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Auteur : Bernard GENSANE

Le Monde Diplomatique (juin 2020)

Bernard GENSANE
Faut-il vendre des Audi en Birmanie, demande Serge Halimi : « De la création en 1950 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) à celle de l’Union européenne, en passant par le traité de Rome et le Marché commun, les architectes de l’Europe ont eu pour ennemis déclarés le protectionnisme et la souveraineté. On ne doit donc pas s’étonner que, même à un moment où l’économie internationale périclite et où le chômage s’envole, l’Union concocte, imperturbable, de nouveaux élargissements (Albanie, Macédoine du Nord) et qu’elle négocie de prochains accords de libre-échange (Mexique, Vietnam). Le Royaume-Uni a claqué la porte ? Eh bien, les Balkans arrivent. Et demain s’il le faut, ce sera bonjour l’Ukraine ! Nul ne peut convaincre un forcené d’agir contre sa nature. Or l’Europe a l’obsession de construire un grand marché. Sans frontières, droits de douane ou subventions. Faute de nouvelles libéralisations commerciales, elle tomberait en effet par terre. C’est ce qu’on (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (mai 2020)

Bernard GENSANE
A l’occasion de cette pandémie, nous sommes tous ytcités comme des enfants, selon Serge Halimi : « Une fois encore leur monde est par terre. Et ce n’est pas nous qui l’avons cassé. On évoque en ce moment le programme économique et social du Conseil national de la Résistance ; la conquête des droits syndicaux et les grands travaux du New Deal. Mais bien des maquisards français avaient alors conservé leurs armes, et dans la rue un peuple attendait l’échappée belle « de la Résistance à la révolution ». Telle était d’ailleurs la devise d’un quotidien de l’époque qui se nommait Combat. Quant à Franklin Roosevelt, il sut faire comprendre à une partie des patrons américains que les révoltes ouvrières et le chaos social risquaient de balayer leur capitalisme adoré. Il leur fallut donc composer. Terrorisées par les chaînes d’information en continu, les populations sont devenues spectatrices, passives, anéanties. Par la force des choses, les rues se sont vidées. Il n’y a plus ni « gilets (…) Lire la suite »

Le banquier éborgneur : le plus grand président de l’Univers et de tous les temps

Bernard GENSANE
Je ne sais qui est l'auteur de ce savoureux billet, mais j'applaudis. Les nouvelles règles : 1. Vous ne pouvez pas quitter la maison en principe, mais si vous en avez besoin, vous pouvez quand même. 2. Les masques ne servent à rien, mais il faudrait peut-être en porter, ça peut sauver. 3. Les magasins sont fermés, sauf ceux qui sont ouverts. 4. Il ne faut pas aller dans les hôpitaux, sauf s'il faut y aller, même chose pour les médecins, il ne faut y aller qu'en cas d'urgence A CONDITION que vous ne soyez pas malade (?!?) 5. Ce virus est mortel, mais pas trop effrayant néanmoins, sauf que si parfois. En fait ça va être une catastrophe planétaire. 6. Les gants n'aideront pas, mais ils peuvent aider quand même. 7. Tout le monde doit rester à la MAISON, mais il est important de SORTIR. 8. La nourriture dans le supermarché ne manquera pas, mais il y a plein de choses qui manquent si vous y allez en fin de journée mais ll ne faut pas y aller le matin. 9. Le virus n'a (…) Lire la suite »

Boris Johnson ou “ The Survival of the Fittest ”

Bernard GENSANE
J’écris ce billet au moment où le Premier Ministre britannique est au plus mal. Pour les siens, ses enfants, sa compagne enceinte de ses œuvres, je souhaite naturellement qu’il s’en sorte. Mais je ne peux m’empêcher de constater que la grave maladie qui l’afflige actuellement est hautement symbolique de la politique de la santé et de la politique tout court menées par les pouvoirs publics depuis Margaret Thatcher. On pense parfois en France qu’avec sa tête de chien battu fou – quand il ne grimace pas – Boris Johnson est un olibrius. Rien n’est plus faux : il est brillant, très intelligent, il parle couramment plusieurs langues, ce qui est rarissime outre-Manche. Tout ce qu’il a réalisé depuis qu’il est aux affaires a été pensé, pesé. Á commencer – ou à terminer – par son rapport à la santé publique comme quand, au début de la crise, on le vit fanfaronner dans un hôpital, « fier » de serrer la main de malades atteints par le Corona. S’il s’est permis cette démarche suicidaire, ne (…) Lire la suite »
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Le Monde Diplomatique (avril 2020)

Bernard GENSANE
Dans cette livraison d’avril 2020 réalisée, comme il se doit, en espaces confinés en dehors de la salle de rédaction (comme pour les administrateurs du Grand Soir), Serge Halimi craint que tout recommence comme avant : « ne fois cette tragédie surmontée, tout recommencera-t-il comme avant ? Depuis trente ans, chaque crise a nourri l’espérance déraisonnable d’un retour à la raison, d’une prise de conscience, d’un coup d’arrêt. On a cru au confinement puis à l’inversion d’une dynamique sociopolitique dont chacun aurait enfin mesuré les impasses et les menaces. La débandade boursière de 1987 allait contenir la flambée des privatisations ; les crises financières de 1997 et de 2007-2008, faire tituber la mondialisation heureuse. Ce ne fut pas le cas. Les attentats du 11 septembre 2001 ont à leur tour suscité des réflexions critiques sur l’hubris américaine et des interrogations désolées du type : « Pourquoi nous détestent-ils ? » Cela n’a pas duré non plus. Car, même quand il chemine (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, mars 2020

Bernard GENSANE
Dans cette livraison de mars 2020, Serge Halimi se demande si le Brexit aura servi à quelque chose : « La décision britannique de quitter l’Union européenne intervient trop tard. Le départ d’un État qui a incarné à la fois le libre-échange depuis la révolution industrielle du XVIIIe siècle, l’alignement sur Washington depuis la « relation spéciale » instaurée par Winston Churchill et Franklin Roosevelt, la financiarisation depuis que l’économie et la politique britanniques sont dominées par la City de Londres, le néolibéralisme pur et dur depuis la décennie Thatcher-Reagan, aurait pu constituer une excellente nouvelle pour l’Union. Et rappeler aussi qu’elle n’est pas une prison. Puisque certains États peuvent encore y entrer, d’autres doivent pouvoir un jour en sortir. Sur ce plan, au moins, les élus britanniques, après avoir longtemps finassé, ont respecté le verdict de leur peuple. Ce genre de leçon démocratique n’est pas inutile par les temps qui courent. » Benoît Bréville se (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (février 2020)

Bernard GENSANE
Dans la campagne pour l’élection présidentielle aux EU, il y a ce que permet Donald Trump (Serge Halimi) : « Le procès en destitution de M. Donald Trump a commencé en janvier devant le Sénat américain, tandis que, à partir du 3 février, s’ouvrent les primaires qui doivent désigner son adversaire pour la présidentielle de novembre. CDans la campagne pour l’élection présidentielle aux EU, il y a es deux événements sont dominés par ses actions, ses commentaires, sa personnalité. Mais, si certains démocrates ont pour seul programme de le battre, d’autres voient plus loin. » Gilbert Achcardécrit la danse du sabre entre l’Iran et les Etats-Unis : « La fièvre est retombée entre Washington et Téhéran, mais l’affrontement peut se rallumer à tout instant en raison des manifestations en Iran, du calendrier électoral américain, de l’état d’avancement du programme nucléaire de la République islamique… ou tout simplement du fait que la rivalité arrange les deux parties. » Michael Klare (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (janvier 2020)

Bernard GENSANE
Serge Halimi évoque les peuples qui descendent dans la rue dans le monde entier : De Santiago à Paris, les peuples dans la rue.Est-ce déjà la troisième ou la quatrième vague de protestations de masse contre l’ordre néolibéral et ses gouvernants ? De Beyrouth à Santiago, sans oublier Paris, le pouvoir politique paraît en tout cas incapable de rétablir la situation. Y compris quand il recourt à la manière forte< Feurat Alani analyse la situation de l’Irak face à l’Iran : Les Irakiens contre la mainmise de l’Iran L’Irak connaît un important marasme social, aggravé par la corruption et la déliquescence des institutions. En révolte depuis trois mois, la population remet en cause le système politique, fondé sur le sectarisme et le confessionnalisme. La contestation, qui pour l’heure est essentiellement le fait des chiites, dénonce l’omniprésence de l’influence iranienne. Philippe Descamps et Xavier Montéard font le point sur la situation linguistique au Luxembourg : Comment (…) Lire la suite »

Lycée Ampère, Lyon : où est la violence ?

Bernard GENSANE
6 décembre, devant le lycée Ampère Le caudillisme au quotidien du banquier éborgneur. Je passe après la bataille. Une bonne cinquantaine de flics, pour beaucoup armés de LBD, ont dégagé des lycéens peu nombreux et non violents de l'entrée du Lycée. Un jeune a reçu une balle de LBD dans la joue, ce qui a nécessité son évacuation par les pompiers. Il a subi une opération de deux heures. Une jeune fille a été plaquée au sol sans raison, puis emmenée dans un car de flics où elle a été insultée et giflée avant d'être relâchée. J'ai discuté une demi heure après les faits avec un ado qui pleurait encore. On comprend la stratégie du caudillo banquier : terroriser, humilier pour que les citoyens, les jeunes en particulier, redoutent fortement d'aller manifester. Honte, naturellement, aux cognes qui mettent cela en pratique ! L'assaut des CRS a été globalement violent et a duré environ 45 minutes. Il faudra déterminer si ces charges violentes ont été sollicitées par la direction, ou (…) Lire la suite »

Liliane Held-Khawam. Coup d’État planétaire

Bernard GENSANE

Comment une élite financière s’arroge le pouvoir absolu par la captation universelle des ressources. Éditions Réorganisation du monde. 2019.

En 2018, Liliane Held-Khawam – qui a publié une cinquantaine d'articles dans Le Grand Soir – nous avait expliqué dans Dépossession comment l’hyper puissance d’une élite financière mettait les États et les citoyens à genoux. Avec cet ouvrage magistral, très analytique et formidablement documenté, elle va plus loin en décrivant l’instauration d’une tyrannie globale qui ne fait même plus semblant de se cacher derrière les faux-nez d’une “ démocratie ” qui n’existe plus. Économiste, entrepreneur, Liliane Held-Khawam a une vraie connaissance du système de l’intérieur. Pour elle, cette tyrannie s’est installée en trois moments. Un premier stade à partir 1960, avec l’essor des pétrodollars gérés par la haute finance qui a développé les paradis fiscaux jusqu’en 1986, l’année du big bang financier consécutif à la dérégulation financière imposée par l’Acte unique européen. Le deuxième stade a duré jusqu’en 2007, avec la crise du système monétaire et financier qui a culminé dans le scandale (…) Lire la suite »
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