Dans un quartier huppé de Caracas, mises en scène destinées à l’opinion publique internationale. L’image de ces jeunes "guarimberos" d’extrême droite, alliée à l’occultation des marches pacifiques d’une majorité de vénézuéliens pour défendre leur vote, a produit une inversion du réel sur les petits écrans du monde entier.
Dès juin 2013 une conversation téléphonique révélait les contacts de María Corina Machado avec le gouvernement des États-Unis. On l’entend insister sur la nécessité d’organiser un nouveau coup d’État précédé de "confrontations non-dialogantes" (sic).
En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.
T.D., Caracas, mars 2014