Voilà à peine un mois que des centaines de milliers de syndicalistes et leurs familles ont contribué à faire accéder Barack Obama à la présidence en lui permettant de remporter des états décisifs. Et pourtant, certains syndicalistes qui ont soutenu Barack Obama craignent d’ores et déjà qu’il ne soit en train d’opérer un recul par rapport à une promesse de campagne majeure faite aux travailleurs en ces temps de crise.
Les Étatsuniens sont revenus de la discrimination positive (« affirmative action »), Obama a bien pris soin de mener toute sa campagne sur des bases non raciales. Cependant, en France, les pipeuls qui se veulent tendance (Sarkozy et quelques autres hommes et femmes politiques), ainsi qu’une partie des medias, nous bassinent avec les minorités visibles, le droit à la différence, et militent pour davantage de « Noirs » (d’ailleurs, ils ne disent pas noirs mais blacks, ce qui revient à souligner le stigmate tout en prétendant le nier), de « Beurs », demain peut-être de lesbiennes unijambistes, de Juifs végétariens, de transsexuels auvergnats etc.
Il y a au moins deux facteurs à prendre en compte si on veut juger d’une élection : ce que les votants expriment par leurs suffrages et ce que va faire le candidat élu. Dans le cas de l’élection présidentielle américaine, il aurait été fort déprimant que McCain se fasse élire après huit ans de régime Bush. En fait, il est même surprenant qu’il ait réussi à obtenir 46% des voix ainsi que d’excellents résultats dans certains états comme la Louisiane (on y a oublié l’ouragan Katrina ?).