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Thème : Travail

Modernité ? … En d’autres temps on aurait parlé d’esclavagisme !

JMD

La future loi Travail de Myriam El Khomri empile les propositions les plus réactionnaires revendiquées par le patronat. Aucun gouvernement n’avait osé aller aussi loin dans l’abaissement des garanties collectives et des droits acquis par les luttes depuis des décennies !

C’est un recul de plus de 80 ans, la disparition des conquis du Front Populaire, du CNR à la Libération, de 68 et de 1981. De quoi réjouir Denis Kessler (ex n° 2 du Medef) qui avait dit tout haut le rêve patronal : « Effacer les acquis du programme du CNR ». Depuis un siècle le patronat dénonce ce « carcan » que serait le code du travail. De 1909 avec les déclarations du sénateur Touron : « Vos lois sociales coule une industrie déjà fragile » à 2006 et Laurence Parisot avec « La liberté de penser s’arrête là ou commence le droit du travail », le patronat a mené une offensive continue contre le droit des salariés ! Le premier inventaire des modifications qu’apporterait la loi est terrifiant : – Durée légale du travail : elle resterait à 35 heures (début des heures supplémentaires maintenu à la 36e). Cependant, la durée maximale de la semaine de travail à 60 heures ne serait plus assujettie à des circonstances exceptionnelles ni à l’accord de l’inspection du travail ! – Des (…) Lire la suite »

Le Code du travail selon France 2 : totem et tabou

Philippe ARNAUD
J'ai suivi le journal télévisé de France 2 le 18 février 2014, présenté par Nathanaël de Rincquesen. Le deuxième sujet, après les manifestations d'agriculteurs, était la réforme du droit du travail. Voici comment elle était présentée : Nathanaël de Rincquesen : "On revient maintenant sur la réforme du droit du travail, qui doit être présenté, début mars, en conseil des ministres. Nous vous en parlions déjà hier. Laurent Desbonnets, bonjour : "Ce projet, porté par Myriam El Khomri, casse certains codes qui sont chers à la gauche." Laurent Desbonnets : "Oui, à commencer par le totem des 35 heures, ça reste la durée légale, mais elles sont complètement détricotées." Je m'arrête ici sur le terme "totem". Qu'est-ce qu'un totem ? C'est un terme du langage des Amérindiens d'Amérique du Nord, qui peut désigner plusieurs choses (un ancêtre mythique, un lien de parenté, une sculpture...) mais, surtout, religieusement, une entité sacrée, qu'on ne consomme pas, une entité qu'on (…) Lire la suite »

32H Pour travailler moins, mieux et tous, brisons les chaînes de l’Union Européenne des Patrons !

PLACIDE

Alors que plus de 6 millions de nos concitoyens recherchent avec désespoir du travail, et que les autres s’épuisent à user leur vie à la gagner, c’est une évidence qu’il faut travailler moins, mieux et tous. Pourtant alors que l’Union Européenne met en concurrence tous contre tous et aide le MEDEF a faire voler en éclat la notion même de droit des travailleurs avec celle de la durée légal du travail, c’est aussi une évidence que la réduction du temps de travail ne peut être posée sans celle de la sortie de l’UE pour remettre à l’offensive les travailleurs dans la lutte des classes. La CGT a lancé une initiative nationale posant la question de la réduction de la durée hebdomadaire du travail à 32H. C’est dans le cadre d’une conférence débat autour du temps de travail que nous avons coorganisés avec la CGT et d’autres syndicats et mouvement en octobre dernier qu'avec les militants du PRCF de l’Isère j'ai écrit et diffusé ces explications.

Brisons les chaînes de l’Union Européenne pour travailler moins et mieux, embaucher et augmenter les salaires ! 6,5 millions de chômeurs, 10 millions de sous employées et autant de pauvres dans la sixième économie mondiale. Le chômage frappe la moitié de la population active hors secteur public. Et les patrons, l’Union Européenne, Sarkozy, Hollande, Macron et Le Pen veulent augmenter le temps de travail ? De qui se moque-t on ? Augmenter le temps de travail c’est fabriquer des chômeurs Pour fixer les idées, baisser la durée hebdomadaire du temps de travail à 27h/semaine permettrait de supprimer immédiatement le chômage. Augmenter le temps de travail des 25 millions de salariés de 35h )à 40h c’est l’équivalent de 2 millions d’emplois à temps plein. Augmenter le temps de travail c’est fabriquer des chômeurs CICE, Pacte de compétitivité ... la baisse des salaires c’est encore plus de chômage En 2014, les dividendes des actionnaires ont augmenté de +10,4% , et avaient (…) Lire la suite »

Faites-vous porter pâle : c’est un petit acte de rébellion contre l’esclavage salarial (The Guardian)

Suzanne MOORE
Je ne voulais pas écrire cet article. J’ai la gueule de bois. En Amérique, cette excuse ne prendrait pas, mais maintenant, c’est avec la Chine qu’on nous demande de rivaliser. « Se faire porter pâle est un acte révolutionnaire ». J’adorais ce slogan. Comme tant d’autres choses bénéfiques, il me parvint de Housmans, le libraire d’extrême-gauche du quartier londonien de King’s Cross. On vous laissait y farfouiller parmi toutes sortes de pamphlets anarchistes, et j’y découvris, au début des années 80, un épatant petit magazine : Processed World. Pour dire les choses simplement : il vous expliquait comment foutre la merde sur votre lieu de travail. C’était futé, bourré de petites initiatives de subversion aléatoire. À bien des égards, il était en avance sur son temps : il provenait de San Francisco, et préfigurait la Silicon Valley. Il prévoyait l’arrivée des machines. D’une futilité intrinsèque, les emplois devenaient de plus en plus ennuyeux. Les travailleurs se transformaient en « (…) Lire la suite »

La fin des 35 heures et la baisse des salaires, l’euro chantage a commencé : l’exemple par Smart

Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)

Pendant que le gouvernement « examine » avec le rapport Combrexelle comment mettre fin au 35 heures et même à la durée légale du travail, et plus généralement à faire sauter le code du travail en application zélée des diktats fixés par l’Union Européenne du Capital, déjà et grâce à l’ANI Compétitivité Emploi, les salariés sont soumis à un chantage à l’emploi par les patrons : travailler plus sans être payé plus ou perdre son travail… C’est cela la « démocratie » selon l’Union Européenne et le Capitalisme : ferme là et travaille pour pas un rond, il y en a des millions qui attendent ta place !

Le chantage des Accords ANI de « Compétitivité Emploi » : le précurseur des négociations « dans l’entreprise » Depuis 2013, l’ami de la Finance François Hollande avec l’aide de certains « syndicats » véritables VRP du patronat a mis en place avec les accords ANI dit de « compétitivité Emploi » une véritable machine à racketter les travailleurs, en renvoyant à travers une négociation dans l’entreprise la possibilité d’augmenter le temps de travail sans augmenter les salaires ou même de baisser les salaires à temps de travail égal. Ce dispositif permet aux patronat d’obtenir des baisses des salaires horaires payés aux travailleurs afin de doper leurs plus values. Au moment où près de 7 millions de nos concitoyens sont aux chômage, en échange de cette baisse des salaires, l’entreprise « s’engage » à ne pas licencier. Un salarié qui refuserai l’accord ne bénéficiera plus des protections liés à ce qui est pourtant un licenciement économique. C’est ni plus ni moins que du chantage (…) Lire la suite »

Les lois Macron et Rebsamen sont à peine votées que la prochaine vague de régressions sociales se profile

Thomas CLERGET
Discrètement, le gouvernement prépare déjà une nouvelle offensive contre le droit du travail, dans la foulée des lois Macron et Rebsamen. Les milieux patronaux en rêvent depuis longtemps : que les règles de travail négociées dans l’entreprise, là où la pression sur les salariés est la plus forte, puissent s’imposer à la loi et aux conventions collectives. Ce rêve est-il sur le point de devenir réalité ? Pour plancher sur la question, le gouvernement vient de créer une commission, en partie composée d’ « experts » proches des milieux néolibéraux. Leur rapport est attendu pour la rentrée. Sous prétexte de simplifier le Code du travail, ce rapport pourrait être annonciateur de nouvelles régressions pour les salariés. Le gouvernement a décidé d’enclencher la vitesse supérieure sur les « réformes » du marché du travail. Les lois Macron et Rebsamen sont à peine adoptées, qu’une nouvelle dérégulation d’ampleur est en préparation. Présentée le 4 mai dernier, une commission « accords (…) Lire la suite »
In-justification première.

Travailler plus, pour gagner plus…

Luca V.B.

L’autre jour, à un souper d’amis, on me disait qu’il était normal et juste qu’un entrepreneur gagne plus qu’un simple employé. Sur le moment, je dois l’avouer, je ne sus répondre tellement la sentence avait l’air logique et correcte. Cependant, il y a quelque chose qui sonnait faux et qui allait engager chez moi, dès mon retour, une réflexion. Une réflexion d’autant plus importante qu’elle avait trait à une des justifications centrales de la politique des inégalités.

C’est vrai, il est normal et juste qu’une personne qui travaille plus pour la collectivité perçoive une reconnaissance qui soit au niveau de l’effort qu’elle a fourni. Le fait est que les formes de reconnaissance à l’intérieur de notre environnement socioéconomique actuel sont réduites le plus souvent à l’argent. En fait, on peut dire que le monopole de l’argent et des échanges monnayés sur les autres formes de reconnaissance – comme, par exemple, le remerciement, le regard empli de gratitude ou l’échange de service – a pris une importance considérable dans les relations humaines et sociales. Or, que l’argent soit le moyen générique qui a été choisi par l’humain pour ses échanges n’est pas un problème en soi. En revanche, cela serait une erreur de ne voir en l’argent qu’un moyen ou même une finalité, car il est surtout, en dernière analyse, un pouvoir. Un pouvoir de faire travailler l’autre pour moi. Dès lors, on comprend que le « gagner plus » n’est pas neutre socialement. Il fait (…) Lire la suite »

Qu’est ce que le travail ? Quel est son devenir ?

2ccr
Ce que l’on ne dit jamais assez, c’est que le travail n’est que social. Non seulement il est produit par tous, mais il s’accumule historiquement. De même que les connaissances progressent inexorablement, tant en qualité qu’en quantité, de même le travail social conduit l’humanité vers de nouvelles libérations. Or, le capitalisme fait tout reposer sur l’appropriation privée des richesses produites par le travail social. C’est une des plus grosses contradictions que l’humanité entière doit dépasser : elle doit se réapproprier les fruits de son travail et ne plus s’en faire déposséder. C’est ainsi que les banques concentrent des richesses et du pouvoir de s’enrichir encore et toujours, assujettissant et aliénant les travailleurs modestes ou non. Leurs fortunes se comptent en milliards et pourtant elles ne produisent rien. Le travail est exclusivement social, et c’est par lui que l’humanité a transformé le monde à son profit. L’Histoire Humaine est l’Histoire du Travail. De cet âge (…) Lire la suite »

Risques toxiques : comment les cancers des ouvriers sont occultés par les industriels

Nolwenn WEILER

Souvent convoquée pour énoncer des vérités indiscutables, la science n’est pas neutre. Depuis 50 ans, elle participe même activement au développement incontrôlé des risques industriels : amiante, nucléaire, pesticides ou perturbateurs endocriniens. C’est ce que révèle le livre La science asservie. Santé publique : les collusions mortifères entre industriels et chercheurs, écrit par Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’Inserm et spécialiste des questions de santé au travail. Elle y défend aussi une autre conception du travail scientifique, ancré dans la réalité des ouvriers, premières victimes des risques industriels. « En 1984, un ouvrier avait quatre fois plus de risques de mourir d’un cancer qu’un cadre supérieur. En 2008, ce risque est dix fois plus élevé », explique-t-elle. Entretien.

Basta ! : Quand, lors de votre carrière scientifique, avez-vous été confrontée pour la première fois aux collusions entre industriels et chercheurs ? Ce livre est issu de deux parcours de chercheurs, le mien bien sûr, mais aussi celui d’Henri Pézerat, décédé en 2009, qui fut directeur de recherche au CNRS dans le domaine de la toxico-chimie des minéraux. Il fut le premier chercheur à identifier les mécanismes de toxicité des fibres d’amiante et de bien d’autres poussières minérales. Dès les années 1980, nous étions convaincus l’un et l’autre, de la nécessité d’être à l’écoute d’une demande – implicite ou explicite – émanant de collectifs ouvriers aux prises avec les risques du travail, pour élaborer des recherches utiles à l’amélioration des conditions de travail. Nous ne savions pas alors à quel point la recherche en santé publique était dominée par les intérêts – lucratifs – des industriels et du patronat. Ce poids des industriels a permis la définition d’une dose seuil pour (…) Lire la suite »

Le fil conducteur

Ammar BELHIMER
Le capitalisme financier a-t-il enfanté une nouvelle structure sociale radicalement différente de celle qui a accompagné l’ère industrielle du même système ? Oui, si l’on croit Jean-Marc Vittori, éditorialiste au quotidien parisien de l’économie, Les Echos (*). « Le salariat était parfaitement adapté à l’usine du XXe siècle. Il correspond de moins en moins à l’organisation de la production du XXIe siècle ... et aux aspirations de ceux qui travaillent », argumente-t-il. Une « énorme vague » que « personne ne voit arriver » est résumée ainsi : « Les gouvernants, leurs opposants, les partenaires sociaux d’hier débattent de la meilleure façon de relancer l’emploi. Mais le travail change. Il change en profondeur. Il va changer dans les années qui viennent comme jamais depuis la dernière révolution industrielle. Encourager l’emploi sans voir ce bouleversement à venir, c’est ne pas voir la vague. » Le travail, « qui a pris différentes formes au cours du temps », est profondément (…) Lire la suite »