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Auteur : Viktor DEDAJ

Le charme discret de la libération de Julian Assange (ou comment il a sauvé WikiLeaks)

Viktor DEDAJ
L’affaire de presse la plus importante de notre génération, pour citer le regretté John Pilger, s’est conclue un peu comme elle avait commencé : en provoquant un pic d’intérêt éphémère des médias (il faut bien alimenter le fil de l’actualité, que diable) accompagné de leur désinvolture habituelle dans le traitement de cette affaire (il y a d’autres sujets à traiter, que diable). D'ailleurs, je constate que pas mal de "médias alternatifs et indépendants" n'ont pas moufté plus que ça. Ils ont honte ou quoi ? En résumé, Julian Assange a fini par craquer et plaider coupable - ce qui prouve qu’il l’était, sinon il aurait plaidé innocent et aurait fait confiance à la justice - et a profité de la magnanimité du gouvernement des États-Unis qui a finalement décidé en son âme et conscience, et sous la pression amicale de son allié Australien, que l’affaire devait être réglée dans un souci de… Doux Jésus. Pour un gouvernement qui avait envisagé de l’enlever, l’empoisonner ou de l’assassiner, qui a soudoyé de faux-témoins, (...) Lire la suite »
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3 questions à Viktor Dedaj sur la libération de Julian Assange

Viktor DEDAJ

Julian Assange a pu quitter la prison de haute sécurité de Belmarsh où il était incarcéré depuis 2019 dans l’attente d’une éventuelle extradition vers les États-Unis. Il aurait pu y être jugé en vertu de l’Espionage Act et écoper d’une peine de 175 ans de prison. Mais un accord avec les autorités US a pu être trouvé. Le fondateur de WikiLeaks a accepté de plaider coupable de "complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale". En route pour comparaître devant un tribunal US des îles Mariannes, Assange devrait écoper d’une peine de 52 mois de prison, déjà purgée en détention préventive à Belmarsh. Après cette formalité, il pourra regagner son pays natal, l’Australie. Mobilisé depuis de nombreuses années pour la libération d’Assange, Viktor Dedaj réagit à cet ultime rebondissement. (I’A)

Investig’Action : Assange faisait l’objet d’un véritable acharnement des États-Unis. Il mourrait à petit feu dans des conditions assimilées à de la torture dans la prison de Belmarsh. Et son avenir était plus qu’incertain, avec toujours ce risque d’extradition. Comment expliquer qu’un accord pour sa libération tombe maintenant ? Viktor Dedaj : Parmi ceux qui suivent l’affaire de près, la rumeur d’un accord possible courrait depuis un bout de temps. Pour les États-Unis, c’est une façon de ne pas perdre la face et d’obtenir une condamnation. Mais en cas d’extradition et d’un procès pour espionnage sur le territoire US, Assange risquait une peine de 175 ans de prison. Ici, il écopera d’une peine de 52 mois d’emprisonnement déjà purgés à Belmarsh. Cela démontre à quel point la justice n’avait pas beaucoup d’importance dans cette histoire, elle a surtout fait l’objet d’une instrumentalisation politique. Si cet accord a pu être trouvé maintenant, c’est d’abord parce que l’establishment des États-Unis est divisé. (...) Lire la suite »

A propos de Gaza et du Nouveau Front Populaire.

Viktor DEDAJ

Dans le Contrat de législature du Nouveau Front Populaire on trouve, entre autres :

- "Agir pour la libération des otages détenus depuis les massacres terroristes du Hamas, dont nous rejetons le projet théocratique, et pour la libération des prisonniers politiques palestiniens"

suivi de

- "Permettre l’organisation d’élections libres sous contrôle international pour permettre aux Palestiniens de décider de leur destin".

La question que je me pose est "Et si le Hamas est (ré)élu ?". Ce genre de "lacune" est un peu la marque de fabrique de la gauche depuis belle lurette. Une réflexion qui s'arrête juste au moment où elle devient cruciale. Une telle question attire généralement des réponses du style "tu voudrais alors soutenir le Hamas ?". Une lacune béante qui ressemble à une carie qu'on ignore en espérant ne jamais devoir rendre visite au dentiste. Dans tes rêves, oui. Le problème se résout assez facilement en adoptant un principe. Et un principe ne souffre pas d'exceptions, sinon ce n'est pas un principe, c'est... autre chose. Et ce principe qui est le mien s'énonce ainsi : je m'abstiens de juger ou critiquer les formes de résistance endogènes choisies par les peuples opprimés. Point barre. Je souligne au passage l'importance du mot endogène, car il faut toujours, toujours se méfier des "mouvements de libération" artificiels et importés aux objectifs plus déstabilisateurs que libérateurs. Et je n'ai rien à faire (...) Lire la suite »
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La classe dirigeante tombe toujours du côté où elle penche

Viktor DEDAJ

Cher lecteur, voici une mise en garde : je vais me lancer dans une généralisation et vous peindre, à grands coups de pinceau, un tableau qui, vu de près, paraîtra confus mais, vu de loin, se révélera être une composition très réaliste. C’est parti.

J'ai vu il y a quelques temps l'intervention de Sophie Aram à la cérémonie des Molière et les réactions du public. J'ai vu les images du dîner du CRIF et entendu le discours d'Attal. Le fascisme n'arrive pas sous forme de hordes en chemises brunes. Il n'arrive pas par un coup frappé à la porte au petit matin. Ca, c'est son irruption, sa concrétisation, dans nos vies de tous les jours. Non, il s'annonce d'abord par un tonnerre d'applaudissements. Pour un ancien SS au parlement canadien ou un discours négationniste devant un parterre d'endimanchés. Et du négationnisme il glisse vers la justification. Puis de la justification au soutien. Il arrivait déjà lorsqu'il a emprisonné, bâillonné et torturé le journaliste le plus primé du XXIe siècle dans l'indifférence quasi-générale de la profession et de son soi-disant rôle de contre-pouvoir. Il a voyagé depuis l'Ukraine en passant par Gaza. Il est arrivé pour sauver leur déclin et leur corruption morale totale. Hier, il était à Paris, décomplexé et presque (...) Lire la suite »
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Cuba est l’antithèse d’Israël, et voici pourquoi.

Viktor DEDAJ
D'abord un rappel. Depuis plus de 30 ans, Cuba présente chaque année une résolution à l'Assemblée Générale des Nations Unies. Cette résolution demande à tous les pays membres de condamner le "blocus économique, commercial et financier" des États-Unis envers Cuba. Elle est toujours accompagnée d'un document qui présente une analyse détaillée des conséquences économiques et sociales, et une longue liste d'exemples concrets. Les pertes directes pour l'économie cubaine. Les perte indirectes incommensurables. Ça fait soixante ans que ça dure et ça ne fait que se renforcer de plus en plus. Ce qui n'empêche pas de voir parfois passer des dépêches de l'AFP qui annone des trucs du genre "depuis la levée du blocus". Ce qui n'empêche pas la totalité de la presse institutionnelle d'éviter soigneusement de parler de l'éléphant dans la salon lorsqu'ils prétendent informer sur Cuba. Chaque année donc, l'Assemblée générale des Nations unies vote. Pendant les premières années, les votes se répartissaient en gros ainsi : un (...) Lire la suite »
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Les sionistes sont-ils des vampires ?

Viktor DEDAJ
Tout d'abord, merci d'être tombé dans le piège d'un titre provocateur. Il existe une petite série que j'aime bien, "What we do in the shadows" de Jemaine Clement et Taika Waititi (aucune idée si la série est diffusée en France). C'est une série tournée dans le style faux documentaire, caméra sur l'épaule, où une "équipe de tournage" suit un groupe de vampires qui vivent en colocation à New York. Les vampires, totalement inadaptés à la vie moderne, sont habillés et s'expriment selon les codes de leurs époques d'origine respectives. Sauf un. Le terrifiant Colin Robinson, une des meilleures trouvailles de la série (voir la photo). Colin Robinson est un vampire, certes, mais pour se nourrir il ne sucera pas votre sang mais votre énergie. Et sa technique est redoutable. Avec un air débonnaire, il s'approche de ses victimes - dans un transport en commun, ou dans des bureaux - et engage une conversation à l'apparence banale. Très banale. Trop banale. Désespéramment banale. Et surtout interminable. Sa (...) Lire la suite »

Tu m’étonnes qu’ils s’énervent.

Viktor DEDAJ
Nous sommes en novembre 2023, et je viens de réaliser quelque chose. La quantité de gens qui aujourd'hui encore lisent "sioniste" et comprennent "juif" est impressionnante. Sans déconner, au début, je croyais que c'était juste de la mauvaise foi classique. Mais non. Leur inculture politique te submerge comme une vague traîtresse. Ils pensent que ce vocabulaire n'est qu'un langage codé. Tu m'étonnes qu'ils s'énervent. Et toi, dans ton pédalo à voguer sur les réseaux sociaux, tu ripostes avec ton ironie habituelle, en pensant avoir affaire à un concombre masqué, ce qui en retour est interprété comme du cynisme. Doux Jésus. Tu réalises qu'ils ne suivent pas l'actualité dans cette région, ne consultent jamais les médias respectifs des acteurs principaux. Ils comptent sur les médias institutionnels et semblent s'en contenter. Le résultat est leur vision qu'entre deux "pics" d'actualité, il ne règne qu'un calme plat troublé de temps en temps par quelques vaguelettes. Untel est mort, tué par une balle venue (...) Lire la suite »

Qui peut sauver Julian Assange ?

Viktor DEDAJ, Michel COLLON
« Qui peut sauver Julian Assange » demandaient Viktor Dedaj et Michel Collon dans la postface du livre « Julian Assange parle » que nous vous proposons ci-dessous. La question reste tristement brûlante alors que le fondateur de WikiLeaks est menacé d’une extradition imminente vers les États-Unis. Dans « Julian Assange parle », Karen Sharpe a réalisé un magnifique travail pour collecter la pensée du célèbre journaliste australien et nous permettre de découvrir la noblesse de son combat à travers ses propres mots. On se demande alors qui pourra sauver cet homme des forces puissantes qui s’acharnent contre lui. La Justice ? Les médias ? Difficile à croire quand on examine leur attitude jusqu’ici à travers quelques faits peu connus… Une Justice nullement impartiale Commençons par le commencement. Comment est-il possible qu’un journaliste australien, opérant en Europe, se retrouve, à cause de ses activités journalistiques, enfermé en préventive, en Angleterre, dans une prison de haute sécurité et en (...) Lire la suite »

Wikileaks, Julian Assange et notre droit de savoir.

Viktor DEDAJ
Lorsqu'un journaliste - ou n'importe qui - dit que Wikileaks n'aurait pas du, ou n'avait pas le droit, de publier tel ou tel document, ce qu'il dit en réalité est ceci : "je ne reconnais pas votre droit de savoir". En réalité, ce qu'il nous dit est ceci : "je souffre du syndrome du larbin et je lèche les bottes du pouvoir, tous les pouvoirs, et leur reconnaît le droit d'agir en secret, de mentir, sans comptes à rendre, pour le plus grand bien de tous". En réalité, ce qu'il nous dit est ceci : "vous, vous êtes trop cons pour comprendre, et vous n'êtes pas dignes de faire partie du cercle d'initiés. D'ailleurs, moi-même, je rêve d'y entrer." En réalité, ce qu'il nous dit est ceci : "moins vous savez et plus je peux vous raconter n'importe quoi en me faisant passer pour un spécialiste initié. Votre ignorance est le terreau de ma crédibilité." En réalité, ce qu'il nous dit est ceci : "plus vous découvrez la vérité, et plus vous vous rendez compte à quel point je suis un charlatan et combien je vous ai (...) Lire la suite »

Le jour où le journalisme est mort

Viktor DEDAJ
Malgré les appels de virtuellement toutes les organisations de défense des droits de l'homme, de défense de la liberté de la presse et de la liberté d'expression, d'organisations et de syndicats de journalistes, Priti Patel vient de signer l'extradition de Julian Assange. La défense a 14 jours pour faire appel. L'appel peut être refusé. Il s'agit d'une grande victoire pour la presse institutionnelle qui a tout fait pour réduire "la plus importante affaire de presse de notre existence" (dixit John Pilger) en un vulgaire faits divers. Une presse qui a relayé pendant plus de dix ans tous les mensonges, calomnies et légendes urbaines qui ont servi d'écran de fumée pour occulter les vrais tenants et aboutissants. Le résultat fut celui qui avait été prévu et planifié dès 2010 : faire disparaître le cas Assange de la conscience collective et procéder à l'élimination - médiatique si possible, physique si nécessaire - du journaliste le plus innovant, primé, efficace et dangereux (pour les pouvoirs corrompus) du (...) Lire la suite »
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