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L’ambassadeur parla, l’orchestre joua, la jeunesse dansa, la mairie balança

Toulouse solidaire de Cuba, une soirée d’affluence : 3000 participants.

Une des phrases favorites des ennemis de Cuba est : « Le blocus n’explique pas tout ».
Cela dit, ils sont infoutus de dire ce qu’il explique.

Samedi 13 avril 2013, Toulouse, la capitale de l’exil républicain espagnol, Toulouse, la ville la plus hispanophone de France, Toulouse était devenue cubaine.

Les bords de Garonne ont vu 3000 participants aux débats et concerts organisés par l’association France Cuba, le Mouvement de la Jeunesse communiste et le Parti Communiste, avec le soutien du site Le Grand Soir et de la mairie de Toulouse.

Le coeur, les tripes et l’émotion

Le rassemblement a commencé par un débat en plein air, animé par Maxime Vivas (LGS) et réunissant, jusqu’à 18 heures :

 Orlando Requeijo Gual, ancien ambassadeur permanent de Cuba à l’ONU, ambassadeur aujourd’hui en France de la République de Cuba

 Remy Herrera, professeur d’économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chargé de recherche au CNRS,

 Hernando Calvo Ospina, journaliste du Monde Diplomatique (En avril 2009 un avion d’Air France qui devait atterrir à Mexico a reçu l’interdiction de pénétrer dans l’espace aérien des Etats-Unis en raison de sa présence à bord).

Pendant une heure, debout face à leur auditoire, sans notes, les trois intervenants ont parlé avec leur coeur et leurs tripes, provoquant des moments d’émotion dans un public souvent peu averti de la réalité des rapports entre Cuba et les USA et de la férocité du blocus.

La mairie était là sans y être.

De 18 heures à minuit, la musique (4 groupes musicaux) et les interventions politiques se sont entrelacées devant un public qui atteignait alors 3000 personnes (les prévisions se situaient dans une fourchette de 300 à 700). Orlando Requeijo Gual, l’ambassadeur, et plusieurs jeunes communistes se sont à nouveau adressés à la foule, ainsi que Nathalie, présidente de France-Cuba Toulouse et Pierre Lacaze, conseiller municipal délégué de Toulouse, mais intervenant en qualité de secrétaire fédéral du PCF. Dans la foule, on pouvait noter la présence discrète d’Olga Tricheux-Gonzalez, conseillère municipale chargée « des relations internationales hispanophones et lusophones » qui, pas plus que son collègue Pierre Lacaze, n’avait été mandatée pour parler au nom de la mairie.

La vérité oblige à dire que, si la mairie avait apporté un soutien logistique (appréciable), elle tint à marquer sa prudente distance politique à la veille d’échéances électorales.

L’ambassadeur reçu par Romain Cujive, élu chargé de... « la Vie étudiante » à Toulouse !

Ainsi, à 15 heures, une délégation composée de l’ambassadeur, de son conseiller politique, d’un dirigeant de la jeunesse communiste et de la présidente de l’association France Cuba Toulouse était reçue au Capitole.

On aurait trouvé juste et normal que l’ambassadeur de la république de Cuba soit reçu par le maire, Pierre Cohen, ou un de ses adjoints, ou la responsable des affaires internationales et hispanophones. Il le fut par un jeune conseiller chargé de la « Vie étudiante et des contacts avec les associations » locales.

Pierre Cohen, qui ne dédaigne habituellement pas de recevoir des ambassadeurs, avait sous-sous-délégué, comme le fit François Hollande en envoyant le ministre des outre-mers aux obsèques de l’artisan du socialisme du XXIème siècle que fut Hugo Chavez. Dommage, vraiment, que le maire de Toulouse, qui n’est pas réputé « anti-cubain » ait confié la tâche de le représenter à un élu qui, lui, pensait confusément que recevoir un ambassadeur consistait à lui débiter des lieux communs contre son pays, comme un procureur reçoit un prévenu.

Orlando Requeijo Gual, Ambassadeur de Cuba en France

Le socialiste Jean Jaurès a créé l’Humanité, ce n’est pas pour que le Capitole lise Libération.

Point positif de cet épisode : le jeune élu du PS devait les recevoir (les expédier ?) en 15 minutes, mais l’entretien (pédagogique) a duré ¾ d’heure et a permis aux délégués de faire la démonstration à leur hôte étonné (« Ah, je ne savais pas ! ») que la lecture du Monde et de Libération n’est pas une activité pertinente pour comprendre Cuba. Jean Jaurès, qui fut maire-adjoint de Toulouse, aurait dit ça.

Et les jeunes dansaient sous le drapeau cubain

Qu’importe, de l’autre côté du fleuve, se déroula une soirée chaleureuse, avec le retour du beau temps, qui rassembla une jeunesse heureuse d’être là pour danser, chanter et en apprendre plus sur le blocus contre Cuba.

Moins frileux que la mairie, le mouvement des Jeunesses communistes avait mandaté des jeunettes mignonnettes et court vêtues (il faisait chaud) pour intervenir de temps à autre à la tribune, pour donner une image jeune d’une idée jeune et qui s’appelle : « Révolution ». L’image d’une jeunesse qui sait que, si Cuba se trouve dans les Caraïbes, comme les îles Caïmans, les reptiles se suivent et ne se ressemblent pas (dixit Maxime Vivas).

Bref, ce fut une manifestation politico-festive comme Toulouse n’en avait pas connu depuis longtemps et où, sous le drapeau cubain, se pressait une partie de la jeunesse de la Ville rose. Un événement qui fera date et qui devrait être imité dans d’autres villes de France.
Au total, beaucoup de jeunes Toulousains ont appris (au moins) qu’on pouvait avoir un autre regard sur Cuba et que ce pays avait assez de charme pour qu’on se batte contre des projets d’irakisation.

Vladimir Marciac et Vincent Moret.

PS. Bien que l’entrée soit gratuite et que des frais aient été engagés par les organisateurs (transport des invités, hôtel, repas, matériels…), les activités buvette-restauration, compte tenu de l’exceptionnelle affluence, les ont plus que couverts.
Pas belle la vie des gens de coeur ?

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