31 juillet 2005
Bonjour,
Sur le site de RSF on trouve une page spéciale "réponse aux accusations des défenseurs du gouvernement cubain". Je ne sais pas pourquoi mais je me sens parmi les visés... Cela dit, Salim Lamrani, notre ami et fils adoptif de Fidel Castro, a longuement et précisément répondu à RSF.
(Réponse aux mensonges de Reporters sans frontières, par Salim Lamrani.).
Quant à moi, vous me connaissez, impossible de ne pas mettre mon grain de sel...
(liste non exhaustive, bien-sûr)
Mensonge numéro 1 :
"Cuba ne fait l’objet d’aucun traitement spécial de la part de Reporters sans frontières. " est-il écrit noir sur blanc. C’est marrant, mais j’ai acheté un magazine il y a quelques jours et j’y ai trouvé une pleine page de pub contre Cuba, signé Reporters Sans Frontières. J’ai tourné les pages du magazine, j’ai cherché dans d’autres magazines, j’ai même fouillé dans ma mémoire... pas de trace d’une campagne directe contre un autre pays que Cuba. Pas de traces de manifestations régulièrement tenues et annoncées à grand renfort de presse devant l’ambassade d’un autre pays que Cuba (hum... le Venezuela peut-être), pas de trace de "grande soirée hyper-médiatisée" dans un théâtre parisien contre un pays autre que Cuba, pas de distribution de tracts dans un aéroport devant les guichets d’embarquement pour un autre pays que Cuba, pas de campagne massive d’affichage sur la voie publique pour un autre pays que Cuba (avec tentative de détournement d’image du Che déguisé pour l’occasion en CRS... - ah, ces anciens gauchistes qui restent accrochés à leurs monomanies...). J’ai peut-être même entendu à la radio des messages publicitaires contre Cuba... Et mes yeux m’ont peut-être trahi en me faisant voir des clips contre Cuba diffusés à la télé. Contre Cuba, et contre aucun autre pays.
Mensonge numéro 2 :
"Une poignée de zélés castristes semblent s’être donné pour mission de décrédibiliser notre travail en lançant des accusations calomnieuses sans aucun fondement." Je ne m’attarderai pas sur "sans aucun fondement", car ça sent déjà le brûlé sous les pieds de Robert "bob" Ménard. Tant mieux. Mais "une poignée de zélés" ? Hé, Bob, tes manifs organisées, encore une fois, à grands coups de renforts médiatiques rassemblent moins de monde qu’un congrès de trotskistes albanais. Et tandis que RSF rassemble péniblement quelques agités, les contre-manifestants sont systématiquement bien plus nombreux, et ceci sans l’aide d’aucun média. Tu n’as pas remarqué Bob que ceux que tu désignes comme "les défenseurs du gouvernement cubain" sont systématiquement écartés des médias ? Mais comme toi tu y passes tes journées dans ces médias, t’as l’impression que nous ne sommes qu’une poignée de zélés. Zélés, il faut bien, pour compenser le totalitarisme idéologique que tu défends avec... zèle (ce que tu appelles la "liberté de la presse"). Mais "la poignée" désignerait plutôt ta petite garde rapprochée de Bobos, Bob.
Mensonge numéro 3 :
"La désinformation règne et la mauvaise foi anime les plumes de ces croisés de la révolution castriste. Dans plusieurs articles, il était, par exemple, mentionné que l’actrice française Catherine Deneuve avait touché 50 000 euros de la part de Reporters sans frontières pour assister à une soirée consacrée à la situation de la liberté de la presse à Cuba." - RSF fait allusion à l’article de Danielle Bleitrach "Combien ont-ils touché ?" . Dans cet article, et dans tous les comptes-rendus trouvés sur Internet, il n’est JAMAIS dit que Catherine Deneuve aurait touché 50.000 euros de la part de RSF. J’invite tous ceux que ça intéresse à lire l’article en question et ensuite admirer l’art de l’esquive pratiqué par RSF. Un art très "bushien" et "néocon". Tiens, tiens...
Encore une remarque. RSF écrit "les attaques (contre RSF) viennent du quotidien officiel Granma". Oui, Granma est un quotidien officiel. Oui, Granma n’est pas l’image d’un pluralisme débridé. (les médias d’ici non plus d’ailleurs, soi dit en passant). Cela dit : 1-Granma ne ment pas..., 2-Granma se trompe rarement... Ca te va comme réponse, Bob ?
RSF conclut son article en tentant une dernière pirouette pour montrer "son impartialité" vis-à -vis des Etats-Unis. Pathétique. Alors qu’une organisation autrement plus respectable que RSF, je veux parler d’Amnesty International, a eu le "tort" de dénoncer la politique américaine [1], cette prise de position a valu à l’organisation une riposte cinglante de la part de l’administration US. Rien de tel en ce qui concerne RSF. Au contraire.... Les éléments les plus radicaux de l’administration Bush citent RSF en exemple comme une ONG à "aider". Apparemment, et malgré toutes les affirmations réitérées de RSF, l’administration d’extrême-droite des Etats-Unis trouve RSF parfaitement à son goût. Ce qui, au fond, se comprend.
RSF prend aussi comme exemple la dénonciation d’une affaire d’atteinte à la liberté de la presse aux USA. Etrange comportement de RSF, encore une fois, comme pour détourner l’attention d’un vrai problème qui risque de couter très cher à la Maison Blanche... [2]
Et cerise sur le gâteau : RSF elle-même le dit, "Cuba a de nombreux défenseurs dans le monde". Quel aveu ! ENFIN !!! Et je rajouterai : ils sont même plus nombreux que les adversaires de Cuba...
Alors, l’aveu étant prononcé, j’attends avec impatience que l’organisation de défense de la liberté de la bla-bla oeuvre enfin pour un minimum de rééquilibrage dans le temps de parole accordé par les média. Ce temps est actuellement de 99% pour les "anti" et de 1% pour les "pas pour". Rien, absolument rien, aux "défenseurs" qui sont pourtant "nombreux"... Ah, mais j’avais oublié. RSF défend la liberté de la presse, pas le droit à l’information, au cas où certains auraient confondu les deux. Et oui, on remarquera, et ce depuis des années, que parmi les "prédateurs de la liberté de la presse" dénoncés sur le site de RSF, ne figure pas un seul Dassault, pas un seul Murdoch, pas une seule TF1, pas un seul groupe industriel. Normal. La liberté de la presse que défend RSF, c’est la liberté de l’industrie de la presse, pas la liberté de l’information. Une sorte de "libéralisme de l’information", en somme. [3]
Ayant dit tout cela, constatons que RSF s’est quand même sentie obligée de "répondre" sur son site aux "croisés de la révolution castriste". Faut bien que l’organisation rattrape comme elle peut toutes les conneries que Bob lui fait faire ! La preuve que tout le travail (bénévole, celui-là ) de la solidarité commence à porter se fruits... Yeah !
Allez, monsieur "Bob" Ménard : les médias d’en bas saluent les médiatisés d’en haut.
Viktor Dedaj
Viktor Dedaj vient de publier avec Danielle Bleitrach et Maxime Vivas Les États-Unis DE MAL EMPIRE - Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud, septembre 2005, Aden.
Mesures recommandées à Bush par la Commisssion pour contribuer à une Cuba libre : "Accélerer la fin du régime castriste à Cuba".
Edifiant ! : Déclaration du Secrétaire d’Etat adjoint US Robert Noriega à propos de Cuba.<BR>
A lire jusqu’au bout.
Les USA financent Reporters Sans Frontières, par Diana Barahona.
Robert Ménard confirme : RSF est bien financé par Bush.
Quand Reporters Sans Frontières couvre la CIA, par Thierry Meyssan.
La liberté de la presse et mon hamster à moi, par Viktor Dedaj.