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Thème : Agriculture/Aliments

Grève de la faim dans le Mercantour

Françoise DEGERT

Pendant quatre jours, Catherine Bisotto-Bois a dû faire la grève de la faim devant la mairie de Belvédère pour poursuivre son activité d’éleveur. Elle l’a suspendue le vendredi 21 mars après que le maire se soit engagé devant la gendarmerie à signer un nouveau bail de location des estives communales. Ce conflit illustre à merveille la pression exercée sur les derniers paysans dans le parc national du Mercantour.

La vie rurale a du mal à résister dans l’arrière pays niçois. « Les meilleures terres agricoles de Belvédère sont couvertes de résidences principales ou secondaires. Quant aux planches (1), elles sont toutes en friches » raconte Catherine Bisotto-Bois, la cinquantaine, enracinée au village depuis plusieurs générations. Il reste une demi douzaine d’éleveurs à Belvédère. Les exploitations se sont modernisées, mais ils pratiquent toujours l’élevage à l’herbe qui entretient la biodiversité. Les locations d’estives se pratiquent parfois par appels d’offres dans les vallées, pour les biens privés comme pour les biens publics. Autrefois, elles se faisaient au su et au vu de tous. À Belvédère, ce n’est visiblement plus le cas. L’embrouille Catherine élève des chevaux Merens sur les terres communales de Belvédère dont la location est régulièrement reconduite depuis son installation. Ses baux sont arrivés à terme en 2011 mais la mairie a oublié de les renouveler. Quelques jours avant les (…) Lire la suite »

Les banques spéculent sur les matières premières et les aliments

Eric TOUSSAINT
Via leurs activités de trading, les banques sont les principaux spéculateurs sur les marchés de gré à gré et à terme de matières premières et de produits agricoles car elles disposent de moyens financiers nettement plus élevés que les autres protagonistes en jeu. Une petite visite sur le site du Commodity business awards |1| permet de découvrir une liste de banques et de courtiers qui jouent un rôle de premier plan sur le marché des commodities |2| (que ce soit le marché où les matières premières s’achètent et se vendent physiquement), ou sur celui des dérivés qui ont pour sous-jacent des commodities. Parmi ces banques, on retrouve le plus souvent BNP Paribas, Morgan Stanley, Crédit Suisse, Deutsche Bank et Société Générale. Certaines banques vont d’ailleurs plus loin et se dotent d’instruments pour influer directement sur des stocks de matières premières. C’est le cas du Credit Suisse qui est associé à Glencore- Xstrata, la plus grande société mondiale de courtage en matières (…) Lire la suite »

Communiqué de Presse « Libérez le poivron ! » Résistance européenne contre la politique des brevets de Syngenta.

No Patent on Seeds, Réseau Semences Paysannes, Free Pepper

Aiguillon, Lausanne, Bern, Munich, le 3 février 2014.

Une large coalition européenne, regroupant 34 organisations d’agriculteurs, de sélectionneurs ainsi que des ONG de 27 pays ont déposé aujourd’hui un recours devant l’Office européen des brevets, à Munich, contre un brevet sur le poivron accordé à Syngenta. Celui-ci permet à l’entreprise agrochimique bâloise de s’approprier une résistance aux insectes pourtant copiée d’un poivron sauvage. Par une action épicée, la coalition a dénoncé l’appropriation de la nature par des entreprises privées.

Le recours porte sur un brevet délivré à Syngenta, le 8 mai 2013 par l’Office européen des brevets (OEB), qui garantit à la firme bâloise les droits exclusifs sur tous les poivrons présentant une résistance aux mouches blanches. Ce brevet est valable dans de nombreux pays européens et empêche les agriculteurs et les sélectionneurs d’utiliser ces plantes pour leur culture ou leurs sélections sans payer des droits de licence à Syngenta. Or, cette résistance spécifique a été obtenue en croisant un poivron sauvage, de Jamaïque, qui comporte naturellement des résistances aux insectes, avec un poivron commercial. Il ne s’agit donc en aucun cas d’une invention, mais tout au plus d’une découverte. Avec ces partenaires européens, le Réseau Semences Paysannes dénonce pleinement le brevetage du vivant. L'actualité française, notamment avec le vote demain à l'Assemblée Nationale d'une proposition de loi visant à mettre l'État au service des entreprises pour lutter contre les contrefaçons, (…) Lire la suite »

L’exception agricole sera inscrite dans la Loi contrefaçon

Confédération Paysanne
La mobilisation de la centaine de paysan(ne)s de la Conf’ a payé. La conf’ a pris possession de la salle de réunion du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences) pour demander une exception agricole à la loi sur les Contrefaçons afin que les paysans ne voient pas leurs récoltes saisies ou détruites à la moindre demande des multinationales. Le gouvernement a fait une déclaration claire : « il présentera un amendement afin que les semences de ferme ne soient plus concernées par la loi contre les Contrefaçons ». Suite à cet engagement du gouvernement, les paysans de la Conf ont quitté le GNIS et les jeûneurs ont suspendu leur mouvement. Ils restent néanmoins mobilisés. Cette victoire est celle des paysans face à l’agro-industrie, elle est aussi celle des citoyens qui ne souhaitent pas céder leur droit à l’alimentation aux multinationales et qui nous ont soutenu. Nous resterons vigilants et continuerons à interpeller les députés afin qu’elle soit effectivement (…) Lire la suite »

Au Venezuela, le peuple légifère contre Monsanto (Ciudad Caracas)

Ernesto Cazal

Le parlement vénézuélien, selon les médias internationaux, ne serait qu’un “parlement godillot” soumis à un président “qui renforce son pouvoir”. Nihil novi sub sole : les agents occidentaux traitaient déjà Bolivar, il y a deux siècles, de fou assoiffé de pouvoir, comme ils l’ont fait avec Chavez ou avec Maduro aujourd’hui. Pour les vénézuéliens par contre, envoyer une majorité de gauche au parlement signifie notamment une loi du travail anti-néo-libérale – fruit de 19.000 propositions citoyennes [1], un programme éco-socialiste et participatif pour 2013-2019, discuté dans tout le pays [2] ou l’augmentation de 40 % du budget social 2014 [3]. La démocratie va plus loin : les colonnes néo-classiques et le dôme de pâtissier du vieux Congrès de la République tremblent depuis que le “peuple législateur” use de son droit à faire, défaire, refaire des lois...
T.D., Caracas, 20 décembre 2013.

L’histoire est connue : le capitalisme planétaire a décidé que chaque semence doit avoir un “propriétaire” et que les semences autochtones du petit paysan qui tente de refuser les pesticides et ces OGM dont il n’a nul besoin, deviendraient illégales dans le pays qui légifèrerait en faveur des grands groupe privés. Exemples de cette tragédie : en Inde, Monsanto a poussé 284.000 paysans au suicide [4]. Syngenta est l’entreprise qui possède le plus de brevets OGM, imposant aux paysans l’usage de semences qui produisent de la nourriture mais ne produisent plus de semences, pour obliger le producteur à en racheter. Dès 2003, le président Chavez refusa l’introduction des OGM au Venezuela [5]. Le 21 octobre 2013 de nombreux militants se sont concentrés face à l’Assemblée Nationale pour manifester leur opposition au projet de loi qui devait être discuté le lendemain. Dans son préambule, ce texte affirme son caractère anti-OGM et anti-brevet [6]. On parle d’une réglementation des (…) Lire la suite »

Les Bretons vus du large

Yann FIEVET

La révolte “moderne” des bonnets rouges n’est assurément pas le début d’une Révolution. Elle fait du reste plutôt pâle figure face à sa devancière de 1675. Cependant, elle est l’occasion , en maints lieux médiatiques ou par la parole de personnalités s’autorisant à penser, de réactiver les vieux poncifs à l’endroit – à moins que ce soit à l’envers – de la Bretagne et des Bretons.

Bien sûr tout n’est pas faux dans la glose déchaînée en la circonstance mais certaines élucubrations qui nous sont infligées valent leur pesant de bécassinades. Sans oublier le mensonge par omission plus ou moins volontaire. Restés au large, à Paris, là où se tient l’importance du monde, des observateurs empressés n’ont pas même pris la peine de se munir d’une longue vue. La conséquence se paie au prix fort : des analyses à courte vue. Rapprochons-nous donc des faits. Commençons par une affirmation qui ne devrait souffrir aucune contestation honnêtement argumentée de la part de ceux qui prennent au sérieux les crises « écologique, sociale et économique nous frappant simultanément aujourd’hui : le modèle agro-industriel breton n’est plus défendable depuis longtemps déjà. Les conditions de productions sur lesquelles il repose, à savoir l’exploitation exacerbée d’une main d’œuvre majoritairement féminine et l’amoindrissement de la qualité des produits par la standardisation afin de (…) Lire la suite »

Les paysans africains rejettent les lois sur les semences de l’industrie et l’offensive menée sur les semences paysannes et la souveraineté alimentaire

VIA CAMPESINA

Nouvelles de LVC (La Via Campesina) Afrique depuis la réunion continentale sur les semences.

(Harare, 14 Novembre 2013) Lors de la réunion africaine sur les semences qui a eu lieu à Harare au Zimbabwe, les 12 et 14 novembre dernier, les discussions ont porté sur la menace croissante que les investissements externes représentent pour l’agriculture africaine. Il s’agit des compagnies semencières internationales et de leurs efforts continus pour exploiter la terre et les ressources africaines pour alimenter les autres parties du globe. Les participants de cette réunion ont exprimé leur grande inquiétude devant cette pression de l’agriculture industrielle en Afrique par les corporations internationales et leurs partenaires avec des initiatives telles que l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA), la nouvelle Alliance pour la Sécurité alimentaire et la nutrition du G8. Certains états africains soutiennent des initiatives semblables au travers de l’Union africaine, le nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et le Programme détaillé de (…) Lire la suite »

Surveillance de la mortalité par suicide des agriculteurs exploitants

Claire BOSSARD

L’importance du nombre de suicides parmi les travailleurs agricoles a été mis en évidence dans plusieurs études en France et à l’étranger. D’après ces études, la population agricole se distingue des autres populations de travailleurs par un excès de décès par mort violente, en particulier par suicide et par chute accidentelle.

Récemment , les résultats de l'analyse conduite par l'Institut National de Veille Sanitaire [13], en France ont montré que les agriculteurs exploitants présentaient un risque de décéder par suicide trois fois plus élevé chez les hommes et deux fois plus élevé chez les femmes, que celui des cadres . Ceci place la catégorie sociale des agriculteurs exploitants comme celle présentant la mortalité par suicide la plus élevée parmi toutes les catégories sociales. Extraits : La présente étude est une étude épidémiologique transversale répétée. Elle consiste à mesurer chaque année la mortalité par suicide et par causes externes dans la population des exploitants agricoles (...) et d'en suivre l'évolution entre 2007 et 2009. Le choix a été fait, dans un premier temps, de restreindre la population d'étude aux agriculteurs exploitants et de ce fait, les salariés agricoles ne font pas partie de la population étudiée. Il s'agit de la première analyse de mortalité par suicide portant (…) Lire la suite »
L’organisation agricole demande à Arias Cañete de renforcer les contrôles aux frontières

Selon la COAG, le Maroc pourrait utiliser 56 substances actives interdites en UE pour la culture des tomates.

Europa Press

L’accord agricole entre l’UE et le Maroc, qui est entré en vigueur cette semaine, abaisse "la barre des règles phytosanitaires" pour les productions du royaume alaouite, ce que dénonce l’organisation agricole espagnole COAG, qui avertit que le Maroc pourrait utiliser au moins 56 substances actives interdites dans l’UE pour le traitement des maladies affectant les cultures de tomates.

La COAG a fait une étude basée sur les données officielles de la Commission européenne et du ministère de l'Agriculture, qui répertorient les substances actives interdites en Espagne pour des formulations phytosanitaires entrant dans la culture des tomates, mais qui, lorsqu'il s'agit d'importations en provenance de pays tiers sont fixées à une limite maximale de résidus qui "dans la pratique, nécessite l'homologation pour une utilisation possible dans les cultures." Pour cette raison, l'organisation agricole a demandé au ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Miguel Arias Cañete, qu'il exige des autorités marocaines "des progrès substantiels et tangibles" dans la réduction de ces pesticides interdits dans l'UE, lors du sommet hispano-marocain qui se tiendra prochainement à Rabat. La COAG a aussi demandé au Gouvernement de renforcer les contrôles aux frontières pour empêcher les produits dépassant le seuil autorisé de ces résidus toxiques d'entrer (…) Lire la suite »

Une agriculture sans paysans

Esther VIVAS
L’Union européenne semble s’acharner à faire disparaître la petite paysannerie. C’est ce qu’on peut conclure de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) adopté avant-hier à Bruxelles. Des mesures qui bénéficient, une fois de plus, aux grands propriétaires terriens et à l’agro-industrie au détriment de ceux qui travaillent et protègent la terre. Un seul chiffre : malgré le fait que, dans l’Etat espagnol, seulement 350.000 personnes sont officiellement recensées comme ayant une activité professionnelle agricole, il y a 910.000 personnes perçoivent des aides agricoles. Qui sont donc ces 560.000 bénéficiaires de subventions qui, n’étant pas paysans, reçoivent tout de même ces sommes ? Le rapport, « Une Politique Agraire Commune pour les 1% », de Vétérinaires Sans Frontières, l’indique clairement. Il s’agit d’entreprises de l’agro-industrie, de grands viticulteurs, des supermarchés et des gros propriétaires. Leurs noms : Pastas Gallo, Nutrexpa, Osborne, Nestlé, Campofrío, (…) Lire la suite »