Quelques voyages récents en Espagne et en Italie m'ont donné l'occasion de m'entretenir avec de nombreux intellectuels, universitaires et politiciens progressistes existant encore dans ces pays. Après avoir passé en revue la situation européenne inquiétante et l'avancée de l'extrême droite, mes interlocuteurs m'ont demandé de leur parler de l'actualité latino-américaine, car, m'ont-ils assuré, ils avaient du mal à comprendre ce qui s'y passait. J'ai commencé par passer en revue l'offensive brutale du gouvernement de Donald Trump contre le Venezuela et Cuba ; j'ai poursuivi en passant en revue l'involution politique malheureuse subie par l'Argentine et le Brésil aux mains de Macri et Bolsonaro et les vents encourageants de changement qui sont venus du Mexique ; le caractère central des prochaines élections présidentielles qui auront lieu en octobre en Argentine, en Bolivie et en Uruguay clôturant ainsi ce premier panorama de la politique régionale, dénonçant la perpétuation du terrorisme d'Etat en Colombie, avec un nombre choquant d'assassinats de dirigeants politiques et sociaux qui ont surpris mes interlocuteurs parce qu'ils étaient presque totalement ignorés en Europe, ce qui en dit long sur les médias déjà définitivement convertis en organes de propagande de droite et impérialiste. Lorsque je me suis arrêté pour donner des informations plus détaillées sur l'ampleur criminelle de l'agression perpétrée contre la République bolivarienne du Venezuela, surgissait, telle un coup de tonnerre, la question : " peut-on vraiment parler d'une révolution au Venezuela ?"
Le 22 mai 2019 Les personnages sans envergure que les États-Unis ont utilisés pour leurs tentatives de changement de régime au Venezuela n’ont pas fait correctement leur boulot. Le New York Times déclare que leur mouvement s’est « dégonflé ».
La guerre contre le Venezuela a déjà commencé. Mais une offensive d’envergure est en train de se préparer contre le pays caribéen, que seule la capitulation totale, ou la disparition du camp bolivarien, pourraient endiguer. Comme ces options ne sont pas à l’ordre du jour, le conflit militaire contre le Venezuela prend chaque jour un peu plus forme.
Comment comprendre la guerre qui s’annonce ? Quels seront les acteurs impliqués dans ce conflit ? Quelles seront les stratégies mises en place pour dévaster le pays ? Dans cette analyse en cinq parties, nous tenterons d’apporter des éléments de réponse pour que nos lecteurs comprennent toutes les dimensions d’un affrontement qui paraît inéluctable.
Ce « manuel du coup d’État par les Étasuniens », récemment mis en ligne par WikiLeaks, rappelle que la soi-disant « indépendance » d’institutions financières comme la Banque mondiale et le FMI est une illusion et qu’elles font partie des nombreuses « armes financières » régulièrement utilisées par le gouvernement américain pour plier les pays à sa volonté.
Mardi 30 avril dernier l’opposant Juan Guaido, autoproclamé président du Venezuela depuis le 23 janvier, donnait le coup d’envoi de son opération « liberté ». Une opération destinée à renverser le gouvernement, légitime et démocratiquement élu. Cet événement aurait été qualifié par tous, et selon le droit, de coup d’état dans n’importe quel autre pays du monde, mais pas au Venezuela.