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L’europe serait non politique.... et la direction du PS casse la gauche.




[La
direction du PS bascule de plus en plus vers l’unions sacrée avec la
droite, au nom de l’Europe devenue dieu sait pourquoi une caricature de "la
patrie en danger" ! La seule chose qui soit actuellement en danger est la
présence d’un candidat de gauche au deuxième tour des présidentielles d’un
point de vue politicien et plus fondamentalement un triomphe sans partage
du néo-libéralisme avec ce traité. ]


Lundi 7 mars 2005


Dimanche 6 mars, lors d’une conférence nationale de l’UMP, Sarkozy,
Raffarin ont exprimé le sens de leur vote en faveur du traité
Constitutionnel. Leur démonstration mérite analyse :


La droite est logique, le PS ne l’ est pas :

Il y a bien sûr leur adhésion au projet néo-libéral, la mise en coupe
réglée des acquis sociaux séculaires du mouvement ouvrier, le sacrifice des
dépenses publiques, la santé, l’éducation, la mise en concurrence
impitoyable des salariés pour toujours plus de pression, de chômage, le
tout venant de la politique de leur gouvernement. Quand cette pratique
politique sera "légalisée" dans le cadre d’un traité constitutionnel, qui
ne pourra être remis en cause qu’à l’unanimité, la puissance des grêves,
des manifestations comme celle du 10 mars s’en trouvera affaiblie. Donc il
y a une certaine logique à ce que Sarkozy, à ce qu’un premier ministre qui
met en oeuvre cette politique, la défendent par le OUI au traité
constitutionnel.

Mais Raffarin a dit encore autre chose : "Nous pourrons conserver le
pouvoir, parce que grâce à ce référendum la gauche est désunie..." Y
avait-il une autre raison à ce réferendum ? Chirac, cet animal politique
l’a parfaitement compris, il pose les jalons pour un deuxième tour des
présidentielles de 2007 entre droite et droite, le ralliement de la gauche
au moins pire...

S’il y a dans la position de la droite une logique de fond et politicienne,
on peut s’interroger sur la logique de la direction du PS. Ils suivent la
social-démocratie européenne déjà au pouvoir et pratiquant une politique
néo-libérale, en oubliant simplement qu’eux sont dans l’opposition et
risquent d’y rester longtemps... Leur choix du OUI présente le double
inconvénient de renforcer la droite et d’éclairer ce que l’on peut attendre
d’eux en matière d’Europe "sociale", rien de plus que leurs homologues
anglais ou allemands, il y a même le rique que dans le domaine
international ils soient plus atlantistes que Chirac et autant que
Sarkozy...


L’ Europe ne serait pas politique :

Face à la montée du NON, Raffarin, Sarkozy, hier ont répété cette phrase
étonnante : "l’Europe n’est pas politique, l’Europe c’est notre avenir !".
Et plus extraordinaire, la direction du PS dit la même chose...

La vie politique consiste pour le citoyen à opérer des choix fondamentaux,
qui conditionnent son présent et son avenir et la vie démocratique d’une
nation repose sur cette possibilité de confrontation. La Nation est un
espace politique. Même un certain nombre de gens de droite attachés à la
Nation ont compris le danger d’une telle vision, sans cette confrontation
démocratique, il n’existe plus qu’une monarchie absolue pour fonder
l’appartenance... Donc la victoire du traité constitutionnel serait une
victoire à la pyrrhus parce qu’elle fragilise le consensus démocratique
plus ou moins élaboré dans le cadre national et dont la classe dominante a
bénéficié.

La réalité est qe déjà aujourd’hui l’Europe néo-libérale, représente
l’exclusion des citoyens de la décision : les choix en faveur des grands
intérêts leur sont présentés comme obéissant à des imperatifs techniques
sur lesquels on ne peut revenir : dé-localisation, circulaire Bockenstein,
destruction des retraites et des droits sociaux, etc... Les profits
d’aujourd’hui font les emplois de demain... En violation des faits et de
l’expérience depuis plus de vingt ans de telles recettes... L’abstention
massive, le désintérêt citoyen sanctionne l’absence de choix, de débat. On
peut continuer comme ça, mais c’est y compris un danger d’explosion
sociale, de division y compris sur des bases communautaristes, une partie
de la droite l’a compris...


Le torpillage d’ une alternative de gauche :

Mais là où on peut voir une logique à court terme de la droite avec ses
orientations fondamentales autant qu’avec son maintien au pouvoir, la
direction du PS dérive jusqu’à l’absurde... Les dirigeants du PS, Hollande,
le premier secrétaire en tête, portent une lourde responsabilité dans
l’affaiblissement de la gauche, dans cette division dont ils sont les
maîtres d’oeuvre. Approuver le traité constitutionnel néo-libéral, même au
nom d’une hypothètique "Europe sociale" dont ce traité éloigne la
réalisation, était non seulement un mauvais coup contre tous les salariés
de notre pays, mais aussi contre la possibilité de voir surgir un
gouvernement vraiment à gauche, susceptible de mener une autre politique.
Certains socialistes l’ont compris et le disent haut et fort... Mais il y a
une logique dans un choix politique erroné et le choix du OUI entraîne la
direction du PS de plus en plus loin... La montée du NON y compris dans
son propre parti, le maintien desespéré d’un leadership qui lui échappe à 
gauche, la pousse à un plaidoyer inconditionnel en faveur du traité, à ne
plus exprimer la moindre réserve, à accepter cette idée d’une Europe
apolitique.

Avec cette idée que l’Europe ne serait pas "politique", nous sommes là au
coeur du consensus entre une partie de la gauche et la droite avec cette
entente néo-libérale... Traduisons, l’Europe qu’ils veulent nous construire
sera plus que jamais politique,la politique d’une classe sociale, mais elle
excluera le débat citoyen, comme ce consensus contre nature autour du OUI.
Et les Français qui sont politiques mesurent bien les enjeux réels... Ou
l’Europe est politique et elle leur permet d’exprimer leurs choix ou elle
ne l’est pas alors c’est un mauvais coup contre eux...

Pourquoi la direction du PS se range-t-elle sur une telle définition de
l’Europe apolitique au profit du maintien de la droite française au
pouvoir ?... ce faisant non seulement la direction du PS nous montre ce que
l’on peut attendre d’une alternance avec elle, rien de bon, mais elle
saborde ses propres chances politiciennes... Il ne lui reste plus qu’à 
exclure ceux qui renaclent...

Pourtant la direction du PCf a fait ce qu’elle a pu pour maintenir
l’hypothèse d’une "union de la gauche", jusqu’à se lancer dans un grand
écart que reflète son slogan "Dire NON pour donner une nouvelle chance à 
l’Europe", mais plus la direction du PS dérive vers l’unanimité avec la
droite, plus il devient difficile à la direction du PCF de limiter au seul
traité la critique de l’Europe telle qu’elle est, comme d’ailleurs à un
certain nombre de dirigeants et militants socialistes... Le vote de la base
de la CGT contre le traité européen, comme d’ailleurs la montée des
revendications populaires, ont bousculé la donne initiale d’une désunion
temporaire, limité au seul référendum. Au lieu d’en prendre acte, la
direction du PS bascule de plus en plus vers l’unions sacrée avec la
droite, au nom de l’Europe devenue dieu sait pourquoi une caricature de "la
patrie en danger" ! La seule chose qui soit actuellement en danger est la
présence d’un candidat de gauche au deuxième tour des présidentielles d’un
point de vue politicien et plus fondamentalement un triomphe sans partage
du néo-libéralisme avec ce traité. La seule chance d’une autre issue est un
NON massif et franc au référendum.

Car dans cette campagne référendaire, quelle qu’en soit l’issue, un espoir
est né... Ceci grâce à la lucidité, au courage, de tous ceux qui venus
d’horizons divers ont refusé le piège d’un avenir supra-national,
anti-social, a-politique... Il y a là non seulement l’espoir d’une victoire
du NON, mais également une amorce de re-composition de la vie politique
française, l’espoir d’une alternative... L’enjeu est de vaincre
l’abstention, la démission du débat politique. Pour cela il faut dépasser
le débat institutionnel autour de telle ou telle disposition du traité et
montrer les enjeux réellement politiques, concrets du vote le 29 mai. Nous
défendons une conception politique, démocratique, sociale de notre
avenir...


Danielle Bleitrach, sociologue.


Dix bonnes raisons de voter NON... par A-J Holbecq.


 De Danielle Bleitrach :

- Faites l’effort de vous informer.... Plaidoyer pour le "NON"

-Pourquoi les croire ?

- Le PCF, les USA et Cuba. (Avec Maxime Vivas)

- L’ Amérique latine et Cuba, laboratoire d’ une nouvelle "mondialisation" anti-impérialiste.

- Quelques raisons d’ espérer.

- La situation de la Côte d’Ivoire.

- Mais qui s’ intéresse au Panama ... et pourtant ...

- Le peuple Cubain a besoin de nous.

- Les enjeux du Vénézuéla

 Dessin : Christian Pigeon www.sudptt.fr


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Cuba, Fidel et le Che - ou l’aventure du socialisme
Danielle BLEITRACH, Jacques-François BONALDI
Voilà notre livre, il est enfin sorti de l’imprimerie, tout chaud comme un petit pain… Il faut que je vous explique de quoi il s’agit, comment se le procurer s’il vous intéresse et comment organiser des débats autour si bien sûr vous êtes en mesure de le faire… Danielle Bleitrach D’abord sachez que ce livre inaugure une collection du temps des cerises, collection qui portera le nom "aventure du socialisme" Je reviendrai sur cette idée du socialisme comme aventure. L’idée (…)
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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