Alfred de Zayas a été secrétaire du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, directeur du bureau des requêtes au Haut Commissariat des Droits de l’Homme de l’ONU, et expert indépendant auprès des Nations Unis pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable. C’est un avocat et professeur universitaire reconnu pour la rigueur de son travail.
Dans cette interview exclusive, Mr De Zayas revient sur les avancées et les limites du système de protection des droits de l’Homme de l’ONU et analyse pour nous les "mesures coercitives unilatérales" -les sanctions économique et le blocus financier- que les États-Unis et leurs alliés déploient contre certains pays afin de renverser leurs gouvernants (Russie, Iran, Venezuela, Cuba,...). Ils n’hésitent pas à les qualifier de "crimes contre l’Humanité".
Le Coronavirus a fini par déferler sur l’Amérique Latine. Malgré les recommandations de l’OMS, la façon dont les gouvernements affrontent la pandémie varie d’un pays à l’autre, et fait ressortir les options idéologiques qui fracturent le continent. Différentes réponses sanitaires sont apportées pour lutter contre la même pandémie.
Alors que le monde entier se préoccupe pour la santé de ses proches, le procureur général des États-Unis, William Barr, a mis à prix, le 26 mars, la tête de Nicolas Maduro et de hauts dignitaires de l’État vénézuélien. Récompense : 15 millions de dollars pour le président vénézuélien, 10 millions pour les autres. Cette soudaine préoccupation du procureur étasunien peut faire sourire lorsque l’on sait que la Colombie, principal producteur de cocaïne au monde, est secoué par un scandale qui relie le narcotrafiquant Ñeñe Hernandez... au président colombien.
Si la nouvelle a fait le tour du monde dans le cas de Maduro, peu de monde a prêté attention à la liste complète diffusée aux chasseurs de primes. Pourtant, on y trouve deux anciens militaires vénézuéliens, artisans de la sale guerre contre la Révolution Bolivarienne : Hugo Carvajal et Cliver Alcala.
Les hyènes médiatiques avaient prévu un désastre sanitaire. "Le système de santé n’est absolument pas capable de faire face" a annoncé Le Figaro. Le Monde mentionne "un système de santé dévasté face au coronavirus" pendant que l’AFP ricane : "du thé à l’ail et au citron contre le coronavirus". Bien entendu, les petits troufions médiatiques et académiques du néolibéralisme se sont bien gardés d’expliquer aux rares lecteurs qui les croient encore que le Venezuela est victime d’un blocus criminel de la part des États-Unis et de ses vassaux. Une véritable guerre économique qui interdit le commerce de pétrole avec ce pays, et prive le gouvernement d’une manne non négligeable de devises au moment d’importer médicaments, matériels chirurgicaux et sanitaires, aliments, pièces de rechange pour l’industrie.
Le Caracazo s’est déroulé du 27 au 29 février 1989. C’est un évènement essentiel pour comprendre la Révolution Bolivarienne au Venezuela car il s’agit de la première révolte mondiale contre le néolibéralisme. Sa répression sauvage par le gouvernement social-démocrate de l’époque -3000 morts- a fait naitre une prise de conscience collective et fait surgir le petit peuple comme sujet historique. Hugo Chávez deviendra par la suite le futur porte parole de cette révolte des opprimés.
Mais l’analyse du Caracazo nous donne aussi des clés pour comprendre les révoltes contemporaines en France et en Europe. Car les conséquences de l’application du modèle néolibérale sont les mêmes sous toutes les latitudes. Laissons donc de côté l’eurocentrisme et penchons nous sur le passé de l’Amérique latine pour mieux comprendre notre présent.
Nous présentons l’analyse de Romain Migus, écrivain, communicateur social et de Gustavo Borges, activiste vénézuélien (depuis Caracas).
En Colombie, ces derniers jours ont été marqués par des révélations extrêmement graves sur l’état de déliquescence du système politique du pays. L’affaire Merlano, du nom d’une politicienne condamnée pour achat de vote a connu d’extraordinaires rebondissements. Revenons sur cette trame politico-judiciaire qui passionne outre-Atlantique mais que, curieusement, taisent les médias occidentaux.
Aida Merlano est une avocate colombienne. Elle se lance très jeune en politique, parrainée par le politicien Roberto Gerlein, et son frère Julio, qui est à la tête d’une des plus importantes entreprises de BTP de Colombie. Après vingt ans de bons et loyaux services au sein du clan Gerlein, Merlano accède à un siège de député en 2014. Loin d’assouvir son ambition politique, elle se sent pousser des ailes et compte alors succéder à Roberto Gerlein au Sénat de la République colombienne.
A la suite du premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson, des eurodéputés de l’ultradroite espagnole VOX, et du chancelier autrichien conservateur Sebastian Kurz, le président Emmanuel Macron et la diplomatie française accueillent Juan Guaido. La question qui nous interpelle surtout est de savoir en quoi cela défend les intérêts de la France et des Français, ou participe à l’influence de notre pays à l’étranger ?
Suite à l’autoproclamation de Guaido, les entreprises françaises ont été sanctionnées et ne peuvent plus commercer avec le Venezuela (à la différence des entreprises pétrolières des USA, exemptées de sanctions par leur gouvernement). Pourquoi donc s’enfermer dans un jusqu’au-boutisme idéologique qui pénalise nos industries ?
Le 7 novembre 2019 à 18 heures dans la librairie de l’Espace culturel de Pau, Jean Ortiz avait réuni un public nombreux (plus de 200 personnes) pour présenter son dernier (espérons que non) ouvrage .
Emilia Tijoux, sociologue, professeure à l’Université du Chili, analyse avec nous le mouvement social actuel au Chili, la répression, et le futur politique du pays.