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Thème : Travail

Le PS invente le CDI à durée déterminée

Chien Guevara
Dans un entretien à l’Obs, le 22 octobre dernier, le premier ministre Manuel Valls prétendait vouloir « agir » sur les « inégalités importantes » entre les salariés « très protégés » en CDI et les salariés précaires en CDD et en intérim, évoquant un « contrat de travail unique ». pour vaincre « la peur de l’embauche ». Parmi ses demandes répétées d'assouplissement du contrat de travail, le patronat souhaitait, en effet, la mise en place du "contrat de projet". Ce nouveau contrat – "qui prendrait fin automatiquement une fois le projet réalisé" - viendrait remplacer le CDI pour mettre un terme à "la peur de l'embauche" des patrons. Et la peur du chômage ? Ça n’existe pas ? Le CDI est bien dans le collimateur des libéraux de droite comme de gauche et du patronat. Jugé « hyperprotecteur » pour les salariés et comme un frein aux licenciements et donc aux embauches par les patrons. C’est bien l’idée qu’essaient de nous vendre le Medef et, avec lui, l’aile droitisée du Parti (…) Lire la suite »

Les Kékés

Jean MARGA

Bien sûr il ne faut pas les embêter avec les analyses politiques que développent les vieilles barbes (il en reste encore quelques-unes).

Pensez ! C’est d’un rasoir, d’un triste ! Et il y a tellement mieux à faire ! Vroum-vroum, sortir, frimer, s’éclater, le buzz, le clinquant, ma tablette… Et puis. Et puis patatrac ! Tu tombes là où ce n’était pas prévu, dans la trappe du chômage. Et là, plus personne ne te vois, tu ne brilles plus pour personne : l’oubli. Tu ne comptes plus pour personne. Adieu les repères, les relations finalement factices. Seul. Tu te retrouves seul face à cette merde, face à cette infamie. Seul face à ces patrons, les mêmes que ceux qui faisaient tourner la machine dans l’autre sens pour tout autant t’exploiter lorsque tu travaillais, sans que tu t’en rendes compte : la machine qui t’appâtait avec les clinquants de sa publicité de pacotille et ses fausses promesses de vie meilleure. Ces patrons qui usent et abusent de ta détresse et de ta solitude pour jouer avec toi, comme le chat avec la souris. Et là, tu n’es plus dans un décor carton-pâte de Walt Disney. Tu es en détresse et (…) Lire la suite »
C’est chouette le métier de « consultant ».

Les "libéraux" et leur "amour de l’entreprise" (ou la nostalgie des plantations de coton)

Viktor DEDAJ
La blague court qu'un consultant, c'est quelqu'un que vous payez très cher pour lui exposer ce dont vous avez besoin et qui vous expliquera en retour comment vous en passer. C'est exagéré, bien-sûr. En réalité, un consultant, c'est quelqu'un que vous appelez à la rescousse lorsque vous avez un problème A, qui vous proposera un plan pour résoudre B tout en mettant en œuvre la solution à C – après quoi tout le monde découvrira que la bonne réponse était D. Ce qu'un vague employé avec 30 ans d'expérience dont on a oublié le nom proposait depuis le début mais que tout le monde avait ignoré parce qu'il ne portait pas de cravate et qu'on a préféré faire venir à prix d'or un jeune con qui non seulement portait une cravate mais en avait même plusieurs d'échange planquées dans la boîte à gants de sa BMW. Vu les sommes (parfois colossales) engagées, la réaction standard consiste à faire semblant que la mission fut une réussite totale et de sabler le champagne pendant que le vague employé (…) Lire la suite »
Perdre son emploi c’est perdre son identité sociale, la sécurité matérielle, des liens sociaux, son métier, sa force. C’est devenir coupable...

Claude Halmos. Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Bernard GENSANE

Le seul petit problème que me pose le dernier livre de Claude Halmos est sa définition du mot « crise ». La psychanalyste définit le concept de « crise économique » par « une période de difficultés économiques accrues. » Si les mots ont un sens, « crise » (d’un mot grec signifiant décision, phase aigüe d’une maladie) renvoie à un phénomène brutal, violent, soudain. On parlera de crise cardiaque, ou de crise de foie. Par extension, on utilisera le terme crise pour qualifier une période soudaine de tensions, de conflits ou de déséquilibres : la crise des Balkans.

Depuis le milieu des années soixante-dix, l’immense majorité de la population mondiale subit tout autre chose qu’une crise. Il s’agit d’une guerre menée par l’hyper bourgeoisie contre les peuples, selon la constatation réaliste du milliardaire étasunien Warren Buffet en 2005, qui parlait, non pas de “ lutte des classes ” mais de “ guerre de classes ” (class warfare). Une guerre de positions, menée avec rigueur, savamment orchestrée, qui utilise toutes sortes de relais et de leurres. L’une de ces tromperies étant que la pénurie, le manque, « l’austérité » chère aux Solfériniens et à l’Union européenne, sont inévitables et inguérissables à court et moyen termes alors qu'ils sont des méthodes d'asservissement. Dans les pays du Nord, cette guerre a d’abord visé et frappé les marginaux, puis le prolétariat et enfin les classes moyennes, au point que dans la conscience claire de tous et de chacun – le livre de Claude Halmos l’expose et le démontre magistralement – s’est installée l’idée (…) Lire la suite »

De haute lutte

Mauris DWAABALA

Le mode de production est industriel quant à la technique. Il mobilise des armées, qui a ses divisions, ses régiments, ses bataillons, ses escouades, dont il épouse les principes de mobilisation de masse, de commandement, d'ordre, et de discipline.

Rien de ce qui nous abrite, nous chauffe en hiver, nous aère en été, nous habille, nous nourrit, rien de ce que quotidiennement et à longueur de journées nous manipulons ou simplement touchons, rien de ce que nous foulons sous nos pas, rien qui ne soit issu de cette production. Et pour le plus grand nombre la vie n'est autre chose qu'être membre de ces armées. Il existe une histoire de la technique, qui a ses chaires, ses historiens, à vrai dire peu nombreux, et cette histoire est passionnante. Pourtant, ce qui occupe tant de monde et constitue l'essentiel de l'activité humaine intéresse bien peu les producteurs et réalisateurs de documentaires. Ce qui me rappelle une petite aventure que je vécus au Maroc où, – paraît-il, les choses auraient bien changé depuis. Je fus mis en relation – je ne sais plus ni pourquoi ni comment – avec un fabricant bcbg de tapis de haute laine auquel je commandai trois beaux tapis sur présentation de modèles. À moi de choisir les couleurs dans (…) Lire la suite »

Révélation : Comment le patronat a prescrit à Valls la suppression de la médecine du travail

Fanny DOUMAYROU

Dans son choc de simplification, le gouvernement s’est laissé dicter une réforme de la médecine du travail par le Cisme, lobby patronal des services de santé au travail. l’Humanité publie l’intégralité du document qui a servi à la dictée.

Un projet, une réforme, une politique du gouvernement « dictés par le patronat » : le propos peut parfois paraître caricatural. Las, la réalité confirme, jour après jour, que la caricature est bien du côté d’un gouvernement « de gauche » qui s’est engagé, bras dessus, bras dessous avec les employeurs, dans une campagne de destruction des acquis sociaux. La preuve, cette fois, avec le projet de réforme, en forme de laminage, des services de médecine du travail, annoncé dans le cadre du « choc de simplification » la semaine dernière . Jeudi 30 octobre, très précisément, les médecins du travail ont découvert de manière totalement brutale, dans le chapeau des 50 mesures de simplification, deux items les concernant. L’un prévoyant de mettre fin à la visite périodique obligatoire pour chaque salarié chez le médecin du travail. L’autre suggérant de supprimer la possibilité pour ce médecin de demander l’aménagement d’un poste de travail pour un salarié ayant des problèmes de santé (voir (…) Lire la suite »

Grandeur et misère des travailleurs : variation sur le thème du travail intellectuel et du travail manuel

Mauris DWAABALA

Un vieux souvenir, une anecdote. Des camarades ouvriers discutaient. L'un d'entre eux dit, plutôt fier, qu'il travaillait chez Vallourec, - les tubes, qui devait devenir bien plus tard une entreprise du CAC 40 . Un autre dresse alors l'oreille et demande : - À la production ? L'autre répond, pavoisant un peu moins : - Non, je suis à l'entretien. Nette déception de l'interlocuteur. Le pourquoi de ces attitudes ?

Il ne s'agissait pas d'un simple point de vue technique et ils n'avaient sans doute ni l'un ni l'autre lu Le Capital, mais ils savaient tous les deux par intuition que seul le travail directement productif est créateur de valeur. C'est une explication de leur dialogue qui en vaut bien d'autres : la noblesse de l'acte productif. Cette satisfaction toute simple mais profonde que l'on ressent quand on a fait soi-même quelque chose de ses mains. Une chaîne de montage automobile par exemple, comme toute grande industrie de ce type, est le dernier stade d’un processus de fabrication dans lequel une multitude de sous-traitants sont impliqués, réalité dont elle masque l’existence pour laisser croire que l’automobile sort toute prête d’un travail presque réduit au simple entretien des machines et à leur contrôle. Il est donc à la fois possible et impossible de dire qu’il n’y a pratiquement plus de travail créateur de valeur, ce que que l'on désigne communément par travail manuel. Si (…) Lire la suite »

Le modèle allemand a un cœur de ténèbres (Sinistra in Rete)

Rossella LAMINA

Arrêtons de dire du mal de l’Allemagne, demande Renzi, « dans le domaine du travail, elle est notre modèle ». Mais si vous vous préparez à déboucher le champagne, savourant d’avance un bond salarial vers les niveaux allemands tant vantés, gardez la bouteille pour une meilleure occasion : ce « modèle » a un cœur de ténèbres, fait de précarité et d’exploitation légalisée...

Nous croyons être informés sur tout ce qui se passe en Europe, surtout en ce qui concerne les plus grands pays ; en réalité – et ce n'est pas notre faute – beaucoup de ce qui arrive chez nos voisins nous échappe. Dans ce sens, l'Allemagne est un cas d'école. Sur son « modèle vertueux », son statut de « locomotive de l'Europe », monde magique où déficit et PIB vivent en parfait équilibre, (« comme des petits pois dans une même cosse », diraient Laurel et Hardy), on a écrit des milliers de pages. Mais, d'autres pages, tout à fait fiables et autorisées, nous parvient un tableau bien différent de l'actuel modèle allemand ; il s'agit du terrible et splendide livre-enquête Allemagne années dix. Face à face avec le monde du travail, publié par les Editions L'Orma, qui aurait dû éclater comme une bombe de vérité et, qui, en fait, circule surtout (tiens, tiens...) parmi les « spécialistes ». Pourtant, l'auteur en est Günter Wallraff, un véritable mythe du journalisme d'investigation, (…) Lire la suite »

Rebsamen : le retour du STO

Cercle Ouvrier du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais
René BELIN, le traître à la classe ouvrière, s’est réincarné sous les traits de François Rebsamen ! Le gouvernement par son ministre du travail François Rebsamen, vient de trouver la solution miracle pour faire baisser le taux de chômage mais aussi pour augmenter sa côte de popularité vis-à-vis d’une partie de la populace qui, à coup de média-mensonges, est persuadée que les chômeurs sont des nantis et profiteurs, et répondre à cette tranche qui est parfois convaincue qu’« il vaut mieux être chômeur que salarié ». François Rebsamen, un dijonnais issu de la ligue communiste révolutionnaire, donc ex trotskiste avant d’intégrer la social-démocrate la plus orthodoxe, celle de Joxe et Jospin, estimant qu’en France, il y a 350 000 emplois qui ne trouvent pas preneurs... il vient de déclarer « Je demande à Pôle Emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi. Si ce n'est pas le cas, il faut qu'il y ait, à un moment, une sanction. En effet, c'est (…) Lire la suite »

Les expulsions de citoyens et citoyennes européens, un phénomène qui nous alarme, et nous mobilise.

Inca Cgil - Observatoire des politiques sociales en Europe

Entre 2010 et 2013, 5913 ressortissants d’un état membre de l’Union européenne ont reçu un ordre de quitter le territoire du Royaume. Rien qu’en 2013, l’Office belge des étrangers a mis fin au séjour de 2712 Européens. Un chiffre à la hausse par rapport à l’année qui précède et qui laisse présager une même tendance pour 2014.

Dans un premier temps, il s’agissait surtout de bénéficiaires du CPAS (revenu d'intégration) qui entraient dans le collimateur de l’Office des étrangers. Puis ce fut le tour de chômeurs. Plus précisément, bénéficiaires d'une allocation de chômage ayant travaillé moins de 12 mois en Belgique. Depuis 2013, l'ordre de plier bagage concerne également des travailleuses et des travailleurs européens (oui, travailleuses et travailleurs) employés à temps plein. Ces sont des Espagnols, des Français, des Italiens, des Hollandais, ainsi que des Roumains ou des Bulgares, qui avaient déniché un emploi (oui, un emploi) dans le cadre de l'article 60 de la loi du 8 juillet 1976. Dans tous les cas, le prétexte serait que ces citoyens européens représentent une "charge déraisonnable" pour notre sécurité sociale, et donc pour le budget de l'état ; la justification que ces gens-là viennent faire du tourisme social en temps de crise, alors que tous les moyens sont bons pour se serrer la ceinture ; et (…) Lire la suite »