Dans la campagne pour l’élection présidentielle aux EU, il y a ce que permet Donald Trump (Serge Halimi) : « Le procès en destitution de M. Donald Trump a commencé en janvier devant le Sénat américain, tandis que, à partir du 3 février, s’ouvrent les primaires qui doivent désigner son adversaire pour la présidentielle de novembre. CDans la campagne pour l’élection présidentielle aux EU, il y a es deux événements sont dominés par ses actions, ses commentaires, sa personnalité. Mais, si certains démocrates ont pour seul programme de le battre, d’autres voient plus loin. »
Gilbert Achcardécrit la danse du sabre entre l’Iran et les Etats-Unis : « La fièvre est retombée entre Washington et Téhéran, mais l’affrontement peut se rallumer à tout instant en raison des manifestations en Iran, du calendrier électoral américain, de l’état d’avancement du programme nucléaire de la République islamique… ou tout simplement du fait que la rivalité arrange les deux parties. »
Michael Klare expose le dilemme de la Maison Blanche : « Briser Téhéran ou contenir Pékin » : Pourquoi M. Donald Trump a-t-il fait tuer le général iranien Ghassem Soleimani ? Qui a-t-il consulté avant de s’engager dans ce projet périlleux ? Sa décision n’a en tout cas pas fait l’unanimité à Washington. Les « faucons » anti-iraniens s’opposent à ceux pour qui le Proche-Orient est un front secondaire, qui détourne les États-Unis de leur problème principal : l’Asie et la Chine.
Lae vélo redessine la ville (Philippe Descamps) : « Économique, bon pour la santé et l’environnement, le vélo revient à la mode. Mais, en dépit des promesses électorales, cette tendance reste entravée par le manque d’infrastructures adaptées. La réussite de Copenhague montre l’importance d’un réseau cohérent, pratique et sûr. »
Comment réprimer la délinquance des puissants (Vincent Sizaire) : « D’un côté, l’idéologie sécuritaire augmente la répression que subissent les classes populaires. De l’autre, police et justice se désintéressent de la criminalité des puissants, qu’il s’agisse de représentants de l’État ou d’intérêts privés. Loin de rendre la société plus sûre, ce déséquilibre augmente son niveau d’injustice et de violence, laissant se propager une tolérance générale à l’égard des pratiques illégales. »
Le service public de la petite enfance est en danger (Leïla Shahshahani) : « Menace d’extinction de la protection maternelle et infantile, pénurie de pédopsychiatres, dégradation de la qualité de l’accueil en crèche… Dans le domaine de la petite enfance aussi, les appétits du commerce sont chaque jour davantage servis par les autorités. Une évolution qui compromet l’universalité du service public et favorise la surveillance des familles démunies. »
Comment les médias rééduquent les lycéens (Sophie Eustache) : « L’éducation aux médias et à l’information existe depuis des décennies, mais l’attentat contre Charlie Hebdo, en 2015, a marqué un tournant. Désormais, il s’agit moins de développer le recul critique sur les grands moyens d’information que de rétablir la confiance vis-à-vis du journalisme et d’inculquer les « valeurs de la République » aux jeunes des quartiers populaires. »
De la difficulté de tenir une grève longue (Xavier Vigna) : « À la mi-janvier, plus de 4 millions d’euros avaient été récoltés pour soutenir les travailleurs mobilisés contre le projet de réforme des retraites. Apparues au XIXe siècle, les caisses de solidarité ont rarement suffi à compenser les pertes de salaire dues à la grève. C’est pourquoi le mouvement ouvrier a imaginé, au fil des décennies, de multiples autres subterfuges pour faire face aux conflits longs. »
Chris Bickerton explique la défaite du parti travailliste : « « Ce n’est pas la défaite d’un homme, mais d’une idéologie ! » Pour l’ancien premier ministre Anthony Blair, l’échec du Parti travailliste lors des élections générales du 12 décembre 2019 s’expliquerait par un programme « trop radical ». Il existe une autre analyse du scrutin, qui cerne sans doute mieux les difficultés auxquelles se trouve confrontée la gauche britannique.
Les médias britanniques sont-ils tous de droite ? demande Aaron Bastani : « La British Broadcasting Corporation (BBC), doyenne mondiale des sociétés publiques de radiotélévision, a vu le jour en 1927. Son premier directeur général, Sir John Reith, imaginait alors pour elle une mission ambitieuse : informer, éduquer et divertir le public. Pour ce représentant affiché de l’élitisme britannique, le jeune média devait être « au faîte de la connaissance, de l’application et de la réussite humaines afin d’offrir le meilleur ». Ces nobles desseins contrastent avec le paysage médiatique qu’offre le Royaume-Uni aujourd’hui, BBC comprise. La confiance de la population dans les médias est en berne depuis un quart de siècle, mais les élections générales sur lesquelles se referme l’année 2019 l’ont précipitée plus bas que jamais. Sur les huit quotidiens les plus lus, cinq soutiennent les conservateurs. Seuls le Daily Mirror et le Guardian penchent du côté des travaillistes, encore que cette dernière publication soutienne également parfois les Libéraux-démocrates.
Qui veut la paix en Ukraine ? (Igor Delanoë ) : « Favorisé par les efforts diplomatiques français, le sommet de Paris, qui s’est tenu en décembre 2019, a ranimé l’espoir d’un règlement du conflit dans le Donbass. Mais, s’il a permis une réelle désescalade, l’activisme du président Emmanuel Macron n’a pas levé le principal obstacle sur le chemin de la paix. Le statu quo demeure l’option la plus avantageuse pour Kiev comme pour Moscou. »
L’avenir du Rojava est suspendu (Mireille Court et Chris Den Hond) : « Le retrait des forces américaines du nord de la Syrie, en octobre, a permis à l’armée turque d’attaquer le Rojava, cette enclave où les populations kurdes et arabes tentent de mettre en œuvre les principes du communalisme démocratique. Le sort de ce territoire dépend désormais des tractations entre Ankara, Damas et Moscou. »
Allons voir si la rose, nous convient Zulma Ramirez et Geoffroy Valadon : « Un étrange parfum flotte dans le sillage du bouquet de fleurs qu’on offre ou qu’on reçoit : celui du kérosène. Symbole d’amour et de beauté fugace, la rose coupée cultivée sous les tropiques par une main-d’œuvre bon marché gagne les pays riches par avion-cargo. Son cycle de vie illustre les ambiguïtés d’un culte commercial des produits naturels qui ruine l’environnement. »
Jean-Christophe Servant explique pourquoi la protection de la nature et les safaris peuvent être de bonnes affaires : « Jadis apanage des compagnies touristiques occidentales, la nature africaine est désormais convoitée par des organisations locales, au premier rang desquelles l’association sud-africaine African Parks. Celle-ci gère une quinzaine de réserves sur le continent, mêlant protection de l’environnement et esprit d’entreprise. Sa dernière conquête : le parc de la Pendjari, au Bénin, où deux touristes français furent enlevés en 2019.
Il ne manquait plus que cela : Jair Bolsonaro est inspiré par un astrologue (Gilberto Calil) : « « Populiste de droite », amateur de provocations, le président brésilien Jair Bolsonaro est parfois présenté comme un « Donald Trump tropical », en référence au chef d’État américain, dont il partage également l’imprévisibilité. Mais son action ne se résume pas à ses frasques : elle puise notamment dans l’idéologie formulée par un gourou longtemps demeuré discret. »
Frédéric Thomas débusque les deux racines de la colère haïtienne : « Depuis juillet 2018, Haïti connaît une situation insurrectionnelle. Rues barricadées, circulation bloquée, activités commerciales paralysées : le pays est régulièrement mis à l’arrêt, parfois pendant plusieurs semaines. À l’origine de ce mouvement social inédit ici, la fusion de deux colères : celle contre la « vie chère » et celle contre la corruption, deux fléaux désormais identifiés comme soutenant un même système.
La guerre commerciale sino-américaine est peut-être une chance pour Taïwan ? (Alice Hérait) : « Le conflit qui oppose le premier exportateur mondial (la Chine) au premier importateur (les États-Unis) gonfle les ventes à l’étranger de Taïwan, maillon-clé de l’économie mondialisée. Les manifestations à Hongkong et la dépendance économique de l’île vis-à-vis de la Chine ont été au centre des élections du 11 janvier, qui ont vu la victoire de la présidente sortante, Mme Tsai Ing-wen. »
En Chine, on observe des explosions chimiques à la chaîne (Mohamed Larbi Bouguerra) : « Les dirigeants chinois doivent faire face à une contradiction : l’industrie chimique est polluante et dangereuse pour les populations, mais elle constitue l’un des moteurs essentiels de la croissancepar. Le 21 mars 2019, à l’heure où le président chinois Xi Jinping commençait sa visite en Europe, une explosion faisait 78 victimes et 566 blessés dans l’usine de produits chimiques de la Jiangsu Tianjiayi Chemical (JTC) à Yancheng (province du Jiangsu), à 250 kilomètres au nord-ouest de Shanghaï. La première de l’année du Cochon… qui en a connu bien d’autres.Ouverte en 2007 à proximité d’une gare, l’unité employait 195 personnes et fournissait de l’acide m-hydroxybenzoïque pour la production des parabens (conservateurs dans les cosmétiques, fongicides et antibactériens), des polymères thermoplastiques et de l’anisole pour la parfumerie. La ville ayant été enveloppée de fumées dont l’impact sur l’air et l’eau inquiétait la population, la mairie de Yancheng a dû procéder à des analyses. Le bureau de protection de l’environnement de la province a détecté dans un cours d’eau voisin la présence de produits toxiques à des concentrations 111 fois supérieures aux normes nationales. »
Bernard Eisenschitz revient sur la censure en RDA : « Derrière le Mur, tout était laid : c’est armés de cette conviction que les dirigeants ouest-allemands détruisirent après 1990 les infrastructures culturelles érigées en République démocratique allemande. Parmi elles, les studios de cinéma DEFA. Malgré la censure, des réalisateurs y firent éclore des formes nouvelles et audacieuses. »Les mensonges d’« Apocalypse »
Tandis que Pierre Grosser analyse les mensonges du documentaire Apocalypse : « Largement promue par la télévision publique, la série de six documentaires historiques Apocalypse consacrée à la guerre froide a réussi plusieurs exploits : ignorer totalement l’Afrique ; n’évoquer l’Amérique latine qu’à propos de Cuba ; et surtout, transformer certaines luttes des peuples colonisés en opérations de subversion communistes auxquelles le « monde libre » devait résister. »
Le collectif d’écrivains Zanzibar nous incite à rêver … collectivement : « Nos avenirs nous appartiennent. Encore faut-il les imaginer et les rendre contagieux. Un collectif d’auteurs de science-fiction, ou plutôt de « science-friction », choisit de créer des outils de libération des imaginaires, et de les propager.é
Paul Lagneau-Ymonet brosse un bref tableau des sciences dans les pays pauvres : « Au Kenya, la distribution de vermifuges et de déjeuners aux élèves diminue l’absentéisme, sans améliorer leurs résultats. En Inde, la réduction de la taille des classes n’améliore pas l’acquisition des connaissances, qui requiert plutôt que les enseignants soient présents et mettent en œuvre des pédagogies adaptées aux besoins des écoliers. Les personnes les plus démunies n’ont pas davantage tendance à utiliser un médicament ou une moustiquaire parce qu’elles les auraient achetés ; au contraire, le taux d’utilisation s’effondre dès qu’il faut payer. Le microcrédit n’améliore pas le sort de ses débiteurs ; mais les programmes qui combinent des espèces, un (petit) capital productif et un accompagnement personnel ont des effets positifs et durables. »