bolsonaro, Macri... Depuis la première élection, « historique », d’Evo Morales, un Indien à la Présidence, le MAS (Mouvement vers le socialisme), la COB (Centrale ouvrière bolivienne), les syndicats les plus combattifs, les réseaux, le mouvement social, ont porté sur les fonds baptismaux une nouvelle Bolivie. La réussite du projet « non capitaliste » fait pâlir d’envie (…) Lire la suite »

Dernier message d’Evo Morales avant son départ pour le Mexique

Evo MORALES

Dans un document audio diffusé durant la soirée du 11 novembre, l'ancien président Evo Morales a remercié ses partisans dans la ville de Cochabamba pour avoir pris soin de lui et assuré sa sécurité après le coup d'Etat. Il a assuré qu'il reviendrait "avec plus d'énergie pour continuer à travailler", tout en demandant à ses adversaires de « protéger les vies » ainsi que d’« arrêter de massacrer et d’humilier » les personnes les plus humbles dans son pays. Il a aussi demandé aux forces armées de ne pas se souiller en faisant couler le sang du peuple. Evo Morales, voyage en direction du Mexique accompagné de son ancien vice-président, Álvaro García Linera.

Transcription à partir d’un document audio (03:01 minutes) diffusé sur le site de La Jornada le lundi 11 novembre 2019 à 22:43 : « Depuis mon arrivée dans [la zone dite du] « tropique de Cochabamba », après le coup d’Etat, mes camarades des six fédérations et des autorités locales m’ont accompagné, ont pris soin de moi, et maintenant je vous dis au revoir en vous remerciant pour votre soutien, pour cet effort, [inaudible], momentanément président, maintenant de nouveau dirigent-camarade de la base. Je les remercie tous de m’avoir assuré ma sécurité, de ne m’avoir jamais abandonné, tout comme jamais nous ne les abandonnerons. Merci compañeras et compañeros, nous reviendrons bientôt avec plus de force, plus d’énergie, pour continuer de travailler au service de notre chère patrie. Presque 14 années de gestion, de suivi des demandes du peuple, des différents secteurs sociaux ; je veux vous dire merci de m’avoir accompagné. Ça me fait mal d’abandonner [le pays] pour des raisons (…) Lire la suite »

La longue campagne du « Tout sauf Evo »

Maurice LEMOINE
Dans une Amérique latine où les secteurs conservateurs se trouvent en grande difficulté – perte électorale du Mexique et de l’Argentine, crise institutionnelle au Pérou, explosions sociales en Haïti, en Equateur et au Chili, résistance de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela –, tout devait être fait pour empêcher Evo Morales de demeurer chef de l’Etat en Bolivie. Chargée d’auditer le scrutin « contesté » du 20 octobre dernier, remporté par Morales, l’Organisation des Etats américains (OEA), dans l‘orbite de Washington et d’emblée favorable aux thèses de l’opposition, a comme il était prévisible annoncé le 10 novembre qu’elle n’en validait pas le résultat. Le pouvoir bolivien ayant accepté par avance, pour prouver sa bonne foi, que ce rapport de l’OEA serait « contraignant », Evo Morales a annoncé que de nouvelles élections seraient organisées. Ce n‘était pas suffisant ! Accélérant à l’extrême l’issue de la crise analysée dans le présent article, une vague de violence fascisante (…) Lire la suite »

Coup d’Etat en Bolivie : cinq leçons (Pagina12)

Atilio BORON
La tragédie bolivienne nous donne plusieurs leçons que nos peuples et nos forces sociales et politiques populaires doivent apprendre et graver à jamais dans leur conscience. Voici, en prélude à un traitement plus détaillé à venir, une brève énumération de l’exécution du plan. Tout d'abord, que même si l'économie est gérée de manière exemplaire comme l'a fait le gouvernement Evo, assurant la croissance, la redistribution, le flux des investissements, même si tous les indicateurs macro et microéconomiques sont améliorés, la droite et l'impérialisme n'accepteront jamais un gouvernement qui ne sert pas leurs intérêts. Deuxièmement, il faut étudier les manuels de propagande, les documents publiés par diverses agences américaines et leurs porte-parole déguisés en universitaires ou journalistes afin de pouvoir percevoir à temps les signes de l'offensive. Ces écrits soulignent invariablement la nécessité de briser la réputation du leader populaire, ce qu'on appelle dans le jargon (…) Lire la suite »
COMMUNIQUE DE PRESSE du PCF

Démission d’Evo Morales : réaction de Fabien Roussel (PCF)

Fabien Roussel
La Bolivie vit ce soir des heures dramatiques. Le président Evo Morales a démissionné pour éviter, comme il l’a déclaré, « un bain de sang ». Les événements des derniers jours en Bolivie relèvent d’un conflit de classes exacerbé, d’un racisme déchaîné, d’une opposition enragée contre le système d’Etat plurinational constructeur de la redistribution des richesses et la conquête de la souveraineté nationale. Sous le fallacieux prétexte de fraude électorale, la droite dont la logistique est assurée par les services nord-américains a refusé sa défaite, puis l’invitation au dialogue et enfin la convocation de nouvelles élections. Elle n’a pas accepté la victoire d’Evo Morales conquise grâce au vote déterminant des indigènes tellement il est insupportable à la bourgeoisie, en majorité blanche, et pour une partie des couches moyennes, sorties de la misère par Morales lui-même, d’accepter le verdict des urnes. Les violences ne relèvent pas de la spontanéité. Des groupes (…) Lire la suite »

Communiqué : Coup d’Etat en gestation

Ministère des Affaires Etrangères de Bolivie

Le Ministère des affaires étrangères de l’État plurinational de Bolivie alerte la communauté internationale sur les récents évènements qui mettent en lumière la gestation d’un coup d’État provoqué par des groupes civils radicaux.

Le 8 novembre 2019, le leader [du Comité] civique de Santa Cruz, Fernando Camacho, a publiquement ratifié son appel à l'interruption de l'ordre constitutionnel, appelant les Forces armées et la Police nationale à ne plus reconnaître le gouvernement constitutionnel et exigeant la démission du Président Evo Morales Ayma. De même, le 8 novembre, certains groupes de policiers du pays se sont retirés dans leurs unités de police, abandonnant leur rôle constitutionnel d'assurer la sécurité de la société et des institutions publiques. Le Gouvernement de l'État plurinational de Bolivie ratifie sa vocation pacifiste et appelle les différents acteurs politiques à mettre fin à leurs actes de violence et/ou affrontements ayant pour but de briser l'ordre constitutionnel. La Paz, 9 novembre 2019 Traduit par Luis Alberto Reygada (@la_reygada) pour LGS #### POUR APPROFONDIR : Que sont les Comités Civiques ? Les Comités Civiques sont des organisations qui rassemblent diverses entités (…) Lire la suite »