Cf. Compte Facebook de Clémentine Autain, 22 avril 2021.
La pétition : ».
Le texte de la pétition est de Dilnur Reyhan directrice de « L’Institut Ouïghour d’Europe. »
Cet Institut se réclame d’un mystificateur international, Adrian Zenz et d’une fausse ONG, Human Rights Watch sur laquelle Maxime Vivas nous apprend ceci dans son livre sur les Ouïghours (1) :
« Human Rights Watch (HRW), la CIA et le prix Nobel
En 2014, une lettre d’Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix et de cent professeurs demandaient à Human Rights Watch de se démarquer de la politique des USA. La lettre exigeait de cesser son parti pris dans ses condamnations des pays. Ils notaient que parmi l’Etat-major de HRW on trouve ou on a trouvé un ancien assistant spécial du président Bill Clinton, rédacteur de discours de la Secrétaire d’Etat Madeleine Albright, tandis que la vice-présidente du conseil d’administration se déclarait être « une vieille amie de Bill Clinton » et militante du parti Démocrate. On y a vu aussi un ancien ambassadeur des États-Unis en Colombie, un analyste de la Central Intelligence Agency (CIA), l’ancien directeur du secteur Amérique latine au sein de la National Endowment for Democracy (paravent notoire de la CIA). La parole de HRW est celle du gouvernement des USA et de la CIA. Et depuis quand une action de la CIA vise-t-elle à promouvoir la démocratie ? Dans quel pays l’a-t-elle fait ? ». Mme Autain a de mauvaises fréquentations.
Quant à Adrian Zenz, c’est un évangéliste fondamentaliste d’extrême droite. A l’en croire, il est guidé par dieu pour une mission contre la Chine. « Je me sens très clairement conduit par Dieu à faire cela », a-t-il déclaré au Wall Street Journal. L’homme est homophobe, il est hostile à l’égalité des sexes, il soutient la « fessée scripturaire » des enfants (référence aux « Saintes Ecritures »). Il est engagé dans une organisation étasunienne anticommuniste « commémorative des victimes du communisme », parrainée par le gouvernement étasunien. Dans son livre « Worthy to escape » Zenz a prévenu les juifs (pas les musulmans, bouddhistes, catholiques, etc.) qu’ils doivent rejoindre son Eglise sous peine d’être purifiés dans un brasier.
Juifs, purification, brasier… en lisant cela, fasse le sourd qui veut faire le sourd.
En France, Adrian Zenz serait sans doute traduit devant les tribunaux. Pourtant, depuis son domicile aux Etats-Unis, il est la source principale des promoteurs de la campagne antichinoise sur le Xinjiang. Mme Autain a de très mauvaises fréquentations.
La pétition délirante de Clémentine Autain
La députée promeut cette pétition alors même, que depuis les Etats-Unis, des voix s’élèvent pour demander à Joe Biden de se démarquer de cette campagne antichinoise contre-productive et dangereuse. Lawrence Wilkerson l’ancien chef d’état-major de Colin Powell, a raconté que, dès 2018, la CIA a compris que « fomenter des troubles » avec les Ouïghours était un moyen de déstabiliser la Chine. Une récente tribune de Washington Post invite à abandonner le terme de « génocide ». Des avocats du Département d’Etat font de même ainsi que des prestigieux intellectuels écoutés par le gouvernement étasunien.
Qu’importe, la pétition proposée par Mme Autain ne contient pas moins de 19 fois le mot « génocide » et elle nous alerte sur « l’extermination biologique de la population ouïghoure ».
Le flair politique de Mme Autain n’est pas à la hauteur de son ambition démesurée.
A l’approche de la cinquantaine, c’est une femme pressée. En juin 2019, elle avait créé une association nommée « Big Bang » qui s’en prenait à « la ligne populiste et [au] style de Jean-Luc Mélenchon » et qui avait pour but de réunir des élus de « gauche » (parmi lesquels, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, propagandiste antichinois), des syndicalistes et des associatifs. Las ! la manœuvre anti-mélenchoniste ayant échoué, « Big Bang » a disparu sans tambours ni trompettes.
En le présentant à Apolline de Malherbe le 23 juin 2019 sur BFM TV elle avait multiplié les piques contre la France Insoumise (LFI), plaidant pour « moins de polémique, plus de démocratie », affirmant qu’il fallait poser un « regard critique » sur les choix de LFI, « mieux se respecter » et refusant de dire si Jean-Luc Mélenchon est « le problème ou la solution », d’autant plus que la prochaine présidentielle « c’est pas tout de suite ». Avec de tels avocats de la défense, ceux de l’accusation peuvent s’absenter. Et elle appela à un rassemblement qui eut lieu au cirque Romanès le 30 juin, une sorte de messe « Tout-sauf-Mélenchon » et un grand moment de voyance collective où l’idée générale était que Jean-Luc Mélenchon était à terre et qu’un coup de talon aiguille d’une blonde aux beaux yeux allait lui apprendre à rester respectueusement allongé avant de laisser la place à plus talentueux que lui (la blonde ?).
Le 8 novembre 2020, un Jean-Luc Mélenchon pas même balafré a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. Il a alors fallu dix jours de (douloureuse ?) réflexion à Mme Autain pour qu’elle se décide à faire, sur Cnews, un éloge girouettesque de cette candidature (« légitime » et dont « ce serait une folie de ne pas se saisir ») à (10mn10s). Car, ose-t-elle proférer, c’est « le bal des hypocrites sur l’union, à gauche ».
Lui offrir la tête de liste aux élections régionales de 2021 en Ile-de-France a-t-il été le moyen de la neutraliser, d’éviter un nouveau baiser de Judas ? Ce qui est clair, c’est qu’une victoire de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022 va anéantir les ambitions de cette députée. Mélenchon président, elle risque d’hériter du modeste portefeuille de la Condition féminine ou de rien du tout, car tout se paie un jour et courte est la distance entre le Capitole et la roche tarpéienne.
Bref, si le programme l’Avenir en Commun est appliqué, les porteuses d’idées et d’alliances qui fluctuent selon la conjoncture, les adeptes du coup de poignard dans le dos, verront leur avenir compromis.
Mais si la droite (ou l’extrême-droite) l’emporte en 2022, la voie est libre pour 2027 ; Mélenchon ne sera plus en âge pour avoir envie de candidater. Il n’est pas impossible qu’il rende son tablier pour se consacrer au roman qu’il rêve d’écrire depuis si longtemps, laissant la ouïghourologue de gôche devant un choix cornélien : œuvrer à reconstruire une opposition au banquier éborgneur ou à la fasciste (cela pourrait se faire en 25 ans, Clémentine aura plus de 70 ans), ou bien rallier subito presto Macron (ou tout autre de son obédience) pour « être utile à la France et sans que rien ne lui soit imposé, elle est libre, elle n’aurait pas accepté, sinon, blablabla... » (sic).
La victoire de Jean-Luc Mélenchon est donc possiblement le seul vrai cauchemar de Mme Autain. C’est à cette aune qu’il faut mesurer tout ce qu’elle dit et fait en rayant le plancher avec ses dents.
S’agissant du prétexte du Xinjiang pour participer au China-bashing, elle sait que le chef de file de LFI n’adhère pas à la propagande belliciste des Etats-Unis. Elle espère glisser un caillou dans la chaussure de « son » candidat en chauffant, avec d’exécrables complices CIA-compatibles, une opinion publique sensible au « génocide ouïghour » crime dont elle entretient la légende, sans être dupe.
En même temps, la campagne antichinoise de Clémentine Autain vise à provoquer des réactions émotionnelles (non raisonnées) chez un potentiel électorat musulman qui pourrait lui en savoir gré dans les urnes le 20 juin 2021. Un résultat favorable aux Régionales lui offrira un tremplin régional vers un destin national.
Croit-elle.
Vincent MORET, politologue.
Note (1). « Ouïghours pour en finir avec les fake news » (Maxime Vivas. Editions la Route de la soie, 2020). Le livre est très médiatisé à l’international. En France, la presse s’en est fait l’écho et notamment France Inter, Libération, le Canard enchaîné, etc. Par ses collègues députés du groupe LFI, Clémentine Autain connaît Maxime Vivas qui a révélé lui avoir adressé un mail et qui l’a interpellée sur les réseaux sociaux. Il lui a expressément demandé (sans succès, dit-il) de supprimer de sa page Facebook des commentaires racistes de lecteurs pour qui les Chinois « ne sont pas des êtres humains » mais « des barbares nazis » et des « Faces de citron ».