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Le monde du polar en émoi.

L’extrême droite invitée chez le Poulpe.

Le Poulpe » est une collection de romans policiers antifascistes publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy, directeur de collection originel. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d’un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un détective surnommé « Le Poulpe » à cause de ses longs bras. La collection a été adaptée au cinéma en 1998 (Le Poulpe, le film), et certains numéros ont été adaptés en bande dessinée à partir de 2000 (Le Poulpe en bande dessinée)

La « bible » de la collection a été écrite conjointement par les trois premiers auteurs : Jean-Bernard Pouy, Serge Quadruppani et Patrick Raynal.

Jean-Bernard Pouy, qui a fondé et dirigé la collection à ses débuts, déclarait ne pas faire de sélection dans les manuscrits, les publiant dans leur ordre d’arrivée pour rendre compte sans filtre de ce qui s’écrit. De cette façon la collection a rapidement dépassé les 100 épisodes, très inégaux mais attirant des signatures d’horizons très divers : maîtres du roman noir, habitués des collections blanches ou encore des amateurs, des collectifs.

Depuis janvier 2009, la collection est dirigée par Stéfanie Delestré.

(Source : « Wikipedia).

Admirateur de Robert Brasillach, engagé dans la Milice, François Brigneau a été rédacteur en chef de Minute, membre d’Ordre nouveau, cofondateur et vice-président du Front national.

Les éditions Baleine viennent d’avoir la mauvaise idée d’exhumer un livre qu’il écrivit en 1947, peu après sa sortie de Fresnes où il avait été incarcéré pour cause de collaboration avec l’occupant nazi durant la Seconde Guerre mondiale.

A dire vrai, François Brigneau (89 ans) n’a pas écrit un « Poulpe », mais Baleine lui ouvre ses portes et comme cet éditeur n’est connu que pour la série du Poulpe, on peut considérer qu’il est invité chez Gabriel Lecouvreur !

Dès lors, des auteurs du Poulpe s’émeuvent de cette exhumation, nauséabonde, comme on va pouvoir en juger ci-dessous. Quelques-uns, avec Didier Daeninckx, lancent une pétition ouverte aux auteurs de Baleine demandant "le retrait immédiat de leur nom et de leurs oeuvres du catalogue des éditions Baleine. " D’autres lecteurs de polars rétorquent que les signataires devraient alors pointer pareillement les éditions Gallimard qui publièrent Céline, Drieu Larochelle, Blondin et… Brigneau.

Au-delà de la possible querelle (qui pourrait faire diversion), voici le cri écoeuré d’un écrivain qui n’a jamais faibli dans son combat contre l’extrême-droite, auteur d’un Poulpe et par ailleurs critique littéraire à l’Humanité : Roger Martin. Il nous donne à lire le premier chapitre du livre que les éditions Baleine viennent d’inscrire à leur catalogue. Effrayant !

Maxime Vivas


IGNOMINIE ! FRANCOIS BRIGNEAU CHEZ LE POULPE !

A CELLES ET CEUX QUI NE CONNAITRAIENT PAS LE MILICIEN FRANCOIS BRIGNEAU, JE RECOMMANDE DE LIRE LE PREMIER CHAPITRE DE SON ROMAN PUTRIDE, HELAS PUBLIE CHEZ… BALEINE !

SANS COMMENTAIRES !
ROGER MARTIN

http://www.editionsbaleine.fr/458-faut-toutes-les-buter—97828421944.html

Faut toutes les buter !

« Un roman d’atmosphère, publié d’abord en 1947, inlassablement réedité depuis, ce chef-d’oeuvre tout en argot... »

Chapitre 1

NOTE DU GRAND SOIR DU 16 MARS 2010 : Les Editions Baleine nous ont fait observer que nous avions publié sans autorisation tout un chapitre du livre de François Brigneau. Conformément à leur demande, nous réduisons l’extrait à des citations. L’article que vous lisez ici est donc une version raccourcie de l’article initial publié par LGS.

J’étais au Perroquet, tout seul, peinard, tranquille comme Baptiste. (...) Une belle petite. A peine vingt piges. (...) j’en ai tout de suite eu l’eau à la bouche. D’autant qu’aussitôt trois crouïas, qu’étaient au bout du bar, se sont mis à discuter le bout de gras en lui dévisageant le côté pile. Faut vous dire : j’ai jamais pu bien renifler les arbis. Pas d’aujourd’hui. Non. Non. Une vieille rancune qui vient de loin. Du Sud. De Tatahouine. (...)

(...)

Les bicots s’étaient arrêtés de jouer aux dés. Ils avaient des gueules d’enterrement. Surtout un.

(..)

J’allais lui demander comment ça se faisait, quand un des sidis s’est mis à engueuler Gaston. Il beuglait des ordures, exprès pour m’emmerder, à cause de la petite. Gaston, lui, essayait de garder sa dignité. Il souriait d’un air idiot, d’un sourire de sourdingue, et les crouïas étaient à deux doigts de se cotiser pour lui payer un Sonotone.

 Ti m’entends pas, non ? qu’il hurlait Mahomet, ti m’entends pas, empaffé di ta mère…

La fureur l’étranglait ; il ne trouvait plus ses mots en français. Alors, il a commencé à postillonner en macaque. Je comprenais à moitié. Il prétendait, le mauricaud, que tous les gars qui venaient chez Gaston se faisaient labourer l’oignon, de père en fils. C’était d’ailleurs un vice héréditaire. Car leur mère et leur grandmère et la grand-mère de leur aïeule, elles en prenaient à la sultane, toutes sans exception, « crac ! » dans le pataronflard. A l’écouter, le Perroquet, depuis des siècles, c’était le rendez-vous d’embistrouillés profonds. Les deux autres bicots se bidonnaient. Minouche me regardait. Gaston jetait des regards effrayés de tous les côtés. Le pianoteur, un schpill qu’on appelait Dublair, cherchait par où se faire la paire. J’ai mis un raide sur le comptoir. J’ai dit à Minouche :

(...)

Mais ils n’ont pas tiré. Au contraire. C’est moi. A travers la poche de Riton. Avec son propre flingue. Toute la purée. Le grand chargeur. En trois fois. Du douze et demi. Spécial pour la savane. Ils ont glissé contre le piano. Ca a fait un accord écrasé. Puis un trémolo sautille ma poule, quand je leur ai foutu deux ou trois coups de pompe dans les côtes. Pour me calmer.

(...)

 Faut pas vous faire tant de mouron, ma jolie. Vous savez, trois crouïas en moins, ça n’est pas la mort de l’Union française…

(...)

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