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Auteur : Chems Eddine CHITOUR

Le voyage de François Hollande en Israël : un enterrement de première classe de la politique arabe de De Gaulle

Chems Eddine CHITOUR

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi !(...) Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
Évangile de Luc, 6, 41

François Hollande a fait une visite en Israël plus importante en temps que celle qu'il a faite en Chine. Et François Hollande d'affirmer haut et fort « je suis votre ami et je le resterai » dès son arrivée, ajoutant même que la France « ne cèderait pas sur la prolifération nucléaire. Tant que nous n'aurons pas la certitude que l'Iran a renoncé à l'arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions. » François Hollande exige le maintien des sanctions à l'égard d'un peuple qui veut, comme le lui permet le Traité de non-prolifération, développer un bouquet énergétique auquel le nucléaire participe. La parabole du Christ citée plus haut s'applique comme un gant à la situation actuelle concernant la position ambiguë de la France au nucléaire iranien et israélien. Il n'a sûrement pas entendu parler du programme nucléaire israélien, fort d'un arsenal de bombes atomiques mis en place dans la clandestinité avec justement l'aide de la France socialiste des années (…) Lire la suite »

Négociations Iran-Occident : Autopsie de l’acharnement des briseurs de paix

Chems Eddine CHITOUR

« La paix est une création continue »
Raymond Poincaré (président de la République française 1860-1934)

Vendredi 15 novembre 2013 La semaine dernière, le monde était suspendu à l'annonce prévisible à Genève d'un accord sur le dossier du nucléaire iranien. Nous étions partagés par le sentiment que le combat d'Ahmadinejad pour un Iran maîtrisant le nucléaire au point de savoir et de pouvoir enrichir l'uranium a été en définitive inutile puisqu'il a amené à des sanctions drastiques occidentales. Mais aussi, nous fûmes dubitatifs quant à la position de Rohani qui s'apparentait à une reddition en rase campagne et nous étions en définitive que l'accord d'un désarmement technologique de l'Iran était acquis. Que s'est-il passé pour qu'on apprenne que les négociations avaient échoué alors que les ministres (5+1) s'étaient rendus à Genève pour signer l'accord ? C'était en fait sans compter sur le « veto informel » d'Israël défendu par Laurent Fabius. Les raisons de l'échec Le rôle de la France dans cet échec lit-on dans Le Monde est pointé du doigt par plusieurs observateurs. Ces (…) Lire la suite »

Combat du Sahara occidental et de la Palestine : La même indifférence des Occidentaux

Chems Eddine CHITOUR

« Dhrabni ou bka, sbakni ou chka » Il m’a frappé et a pleuré, il m’a devancé et s’est plaint de moi ».
Ce proverbe du terroir maghrébin illustre plus que mille discours, la « sortie » du Royaume du Maroc qui a rappelé « en consultation » son ambassadeur pour des faits qui, a postériori, sont de sa responsabilité. S’il est vrai que s’attaquer à un attribut de souveraineté tel que le drapeau est monnaie courante par les temps qui courent, il n’est que de voir le sort périodique du drapeau américain victime des colères arabes et plus largement musulmanes. Il n’en demeure pas moins que c’est un précédent qui ne nous garantit nullement de la récidive.

Tout est parti de l'actualité de cette semaine qui a été marquée par deux événements importants. D'abord la conférence d'Abudja concernant la cause sahraouie et ses conséquences indirectes sur les relations de l'Algérie avec le Maroc, ensuite, le feuilleton des négociations israélo-palestiniennes jalonnées par la construction de milliers de logements de colonisation sur les territoires occupés depuis 1967. Les symboles de l'État algérien profanés au Maroc En moins d'une semaine les symboles de l'État algérien au Royaume du Maroc ont été bafoués. Le deuxième incident eut lieu la veille du 1er Novembre La double agression contre l'ambassade à Rabat et le consulat à Casablanca est un élément inacceptable car lourd de conséquences. Dans le même ordre on ne peut que s'interroger sur le manque de réaction des autorités consulaires qui n'ont pas bougé le petit doigt quand l'intrus est rentré posément en escaladant la barrière, a grimpé par la gouttière,a pris son temps devant un (…) Lire la suite »
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La défaite de la pensée : peut-on écrire sous contrainte ?

Chems Eddine CHITOUR

« La censure est la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d’expression. »

« Je méditerai, tu m’éditeras. »

Cette délicieuse boutade de Voltaire explique mieux que mille discours la communauté de destin de l’éditeur et de l’auteur...

Eugene Fitch Ware dit qu'« Aucune structure créée par l'homme ne survit à un livre « Man Build no structure which outlives a book » ; Le Salon du livre (Sila) qui s'ouvre va drainer comme d'habitude, les foules des inconditionnels. On y trouve de tout. De ceux qui viennent voir sans acheter, de ceux qui viennent acheter sans voir, certaines fois en quantité et, naturellement, de ceux qui attendent qu'on leur offre le livre. Dans une contribution précédente, j'avais pointé du doigt la compétition inégale entre le livre papier et le livre du Web 2.0. S'il est vrai que les jeunes ont un engouement pour tout ce qui est connectique informatique et tous les « tics » en puissance, il n'en demeure pas moins que l'on ne sait pas s'il sont venus à la lecture électronique à partir de leur apprentissage de la lecture livre papier ou s'ils ont grillé toutes les étapes pour n'apprécier dans le livre virtuel que son aspect support et non son contenu. Dany Boone dans un célèbre sketch expliquait (…) Lire la suite »
Les Musulmans veulent la paix

L’Occident et Israël désemparés

Chems Eddine CHITOUR

Israël n’a pas compris que le monde est en train de changer.

« Delenda Iran est », « il faut détruire l’Iran ». Obsession de Nethanyahu imitant Caton l’Ancien.

L'actualité de ce mois d'octobre apporte chaque jour son lot de surprises qui remettent en cause beaucoup de certitudes qu'on pensait parties pour durer. Il en est d'abord du shuttdown (cessation de paiement de l'État fédéral) qui a fait comprendre au monde la vulnérabilité des États-Unis dont le plafond de la dette explose dans un contexte où les Républicains ne font pas de cadeaux à Obama. Le deuxième sujet qui milite en faveur de l'espoir est l'accord russo-étasunien pour des négociations à Genève en vue de résoudre la crise syrienne. Le troisième sujet est le bouleversement de la donne nucléaire de l'Iran qui déstabilise fondamentalement les velléités d'attaque de ce pays, l'ire et le désespoir d'Israël qui s'accroche à l'idée qu'il faille démolir l'Iran. La vulnérabilité économique des États-Unis On sait que les États-Unis ont été bloqués pendant près de trois semaines par un blocage, l'État Fédéral ne pouvant assurer la paye des 800.000 fonctionnaires. Ce bras de fer (…) Lire la suite »

Posséder ou partager : la seconde vie des choses

Chems Eddine CHITOUR

Nous avons 35 millions de portables dont la durée de vie est de trois ans en moyenne.

« Le monde du partage devra remplacer le partage du monde. » Claude Lelouch (Extrait d’Itinéraire d’un enfant gâté)

Le titre de cette contribution est là pour attirer l'attention sur un mouvement qui peut ne pas être une mode ou une nécessité dans ce qui nous reste d'espace vital sur une planète de plus en plus abîmée. Dans ce sens nous dit Gérard Charollois qui reprend une interrogation : « Et si l'humanité disparaissait ? » Un scientifique australien, Frank Fenner, parfaitement rationnel, membre d'une académie de médecine, ose affirmer que l'humanité va disparaître. Il ne s'agit pas d'une prédiction apocalyptique ni d'un verdict sectaire annonçant la foudre d'un quelconque jugement dernier. Pour le scientifique, l'humanité sécréterait les causes de sa perte, accroissant sa vulnérabilité à la mesure de sa maîtrise purement apparente. Car, écrit l'auteur, en fait, nul ne maîtrise plus rien et les alarmes des scientifiques de toutes les disciplines sur l'altération du climat, l'épuisement des ressources naturelles, les risques viraux résultant de la surpopulation et des échanges planétaires, (…) Lire la suite »

Tragédie de Lampedusa : Europe où sont tes "valeurs" ?

Chems Eddine CHITOUR

« Mais pourquoi t’obstines-tu à partir. A traverser les mers en nous laissant Tu t’aventures à mettre en péril ta précieuse vie. Pour t’exiler, en renonçant à nous Ce voyage n’est pas légal.Et sa fin peut être malheureuse L’embarcation est petite et en bois pourri. Et tu risques de te noyer sans pouvoir nous revenir » - Merzak Ouabed (Poèmes, les raisons de lacolère)

Un excellent poème qui, mieux que mille discours nous décrit la tragédie de ceux qui risquent leur vie pour une vie meilleure. Une tragédie, une de plus a endeuillé 350 familles des 350 disparus de Lampedusa victimes à la fois des marchands de mort qui les ensardinent dans des rafiots, mais aussi des pays riverains qui font tout pour les éloigner des côtes quitte à ne pas les secourir... Il y a une semaine, en effet, des damnés de la Terre sont morts à un kilomètre de la terre promise, en l'occurrence le rivage de l'île de Lampedusa, une île italienne, d'une superficie de 20,2 km2 et peuplée par moins de 6 000 habitants. Elle se trouve à 205 km de la Sicile, 167,2 km de la Tunisie, 220 km de Malte et 355 km de la Libye. La proximité de la Tunisie et de la Libye qui bordent le canal de Sicile font de l'île un point d'entrée privilégié pour les immigrés irréguliers qui veulent gagner l'Europe. Ceux-ci tentent la traversée au péril de leur vie dans des embarcations de fortune venant (…) Lire la suite »

Giap vainqueur de Diên Biên Phu : le Valmy des pays colonisés

Chems Eddine CHITOUR

« Diên Biên Phu ne fut pas seulement une victoire militaire. Cette bataille reste un symbole. Elle est le Valmy des peuples colonisés. C’est l’affirmation de l’homme asiatique et africain face à l’homme de l’Europe. C’est la confirmation des droits de l’homme à l’échelle universelle. A Diên Biên Phu, la France a perdu la seule légitimation de sa présence, c’est-à-dire le droit du plus fort. » Ferhat Abbas (Président du GPRA 1962)

La mort du général Giap nous donne l'opportunité de revenir sur une bataille mythique : Diên Biên Phu. Võ Nguyên Giáp est né en 1911 ou 1912 à An Xá (Viêt Nam). Il fut un général vietnamien pendant la guerre du Vietnam et la guerre d'Indochine, vainqueur de la bataille de Ðiên Biên Phu. Au plus simple et au plus court, le général Vo Nguyên Giap est entré dans l'histoire militaire et les études militaires et stratégiques de politologie de son vivant, admiré par ses amis et ennemis loyaux, dont le général français Raoul Salan et le général américain William Westmoreland. Même après la capitulation inconditionnelle de la garnison française de Ðiên Biên Phu en mai 1954, les Français ont refusé longtemps de conférer le titre de ´´général´´ à Võ Nguyên Giáp. Il a appris à faire la guerre en la faisant. Grand intellectuel, il a bloqué l'opération ´´Xénophon´´ de secours pour Diên Biên Phu, sachant que Xénophon fut le général qui a commandé la ´´Retraite des Cinq Cents´´ de l'armée (…) Lire la suite »
Vingt ans après, l’État palestinien a disparu et l’Iran est dans le collimateur

Les "Accords d’Oslo" : un traité historique sans lendemain

Chems Eddine CHITOUR

« Celui qui m’a transformé en réfugié m’a transformé en bombe » (Mahmoud Darwiche)

Il y a vingt ans, le 13 septembre 1993, étaient signés les accords d’Oslo par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin. Mais l’espoir soulevé par ce traité historique s’est évanoui, au désarroi des Palestiniens qui attendent toujours leur État. L’image historique est encore dans les mémoires : Yasser Arafat et Yitzhak Rabin se serrant la main sur la pelouse de la Maison-Blanche en présence de Bill Clinton. C’était le 13 septembre 1993. Les accords devaient poser les jalons pour régler le conflit israélo-palestinien et établir les bases d’une autonomie palestinienne à l’intérieur des frontières de 1967.

Les critiques et les soutiens de l'accord de la défaite Il ne faut pas croire que cet accord a fait l'unanimité. Edward Saïd, l'écrivain américain d'origine palestinienne, démissionna du CNP et fut très critique. Dans un essai d'une lucidité très actuelle, Edward Saïd écrivait à l'automne 1993 dans la London Review of Books : « À présent, écrit-il, que l'euphorie s'est un peu évaporée, nous pouvons réexaminer l'accord Israël-OLP avec tout le bon sens nécessaire. Il ressort de cet examen que l'accord est plus imparfait, et pour la plupart des Palestiniens, plus déséquilibré que ce que beaucoup supposaient au départ. Les vulgarités du défilé de mode de la cérémonie à la Maison-Blanche, le spectacle dégradant de Yasser Arafat remerciant tout le monde pour la privation de la plupart des droits de son peuple, et la stupide apparition de Bill Clinton en empereur romain du XXe siècle pilotant ses deux rois vassaux à travers les rituels de la réconciliation et de l'obéissance : tout (…) Lire la suite »
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Le message de Rohani au monde : la force tranquille sans ambiguïté

Chems Eddine CHITOUR

« Œuvrez à ce que le bien gagne le monde, à ce que le froid de l’hiver cède la place à la douceur du printemps. » Ferdosi, grand poète iranien.

À bien des égards, le discours de Rohani a perturbé les scénarios en cours et de fait, les pays occidentaux sont amenés, malgré les réticences d'Israël, à réévaluer leur relation avec l'Iran. Les pays européens se sont bousculés pour rencontrer le président iranien. Cependant, le message de Rohani envers les États-Unis est celui qui suscite le plus d'espoir. Le discours du président Rohani Une dizaine de phrases choc ont émaillé le discours du président Rohani à la tribune des Nations Unies. Nous les rapportons in extenso : « Oui à la paix, non à la guerre. Généraliser les valeurs occidentales en tant que valeurs mondiales contredit l'honneur humain. Le changement extra-régional des régimes politiques est très dangereux. Ceux qui menacent l'Iran, sont eux-mêmes une menace à la paix et la sécurité. Ce qui arrive au peuple opprimé palestinien est une violence structurale. La crise syrienne n'a pas d'issue militaire. L'usage d'armes chimiques est interdit. L'utilisation des drones (…) Lire la suite »
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