Les tibétologues Blondeau, Buffetrille, Robin et Stoddard ont-elles raison quand elles clament haut et fort qu’ « il n'y eut jamais de contact officiel entre le gouvernement tibétain et les nazis » et quand elles affirment sans sourciller que « la connexion entre le Tibet et les nazis » n’est qu’un « mythe » ? (1) Nous allons montrer dans cette cinquième partie… - que les relations entre l’élite tibétaine et le Reich étaient réelles et fort amicales ; - qu’elles pouvaient se fonder sur des sympathies politiques et des intérêts communs ; - que pendant la Seconde guerre mondiale, les nazis projetaient d’attaquer les Britanniques en Inde du Nord à partir du Tibet et avec son aide ; - enfin, que le Tibet garda une soi-disant « neutralité » qui servit en fait les impérialistes japonais, les principaux alliés d’Hitler, dans leur tentative de conquérir et d’asservir la Chine.
Depuis la déclaration publique des coryphées de la tibétologie française dans Libération en 2008 (1), alléguant que l’expédition allemande au Tibet fut purement « scientifique », le sujet a été creusé par des chercheurs indépendants et sérieux. (2) Leurs recherches confirment en détail ce qu’on pouvait déjà savoir en 2008 à condition de ne pas porter d’épaisses œillères idéologiques, à savoir : qu’Ernst Schäfer ne fut pas simplement un « brillant zoologue » et « chercheur allemand », mais un nazi invétéré qui fit carrière dans les SS dès 1933 en recherchant activement le soutien de Himmler, et que son expédition au Tibet fut bel et bien organisée, financée et mise en œuvre par les nazis.
En 2008, le quotidien Libération publia une « mise au point » signée Françoise Robin, Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille et Heather Stoddard. Pour défendre coûte que coûte l’ancien Tibet et leur idole, le dalaï-lama, ces tibétologues universitaires y nient toute relation entre l’Allemagne nazie et le Tibet. Au contraire, elles affirment avec insistance que « l'expédition Schäfer » fut purement « scientifique » et vont jusqu’à présenter le nazi invétéré que fut Schäfer comme un résistant dans l’âme. À l’instar de leur collègue allemande Isrun Engelhardt, peu leur importe qu’elles fassent en fin de compte l’apologie du « Troisième Reich ».
« Quoi qu'en dise Laurent Dispot, l'expédition Schäfer fut scientifique et celle de Harrer, une expédition d'alpinisme. Peut-être l'auteur s'inspire-t-il de mythes propagés depuis les années 90 par certains groupuscules néonazis, mythes que le gouvernement chinois aime à relayer (Beijng Review mars 1998, « Nazi authors Seven Years in Tibet ») ? Le texte de Dispot, comme tous les autres textes de cette sorte, relève de la théorie du complot. »(1) Par ces trois petites phases d’un article dans Libération, la fine fleur de la tibétologie universitaire française (Françoise Robin, Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille et Heather Stoddard) atteignit en 2008 le comble de l’ignominie. Car en essayant de défendre coûte que coûte le dalaï-lama et l’ancien Tibet, ces tibétologues finissent par faire l’apologie des SS et du « Troisième Reich ». En accusant de surcroît la Chine de relayer des « mythes néonazis » – tout en épousant elles-mêmes des thèses négationnistes – elles jettent par-dessus bord leur dernier petit reste d’honnêteté intellectuelle.
« Troublants […] les rapports entre le gourou japonais de la secte Aum, Shoko Asahara, sponsor de « la cause tibétaine » et le dalaï-lama (des photos les montrent main dans la main). Or, Shoko Asahara a défrayé la chronique de l’horreur en faisant gazer au sarin des passagers du métro de Tokyo le 20 mars 1995 » (1).
Le 18 janvier 2018, le Parlement européen adoptait une résolution "sur les cas des militants pour les droits de l’homme Wu Gan, Xie Yang, Lee Ming-che et Tashi Wangchuk,ainsi que du moine tibétain Choekyi (1)". Comme on le verra plus bas, cette résolution, comme le Gorille de Georges Brassens, "ne brille ni par le goût, ni par l'esprit".
Une fois de plus (1), et cette fois sous la plume d’Arnaud Vaulerin, Libération fait preuve de complaisance envers la pensée unique en relayant, sans le moindre esprit critique, les propos de Lobsang Sangay, le chef du « gouvernement tibétain en exil ». Son interview publiée le 26 janvier 2018 est titrée en grands caractères Tibet : « Nous avons perdu notre pays à cause d’une route ».
N’en déplaise à certains « défenseurs » des Droits de l’Homme, animés par une indignation à géométrie variable, l’assimilation entre la cause palestinienne et la cause tibétaine relève de l’escroquerie intellectuelle.
Sous le titre "Le monde devrait s’inquiéter des atteintes à l’environnement au Tibet", on a pu lire sur le site de Libé du 29/11/2017 une interview par Laurence Defranoux de Dolma Tsering, députée du « Parlement tibétain en exil ». C’est le droit, bien sûr, d’un organe de presse d’interviewer n’importe qui ; mais ne serait-ce pas aussi son devoir de faire preuve d’un minimum d’esprit critique ?
Édité en 2017 par le Mercure de France, vient d’être mis sur le marché un livre de petit format (10 cm X 16 cm), de moins de 100 pages, intitulé "Le goût du Tibet", sous-titré "Les grands écrivains racontent le Pays des Neiges". Il est vendu au prix de 3,90 € comme supplément au N° 464 de la revue GEO d’octobre 2017.