Allons-nous nous pouvoir dire que leur rapprochement est tel qu’on ne voit plus la lumière du jour entre la Russie et la Turquie ? Nous y sommes presque. L’incursion turque en Syrie lancée mercredi est un point de bascule. La Turquie et la Russie coordonnent étroitement leurs efforts. Méditons ce qui suit.
Depuis que Trump a annoncé le retrait des troupes US et qu’Erdogan a lancé son offensive contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, les événements s’enchaînent à une vitesse folle. Damas et les Kurdes ont passé un accord et l’armée syrienne se déploie le long des lignes de front. Le rôle de Moscou dans tout ça ?
En 1920, le traité de Sèvres prévoyait la création d’un État kurde sur les restes de l’Empire ottoman détruit, comme pour les autres peuples de la région. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé.
Les 6 et 7 mars derniers, Egitim Sen, syndicat de l’enseignement en Turquie, organisait un symposium international sur les questions de l’Éducation auquel étaient conviés différents syndicats, Européens en particulier. J’y étais au titre du SNESUP-FSU. Notre participation à ce symposium était très importante, car c’était avant tout un acte de solidarité.
Appâtés par la remontée des taux d’intérêts aux États-Unis, les capitaux fuient la Turquie et précipitent la dépréciation de la monnaie turque en conséquence. Alors que la Turquie s’enfonce dans une crise financière persistante, nous assistons sans doute à la plus grave crise diplomatique et commerciale entre ce pays et les États-Unis, pourtant deux alliés au sein de l’Otan. Des enjeux peu médiatisés, portant sur les véritables responsabilités des tentatives de déstabilisation en 2016, semblent être au cœur de ces tensions.
En quelques mois, la livre turque a perdu près de la moitié de sa valeur face au dollar. Cette chute fait immanquablement penser à la crise asiatique de 1997.