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Elections présidentielles 2017

Quelques considérations « primaires »

Opter pour des « primaires à gauche » revient à s’engager une nouvelle fois dans une stratégie au final « socialo dépendante » . Elle risque d’assimiler les communistes à cette « gauche » qui n’en est plus une depuis longtemps déjà . Si nous sommes peu lisibles, peu visibles, malgré la nécessité aujourd’hui comme hier d’un puissant parti communiste, de classe, c’est que nous avons en quelque sorte renoncé à être pleinement nous-mêmes, antisystème et propositionnels, à refuser radicalement le capitalisme, à rompre avec lui. Rompre, rupture, radicalité... Etre partisan de la révolution, même si le mot a été tant et tant dégradé, n’est-ce pas revendiquer et commencer à construire, par nos résistances, nos pratiques quotidiennes, des relations et des valeurs nouvelles, une société de partage, non cannibale, libérée du marché. Un socialisme d’aujourd’hui, citoyen, autogestionnaire, démocratique, écosocialiste, qui socialise les grands secteurs économiques et les leviers financiers, qui remette en cause le carcan européen, le productivisme sans limites, la monopolisation des richesses... Mais pour cela il convient d’abord de ne pas renoncer aux mots, « socialisme », « révolution », et au sens de la marche. Je ne sais plus qui a dit : Ne pas nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.

Nous vivons des temps inhumains de « contreréforme », des temps terribles pour les millions de « perdants », des temps dangereux de basculement conservateur, où la tentation est grande de diluer le discours révolutionnaire dans l’air fétide et régressif du moment, de s’adapter plus que de « révolutionner », pour tenter de gagner quelques voix...

La politique cède le pas à une sorte de campagne électorale permanente dominée par le marketing politique, vide, avilisseur, par la com. manipulatrice, les coups politiques tordus ou pas, le tango des égos... Et le peuple dans toute cette ratatouille ? On se trompe si l’on croit que les sondages doivent être pris au pied de la lettre. La colère gronde dans ce pays et peut éclater sans nous, voire contre nous, assimilés au « tous pareils », à « la caste » comme disent les Espagnols.

Les « primaires », ces combats de coqs frelatés, ces rideaux de pseudo-démocratie et d’enfumage sur l’essentiel, cette singerie des « States », accentuent la personnalisation outrancière, la dépolitisation, les postures, les revirements, les petits et gros calculs, au détriment des contenus, des batailles d’idées, des compétences des militants, finalement contournés. Comme le référendum d’entreprise contourne les syndicats...

En tant que communiste, « refonder la gauche » n’est pas vraiment mon affaire. Refonder, consolider, renforcer, le PCF et le Front de gauche : OUI. OUI.

Réanime le parti socialiste qui voudra, qui pourra !! Il a infligé tant de souffrances et d’humiliations à notre peuple pour en payer le prix. Va-t-on une nouvelle fois contribuer à recrédibiliser un parti socialiste (sauce Valls ou sauce Cambadélis) plus libéral que les ultralibéraux ? A lui donner une nouvelle caution « de gauche » et à nous retrouver Gros-Jean comme devant, avec le titre de « meilleurs artisans de l’unité de la gauche »... et le « vote utile » pour le « nouveau PS » ? Se souvient-on du CERES, de la fable toujours bien vivante des « bons » et des « mauvais » socialistes, des « flingueurs » d’hier et d’aujourd’hui ? Où sont-ils passés, ceux d’hier ? Que sont-ils devenus ? La fable permet de ratisser large.

Comment peut-on décréter l’échec du Front de gauche (notre enfant) s’il n’a été qu’un cartel politique de circonstance et de sommet ? Si on ne lui a pas permis vraiment de prendre racine, d’ouvrir largement ses portes, de se structurer en bas ? Nous, communistes, avons eu en quelque sorte peur de notre ombre . Je n’accepte pas que nous nous fondions une nouvelle fois dans un magma ectoplasmique, sur une base minimaliste, loin du mouvement social et de la rue.

Jean ORTIZ

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Les années 60 étaient bien plus qu’une période dans un siècle qui touche à sa fin. Avant toute chose, elles ont été une attitude face à la vie qui a profondément influencé la culture, la société et la politique, et a qui a traversé toutes les frontières. Un élan novateur s’est levé, victorieux, pour submerger toute la décennie, mais il était né bien avant cette époque et ne s’est pas arrêté depuis. (...)

Avec une animosité obstinée, certains dénigrent encore cette époque - ceux qui savent que pour tuer l’histoire, il faut d’abord lui arracher le moment le plus lumineux et le plus prometteur. C’est ainsi que sont les choses, et c’est ainsi qu’elles ont toujours été : pour ou contre les années 60.

Ricardo Alarcon,
président de l’Assemblée Nationale de Cuba
Allocution lors de l’inauguration de la statue de John Lennon à la Havane, Décembre 2000

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