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Auteur : Romain MIGUS

L’interview choc

Alfred de Zayas : "Les sanctions économiques sont un crime contre l’Humanité"

Romain MIGUS

Alfred de Zayas a été secrétaire du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, directeur du bureau des requêtes au Haut Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU, et expert indépendant auprès des Nations Unis pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. C’est un avocat et professeur universitaire reconnu pour la rigueur de son travail.

Dans cette interview exclusive, Mr De Zayas revient sur les avancées et les limites du système de protection des droits de l’Homme de l’ONU et analyse pour nous les "mesures coercitives unilatérales" -les sanctions économique et le blocus financier- que les États-Unis et leurs alliés déploient contre certains pays afin de renverser leurs gouvernants (Russie, Iran, Venezuela, Cuba,...). Ils n’hésitent pas à les qualifier de "crimes contre l’Humanité".

Alfred de Zayas revient aussi sur le rapport qu'il a écrit en 2018 pour le compte de l'ONU sur la situation économique et sociale au Venezuela. Au rebours des ONG, des médias, et des politiciens, il a été le premier à mettre en lumière la barbarie des sanctions états-uniennes contre ce pays. Connaissant son honnêteté et son perfectionnisme méthodologique, certaines multinationales de l'humanitaire ont essayé de le dissuader de faire son travail pour les Nations Unies. Comme Alfred De Zayas a persévéré dans son travail, il a été harcelé et menacé par ces ONG et complètement abandonné à son sort par le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme de l'ONU. Ce témoignage est une incursion exceptionnelle dans le monde de la gestion politique des Droits de l'Homme. Sommaire : 0'10 : Introduction 2'02 : Le système de protection des DDHH mis en place par l’ONU 12'12 : Les ONG : une limite à ce système ? 13'53 : L'ONU et les mesures coercitives unilatérales 22'40 : Le harcèlement (…) Lire la suite »
Une même pandémie, plusieurs réponses sanitaires

La lutte contre le Covid-19 en Amérique Latine

Romain MIGUS

Le Coronavirus a fini par déferler sur l’Amérique Latine. Malgré les recommandations de l’OMS, la façon dont les gouvernements affrontent la pandémie varie d’un pays à l’autre, et fait ressortir les options idéologiques qui fracturent le continent. Différentes réponses sanitaires sont apportées pour lutter contre la même pandémie.

Pour analyser ces politiques publiques, nous sommes avec : – Eduardo MENESES, activiste social, en direct d'Équateur – Benjamin FERNÁNDEZ, enseignant, journaliste, en direct du Mexique – Marco TERUGGI, journaliste, en direct du Venezuela (NOTE : Le 28 mars 2020, quelques heures après notre interview, le président du Mexique, Andres Manuel LÓPEZ OBRADOR a invité les mexicains à rester chez eux) Lire la suite »
Guaido arme des mercenaires

Pendant la pandémie, la guerre contre le Venezuela continue

Romain MIGUS

Alors que le monde entier se préoccupe pour la santé de ses proches, le procureur général des États-Unis, William Barr, a mis à prix, le 26 mars, la tête de Nicolas Maduro et de hauts dignitaires de l’État vénézuélien. Récompense : 15 millions de dollars pour le président vénézuélien, 10 millions pour les autres. Cette soudaine préoccupation du procureur étasunien peut faire sourire lorsque l’on sait que la Colombie, principal producteur de cocaïne au monde, est secoué par un scandale qui relie le narcotrafiquant Ñeñe Hernandez... au président colombien.

Si la nouvelle a fait le tour du monde dans le cas de Maduro, peu de monde a prêté attention à la liste complète diffusée aux chasseurs de primes. Pourtant, on y trouve deux anciens militaires vénézuéliens, artisans de la sale guerre contre la Révolution Bolivarienne : Hugo Carvajal et Cliver Alcala.

Qui est Cliver Alcala ? Cliver Alcala Cordones est un ancien général vénézuélien, ex commandant des garnisons de Valencia et de Maracay. Membre du groupuscule d’extrême gauche dit du « chavisme critique », il déserte en 2016 et rejoint la lutte armée contre le gouvernement bolivarien. Lors de la tentative d’invasion du Venezuela, le 23 février 2019, repeinte en "aide humanitaire" par le système médiatique international, Cliver Alcala est à la tête d’un bataillon de 200 mercenaires et prétend passer la frontière en force. Il en sera empêché par…la police colombienne. Frustré mais pas résigné, il fera partie, quatre mois plus tard, du groupe de séditieux qui prévoyaient de lancer un coup d’État, le 23 juin 2019. Le putsch sera déjoué, une fois de plus, par le gouvernement vénézuélien qui avait infiltré des taupes des services secrets dans les réunions de préparation des putschistes. Non seulement les agents vénézuéliens se sont infiltrés, mais il ont filmé les rencontres. Il ne (…) Lire la suite »
Comparons les deux pays

Le Venezuela, la France et le Coronavirus

Romain MIGUS

Les hyènes médiatiques avaient prévu un désastre sanitaire. "Le système de santé n’est absolument pas capable de faire face" a annoncé Le Figaro. Le Monde mentionne "un système de santé dévasté face au coronavirus" pendant que l’AFP ricane : "du thé à l’ail et au citron contre le coronavirus". Bien entendu, les petits troufions médiatiques et académiques du néolibéralisme se sont bien gardés d’expliquer aux rares lecteurs qui les croient encore que le Venezuela est victime d’un blocus criminel de la part des États-Unis et de ses vassaux. Une véritable guerre économique qui interdit le commerce de pétrole avec ce pays, et prive le gouvernement d’une manne non négligeable de devises au moment d’importer médicaments, matériels chirurgicaux et sanitaires, aliments, pièces de rechange pour l’industrie.

Pour enfoncer le clou, le 12 mars 2020, dès l’annonce de la pandémie du Covid 19 par l’Organisation mondiale de la Santé, les États-Unis renforcent le blocus contre le Venezuela. L'entreprise russe (filiale de Rosneft) TNK Trading International, qui commercialisait le pétrole vénézuélien est sanctionnée. Ses avoirs et ses comptes aux USA sont gelés. Cette sanction, qui s'ajoute à une très longue liste depuis 2014, a pour conséquence de réduire les possibilités pour le gouvernement vénézuélien de faire face à la menace du Coronavirus en entravant l'importation de médicaments, de réactifs, et de masques. Le 18 mars 2020, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus, le Venezuela sollicite 5 milliards de dollars au Fond Monétaire International provenant de l'Instrument de Financement Rapide de l'organisme financier. Malgré le fait que le FMI a débloqué des fonds pour venir en aide aux pays "vulnérables", la demande du Venezuela est rejetée. Son porte-parole indique que (…) Lire la suite »
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Il y a 31 ans au Venezuela

Retour sur le Caracazo

Romain MIGUS

Le Caracazo s’est déroulé du 27 au 29 février 1989. C’est un évènement essentiel pour comprendre la Révolution Bolivarienne au Venezuela car il s’agit de la première révolte mondiale contre le néolibéralisme. Sa répression sauvage par le gouvernement social-démocrate de l’époque -3000 morts- a fait naitre une prise de conscience collective et fait surgir le petit peuple comme sujet historique. Hugo Chávez deviendra par la suite le futur porte parole de cette révolte des opprimés.

Mais l’analyse du Caracazo nous donne aussi des clés pour comprendre les révoltes contemporaines en France et en Europe. Car les conséquences de l’application du modèle néolibérale sont les mêmes sous toutes les latitudes. Laissons donc de côté l’eurocentrisme et penchons nous sur le passé de l’Amérique latine pour mieux comprendre notre présent.

Nous présentons l’analyse de Romain Migus, écrivain, communicateur social et de Gustavo Borges, activiste vénézuélien (depuis Caracas).

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Le système politique colombien vu de l’intérieur

"L’achat de vote est une coutume traditionnelle de la Colombie"

Romain MIGUS

En Colombie, ces derniers jours ont été marqués par des révélations extrêmement graves sur l’état de déliquescence du système politique du pays. L’affaire Merlano, du nom d’une politicienne condamnée pour achat de vote a connu d’extraordinaires rebondissements. Revenons sur cette trame politico-judiciaire qui passionne outre-Atlantique mais que, curieusement, taisent les médias occidentaux.

Aida Merlano est une avocate colombienne. Elle se lance très jeune en politique, parrainée par le politicien Roberto Gerlein, et son frère Julio, qui est à la tête d’une des plus importantes entreprises de BTP de Colombie. Après vingt ans de bons et loyaux services au sein du clan Gerlein, Merlano accède à un siège de député en 2014. Loin d’assouvir son ambition politique, elle se sent pousser des ailes et compte alors succéder à Roberto Gerlein au Sénat de la République colombienne.

Le vieux sénateur, élu sans discontinuité de 1974 à 2018 -44 ans, sans qu’aucun média ne l’accuse de « s’accrocher au pouvoir » - ne l’entend pas de cette oreille, préférant préserver un lignage de sang et promouvoir un membre de sa famille pour sa succession. En revanche, son frère Julio, soutient la pétition de l’avocate colombienne, avec qui il entretient une relation intime. Pour s’assurer de son élection, les deux amants vont pacter avec l’autre famille politico-économique qui règne sur le nord de la Colombie : les Char. Dans la famille Char, je voudrais d’abord le père. Bonne pioche. Fuad Char est le fondateur du groupe économique Olimpica, un conglomérat aussi divers que puissant. Il possède des hypermarchés, des entreprises de BTP, des médias, des industries de textile et d’alimentation, des banques. Le groupe est aussi propriétaire d’équipes de sport (dont l’équipe de football Atletico Junior de Barranquilla, où a évolué la star colombienne et ex-montpelliérain Carlos (…) Lire la suite »

Venezuela : coup de projecteur sur les zones d’ombre médiatiques

Romain MIGUS
A lire les media internationaux en ce mois de février 2014, on pourrait croire que le Venezuela est –de nouveau- à feu et à sang. Le coupable désigné par les grandes entreprises de communication est toujours le même depuis maintenant 15 ans : le gouvernement bolivarien massacrerait –de nouveau- son peuple comme s´il s´agissait du passe temps favori des élites politiques révolutionnaires depuis l´accession d´Hugo Chavez à la présidence de la République. Oubliés les onze chavistes assassinés au lendemain de la victoire électorale de Nicolas Maduro en avril 2013, passée sous silence la large victoire du camps bolivarien aux municipales de décembre 2013, gommé le soutien populaire dont bénéficie la Révolution, les vénézuéliens seraient désormais face à un « régime » qu´ils réprouvent et qui n´hésite pas á faire feu contre ses compatriotes. Un retour sur les derniers évènements qui ont secoué le Venezuela est donc nécessaire pour prendre la mesure de ce qui se déroule en ce moment au (…) Lire la suite »

Juan Guaido reçu à l’Élysée : quel intérêt pour la France ?

Romain MIGUS

A la suite du premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson, des eurodéputés de l’ultradroite espagnole VOX, et du chancelier autrichien conservateur Sebastian Kurz, le président Emmanuel Macron et la diplomatie française accueillent Juan Guaido. La question qui nous interpelle surtout est de savoir en quoi cela défend les intérêts de la France et des Français, ou participe à l’influence de notre pays à l’étranger ?

Suite à l’autoproclamation de Guaido, les entreprises françaises ont été sanctionnées et ne peuvent plus commercer avec le Venezuela (à la différence des entreprises pétrolières des USA, exemptées de sanctions par leur gouvernement). Pourquoi donc s’enfermer dans un jusqu’au-boutisme idéologique qui pénalise nos industries ?

Des scandales de corruption ont éclaboussé Guaido et son entourage comme l'ont révélé le très droitier journal PanAm Post (le 18 juin 2019), le propre représentant de Guaido en Colombie, Humberto Calderon Berti (le 30 novembre 2019) ou encore plus récemment l'agence de presse Reuters (le 22 janvier 2020). N'oublions pas non plus les liens avérés qui unissent Juan Guaido et ses proches au cartel narco-paramilitaire colombien Los Rastrojos. En quoi recevoir un tel personnage contribue-t-il au rayonnement politique et culturel de la France ? Juan Guaido et son entourage cherchent, de manière réitérée, à provoquer un conflit armé contre le Venezuela dans le but de précipiter la chute du président Maduro. La demande de recours au Traité Inter-américain d'Assistance Réciproque est un des nombreux exemples de leur volonté d'embraser la région. Doit-on rappeler à notre président que, depuis le 17 juillet 1980, la République française et celle du Venezuela partage une frontière commune (…) Lire la suite »
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Soirée paloise en hommage à un révolutionnaire de toujours

Jean Ortiz, utopiste impatient

Romain MIGUS, Maxime VIVAS

Le 7 novembre 2019 à 18 heures dans la librairie de l’Espace culturel de Pau, Jean Ortiz avait réuni un public nombreux (plus de 200 personnes) pour présenter son dernier (espérons que non) ouvrage .

Jean était efficacement épaulé par sa compagne Marielle. L’ambassadeur du Venezuela avait tenu à être présent ainsi qu’un responsable de la mairie de Pau. Mais la salle était surtout comble de camarades, d’amis, d’autres lutteurs, parfois venus de loin. « Franco n’est pas mort Culo al sol ! » est un recueil de textes écrits dans la douleur par un vieux toro negro. C’est l’aboutissement d’une réflexion de l’homme aux mille combats auquel se rajoute celui contre la maladie. Principalement axé sur la guerre d’Espagne, la République espagnole, ce livre documenté est étayé par des gravures originales d’une grande beauté. Après un échange soutenu avec le public, Jean Ortiz a cédé la place à un guitariste hors pair, Manolo Rodriguez, virtuose et créatif. Il compose certaines de ses musiques, dont l’une était dédiée à Jean Ortiz, une sorte de récit musical de ce que furent les combats de Jean tout au long de sa vie. Jean a signé 120 livres, un chiffre impressionnant pour qui connaît (…) Lire la suite »

Crise au Chili : Interview de la sociologue Emilia Tijoux

Romain MIGUS

Emilia Tijoux, sociologue, professeure à l’Université du Chili, analyse avec nous le mouvement social actuel au Chili, la répression, et le futur politique du pays.

Romain Migus : Bonjour, pour comprendre ce qui se déroule actuellement au Chili nous avons la chance d’être avec Emilia Tijoux qui est sociologue, professeur universitaire à Santiago au Chili donc. Emilia Tijoux merci beaucoup d’être avec nous, bonjour. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire déjà sur la vie de tous les jours en ce moment, comment vivez-vous les événements actuels à Santiago et dans toutes les villes du Chili ? Emilia Tijoux : Merci beaucoup, pour me donner la possibilité de de m'exprimer. En fait le Chili a changé très, très, vite après l’explosion sociale qui a commencé avec les jeunes étudiants lycéens, et encore une fois, je commence toujours par cela, dire que ce sont les jeunes qui ont ouvert cette demande de justice, d’égalité entre les chiliens. Et c’est à propos de l’augmentation du billet de métro que l’explosion a commencé. Mais ce n’est pas ça la cause en fait. De mon point de vue, il y a deux grandes choses à considérer. D’abord une question structurelle (…) Lire la suite »