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Où sont les consciences de gauche chez les artistes et intellectuels ?

Halte au masochisme ! Vive Philippe Torreton !

Dans les années trente, face aux bandes fascistes, Paul-Vaillant Couturier, qui fut entre autres rédacteur-en-chef de L’Humanité, avait coutume d’opposer à la loi du talion (résumée généralement par l’expression « Œil pour œil, dent pour dent ») une version plus musclée de la justice militante : « Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la gueule ! ».

Il y a beau temps que les communistes et nombre de syndicalistes amis, ont (hélas ?) renoncé à pareille pugnacité. Depuis un certain temps, ils se sont même mis à aimer leurs ennemis. Oh, pas dans tous les domaines, comme en témoigne le combat de la CGT chez Amazon où le Medef travaille main dans la main avec la CFDT, mais volontiers en matière artistique et culturelle.

Que madame Catherine Deneuve en septembre 2003, participe à la « soirée de solidarité avec le peuple cubain Cuba si, Castro no" et annonce son engagement contre Fidel Castro avant de lire trois textes, tout cela à l’invitation de Reporters Sans Frontières et de Robert Ménard, c’est son droit le plus strict, à elle qui n’a jamais émis la moindre réserve sur l’embargo, et dont les indignations sont toujours restées très sélectives, mais est-on obligé dans notre presse de lui dérouler le tapis rouge à la moindre de ses interprétations ?
Que monsieur Arditi, grand acteur certes, même si sa boulimie m’indispose (films, séries télévisées, dramatiques, théâtre, difficile de lui échapper) soit un fidèle de François Hollande, c’est aussi son droit le plus strict, mais qu’il porte en sautoir son image d’homme de gauche dans les médias pour justifier la loi Macron et la politique antisociale du gouvernement, en expliquant, patelin, que « les mesures prises mettront du temps à porter leurs fruits et sont malheureusement indispensables », est-on obligé de se mettre au diapason et de continuer à regarder ses films ?

Que deux jours plus tard, monsieur Gérard Darmon, acteur médiatique mais au talent plus mince, s’en prenne dans des termes bien peu confraternels, à son collègue Philippe Torreton, qui a osé rappeler qu’il n’avait pas voté Hollande en 2012 pour lui donner un blanc-seing à une politique de droite : « Moi il m’emmerde ce mec et son espèce de radicalisme à la père fouettard qui fait chier tout le monde", (non, pas nous, Gégé !), c’est encore son droit le plus strict, mais est-on obligé de lui entonner le la et de continuer à regarder ses films ou de l’écouter pousser la chansonnette ?

Pour rappel, le même Philippe Torreton, ayant commis le crime de lèse-Sa majesté Depardieu, s’était déjà vu étrillé (dans un « tweet », c’est moins risqué) par monsieur Gad Elmaleh, oui, monsieur Charlotte Casiraghi de Monaco, celui qui niait avoir un compte en Suisse et frauder le fisc, celui qui, se prenant pour Martin Luther King, osait son « Je rêve… », mais lui, c’était d’une banque ! (Cachet pour un spot de deux minutes : 450 000 euros), lui toujours qui vient de vendre 4 millions d’euros sa maison de Los Angeles.

Voici ce que cet humoriste (encore un qui ne me fait pas rire) lançait courageusement à Torreton (de son IPad, ou IPod, ou IPhone (que sais-je ?) : « C’est pas en tapant sur les grands qu’on rentre dans leur cour. Je comprends ton mal de notoriété, mais tu es si petit... »…

Il est des mots qu’on devrait méditer avant de les prononcer. Celui de « cour » en particulier, s’agissant de quelqu’un qui se retrouve comme un poisson dans l’eau chez les Rainier comme chez Mohamed VI ! Cela dit, il a le droit de s’exprimer, ce gendre idéal, mais est-on obligé de subir ses propos, d’assister à ses spectacles et regarder ses films ?

Bref, j’aime Philippe Torreton. Je l’ai aimé dans Capitaine Conan, je l’ai aimé au théâtre, en Cyrano de Bergerac, je l’aime encore plus d’avoir monté avec MEC un bouleversant hommage à Allain Leprest, et, si je me réjouis de l’avoir vu en « rédacteur-en-chef de L’Humanité » il y a quelques jours, je ne lui demande pas d’être communiste.

Juste de continuer à être ce qu’il est : un grand comédien, un homme de cœur et un rebelle.

Roger Martin, 19 Avril 2015.

Au fait : comme je suis sectaire mais pas maso, je boycotte systématiquement les gens qui nous crachent dessus, du haut de leur mépris de caste, voire de classe. Ça me laisse du temps pour lire…

Et tiens, juste pour me faire plaisir, ce rappel de la réponse de Torreton quelques années plus tard, à Elmallette (pour reprendre le jeu de mot du Canard enchainé), après le scandale de l’affaire Swissleaks : « Je crois que l’actualité a répondu à ma place... Quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu’il ait les fesses propres." (Proverbe africain)…

Dessin du logo : H.Schinski traduit par Zébra

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