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Auteur : Bernard GENSANE

Le Monde Diplomatique, février 2021

Bernard GENSANE
Serge Halimi s’étonne du pouvoir acquis par les réseaux sociaux (“ Taisez-vous ”) : « Ce 9 janvier 2021, onze jours avant la fin du mandat de M. Donald Trump, et alors que même une partie de ses féaux républicains l’avaient lâché, Twitter a décidé de fermer son compte, et Facebook de le suspendre. Les méfaits de l’ancien président n’étaient pourtant pas plus meurtriers que ceux de la CIA ou d’autres chefs d’État dont les comptes n’ont jamais été menacés ; prétendre (à tort) que sa défaite électorale avait été obtenue par la fraude n’était pas plus pendable que d’avoir menacé (sur Twitter) la Corée du Nord du feu nucléaire. Et les « discours de haine » que les plates-formes électroniques reprochent aujourd’hui à M. Trump, après en avoir énormément profité, n’égalent pas la gravité extrême de ceux que ces mêmes réseaux « sociaux » ont diffusés en Birmanie ou en Inde contre les minorités musulmanes. Mais Twitter et Facebook ne se caractérisent ni par leur cohérence, ni par leur (…) Lire la suite »

De la “ titrisation ”

Bernard GENSANE

Pas d’affolement : on ne va pas évoquer les actifs financiers, les obligations boursières, les créances, mais plutôt la manière dont il convient d’écrire les titres d’ouvrage. On parlera donc littérature et cinéma.

Je crois qu’autrefois j’aurais aimé rejoindre les rangs des imprimeurs, d’authentiques savants capables d'appréhender des centaines de normes, de règles, en un mot des techniciens à la croisée des mondes manuel et intellectuel. Il faut s’efforcer de respecter les règles en matière d’édition comme il convient de respecter les feux de circulation. Cela rend la vie plus simple. Si j’écris « J’adore les misérables » ou « On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset », ou bien « II faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » du même Alfred, je risque d’installer la confusion chez mes lecteurs. Comme presque toujours, nos errements viennent d’outre-Manche et d’outre-Atlantique (je ne parle pas de l’outre-Rhin car la langue allemande est un cas à part). Les Grands-Bretons et les Étasuniens ont tendance à mettre des majuscules un peu partout (What’s New Pussycat ? contre Quoi de neuf Pussycat ?, For Your Eyes Only contre Rien que pour vos yeux, “ Let It Be Me ” contre “ Je (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (janvier 2021)

Bernard GENSANE
Qui sera le prochain ennemi, demande Serge Halimi : « La carte de vœux de M. Anders Fogh Rasmussen n’a pas attendu la Saint-Sylvestre. L’ancien secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) a résumé ainsi la mission que celle-ci devrait remplir, selon lui, sitôt que M. Donald Trump aura quitté la Maison Blanche : « En 2021, les États-Unis et leurs alliés auront une occasion qui ne se présente qu’une fois par génération. Celle d’inverser le repli global des démocraties face aux autocraties comme la Russie et la Chine. Mais il faudra pour cela que les démocraties principales s’unissent (1). » Ce qu’ont fait nombre d’entre elles, il y a une génération, justement, en envahissant l’Afghanistan, puis l’Irak. Il est donc temps de s’attaquer à des adversaires plus puissants… » Laurent Cordonnier nous projette vers le monde d’avant : « À quoi ressemblera l’après-pandémie ? Les politiques déployées pour faire face à la crise sanitaire ont accéléré les tendances (…) Lire la suite »

Hergé, le père de Tintin se raconte

Bernard GENSANE

Hors série des Cahiers de la BD, Paris : 2020. 

S’il y a un créateur qui a conçu un personnage qui ne lui ressemblait vraiment pas, c’est bien Hergé. Tintin, c’est non seulement une version supérieure de lui-même, mais aussi une projection fantasmée et idéalisée : « Tintin est certainement né de mon désir inconscient d’être parfait, d’être un héros », disait le créateur. Heureusement pour nous les enfants de 7 à 77 ans, celui qui fut sa vie durant un être dépressif, bourré de contradictions, a créé un personnage lisse, plein d’allant, sans réels problèmes, avec un visage qui n’en était pas un (son visage est un masque disait Hergé), sans aucune appétence pour l’alcool, sans sexualité alors que celle de son créateur dut enchanter les psys qu’il consulta. Les relations d’Hergé avec les femmes furent placées – nous rappellent les auteurs de cet ouvrage – sous le double signe de l’infantilisme, l’impossibilité de comprendre son rapport profond à sa mère, et du mythe de la petite fille. Et nous devons toujours garder en mémoire que (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (décembre 2020)

Bernard GENSANE
Pour Serge Halimi, qui présente un dossier sur les États-Unis, la victoire des démocrates aux EU est « amère » : « Les premiers choix de M. Joseph Biden pour les postes-clés de son administration (politique étrangère, finance, environnement) risquent de décevoir ceux qui espèrent des changements profonds à Washington. Pourtant, même une politique peu ambitieuse se heurtera à un Parti républicain qui n’a pas subi la déroute attendue. » Timothée de Rauglaudre et Maïlys Khider nous disent ce qui se passe dans les réseaux féministes du CAC40 : « Aussi discrète qu’efficace, l’action de réseaux de patronnes a permis l’adoption en 2011 d’une loi imposant la quasi-parité dans les conseils d’administration des grandes entreprises françaises. Mais l’influence des femmes d’affaires auprès du gouvernement évince les associations féministes, tandis que leur activisme permet à des multinationales peu soucieuses des droits des salariées de redorer leur image. » Un article très intéressant de (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (novembre 2020)

Bernard GENSANE
Pour Serge Halimi, la France est à la merci d’une machine infernale : « Déjà confrontée à des angoisses sanitaires, écologiques, économiques et sociales, la société française encaisse une volée de coups supplémentaires sous forme d’attentats terroristes. On veut alors la mobiliser pour la « guerre ». Une de plus. Mais, l’ennemi étant souvent indétectable, sa destruction réclame toujours un arsenal plus puissant que le précédent. Non pas – ou pas encore – des canons et des parachutistes, mais des atteintes supplémentaires aux libertés publiques. Qui ose en effet défendre celles-ci après un attentat ou pendant une épidémie ? Des restrictions sont donc imposées et acceptées sans débat. Il ne s’agit que d’une parenthèse, nous dit-on ; on la refermera sitôt terrassé le virus, ou le terroriste, et revenus les jours heureux. Les jours heureux ne reviennent pas. Et soumise à ce régime, une société peut craquer. » Pour Philippe Descamps, la médecine française est sous influence : « La (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (octobre 2020)

Bernard GENSANE
Serge Halimi donne quelques exemples de fausses indépendances sous l’égide des États-Unis : « a Maison Blanche, vendredi 4 septembre 2020. La scène dure moins d’une minute (1). M. Donald Trump trône derrière un énorme bureau encombré de dorures et de téléphones que jouxtent deux petites tables nues qu’on pourrait prendre pour des pupitres d’écolier. Derrière l’une, le président serbe Aleksandar Vučić ; derrière l’autre, le premier ministre kosovar Avdullah Hoti. M. Trump interprète sans finesse le rôle du faiseur de paix. Manifestement enchanté, il vient de contraindre deux pays qui se sont fait la guerre à s’accorder dans une région où l’Union européenne avait jusqu’ici la main. Il est d’autant plus ravi de son coup — au point d’estimer mériter le prix Nobel de la paix — qu’un peu plus de vingt ans plus tôt c’est une administration démocrate, celle de M. William (« Bill ») Clinton, qui avait bombardé l’ex-Yougoslavie. PUBLICITÉ Et puis, subitement, M. Trump déclare : « La (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (août 2020)

Bernard GENSANE
Serge Halimi nous rappelle que les Etats-Unis sont en guerre avec l’Afghanistan depuis 20 ans : « Les soldats américains de 18 ans qui partent aujourd’hui faire la guerre en Afghanistan n’étaient pas encore nés quand elle fut déclenchée. En 2012, M. Donald Trump avait déjà tranché : « Il est temps de quitter l’Afghanistan (1). » Il n’est pas acquis qu’il parvienne à ses fins mieux que son prédécesseur Barack Obama. Car chacune des tentatives de désengager les États-Unis militairement d’un pays quelconque — la Syrie, la Libye, la Corée, l’Allemagne — provoque une levée de sabres à Washington. Aussitôt le lobby de la guerre se récrie : les Russes sont là ! les Russes arrivent ! Le budget militaire des États-Unis (738 milliards de dollars en 2020) a beau représenter plus de dix fois celui de la Russie, agiter le grelot de Moscou suffit pour que républicains et démocrates hurlent ensemble leur effroi. Et ils savent pouvoir compter sur le soutien éditorial du New York Times. » Un (…) Lire la suite »

La nature fascisante de certains Marcheurs

Bernard GENSANE
Chassez le naturel… Certains députés marcheurs ne sont que des « Prout ma chère », des petites frappes intellectuelles qui vouent pour les gens du peuple un mépris d’acier. L’élue de La France Insoumise Caroline Fiat a récemment révélé que certains députés Marcheurs l’appelaient « Bac moins deux ». Il faut dire que, dans le civil, Caroline Fiat est aide-soignante. Elle a travaillé sept ans en EPHAD. Une moins que rien (on se souvient de « ceux qui ne sont rien » du banquier éborgneur) pour un Marcheur de base pour qui une personne qui vaut 1000 euros par mois ne mérite pas les ors de la République. Pendant le confinement, alors que les valets du banquier éborgneur se protégeaient au petit poil, Caroline Fiat avait volontairement repris du service au CHU de Nancy, en réanimation. Avec tous les risques que cela comportait. Ensuite, pour elle, la vie de femme politique a repris son cours (elle est la première aide-soignante a siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale). Elle (…) Lire la suite »
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Le Monde Diplomatique (juillet 2020)

Bernard GENSANE
Serge Halimi décrypte (comme disent dans un réflexe pavlovien les médias neuneux) le mot « systémique : « Les multinationales américaines ont très souvent recours à la philanthropie pour cacher les méfaits qui les ont enrichies. Depuis mai dernier, elles versent donc des centaines de millions de dollars à diverses associations afro-américaines, dont Black Lives Matter. De telles libéralités envers une structure militante qui combat le « racisme systémique » font un peu penser au paiement d’une police d’assurance. Apple, Amazon, Walmart, Nike, Adidas, Facebook, Twitter, qui savent mieux que personne ce que « systémique » signifie, doivent redouter que la mise en cause d’iniquités structurelles aux États-Unis cible bientôt d’autres infamies que les violences policières – et situées plus près de leur conseil d’administration. Dans cette hypothèse, les protestataires ne se satisferont pas très longtemps de gestes « symboliques » consistant à s’agenouiller devant des Afro-Américains, à (…) Lire la suite »