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Thème : Agriculture/Aliments

Coordination rurale, Confédération paysanne : lutte des classes ou collaboration de classes

JRCF

Loin d’être calmé par les miettes lâchées par le gouvernement à la FNSEA, le mouvement paysan qui agite la France bat son plein, porté par un mouvement de protestations et de blocages qui concerne des pays de toute l’Europe (Allemagne, Pologne, Roumanie...). Les paysans, éleveurs, pêcheurs, s’organisent, font valoir leurs revendications, et établissent des plans d’action. C’est la naissance d’une vraie conscience de classe paysanne... Ou presque.

Les stratégies employées varient en fonction du niveau de conscience sociale des participants. Il suffit de jeter un coup d'œil. A ma droite, un mouvement qui s’oppose aux législations, réclame la levée de toutes les restrictions qui s’imposent à un capitalisme productiviste débridé, favorise l'entreprenariat et l’investissement, divise les travailleurs entre « natifs » et « étrangers », et adhère totalement à la construction européenne, dont elle ne réclame qu’une modification de la PAC pour qu’elle soit plus avantageuse. En bref, une stratégie qui vise à intensifier les méthodes capitalistes sans jamais pointer du doigt les inégalités de richesse et l’exploitation des petits paysans par les grands groupes : c’est la collaboration de classe, prônée par l’extrême droite. A ma gauche, un mouvement qui propose d’organiser les volumes de production de manière à ce que tous les paysans puissent travailler assez sans travailler trop, de repenser la production pour qu’elle soit plus (…) Lire la suite »

La ferme des Bertrand : entre émotion et perplexité

Rosa LLORENS
La sortie de La ferme des Bertrand, de Gilles Perret, semble arriver au moment le plus opportun : elle constitue un hommage à un groupe d’agriculteurs et à leur travail à l’heure où les paysans sont obligés de défendre leur outil de travail contre Macron, Bruxelles et l’Empire étasunien. Mais, malgré la force d’émotion du film, on peut se demander s’il éclaire vraiment la situation actuelle. Le film reprend des images d’un premier documentaire, en noir et blanc, de Marcel Trillat, en 1972, d’un premier documentaire de Gilles Perret, de 1997, « Trois frères pour une vie », dont La ferme des Bertrand prend la suite. On suit donc, sur 50 ans, une famille d’éleveurs de Quincy, en Haute Savoie (près de Genève), remarquable en ce qu’elle a réussi à préserver son exploitation à travers trois transmissions : trois frères ont d’abord repris la ferme de leurs parents, puis un de leurs neveux, avec sa femme Hélène, et maintenant un fils et un gendre d’Hélène. Le héros du film, c’est André, (…) Lire la suite »

Ce qu’est vraiment la souveraineté alimentaire, au contraire de ce que prétend le gouvernement

Sophie CHAPELLE
Le gouvernement a annoncé inscrire l’objectif de souveraineté alimentaire dans la loi en réponse à la colère agricole. Mais ce terme, introduit en 1996 par le mouvement paysan Via Campesina, est complètement dévoyé par l’exécutif. « Nous inscrirons très clairement l’objectif de souveraineté alimentaire dans la loi », a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, le 1er février pour répondre aux protestations agricoles. Avant d’ajouter : « Ce n’est pas une souveraineté retranchée sur elle-même, car je n’oublie pas que notre agriculture est un de nos principaux secteurs exportateurs avec les céréales, les vins, les spiritueux, les produits laitiers. » Dans les mots de Gabriel Attal, la souveraineté alimentaire s’apparente à une arme de production et d’exportation. Plus récemment, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a souligné la volonté de la France de « nourrir le continent africain ». Comprendre : la France est la sixième puissance exportatrice de produits (…) Lire la suite »

Pourquoi le mouvement agricole est dans l’impasse ? Pourquoi le gouvernement joue la carte du pourrissement et non celle de la répression jusqu’à présent ?

Marti MICHEL
On a dit et répété que le gouvernement Macron ne tenait plus que par ses forces de l’ordre. Frappé d’illégitimité manifeste, c’est, disait-on, le seul bouclier qui lui restait. Or, voilà qu’il abandonne ses routes, ses villes de province, ses mairies, ses préfectures à la violence paysanne. Et cela, de façon assumée, délibérée. On a avancé plusieurs facteurs. D’abord, c’est le plus évident, la présence massive de la FNSEA dont les dirigeants sont, de notoriété publique, corrompus jusqu’à l’os et acoquinés au pouvoir. Pourtant, la FNSEA ne joue visiblement pas la carte du collabo infiltré : si elle appelle au calme, sa présence militante est incontestable. On dira qu’elle est débordée, qu’à Toulouse, son dirigeant a été hué. Mais la femme tuée dernièrement sur un barrage était, si je ne me trompe, une adhérente de la FNSEA. Autre facteur avancé : la force du mouvement fait redouter (ou reculer) un affrontement central du gouvernement. Pour deux raisons : les agriculteurs ont (…) Lire la suite »
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La loi vénézuélienne sur les semences devrait être un modèle mondial

Owen SCHALK

Pour les paysans, la bataille pour les droits semenciers est essentielle à leurs moyens de subsistance

Les semences sont un champ de bataille politique souvent négligé dans les pays industrialisés comme ceux d'Amérique du Nord et d'Europe, mais pour les paysans du Sud, la bataille sur les droits des semences est essentielle à leurs moyens de subsistance. Les semences partagées localement sont cruciales pour de nombreuses communautés rurales – « les clés génétiques de la biodiversité et de la résistance au changement climatique », comme l'affirme le chercheur Afsar Jafri, ainsi que « les archives des connaissances culturelles » et « le symbole ultime de la sécurité alimentaire ». Cependant, la capacité des agriculteurs à continuer à partager et à planter ces semences est constamment menacée par les multinationales et les États qui les soutiennent. En 2015, les six plus grandes sociétés agroalimentaires – BASF, Bayer AG, Dow, DuPont, Monsanto et Syngenta – contrôlaient 63 % du marché des semences commerciales. En 2018, Bayer a acquis Monsanto pour 66 milliards de dollars. L'entité (…) Lire la suite »

Deux millions de volailles abattues en décembre en France, l’épizootie s’accélère

Evgeny Biyatov-Sputnik Afrique.
© Sputnik . Evgeny Biyatov Quelque deux millions de volailles ont été abattues en France en décembre pour endiguer la propagation de l'épizootie de grippe aviaire. L'épizootie de grippe aviaire a conduit à l'euthanasie de près de deux millions d'oiseaux en décembre, a déclaré ce jeudi 22 décembre le ministère français de l'Agriculture. Cela porte à 3,3 millions le total des abattages en France depuis le 1er août. Cette épizootie, qui décime depuis plusieurs années poulets, canards et dindes dans les élevages, s'accélère à la faveur de l'hiver. Le ministère de l'Agriculture a annoncé son objectif de lancer la première vaccination de volailles contre la grippe aviaire à l'automne 2023, espérant disposer d'ici là d'un vaccin suffisamment efficace et autorisé par l'Union européenne. Comprend pas ??? Ils on trouvé en trois mois en 2020 "un vaccin" efficace, sans danger, et certifié actif contre le "SARS Cov II" pour plusieurs milliards d'humains, "tous vaccinés, tous (…) Lire la suite »
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Nous défendons la souveraineté alimentaire et nos territoires, contre la violence, les expulsions des terres et l’agrobusiness !

VIA CAMPESINA
Appel à l’action pour le 25 novembre 2022 (Bagnolet, le 15 Novembre 2022) Ce 25 novembre 2022, Journée internationale contre la violence faite aux femmes, en tant que paysans organisés au sein de La Via Campesina, nous exigeons la souveraineté alimentaire, le droit à la terre, la fin de la criminalisation et de toutes forme de violence dans les champs et les villes. Nous dénonçons aussi en ce moment de crise alimentaire, politique et économique que les chiffres de la violence contre les femmes, les enfants et les diversités sont alarmants, il est urgent de construire des sociétés sans violence, des communautés de paix où la justice sociale soit garantie. À la situation de violence structurelle vécue par les femmes dans le monde s’ajoutent le coût élevé de la vie, les séquelles du COVID 19, le travail de prise en charge des personnes âgées et des enfants en raison du manque d’infrastructures publiques, le manque d’emploi, les déplacements et migrations forcés, les guerres et (…) Lire la suite »

Trois entreprises étasuniennes contrôlent plus d’un tiers des terres agricoles ukrainiennes *

Lalaina ANDRIAMPARANY

En 2021, une loi sur la vente des terres agricoles est entrée en vigueur en Ukraine. D’après le média Australian National Review, des firmes étasuniennes ont profité de cette législation pour investir massivement dans le pays. 40% des terres cultivables en Ukraine est désormais contrôlé par des capitaux étasuniens . Cela projette un jour nouveau sur le récent accord entre les belligérants ukrainien et russe concernant l'exportation du blé récolté en Ukraine. Kiev a négocié sous la pression d'intérêts financiers étasuniens . Plus fondamentalement, la question de la répartition de la propriété est fondamentale car elle permet de suivre l'échec de la démocratie dans l'Ukraine indépendante.

Les agriculteurs ukrainiens profitent-ils du fait que l’Ukraine dispose des terres agricoles les plus fertiles d’Europe ? Avec l’entrée en vigueur le 1er juillet 2021 de la loi « modifiant certaines lois concernant les conditions de renouvellement des terres agricoles » (loi 552-IX), le président Zelensky et le FMI ont souhaité “rendre le secteur plus attractif pour les investisseurs internationaux“. On ne sera pas étonner de constater que de nombreux Ukrainiens ont contesté cette loi, qui ne ferait que renforcer la corruption dans le pays et la mainmise de quelques grands propriétaires sur le secteur agricole. En effet, suite à l’entrée en vigueur de cette loi, selon le site Australian National Review, l’Ukraine aurait vendu un tiers de ses terres agricoles à trois grandes entreprises transnationales étasuniennes. D’après l’agence australienne, ces firmes seraient désormais propriétaires de 17 millions sur 42 millions d’hectares de terres agricoles, acquis en moins d’une année, (…) Lire la suite »
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L’AgriTech : une révolution contre la paysannerie

Faucheurs volontaires

L’agriTech, c’est le rêve d’une agriculture connectée à la Terre par drones et satellites. Cultiver par ordinateur : la nouvelle corne d’abondance ?

« Pour réussir cette nouvelle révolution de l'alimentation saine, durable et traçable, [...] nous devons investir dans trois révolutions [...] : le numérique, la robotique, la génétique. Ce sont les trois transformations essentielles. » Emmanuel Macron, Chief Executive Officer de la République, plan « France 2030 » Le 12 octobre dernier, Emmanuel Macron présentait le plan France 2030. Plus précisément la version du futur qui s’imposera à nous, lestée d’un budget de 50 milliards sous le doux nom de transition écologique. Son objectif numéro 6 : nous nourrir. Et pour cela une révolution est en cours qu’il s’agirait d’accélérer en investissant dans le numérique, la robotique, la génétique. Pour mieux manger. Les drones dans les champs, la numérisation satellitaire, les nouveaux OGM, les tracteurs-robots, les emballages comestibles, la traçabilité numérique, l’optimisation numérique des intrants chimiques. Accélérer l’avènement de l’agriTech et de la foodTech, a-t-il martelé. (…) Lire la suite »

En Bretagne, l’intimidation des journalistes qui enquêtent dans l’agroalimentaire

Jérôme HENRIQUES

Le mercredi 31 mars, Morgan Large découvre l'une de ses roues de voiture déboulonnée. La journaliste, qui enquête sur l’industrie agroalimentaire dans sa région, dérange. Et ce n'est pas la seule ...

En réalité, les problèmes de Morgan ne datent pas d'hier. Ils remontent à la diffusion en novembre dernier d'un reportage sur France 5, intitulé "Bretagne, une terre sacrifiée" et portant sur les méfaits de l'agriculture intensive. Interviewée, la journaliste y dénonce le problème des rejets toxiques, des algues vertes, des maladies professionnelles, des épidémies mortelles chez les animaux, ou encore, le fait qu’en Bretagne, "on fasse du lait, du poulet ou du cochon qui soient exactement les mêmes qu’en Chine, en Ukraine ou au Brésil". Le soir même, la journaliste est ciblée par la FNSEA qui, dans un tweet défendant les "élevages familiaux en Bretagne", dévoile une photo de son visage (supprimée depuis). Les jours suivants, la journaliste reçoit des appels nocturnes anonymes sur son téléphone fixe ainsi que des messages d'injures sur les réseaux sociaux. Au même moment, les locaux de sa radio sont dégradés. En décembre, la clôture de son champ est défoncée (laissant ainsi ses (…) Lire la suite »