Les droits du peuple palestinien sont légitimes tout comme est juste leur lutte y compris armée pour les recouvrir. La Shoah est une réalité historique incontestable et l’antisémitisme doit être combattu avec force. Son instrumentalisation au profit de l’impunité des crimes commis par Israël doit être également combattue et dénoncée avec force. Le but de notre propos n’est ni de disserter, ni de promouvoir ce que produit l’expertise Israélienne, notamment militaire, à propos de l’Algérie et de ses institutions. Il s’agit d’exposer un point de vue sur la perception Israélienne de l’Algérie dans l’imaginaire de l’entité sioniste.
Toul monde sait que la machine de propagande israélienne, ses relais médiatiques et autres agents culturels et intellectuels notamment occidentaux excellent dans l’art de la désinformation, du mensonge, de la diversion, de la manipulation de l’opinion et de l’ambigüité entretenue.
Cette machine peut, par exemple et à propos de l’Algérie, produire en même temps une étude sur le potentiel militaire algérien et classer notre pays dans la liste des ennemis discrets d’Israël et proposer une soirée thématique sur la télévision israélienne à propos de la musique dite judéo-andalouse avec des classiques algériens de cet art interprétés aussi bien en arabe qu’en hébreu.
L’Algérie a le mérite et le courage d’adopter une position constante à propos de la question palestinienne qu’elle soutient et défend avec force non pas au nom d’un quelconque antisémitisme primaire dont elle ne s’est d’ailleurs jamais inspiré et qui lui est totalement étranger mais plutôt de son histoire faîte de combats permanents contre toute forme d’oppression.
La question palestinienne et le droit du peuple palestinien à un état et au retour de ses millions de refugiés sur leur terre natale interpellent aujourd’hui, face aux crimes commis à son encontre par Israël, l’opinion internationale et la conscience humaine. De nombreux Juifs y compris certains survivants des camps de concentration nazis dénoncent les dérives israéliennes qui leur rappellent de tristes souvenirs. D’autres aux Etats-Unis contestent l’existence d’Israël au nom des exactions commises par ce dernier !
L’appel du FLN au peuple algérien à la veille du déclenchement de la lutte armée pour l’indépendance de l’Algérie n’a-t-il pas inclue la communauté juive algérienne en l‘invitant à se ranger, sous sa bannière, du bon côté de l’histoire et d’apporter sa contribution à sa cause qui est aussi la sienne ? Si de nombreux Juifs algériens ont ainsi défendu les militants de la cause algérienne et combattu, certains avec les armes, à leurs cotés, d’autres ont préféré renflouer les rangs des commandos delta de l’OAS et financer les activités de cette organisation criminelle ….
Essayons de faire, dans notre propos, preuve de discernement en distinguant dans ce que produit la machine de propagande israélienne la part du mythe de celle de la réalité et de disséquer la part de l’information de celle de la désinformation.
Si Israël classe l’Algérie dans la liste de ses ennemis potentiels, cela le regarde et l’Algérie en fait autant. L’Algérie n’a pas de frontières avec l’entité sioniste et en est même très éloignée mais tout le monde sait le travail de sape que déploie Israël dans le monde musulman. Il s’agit pour lui d’exploiter la moindre faille pour provoquer la dislocation et la rupture. Ce pays n’est pas étranger aux drames irakiens, afghan, libyen qu’il a souvent inspirés, tout comme le concept de choc des civilisations et de guerre préventive qu’il a réussis à populariser et à imposer aux organisations internationales.
La mission assignée, par exemple, à Bernard Henry Levy qui, contrairement à Roger Hanin, à renier ses racines algériennes et la ville de Béni-Saf qui l’a vu naître, est de devenir l’agent inquisiteur de l’occident et d’Israël qui après avoir planté son couteau en Libye, sous l‘ombrelle de Nicolas Sarkozy et de David Cameron, se démène comme un fou pour découvrir la faille algérienne. Celle qui sonnera le glas de ce pays immense aux dimensions continentales, regorgeant de ressources naturelles dans un territoire encore inexploré.
L’Algérie fait face à de nombreux défis à relever et doit impérativement développer son potentiel militaire. Et si l’armée algérienne monte de plus en plus en puissance, cela est en rapport avec un contexte géopolitique turbulent et instable. Il s’agit d’abord de sécuriser un immense territoire frontalier de nombreuses zones de conflits.
Sur le plan de la doctrine militaire, l’Algérie est et pour des raisons éminemment historiques contre toute forme d’intervention militaire à l’extérieur de ses frontières sans pour autant s’interdire de poursuivre au delà de son territoire toute tentative étrangère hostile de violation de son espace qui se replierait dans un autre pays. L’Algérie dispose également de puissantes capacités logistiques lui permettant un déplacement massif de personnes, par voie maritime où aérienne et dans un temps record.
Cette ambition de l’Algérie de disposer d’une armée puissante répond donc à des exigences géopolitiques précises et à un contexte régional particulier.
Beaucoup de mythes puissamment entretenus par Israël sont aujourd’hui tombés. Celui de l’invincibilité de Tsahal, par exemple, mis à mal par la résistance palestinienne notamment à Gaza et la cuisante défaite subie face au Hezbollah libanais. Les menaces maintes fois réitérées de bombarder les sites sensibles iraniens n’ont jamais connu de suite, du bluff car Israël connaissant parfaitement les capacités de défense anti aérienne et balistiques développées par ce pays, s’est abstenu de le faire. Et il est tellement plus facile de bombarder Gaza.
La désinformation elle aussi se porte de plus en plus mal. L’éveil de l’opinion internationale, longtemps endormie et abreuvée par les mensonges de la propagande sioniste, est un fait et les musulmans y ont contribué pour beaucoup.
Dernier avatar des inconditionnels de l’impunité d’Israël, la promotion de la haine de l’Islam. Et tout le monde sait qui est derrière les « caricatures du prophète de l’Islam », le dévoiement en France de la laïcité érigée en nouvelle religion et le refus du port du voile signifié aux musulmanes.
La réciprocité n’est souvent pas vraie. Les juifs d’Israël qui le savent n’avoueront jamais la protection qu’ils ont toujours trouvée en terre d’Islam. A Tlemcen, ils vivaient au cœur de la ville et non pas à sa périphérie. Cette ville abrite d’ailleurs le tombeau de l’une des plus importantes personnalités du judaïsme notamment sépharade, celui du Grand Rabin Ankaoua devant lequel des centaines de milliers de Juifs, Y compris d’Israël, souhaitent se recueillir.
Roger Hanin qui aimait profondément l’Algérie, sans pour autant, disait-il, se renier, a souhaité être inhumé en Algérie. Son vœu a été exaucé dans la dignité et le respect. Dans un cimetière où sont soigneusement préservées les sépultures juives et ce contrairement aux allégations mensongères du député franco-israélien pro-sioniste Meyer Habib.
Tous ces éléments là, Israël les connait. L’Algérie gère ses problèmes internes qui sont nombreux. De transition économique, de transition énergétique, de protection de l’environnement et aussi de construction de l’état de droit. Seule la juste résolution de la question palestinienne l’intéresse. Cette dernière est le préalable avant tout débat autour des rapports non pas entre l’Algérie et Israël mais entre ce dernier et l’ensemble de son voisinage. Israël ne fait preuve d’aucune compassion à l’égard du peuple palestinien et continue de lui infliger les pires douleurs, physiques et mémorielles. La politique d’implantation de colonies juives sur les terres palestiniennes se poursuit avec intensité et la stratégie de leur morcellement pour inhiber toute continuité territoriale ne cesse de se déployer pour en faire de véritables bantoustans. La question des lieux de culte de l’Islam est également posée et des forces politiques à l’intérieur d’Israël travaillent à leur destruction.
Il est vrai aussi que de nombreux pays arabes entretiennent discrètement et à l‘insu de leurs propres peuples des relations soutenues avec Israël. Certains sollicitent même leur expertise militaire.
L’Algérie, tout comme l’Iran, adoptent des positions de principe qui ne sont pas conjoncturelles mais qui s’inspirent du droit international qu’Israël continue de bafouer. Israël sait que la meilleure paix ne se fait pas avec les colombes mais bien avec les faucons. Le criminel Sharon disait au moment où l’intifada palestinienne était au sommet de sa puissance et la résistance palestinienne notamment islamiste extrêmement combative au cœur même de l’entité sioniste, que s’il fallait un jour négocier avec les palestiniens, il le ferait avec les dirigeants du Hamas et du Djihad Islamique palestiniens. Seuls ces derniers, disait-ils, respecteront leurs engagements s’ils acceptaient de négocier. Il est vrai qu’Israël ne tient jamais ses promesses. Quelques mois plus tard, Cheikh Yacine et le Docteur Rantissi tombaient en martyrs, assassinés par les miliaires Israéliens.
Malgré une actualité tragique et inconcevable comme la mort de ce prêtre innocent dans sa paroisse, les musulmans savent ce que sont les Gens du Livre et ne sauraient recevoir de leçons de personne dans leurs rapports avec les deux grandes autres religions monothéistes. Cela est dit dans leur livre Saint.
L’économie israélienne étouffe et la réalité est qu’Israél a plus que jamais besoin d’échanges avec son voisinage pour ne pas connaître le destin de la mer morte qui la guette. Son diagnostic vital est engagé. La guerre coûte extrêmement cher et ne peut être faîte contre tous. La paix n’a pas de prix mais a un coût. Il s’appelle droits inaliénables du peuple palestinien.
Salim Metref