Il y a 5 ans, à Caracas, le 5 mars 2013, vers 15h30, ma compagne et moi étions partis marcher au Parc de l’Est, le plus grand espace vert de la ville, situé comme son nom l´indique, dans l´est de la capitale vénézuélienne, en plein cœur d´un ilôt territorial où se concentrent les classes les plus aisées du pays. Nous étions partis marcher et nous détendre, car les dernières semaines avaient été particulièrement éprouvantes pour nous et pour la plupart des Vénézuéliens. Le cancer du président Hugo Chávez tenait le pays en haleine, et tout le monde était suspendu aux annonces sporadiques d´Ernesto Villegas, ministre de la Communication de l´époque, qui informait les citoyens de l´état de santé du Comandante.
Depuis plusieurs années, le journal Le Monde compte sur les habituels pamphlets antichavistes de ses collaborateurs Marie Delcas et Paolo Paranagua. La première est correspondante du journal pour couvrir les évènements au Venezuela. Petit détail, elle est en poste à Bogota, soit à 1400 kilomètres de Caracas.
Le cyclone médiatique semble s’être éloigné temporairement des côtes vénézuéliennes. Durant les trois semaines précédant l’élection des députés à l’Assemblée constituante, le Venezuela bolivarien a été à la Une de toutes les entreprises de communication internationales.
Vidéo de l´émission Detrás de la Razón (sous-titré en français) sur HispanTV, où Romain Migus participait à un débat sur Marine Le Pen et les prochaines élections en France.
L´autre invité était Javier Ortega, secrétaire général du parti d´extrême droite espagnol : Vox.
Les élections législatives du 6 décembre dernier ont adjugé une victoire indiscutable aux adversaires du processus politique initié par le commandant Hugo Chávez et par le peuple du Vénézuela il y a dix-sept ans. La conquête de l’Assemblée Nationale par une partie de la droite néolibérale n’est pas peu de chose. Même si le Vénézuela, comme d’autres démocraties dans le monde, se targue d’avoir un régime présidentiel dans un État fédéral mais centralisé, le pouvoir législatif est énorme. C´est de là que l´on a adopté pendant seize ans les lois qui ont permis l’immense majorité des changements révolutionnaires, dont les décrets-lois qui ont pu voir le jour grâce à la Loi Habilitante votée à l’Assemblée. Bien que ce pouvoir ait été symbolisé par la figure du commandant Chávez, les succès de la Révolution Bolivarienne ont été rendus possibles grâce au travail conjoint du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif afin de changer la vie des citoyens de la République.
Entretien réalisé par Cathy Ceïbe pour l’Humanité du 3 décembre 2015.
Alors que des élections législatives fort disputées se tiennent ce dimanche 6 décembre dans la République bolivarienne, Romain Migus, sociologue, revient sur les origines de la crise économique dans ce pays d’Amérique latine.
A première vue, cette affirmation a de quoi surprendre le lecteur. En effet, depuis plusieurs mois, l´immense majorité de la presse internationale a préparé le terrain à une hypothétique victoire de l´opposition lors des élections parlementaires que connaîtra le Venezuela le 6 décembre 2015. La crise économique qui frappe de plein fouet les pays d´Amérique Latine exportateurs de matière première est particulièrement commentée dans le cas du Venezuela par les vautours médiatiques habituels.
L´indien est–il bon par essence ?
Précisons d’emblée que cette question est aussi absurde que raciste. Si les communautés amérindiennes d´Equateur, de Bolivie, du Brésil ou d´ailleurs étaient « bonnes par essence », cela supposerait que les gouvernements progressistes latino-américains admettent une hiérarchisation selon l´appartenance à un groupe ethnique.