Un lecteur LGS dans un autre article.
– Mais, comme je le disais plus tôt, on y trouve aussi Poutou. Pourquoi un anti-capitaliste acharné tel que lui se rangerait dans le même camp qu’un ami de la finance ? Parce qu’il a compris une chose que peut-être vous n’avez pas réalisée.
Cela ne serait-il pas plutôt par hasard, parce que le NPA colportant toutes les mystifications de Davos et flirtant avec des think tanks du PS serait aussi "un ami de la finance" ?
L’antifascisme (et anti tout ce qu’on voudra) qui ne rompt pas avec le capitalisme et ses institutions est une escroquerie politique.
– ...l’antifascisme n’est pas une injure. C’est la base même du Front Populaire, le vrai, celui de 1936. Le Front Populaire est une union des forces de gauche pour barrer la route au fascisme, qui menaçait alors de renverser la République.
Même réponse, le Front Populaire a été conçu, non pas "pour barrer la route au fascisme"... mais au socialisme.
Dans l’éditorial de la Tribune des travailleurs (PT) :
– Les dirigeants de la « gauche » qui appellent à combattre l’extrême droite devraient, s’ils veulent réellement en écarter la menace, tirer les leçons du passé. Durant les quarante-trois dernières années, la Ve République a été présidée pendant dix-neuf ans par un président « socialiste » et dirigée cinq ans de plus par un gouvernement de « gauche » cohabitant avec un président de droite. Vingt-quatre années durant lesquelles des ministres communistes, socialistes, Verts ou futurs insoumis ont obstinément refusé de s’engager sur la voie d’une véritable rupture avec la Ve République et le capitalisme. Fin.
D. Gluckstein aurait pu ajouter tous les gouvernements dits de gauche sous la IIIe et la IVe République, car tous oeuvrèrent avec application au maintien du régime capitalisme.
Ce constat, chacun le connaît mais feint de l’oublier, dont l’auteur (D.G.) porte également la responsabilité pour avoir appelé à voter Mitterrand dès le premier tour de la présidentielle en 1981, et qui a fait croire qu’une majorité de députés PS et PCF allait ouvrir une crise révolutionnaire, qui évidemment n’aurait jamais lieu, parce que justement l’arrivée au pouvoir du PS et du PCF révélait exactement l’inverse, à savoir que le niveau de conscience politique des travailleurs et des militants du mouvement ouvrier n’était pas parvenu à maturité, puisqu’ils n’étaient pas parvenus à rompre leurs illusions dans ces partis, ce qui à son tour signifiaient qu’ils demeuraient totalement subordonnés au capitalisme, dans ces conditions aucune rupture avec le régime n’était envisageable à court terme, vous connaissez la suite qui le confirma.
Cela ne devait (ne devrait) pas nous empêcher de situer notre combat politique dans la perspective de la révolution socialiste, encore fallait-il préciser qu’elle n’emprunterait pas forcément le même chemin qu’en Russie en 1917 ou en Chine en 1949, à Cuba en 1959, et préciser pourquoi et lequel, ce que nos dirigeants furent incapables de définir pour les raisons qu’on peut deviner.
Si ce scénario a pu fonctionner en 1917 en Russie, donc en 1981 dans un contexte totalement différent, en France un demi siècle plus tard les conditions d’existence des masses allaient constituer un obstacle infranchissable, et en 2024, soit maintenant plus d’un siècle plus tard, si vous comptez sur les mêmes facteurs objectifs pour renverser le régime en place, vous vous faites de graves illusions, parce que les mêmes acteurs (et facteurs) sont absents ou encore plus corrompus qu’en 1981. Que faire ? Ce pourrait être davantage des facteurs politiques correspondant à des aspirations démocratiques très dégradées, qui pourraient devenir les éléments hautement inflammables susceptibles d’embraser le régime, faudrait-il encore qu’elles deviennent une priorité pour les masses, et qu’un parti ouvrier s’en empare et conquiert la direction des masses pour les guider jusqu’à la victoire finale, or, on n’en prend pas le chemin malheureusement...
Pour parvenir à concevoir notre émancipation au bout d’une aventure entamée il y a des millions d’années, il a fallu sans cesse se frotter aux dures réalités de la nature, faire usage de la liberté dont nous disposions, sinon nous n’aurions pas pu progresser. Cette liberté fut notre oxygène, qu’on nous en prive et la civilisation humaine n’y survivrait pas. Or, c’est justement l’intention de ceux qui détiennent aujourd’hui tous les pouvoirs. Leur retirer, conquérir le pouvoir politique, c’est l’unique moyen de pouvoir renverser l’ordre social liberticide qui nous asphyxie littéralement. Vive le socialisme, vive la liberté !
Il fallait oser le dire !
– On peut reprocher beaucoup de choses au PCF : son autoritarisme, son stalinisme, sa bureaucratie, son sectarisme, ses trahisons, ses discours cocardiers, mais sur ce point, il n’avait jusqu’alors pas transigé.
Bref, on peut tout lui reprocher, peu importe, voilà un remarquable exercice de démagogie et d’autoblanchiment. Où va se nicher l’opportunisme.