Devant l’échec de ses manœuvres, de ses sanctions et de ses menaces de guerre, l’administration américaine lâche Juan Guaido et cherche à renouer le dialogue.
La Constitution du Venezuela reconnait cinq pouvoirs indépendants. Aux côtés des pouvoirs exécutif, législatif et Judiciaire, la République Bolivarienne du Venezuela compte aussi le Pouvoir citoyen et le Pouvoir électoral. Ce dernier est chargé d’organiser les élections et de rédiger les lois et les procédures pour arriver à cette fin. Dans le pays d’Hugo Chávez, les élections ne sont donc pas organisées par le pouvoir exécutif en place -comme en France, par exemple- mais par le Centre National Électoral, dirigé par cinq recteurs.
Au cours du dernier trimestre de 2019, le gouvernement bolivarien et l’opposition se sont mis d’accord pour changer les cadres de l’organisme électoral. A commencé un processus que les partisans de Guaido ont fait capoter pour des raisons électoralistes. Le 12 juin 2020, le Tribunal Suprême de Justice du Venezuela a donc nommé de nouvelles autorités, comme le stipule la Constitution.
On pourrait penser, à première vue, qu’il s’agit avant tout de politique intérieure du Venezuela. Ne vous méprenez pas. La nomination des nouveaux recteurs du CNE est la première pierre d’une opération psychologique dont vous allez être les victimes. Juan Guaido et ses sicaires médiatiques ont déjà donné le la. Selon eux, le nouveau CNE est illégitime et en conséquence ils ne participeront pas aux élections et allongerons ad vitam eternam leur mandat de députés. Ce nouveau coup d’État institutionnel se fera avec la complicité des médias dominants toujours prompts à pousser le Venezuela vers la guerre civile.
Pour comprendre la légitimité des nouvelles autorités électorales, nous sommes allés interroger Julio Chávez, député vénézuélien, et vice-président du Comité de Postulation pour la rénovation des autorités électorales, l’organe législatif qui aurait dû sélectionner les nouveaux recteurs du CNE.
Il nous explique le fonctionnement de ce comité et les raisons qui ont poussé les secteurs extrémistes de l’opposition à le saborder. C’est un autre son de cloche, et un puissant antidote aux (futures) campagnes psychologiques et médiatiques dont vous serez la cible.
En période de coronavirus, les sanctions internationales nordaméricaine, canadienne et européenne imposées au peuple vénézuélien sont intolérables.