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Thème : Bolivie

L’usurpatrice ne partira pas par les urnes, ni de son plein gré

Itzamná OLLANTAY

On ne va pas perdre avec des votes ce que l'on a gagné avec des fusils. Eloy Alfaro. En près de 14 ans d’efforts remarquables, le pays est devenu un modèle de croissance économique régionale. Mais aujourd’hui, après quelques jours de dictature, la Bolivie s’est convertie en un « pays de la honte » suite à la violation délibérée des droits humains et à la destruction et la régression institutionnelle.

Jeaninne Añez a pris le pouvoir en rompant tout le processus de succession constitutionnelle (elle n’était présidente d’aucun organe de l’État, le quorum des deux tiers des parlementaires n’était pas atteint pour sa nomination, sans compter que le Congrès a encore moins accepté la démission forcée d’Evo Morales). Elle a pris le pouvoir sous la promesse de « convoquer des élections libres et transparentes » avant le 22 janvier prochain, mais il ne reste qu’à peine un mois pour conclure la période constitutionnelle du gouvernement défenestré, et il n’y a toujours pas de date pour les élections, et l’usurpatrice s’installe au pouvoir. Elle est arrivée au pouvoir par la force. Un soldat lui a remis l’« écharpe présidentielle ». Elle est responsable des 36 indigènes tués par balle alors qu’ils résistaient au coup d’État. Elle a libéré un grand nombre de prisonniers « blancs » qui avaient été condamnés et a persécuté et emprisonné tous ceux qui ont exprimé leur sympathie pour Evo (…) Lire la suite »

Coup d’état en Bolivie : Pourquoi Evo Morales a été renversé par Washington

Discours du Président de la République de Bolivie, Evo Morales, lors du Briefing du Conseil de Sécurité consacré à la non-prolifération, le 26 septembre 2018. Exceptionnellement, Donald Trump présidait la séance, et s’est donc directement entendu dire ses quatre vérités par le Président d’une nation du Tiers-Monde authentiquement souveraine et populaire. Ce crime de lèse-majesté commis depuis l’arrière-cour des Etats-Unis, chasse gardée de l’Empire, n’a pas tardé à être châtié. Transcription : Donald Trump : Je donne maintenant la parole au Président de la Bolivie. Evo Morales : Président des Etats-Unis d’Amérique, mon frère António Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies, mes frères Présidents, mes frères et sœurs (membres) du Conseil de Sécurité, Aujourd’hui, la présidence (américaine) du Conseil de Sécurité a invité les membres de ce corps pour discuter de la non-prolifération des armes de destruction massive. La Bolivie se trouve dans une région qui a été (…) Lire la suite »

L’ordre règne en Bolivie

Maïté PINERO

Après la démission forcée d’Evo Morales, des élections se tiendront le 20 mars prochain dans le pays andin. Le temps pour le gouvernement « de facto », issu du coup d’État, de s’installer.

Sous pression, menacés à travers leurs familles, sénateurs et députés du Movimiento Al socialismo (MAS) majoritaires dans les deux assemblées, ont résisté pendant dix jours. Le 23 novembre – lendemain des obsèques des victimes de la répression à Venkata, où alors qu’ils observaient une minute de silence, les cercueils des victimes étaient la cible de tirs – ils ont accepté la démission d’Evo Morales et de nouvelles élections. Elles auront lieu le 20 mars 2020, ce qui laisse le temps au gouvernement « de facto » de s’installer. José Luis Fernando Camacho, le dirigeant des Comités civiques de Santa Cruz, organisateur des violences qui ont accompagné le coup d’État, le premier à entrer au palais présidentiel pour y déposer la bible, celui qui était aux côtés de Jeanine Añez lorsque l’état-major de l’armée lui a remis son écharpe, s’est déclaré candidat. La droite traditionnelle, dont le représentant Carlos Mesa, arrivait en seconde position le 20 octobre, se voit supplanté après (…) Lire la suite »

« La révolution ne sera pas un dîner de gala » (quelques leçons en provenance de Bolivie)

Benedikt ARDEN
De bien graves événements se produisent en Amérique latine depuis quelque temps. Une contre-révolution féroce est à l’œuvre et celle-ci ne fait pas de quartier. Cependant, celle-ci est heureusement contre balancée par une résistance intense de la part des forces sociales de tous ces pays. De l’Équateur, au Chili, en passant par Haïti, bien des peuples ont su démonter qu’ils ont soif de justice, malgré qu’ils soient bien conscients que les gouvernements du Nord ne leur feront pas de cadeaux. Malheureusement, seuls les « opposants » de droite et d’extrême droite ont ce privilège ! Le plus souvent, l’information qui nous parvient est savamment filtrée et interprétée de manière tordue afin d’atténuer une réalité qui pourtant crève les yeux, c’est-à-dire une guerre de classes ! Tout est généralement fait pour associer les gouvernements progressistes à des « dictatures », alors que ceux-ci sont simplement la cible de déstabilisation et d’actions violentes qui les contraignent à (…) Lire la suite »

La Bolivie dans le coeur

Luis BRITTO GARCIA
Illustration 1 Contre tout processus progressiste il y a une sentence de mort, par coup d'État, par invasion magnicide ou judiciarisation. Contre l'agression a tout les niveaux, la gauche répond sur tout les plans. Contre l'offensive des pouvoir hégémoniques tout processus progressiste doit générer des contre-pouvoirs. On n'affronte pas des adversaires légalistes, éthiques ou humanitaires. Ils tirent pour tuer et c'est la responsabilité des gouvernements progressistes de survivre. Dans la résistance préparer le triomphe et dans le triomphe préparer la résistance. 2 L'Empire ne comprend pas, et jamais il n'y arrivera, que la manière de gagner des élections est d'améliorer la vie de l'électorat. Durant quatorze ans a gouverné démocratiquement le Mouvement Au Socialisme et son dirigeant Evo Morales ; assumant le contrôle des ressources naturelles, augmentant le salaire minimum de 440 à 2060 bolivianos et le revenu par tête de 1120 dollars à 3130, élevant l’espérance de vie de (…) Lire la suite »

Les conspirateurs derrière le coup d’état en Bolivie, formés à l’École militaire des Amériques, ont servi d’attachés dans des programmes du FBI (The Gray Zone)

Jeb SPRAGUE

Les commandants de l’armée et de la police boliviennes ont contribué à la préparation du coup d’état et en ont assuré le succès. Ils avaient été formés pour mener des insurrections dans des programmes de formation de la célèbre École militaire des Amériques et du FBI, tous deux appartenant au gouvernement américain.

Les États-Unis ont joué un rôle clé dans le coup d’état militaire en Bolivie, et ce d’une manière directe qui est à peine mentionnée dans les récits des événements qui ont forcé Evo Morales, le président élu du pays, à démissionner le 10 novembre. Peu avant la démission de Morales, Williams Kaliman, le commandant des forces armées boliviennes a suggéré la démission du président. La veille, des secteurs de la police du pays s’étaient rebellés. Kaliman semble avoir feint sa loyauté envers Morales pendant toutes ces années mais, dès que le moment opportun est arrivé, il a montré son vrai visage. Il a non seulement joué un rôle dans ce coup d’état, mais il a également des antécédents à Washington, où il avait brièvement occupé le poste d’attaché militaire de l’ambassade de Bolivie dans la capitale des États-Unis. Kaliman se trouvait au sommet d’une structure de commandement militaire et policier largement développée par les États-Unis par le biais de WHINSEC, l'école de formation (…) Lire la suite »

Que cache le harcèlement dont ont été victimes les médecins cubains en Bolivie ? (Mision Verdad)

Franco VIELMA
Les analyses du coup d’État en Bolivie faites depuis la France oublient bien souvent les conditions très concrètes qui surdéterminent la marge de manœuvre dont disposent les gouvernements progressistes ou révolutionnaires latino-américains pour mener à bien leur tentative de sortir du carcan capitaliste ou, du moins, d’en desserrer l’étau. Les sociétés postcoloniales, comme les appelle Alvaro García Linera, ont presque encore à faire leur 1789, autrement dit à annuler les privilèges exorbitants dont jouissent les oligarchies (encore très présentes) et les classes dominantes dans les structures politiques et économiques, voire dans la trame sociale et mentale de la nation (une notion qui n’a souvent pas beaucoup de sens, quand on voit comment la Bolivie, pour ne prendre que cet exemple, est nettement clivée selon des rapports ethniques doublés de primauté géographique régionale). Mais il était sans doute plus aisé de couper des têtes royales en France au XVIIIe siècle que d’en faire (…) Lire la suite »

Bolivie, la bête immonde est de retour - un coup d’état occulté dans les médias.

Maïté PINERO
Jamais, dans sa carrière de journaliste, Tom Phillips n’avait vécu cela. Arrivé à El Alto, près de La Paz, le lendemain du massacre devant la raffinerie de Senkata, le correspondant du Guardian en Amérique latine a été accueilli par les applaudissements d’une haie d’honneur. L’image circule sur les réseaux sociaux. Elle cloue au pilori les grands médias. Deux jours après le coup d’État, le nouveau ministre du Gouvernement, Arturo Murillo, et sa ministre des Communications annonçaient que les journalistes « séditieux » seraient arrêtés, leur nom publié. Le jour même, tous les journalistes et techniciens argentins étaient agressés par les comités civiques de Santa Cruz, les milices fascistes. Ils étaient contraints de se regrouper, puis de se réfugier à l’hôtel, avant d’être exfiltrés par leur ambassade. Telesur a pu émettre pendant quelques jours, ses reporters sur le terrain (Marco Teruggi et Willy Morales) multipliant les précautions, parlant de « gouvernement de facto », (…) Lire la suite »

Le coup d’État était prémédité : tribune de l’ambassadeur de Bolivie à l’ONU (Washington Post)

Sacha LLORENTI SOLIZ

Tribune de Sacha Llorenti Soliz, ambassadeur de Bolivie à l’ONU, publiée dans le Washington Post le 19 novembre 2019.

Ce qui s’est passé en Bolivie s’appelle un coup d’État. Avec du recul, nous pouvons nous rendre compte du fait que l’Organisation des États américains (OEA) a agi en tant que pièce maitresse de l’échiquier, portant des attaques incisives et ponctuelles dans le cadre de la chronologie de ce coup d’Etat, devenant un facteur qui a terriblement contribué à alimenter la convulsion. D’autre part, il est indiscutable que si la police et l’armée – deux institutions qui détiennent le monopole étatique de la violence – cessent d’obéir au président et “suggèrent” de démissionner, il s’agit alors d’une interruption de l’ordre constitutionnel : un coup d’Etat. Les premiers symptômes de la crise en Bolivie sont apparus avant les élections présidentielles du 20 octobre, lorsque diverses structures civiles, politiques et universitaires, dirigées par les opposants Luis Fernando Camacho et Carlos Mesa, ont lancé une campagne visant à discréditer les élections. (1) Après la tenue des élections et (…) Lire la suite »

Bolivie : Coup d’État raciste contre ses peuples indigènes !

Yorgos MITRALIAS

Que s’est-il passé en Bolivie ? Et s’il s’agit d’un coup d’État, que veulent et qui ciblent les putschistes ?

La réponse la plus claire et la plus autorisée à toutes ces questions est donnée par la protagoniste du coup d’État, la “présidente par interim” autoproclamée du pays Jeanine Añez quand elle twitte de la façon suivante ce qui semble être son désir le plus ardent : “Je rêve d’une Bolivie libérée des rites indigènes sataniques, la ville n’est pas pour les “Indiens”, il vaudrait mieux qu’ils aillent sur l’Altiplano ou au Chaco”. C’est à dire à la très haute montagne ou à la savane quasi désertique... Encore plus éloquents que les paroles sont pourtant les actes qui ont suivi. C’est ainsi qu’on a vu Mme Añez arriver au palais présidentiel pour prendre ses fonctions présidentielles en brandissant triomphalement ...une énorme Bible au dessus de sa tête, tandis que le vrai cerveau du coup d’État, le raciste extrémiste de droite Luis Fernando Camacho et ses amis criaient “la Bolivie pour le Christ, Pachamama n’entrera plus jamais dans ce palais” ! Tout un programme si on pense que (…) Lire la suite »