Pour une certaine gauche, les films d’Hollywood sont toujours plus importants que les livres d’histoire et d’analyse critique de la réalité. Extrait de « Fuir l’histoire ? La révolution russe et la révolution chinoise aujourd’hui », 2007, éditions Delga (38 rue Dunois, 75013 Paris, (www.editionsdelga.com )
En 1988, il y a 20 ans, Noam Chomsky et Edward S. Herman publiaient, chez Pantheon Books aux États-Unis, Manufacturing Consent avec le sous-titre The Political Economy of the Mass Media. « Manufacturing Consent » signifie à peu près « Générer l’approbation ». Dans cet ouvrage Chomsky et Herman analysaient de façon détaillée la production médiatique, au moyen de comparaisons, de cas mis en regard, par exemple le Salvador et le Nicaragua durant les années 1980.
Interview intégrale d’Elisabeth Martens interviewée par Bénito Perez pour "Le Courrier" de Genève du 27 mars 2008.
L’auteur rapelle que cet article, qui circule beaucoup ces jours-ci en Italie, a été écrit en 2003 ; il a été publié à l’époque sur L’Ernesto. Rivista comunista. L’actualité de cette analyse d’un historien de la philosophie (marxiste) est salutaire en ces temps de grande propagande droitdel’hommiste... (notes et sous-titre de la traductrice)
Il semble que la partie qui se joue au Tibet soit pour nous français partiellement insaisissable ou en tous les cas occultée au profit d’une mobilisation des affects. L’étonnante déclaration du Dalaï-Lama menaçant de démissionner a donné lieu à peu de commentaires. Il y a là pourtant une clé de l’antagonisme. Bernard Kouchner interviewé sur France 2 hier a lâché « je ferai des pétitions quand je comprendrai ce que veut le Dalaï Lama ».
(...) la même histoire du pauvre roi-dieu déchu de son trône par l’horrible diable rouge à queue fourchue nous est servie au Mac Donald des mythes modernes (...) le Dalaï Lama a mis ses efforts dans un « retour aux sources du Bouddhisme », en nettoyant le Bouddhisme tibétain de son aspect ésotérique et en le « philosophisant » (c’est depuis qu’on dit, chez nous, que le Bouddhisme n’est pas une religion mais une philosophie). Cela permit aux semi bourgeois intellectuels et post-68, que nous sommes, de ne plus « bêtement » croire en Dieu, mais d’adhérer au nouvel « athéisme qui embrasse l’absolu ». Qui plus est, le Bouddhisme, dans sa version dalaïste, ne demandait pas d’engagement, ce qui convenait parfaitement à notre egotisme.
L’histoire du Christianisme, celle du Judaïsme, celle de l’Hindouisme et celle de l’Islam sont fortement marquées par la violence. A travers les âges, les religieux ont toujours invoqué un mandat divin pour massacrer des infidèles, des hérétiques, et même d’autres dévots au sein de leurs propres rangs. Certaines personnes soutiennent que le Bouddhisme est différent, qu’il se distingue nettement de la violence chronique des autres religions. Certes, pour certains praticiens à l’Ouest, le Bouddhisme est plus une discipline spirituelle et psychologique qu’une théologie au sens habituel. Il offre des techniques méditatives censées promouvoir la lumière et l’harmonie en soi. Mais à l’instar de n’importe quel autre système de croyance, le Bouddhisme ne doit pas être appréhendé uniquement par ses enseignements, mais aussi en fonction du comportement effectif de ses partisans. Le bouddhisme est-il une exception ?