En 2016, Macron rencontre en France le dalaï lama et il twitte, extasié : « j’ai vu le visage de la bienveillance ».
Le 25 avril 2018 aux USA, il parle du dalaï lama aux étudiants de l’université George Washington : « C’est un leader extraordinaire, je le respecte beaucoup ».
Il est juste de dire que l’engouement de Macron pour l’ex-esclavagiste théocratique est largement répandu dans la classe politico-médiatique française. La raison en est un alignement idéologique derrière les USA qui travaillent inlassablement à essayer d’amputer la Chine de sa région autonome tibétaine.
Lors de la recension par LGS en 2012 de mon livre sur le dalaï lama (1), un lecteur (qui signe BQ) nous a envoyé ce commentaire dont je fais un copié-collé car il est un condensé puissant :
« Le 13 septembre 1994, à l’approche de ses 60 ans, le 14ème dalaï-lama invita quelques personnes à Londres pour un lunch. Des personnes qui avaient été au Tibet « avant l’arrivée du régime communiste », c.-à -d. avant les années 1950 (...).
Un des invités était Heinrich Harrer, célèbre alpiniste autrichien et nazi confirmé (SA) à partir de 1933, bien avant « l’Anschluss » de l’Autriche par l’Allemagne (1938) (...) Il se rendra à Lhassa où il deviendra le tuteur du jeune 14ème dalaï-lama.
Harrer était également un des hommes de liaison des Etats-Unis pour organiser concrètement en 1959 le départ en exil du 14ème dalaï-lama (...).
Un autre « invité de marque » en 1994 : Bruno Beger. Un nazi un peu plus dérangeant : condamné en 1970 pour assassinat de 86 personnes dans le camp d’Auschwitz (pour une recherche sur les crânes), mais jamais interné. (...) Fin des années 1930, Beger était allé au Tibet avec le zoologue SS Ernst Schäfer pour y mesurer des crânes, dans le cadre d’une recherche ethnologique subsidiée par… Himmler. Il était devenu l’ami du 14ème dalaï-lama.
Mais l’étrange cercle d’amis du 14ème dalaï-lama ne s’arrête pas là.
Dans le désordre :
*Carl Gershman : ex-directeur de la NED (New Endorsement [lire : Endowment] for Democracy, USA, cousine germaine de la CIA et sponsor du DL) : a reçu une médaille « Lumière et Vérité » du DL en 2005 ;
* Miguel Serrano : ouvertement nazi au Chili : rencontres avec le DL ; entre autres, accueil à l’aéroport de Santiago en 1992 (photos sur le net) ;
* Shoko Asahara : gourou japonais (attentat au gaz dans le métro de Tokyo) : plusieurs rencontres. Le DL lui donna des lettres de recommandation destinées au gouvernement japonais, pour favoriser des subsides. Shoko Asahara fait un don important à Dharamsala [ C’est-à-dire au « gouvernement tibétain en exil » installé à Dharamsala. Note de MV].
* Pinochet : le DL a au moins pris sa défense contre un jugement d’un tribunal international [En avril 1999, le dalaï-lama a appelé le gouvernement britannique à libérer le dictateur chilien, Augusto Pinochet, arrêté au cours d’une visite en Angleterre. Note de MV] (2).
* G.W. Bush : lors de la réception de sa médaille d’or par le Congrès américain, le DL appelé G.W. Bush un « grand ami qui a fait beaucoup de choses pour la démocratie et les droits de l’homme… ».
J’ajoute ceci : le 29 avril 2005, le dalaï lama, parlant à des sénateurs français, a réussi en deux phrases à approuver deux guerres étatsuniennes et à suggérer leur prolongement en Chine : « La politique américaine veut promouvoir la démocratie en Irak et en Afghanistan, par des méthodes parfois controversées. Je dis tant mieux, c’est bienvenu. Mais ce serait encore mieux si la démocratie était promue en Chine ».
Reprendre des moules ?
Shoko Asahara, responsable de l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, a été exécuté le vendredi 6 juillet 2018. J’ai souvent dit que j’étais hostile à la peine de mort. Cela me distingue en cette circonstance de quelques imitateurs de Pierre Desproges, lequel reprit deux fois des moules en apprenant la mort de Tino Rossi.
Maxime VIVAS
(1) In « Dalaï lama pas si zen » Maxime Vivas (Editions Max Milo , 2011).
(2) Si le dalaï lama a promptement réagi pour que Pinochet soit relâché, il n’a jamais eu le temps de demander la libération de Nelson Mandela emprisonné pendant 27 ans.