7
Guaido arme des mercenaires

Pendant la pandémie, la guerre contre le Venezuela continue

Alors que le monde entier se préoccupe pour la santé de ses proches, le procureur général des États-Unis, William Barr, a mis à prix, le 26 mars, la tête de Nicolas Maduro et de hauts dignitaires de l’État vénézuélien. Récompense : 15 millions de dollars pour le président vénézuélien, 10 millions pour les autres. Cette soudaine préoccupation du procureur étasunien peut faire sourire lorsque l’on sait que la Colombie, principal producteur de cocaïne au monde, est secoué par un scandale qui relie le narcotrafiquant Ñeñe Hernandez... au président colombien.

Si la nouvelle a fait le tour du monde dans le cas de Maduro, peu de monde a prêté attention à la liste complète diffusée aux chasseurs de primes. Pourtant, on y trouve deux anciens militaires vénézuéliens, artisans de la sale guerre contre la Révolution Bolivarienne : Hugo Carvajal et Cliver Alcala.

Qui est Cliver Alcala ?

Cliver Alcala Cordones est un ancien général vénézuélien, ex commandant des garnisons de Valencia et de Maracay. Membre du groupuscule d’extrême gauche dit du « chavisme critique », il déserte en 2016 et rejoint la lutte armée contre le gouvernement bolivarien. Lors de la tentative d’invasion du Venezuela, le 23 février 2019, repeinte en "aide humanitaire" par le système médiatique international, Cliver Alcala est à la tête d’un bataillon de 200 mercenaires et prétend passer la frontière en force. Il en sera empêché par…la police colombienne.

Frustré mais pas résigné, il fera partie, quatre mois plus tard, du groupe de séditieux qui prévoyaient de lancer un coup d’État, le 23 juin 2019. Le putsch sera déjoué, une fois de plus, par le gouvernement vénézuélien qui avait infiltré des taupes des services secrets dans les réunions de préparation des putschistes. Non seulement les agents vénézuéliens se sont infiltrés, mais il ont filmé les rencontres. Il ne s’agit donc pas d’un point de vue, mais de faits. Les vidéos sont mêmes disponibles sur youtube pour ceux qui auraient des doutes.

Dans les échanges entre putschistes, il ressort que Cliver Alcala est à la tête de plusieurs dizaines de mercenaires, et reçoit l’aide tactique du Mossad israélien. Cliver Alcala réside aujourd’hui à Barranquilla dans le nord de la Colombie, où il développe ses activités terroristes sans jamais être inquiété par les autorités de ce pays.

Les révélations du chef des « affreux » vénézuéliens

A peine la nouvelle de sa mise à prix connue, le mercenaire voit rouge. Il sent qu’il a été trahi, et qu’il est un maillon faible sur le macabre échiquier politique des États-Unis dans la région. Il prend alors contact avec un media colombien pour offrir sa version des faits.

Avant d’aller plus loin, il est important de souligner que ces informations ne proviennent pas d’un média bolivarien, et que la personne qui les dénonce est un terroriste vénézuélien prêt à plonger son pays dans le sang. Il s’agit pas d’un coup politique du chavisme mais d’un énième règlement de compte au sein du Gang de Guaido.

L’interview de Cliver Alcala à la radio colombienne WRadio est surréaliste. Il raconte par le détail l’opération militaire contre le Venezuela qui a été mise en déroute deux jours auparavant. En effet, le 24 mars, une cargaison d’armes faisant route vers des camps d’entrainement de terroristes vénézuéliens est saisi par…la police routière de Colombie. 26 fusils AR-15, 36 chargeurs, 37 viseurs nocturnes, huit silencieux passent sous contrôle de la police colombienne.

Cliver Alcala va assumer la responsabilité opérationnelle de l’opération et affirme avoir lui-même envoyé les armes à destination du groupe de mercenaires qu’il dirige le long de la frontière avec le Venezuela. Ces soldats d’infortune, principalement des déserteurs de l’armée vénézuélienne et des membres de la pègre, devaient ensuite franchir illégalement la frontière et, profitant des mesures de confinement dans la lutte contre le Covid 19 au Venezuela, commettre des assassinats sélectifs et des attentats.

Il n’est pas anodin de rappeler que la région de La Guajira, où se trouvent ces camps terroristes a été, du 10 au 20 mars 2020, le théâtre del’opération Vita, un exercice militaire conjoint entre les troupes colombiennes et leurs homologues états-uniennes.

L’entretien complet de Cliver Alcala sur WRadio (en espagnol)

A la surprise des journalistes de la radio colombienne, il affirme que le gouvernement d’Ivan Duque avait été mis au courant 48 heures avant la livraison des armes. Un des journalistes s’exclame : "C’est ce que Maduro dit tout le temps. Que la Colombie est une base arrière...". Bienvenue dans le monde réel !

Lorsque le journaliste de WRadio demande à Cliver Alcala qui a acheté ces armes, la réponse du putschiste vénézuélien va être édifiante. Il révèle qu’un accord a été signé entre Juan Guaido, des conseillers états-uniens, le communiquant Juan José Rendón, et le député vénézuélien (du parti de Guaido) Sergio Vergara, pour acheter du matériel militaire et la planifier des actes de guerre

Alcala, qui joue ici sa survie physique et politique, affirme détenir une copie du pacte signés par les protagonistes.

Dans un vidéo postée le lendemain sur Twitter, Cliver Alcala va encore plus loin. Il accuse certains secteurs au sein même de l’opposition de l’avoir dénoncé et d’avoir fait échouer l’opération planifiée avec Juan Guaido.

Ces révélations qui émanent du secteur le plus intégriste de l’opposition fait une fois de plus ressortir les liens troubles de Juan Guaido. Quand il ne pactise pas avec les cartels de la drogue colombiens, c’est pour mieux tomber dans les bras de la pègre et du terrorisme international. Il est triste de constater que certains nervis médiatiques, académiques et politiques osent encore soutenir ce personnage en Occident.

Cette opération militaire n’est pas un acte isolé. Les États-Unis entendent bien profiter de la pandémie de Covid 19 pour renverser le président vénézuélien Nicolas Maduro. Alors que le Coronavirus se propage comme une trainée de poudre aux États-Unis, Carrie Filipetti, sous-secrétaire d’Etat pour Cuba et le Venezuela, déclare le 26 mars 2020 que le Venezuela va devenir l’épicentre de la pandémie au niveau régional. Cette déclaration est contredite par les faits. Le Venezuela, à la différence de ses voisins arrive encore à contrôler la pandémie au moyen de mesures progressistes et efficaces. Les pays les plus touchés dans la région sont le Brésil, l’Équateur, le Chili et la Colombie, tous de fervents ennemis de la Révolution bolivarienne.

Cette déclaration, complètement éloignée de la réalité de terrain, vise surtout à justifier une intervention militaire. Nul doute qu’elle sera suivie d’une pression médiatique intense dans les jours à venir pour préparer l’opinion publique à un changement de régime, "nécessaire" pour préserver des vies humaines. La novlangue des communicants de Washington n’est pas neuve.

Ces derniers jours, alors que plusieurs membres du gang de Guaido (souvent depuis l’étranger) font circuler de fausses informations alarmistes sur les réseaux sociaux, Twitter a suspendu les comptes de plusieurs officiels de l’État vénézuélien, particulièrement ceux qui font des annonces sur la lutte efficace du gouvernement bolivarien contre le coronavirus (Vice-présidente, ministres, gouverneurs mais aussi influenceurs chavistes). La guerre de l’information suit son cours.

Quand au blocus économique, malgré les différents appels internationaux pour sa suspension -dont celui du président russe, Vladimir Poutine- il a été renforcé par les États-Unis.

La plupart des gouvernements sont occupés à lutter contre le coronavirus. Mais les États-Unis semblent avoir d’autres priorités.

"Le diable ne dort jamais" dit le proverbe. Il semblerait désormais que ses yeux se soient posés sur le Venezuela.

Romain MIGUS

 https://www.romainmigus.info/2020/03/pendant-la-pandemie-la-guerre-contre-le.html
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

27/03/2020 18:20 par irae

Mais c’est même à cette obstination très osée qu’on reconnait les gros cons.

28/03/2020 00:18 par Roubachoff

@Irae
Je signe des deux mains votre profession de foi. Comme d’habitude, les USA nous prouvent qu’on a bien raison d’en penser du mal.
Quelle rage ! Mais que faire, nous qui ne sommes plus qu’une bande de confinés sous les ordres de cons finis ?

28/03/2020 01:22 par Marco RUBIO

Le retour à l’âge de pierre est toujours l’objectif final des ricains et leur culture "améric-haine".
Ce sont les états unis d’Amérique (E.U.A) qui doivent impérativement être découpés afin d’anéantir leur force de prédation.

Les ricains d’aujourd’hui, les ricains des E.U.A (états unis d’Amérique) ne sont pas un peuple mais une population.
Une population coloniale de remplacement, une population récente et non un peuple avec une Histoire multi centenaire.
La seule histoire factuelle qu’ils peuvent revendiquer est celle de très nombreux massacres en tout genre. Des massacres tant humains que des massacres zoologiques sans oublier ces désastres phytologiques et géologiques.
Les terres américaines doivent être restituées aux peuples originels que sont les sages Indiens d’Amérique.

Les E.U.A avec sa culture "améric-haine" sont une organisation prédatrice, invasive et criminelle. Ce pays doit être envahi et occupé par une alliance mondiale afin de dissoudre cette fédération illégitime. Les responsables du chaos mondial provoqué par le gouvernement profond de cet égrégore doivent être saisis et jugés par un tribunal pénal international comme ils le firent eux-mêmes en organisant le procès de Nuremberg en 1945 pour bien moins de guerres provoquées et de crimes effectués. Les motifs à charge seront "crimes contre l’humanité, crimes contre la planète et crimes économiques". La population occupante d’aujourd’hui devra être dispersée vers leur pays d’origine. Le pays ainsi dissout et nettoyé de sa lie coloniale reviendra aux autochtones, unique peuple légitime vivant en ce moment encore dans des parcs sur des terres pauvres ou désertiques.

N’oublions pas le nouvel égrégore prédateur en la création de l’union européiste. Celle que les petits esprits nomment ridiculement et à des fins de tromperie, l’Europe. N’oublions pas l’égrégore et ceux le composant. C’est à dire, la mafieuse tripartie finance, industrie et politique. Si un tribunal pénal international ne prend pas l’affaire en charge, il est naturel que la foule le fasse pour sa propre survie. De l’oligarchie ploutocratique totalitariste, naîtra l’ochlocratie. Et justice sera faite !

Adam Smith, recommandait aux législateurs de limiter drastiquement la liberté des marchands et des banquiers : « L’exercice de la liberté naturelle de quelques individus, qui pourrait compromettre la sûreté générale de la société, est et doit être restreint par les lois, dans tout gouvernement possible, dans le plus libre comme dans le plus despotique. »

28/03/2020 06:52 par sergio

L’homme à la moumoute ne se départit jamais d’un ridicule consommé

28/03/2020 09:24 par Pégé

Pour vous Roubachoff, de la part d’un confini ariègeois https://www.youtube.com/watch?v=B_MDz-4Znjo
En ce qui concerne les E.U. ....que dire de plus, sinon : ’ Si l’on appliquait les lois de Nuremberg, chaque président américain de l’après-guerre serait pendu." Noam Chomsky.

28/03/2020 09:30 par ozerfil

N. Maduro et ses amis sont "mal" car, à ce tarif, il se trouvera toujours quelqu’un pour les vendre, même un proche...

Ce qui n’est d’ailleurs pas cher payé pour s’accaparer les plus grandes réserves de pétrole du Monde !!

Je rappellerai simplement à l’inévitable futur traître que celui qui a vendu S. Hussein n’a jamais été payé et même jeté en prison par les Américains - si je ne m’abuse.

Pour ce qui est des "bons terroristes ", autre rappel : c’est un propos du Prix Nobel de la Paix Barack Obama...
D. Trump n’a pas toutes ses cases en place mais pas plus pas moins que d’autres... tels que la bande à Killary Clinton !

On en va quand même pas se laisser berner, ici, par l’appellation "gauche " aux USA des "Démo(n)crates " !!
Elle correspond, au mieux, au "centre droit " en France...
Et puis, de toute façon, c’est le Deep State, le complexe militaro-industriel et ses extensions, qui commande !

Ce sont les modes de fonctionnement et de raisonnement de ce pays - LE Modèle Universel ! - qui sont pervers.
Argent et intérêts avant tout... et peu importe comment !!

28/03/2020 18:24 par béotien 1er

Le gouvernement du Venézuéla devrait mettre à prix la tête de Trump pour un dollard et même chose pour sa clique de prédateurs complètement tarés. C’est tout ce qu’il valent. Cela leur montrerait le peu d’interêt qu’ils suscitent.

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft : Diffusion du contenu autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
 Contact |   Faire un don