RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Lula est libre, Evo ne l’est plus

C’est décidément un continent qui connaît de multiples bouleversements, et pas toujours dans le bon sens. Il y a quelques semaines Evo Morales remportait, de justesse, les élections générales boliviennes au premier tour. En Argentine le duo formé par Alberto Fernandez et Cristina Fernandez de Kirchner, l’emportait également le 27 octobre dernier, dès le premier tour, chassant du pouvoir l’ultralibéral Mauricio Macri, élu en 2015. Enfin, il y a quelques jours, la justice brésilienne ordonnait la libération de l’ancien président Lula. Tout semblait indiquer les prémices d’une nouvelle vague progressiste en Amérique latine.

Pourtant, le second tour qui opposera, en Uruguay, Daniel Martinez (candidat du Front large) à Luis Alberto Lacalle Pou (Parti national) peut laisser suggérer qu’au contraire les choses seront plus difficiles pour les mouvements de gauche de la région. En effet, face au candidat du Front large (38,51% au premier tour), celui du Parti national (28,26% au premier tour) pourra compter sur le report de voix d’Enersto Talvi (Parti Colorado, 12,20% au premier tour) et de Guido Manini Rios (Cabildo ouvert, 10,72% au premier tour).

Lula est (enfin) libre

L’ancien président du Brésil était injustement emprisonné, sans preuve, depuis avril 2018. Plus qu’une véritable décision judiciaire, son emprisonnement avait surtout ouvert la voie à Jair Bolsonaro, qui avait profité de l’absence de Lula pour l’emporter face à Fernando Haddad, alors que tous les sondages donnaient Lula vainqueur. Preuve de la mascarade de cette décision le juge Moro, qui avait fait condamné Lula, est aujourd’hui l’actuel ministre de la justice du gouvernement de Bolsonaro.

Mais la libération de Lula, fêtée sur tout le continent sud-américain et dans le monde entier par les défenseurs de la démocratie, vient d’être éclipsé par les nouvelles en provenance de Bolivie.

Victime d’un coup d’Etat, Evo s’en va

Parfois il ne faut pas tourner autour du pot. Il faut simplement appeler un chat un chat. Ce qui se passe en Bolivie n’est, ni plus ni moins, qu’un coup d’Etat. L’opposition bolivienne qui scande le mot démocratie dès qu’elle le peut n’a pas accepté le verdict populaire des urnes le 20 octobre dernier. Depuis, le pays connaît des troubles, des manifestations violentes et des actes ignobles, notamment à l’encontre de ceux ayant apporter leur soutien au président Evo Morales.

Face à cette attaque les syndicats, les mouvements indigènes, et les partenaires du Mouvement pour le socialisme (MAS- parti dont est issu Evo Morales) ont appelé ces derniers jours le peuple à défendre ses acquis, et la démocratie. En vain. Ce qui avait échoué au Venezuela et au Nicaragua vient de réussir en Bolivie.

Avant-hier (dimanche 10 novembre) Evo Morales avait d’abord annoncé de nouvelles élections. Mais au fil de la journée des rumeurs se faisaient entendre, ici et là, jusqu’à ce que tombe un communiqué de l’armée qui demandait au président légitime de quitter le pouvoir. Subtil message pour faire comprendre à tous que le refus de démissionner pourrait engendrer un bain de sang. Lâché par la police et par l’armée, dans une région qui, malheureusement, garde en souvenir les putschs militaires contre les gouvernements progressistes au cours du XXe siècle, Evo Morales annonçait sa démission dans une allocution télévisée.

Depuis des scènes de violences ont éclaté dans le pays. Les domiciles d’Evo Morales et d’anciens ministres ont été attaqués, des bus ont été brûlés, l’ambassade du Venezuela a été occupée, des dirigeants proche d’Evo Morales ont été arrêtés, et un mandat d’arrêt est en cours contre ce dernier. Voici le visage de la nouvelle Bolivie. Face à ce drame l’indignation à géométrie variable des médias et de l’UE rayonne, une fois de plus.

Hier, (lundi 11 novembre) la résistance populaire a commencé à s’organiser en Bolivie. De son côté le Mexique, héritier d’une tradition d’asile et d’accueil, vient d’offrir l’asile politique à Evo Morales. A suivre...

Les Nouvelles Libres

»» https://lesnouvelleslibres.com/2019/11/12/lula-est-libre-evo-ne-lest-plus/
URL de cet article 35410
   
L’Histoire m’acquittera
Fidel CASTRO, Jacques-François BONALDI
L’Histoire m’acquittera (en espagnol : La Historia me absolvera) est un manifeste d’auto-défense écrit par Fidel Castro en octobre 1953, à la veille de son procès (il est jugé pour avoir attaqué la caserne de Moncada le 26 juillet 1953, en réaction au coup d’état de Batista). Fidel Castro est diplômé en droit, il manie la plaidoirie, exercice qu’il connaît bien, avec aisance : il y explique ses actes et son implication dans le soulèvement contre Batista mais surtout, il y développe ses (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"L’un des grands arguments de la guerre israélienne de l’information consiste à demander pourquoi le monde entier s’émeut davantage du sort des Palestiniens que de celui des Tchétchènes ou des Algériens - insinuant par-là que la raison en serait un fonds incurable d’antisémitisme. Au-delà de ce qu’il y a d’odieux dans cette manière de nous ordonner de regarder ailleurs, on peut assez facilement répondre à cette question. On s’en émeut davantage (et ce n’est qu’un supplément d’indignation très relatif, d’ailleurs) parce que, avant que les Etats-Unis n’envahissent l’Irak, c’était le dernier conflit colonial de la planète - même si ce colonisateur-là a pour caractéristique particulière d’avoir sa métropole à un jet de pierre des territoires occupés -, et qu’il y a quelque chose d’insupportable dans le fait de voir des êtres humains subir encore l’arrogance coloniale. Parce que la Palestine est le front principal de cette guerre que l’Occident désoeuvré a choisi de déclarer au monde musulman pour ne pas s’ennuyer quand les Rouges n’ont plus voulu jouer. Parce que l’impunité dont jouit depuis des décennies l’occupant israélien, l’instrumentalisation du génocide pour oblitérer inexorablement les spoliations et les injustices subies par les Palestiniens, l’impression persistante qu’ils en sont victimes en tant qu’Arabes, nourrit un sentiment minant d’injustice."

Mona Chollet

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.