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La partie qui se joue au Tibet

Il semble que la partie qui se joue au Tibet soit pour nous français partiellement insaisissable ou en tous les cas occultée au profit d’une mobilisation des affects. L’étonnante déclaration du Dalaï-Lama menaçant de démissionner a donné lieu à peu de commentaires. Il y a là pourtant une clé de l’antagonisme. Bernard Kouchner interviewé sur France 2 hier a lâché « je ferai des pétitions quand je comprendrai ce que veut le Dalaï Lama ».

D’abord, pourquoi cette démission, selon Raphaël Lioger, directeur de l’observatoire du religieux et professeur des universités à l’Institut d’études politiques d’Aix-en Provence interviewé par Libération.

1- UN INTERVIEW INTERESSANT (1)

- Comment comprendre la menace de démission brandie hier par le Dalaï-Lama ?

C’est très subtil, mais elle s’adresse d’abord aux Chinois. Ces derniers savent que le dalaï-lama, âgé de 72 ans, a une santé fragile. Pékin estime pouvoir décider de sa succession quand il disparaîtra, en choisissant à sa guise sa réincarnation. Or si celui-ci décide de lui-même de passer le flambeau avant son décès, un conseil de dignitaires choisira un jeune et, à partir de ce moment-là , la Chine repart pour cinquante ans d’affrontement avec le Tibet. C’est le scénario qui inquiète le plus les Chinois.
Mais cette menace peut être vue aussi comme une adresse aux Tibétains plus radicaux…
Certes, car effectivement la situation de ces derniers jours semble lui échapper avec ces débordements. Il y a chez lui l’idée que toute action est forcément non-violente, qu’elle ne doit, en aucun cas, finir en bain de sang. Sinon, le dalaï-lama s’en sentirait personnellement responsable, il apparaîtrait comme un traître. Il redoute, d’ailleurs, que la Chine perde la face, se cabre et, finalement, se pose en victime.

- Pourquoi le dalaï-lama semble-t-il si modéré dans ses positions ? Pourquoi n’exploite-t-il pas plus la tribune offerte par les Jeux olympiques qui démarrent dans moins de cinq mois ?

Mais il profite des JO ! Il a deux revendications qui ne sont pas anodines. D’abord, il exige une réelle autonomie puisque Pékin ne respecte plus la coutume de « chapelain-protecteur » qui régissait les relations entre le Tibet et la Chine depuis le XVIe siècle. Pékin empêche la pratique religieuse en imposant une « éducation patriotique ». C’est pourquoi les Tibétains parlent de « génocide culturel ». Deuxième revendication : le rétablissement des vraies frontières du Tibet, puisque la Région autonome ne représente, sur les cartes chinoises, qu’une petite moitié du Tibet traditionnel. Ces demandes sont difficiles à manier pour la Chine. Pékin aimerait tellement que le dalaï-lama soit radical et prône l’indépendance. Mais les Chinois n’arrivent pas à faire de lui l’ennemi qu’ils voudraient qu’il soit. C’est ce que les jeunes générations n’ont pas compris.

- La division guette-t-elle les Tibétains ?

C’est déjà le cas, notamment, entre les jeunes et les plus âgés qui respectent leur chef spirituel. Mais si les plus radicaux parviennent à se contrôler, le dalaï-lama apparaîtra d’autant plus modéré. Et d’autant moins saisissable pour Pékin. (1)

II -QUELS SONT LES ELEMENTS D’ANALYSE DONT NOUS DISPOSONS ?

Cet interview d’un partisan du Dalaï Lama est très intéressant parce qu’il nous permet de saisir un peu des réalités de la situation actuelle. D’abord il permet de préciser un point tout à fait central, celui du contenu réel de la "revendication culturelle". Il s’agit en effet de l’éducation et de la santé, traditionnellement assurés par les monastères (2). Le Parti Communiste Chinois considère que la religion doit être soumise à l’ordre socialiste. La religion lamaïste est autorisée à la condition de ne pas être un foyer d’opposition politique. Ce qui bien évidemment est parfaitement contradictoire avec l’existence d’un gouvernement de religieux en exil. Pourtant il existe des négociations que les Chinois actuellement estiment rompues par les événements. J’ai demandé à un des mes anciens étudiants qui a enseigné en Chine pendant trois ans et a épousé une Chinoise de compléter mes informations. Il m’a signalé que, d’après ses chiffres déjà anciens, il y avait au Tibet, en 1999, 2632 médecins, 95 hopitaux municipaux et 770 cliniques. La mortalité infantile était en 1998 de 3%. L’espérance de vie de 65 ans. Il y avait un travailleur sanitaire pour chaque 200 habitants. En 1997 avait été inauguré un hopital moderne à Lhassa. A cette époque là , la scolarisation des enfants était de 82% et se faisait en chinois et tibétain. Avec toujours la différence entre zones rurales et urbaines. Les Chinois nouvellement arrivés étaient des citadins, mais les Tibétains migraient de plus en plus des campagnes vers les villes. Il m’a également signalé que pour que la population tibétaine reste plus nombreuse, elle n’avait pas été soumise à la restriction de l’enfant unique, les familles avaient droit à trois enfants. (3)

On voit que la question de la destruction culturelle tibétaine a de multiples dimensions. Certes il y a, lié au tourisme, une folklorisation voire une marchandisation que dénoncent les religieux tibétains. Mais cela se mêle à la volonté par ces derniers de continuer à contrôler santé et éducation selon les méthodes traditionnelles avec des enseignements majeurs comme la religion et l’astrologie, ce que refuse Pekin. Toutes proportions gardées, bien que les analogies soient toujours préjudiciables, nous sommes devant une bataille pour la laïcité. Toutes proportions gardées parce qu’il faudrait mieux connaître l’accés réel des Chinois à l’éducation (4). On sait qu’instituer un véritable système de protection sociale est un des enjeux actuels du gouvernement chinois.

Une première hypothèse devant l’explication de l’étrange proposition du Dalaï Lama serait qu’effectivement celui-ci est actuellement débordé par ses troupes alors qu’il avait envisagé des séries de manifestations non violentes permettant de pousser l’avantage à l’occasion des jeux olympiques, et celles-ci ont dégénéré en manifestations racistes et meurtrières face auxquelles, en Chine même, la colère monte contre lui. Le Monde faisait état de la manière dont les internautes chinois détournant la censure débattaient sur les événements du Tibet. Il y avait un fort courant nationaliste selon ce journal. Même le blogueur que ce journal considérait comme le plus "indépendant" , qui faisait un appel à témoignage, expliquait qu’il fallait faire attention à Radio Free Asia financéé par les Etats-Unis. Il y a au moins une chose sur lequel tout le monde s’accorde c’est sur le fort sentiment patriotique chinois et le refus de tout séparatisme.

Une deuxième interprétation qui est celle des autorités chinoises, et que ne contredit pas du tout cet interview d’un spécialiste, serait une entente entre le Dalaï Lama et ceux qui sont tout de même encore aujourd’hui ses bailleurs de fond, les Etats-Unis. Un partage des rôles conçu de longue date entre le Dalaï Lama modéré et pacificateur, limitant sa revendication à une « autonomie culturelle » et des éléments radicaux qui, eux, sèment la violence.

De surcroît, si nous voyons bien les groupes radicaux qui semblent avoir engagé une lutte violente - non seulement au Tibet mais dans une zone plus large, celle du grand Tibet autour des monastères - nous mesurons mal les effets de la transformation touristique et du désenclavement du Tibet. Là encore, à qui et à quoi avons-nous affaire. Il est difficile de répondre à cette question. Un autre article bien documenté de Libération du 19 mars nous présente la réalité suivante :

« En quatre mois, les Chinois ont réussi l’exploit de transformer en route la piste qui conduit au camp de base de l’Everest. Un investissement de quelques millions de yuans, une miette dans les 16 milliards (1,45 milliard d’euros) injectés l’an dernier dans l’économie de la « région autonome du Tibet » qui porte mal son nom. Le chemin de fer Qinghai-Tibet, avait coûté à lui seul 26 milliards de yuans (2,35 milliards d’euros). Ces 2 000 kilomètres de rails, entre Xining et Lhassa, ont tout changé. Lhassa, désenclavé, est hérissé de grues et se peuple chaque jour de nouveaux colons han (chinois), attirés par un taux de croissance qui rejoint celui de l’est du pays.

Il y a aujourd’hui 200 000 Chinois pour 100 000 autochtones dans la capitale tibétaine. Les investissements privés, chinois ou internationaux, auraient fait un bond de 30 %. Le coût des transports, humains ou fret, a baissé et le tourisme (60 % du PIB tibétain) a explosé, en grande partie grâce aux Chinois, attirés par ce qu’ils ont perdu chez eux, la beauté sauvage des paysages et la spiritualité. Des spécialités malheureusement en baisse chez les Tibétains, irrésistiblement attirés par la société de consommation. Le revenu annuel moyen aurait grimpé en 2007 à 10 000 yuans (895 euros), l’équivalent des salaires dans les usines de Canton. Les supermarchés de Lhassa sont pleins et les monastères se vident sous l’effet de la répression.

L’engouement pour l’Himalaya chinois, lui, ne se tarit pas. Bientôt sera inauguré entre Pékin et Lhassa un train cinq étoiles, « le plus luxueux du monde », avec suites et salles de bains. Le voyage coûtera près de 4 000 euros. Un prolongement de la ligne Qinghai-Tibet est programmé vers Shikaze, le deuxième centre urbain et la plaque tournante du commerce du cuivre.

Dans les cinq prochaines années, le gouvernement central envisage d’investir encore 76 milliards de yuans dans les grands travaux : 180 projets, routes, usines et ouvrages d’art. Rien n’est trop beau pour le Tibet. Même s’il faut rééditer Tiananmen 1989, la Chine semble prête à tout pour garder le Tibet. Sa façon de gérer la crise actuelle le prouve. Le nombre des victimes est nié, les journalistes sont empêchés de travailler, les médias étrangers censurés, les troupes déployées en masse autour des zones de conflit. Et la propagande marche à fond. Jusqu’à présent, les Chinois n’ont vu des émeutes que le saccage des magasins et les voitures brûlées par des hordes de voyous. Pas une image de véhicule blindé ou de militaires casqués à Lhassa ou Aba… A l’ère d’Internet, il faut un gros moral. » (5)

La question qui se pose alors est celle de la popularité, à l’intérieur du Tibet lui-même, des revendications des indépendantistes. On dit que les Tibétains de souche ne profitent pas de l’essor économique. Comme je l’ai noté dés le début, le développement chinois a engendré de formidables inégalités, encore attisées par la hausse du coût de la vie. Si les manifestations sur ce sujet ne prennent pas le caractère dramatique du Tibet, elles existent dans toute la Chine et c’est sans doute le principal défi auquel est confronté le gouvernement chinois et le sujet de préoccupation - avec l’environnement - essentiel, tel qu’il est apparu dans les récents travaux de l’Assemblée Populaire. L’article que nous venons de citer non seulement montre qu’il y a aujourd’hui à Lhassa 200.000 chinois pour 100.000 autochtones, mais de surcroît le revenu moyen aurait augmenté. Ce que l’on sait par ailleurs et dont ne parle pas l’article est que désormais il y a eu équipement de santé et d’école. Il faudrait une analyse beaucoup plus précise de cette situation. L’article nous parle d’une jeunesse tibétaine attirée par la société de consommation et qui déserte les monastères qui n’ont plus le monopole de l’éducation et des soins de santé.

D’un autre côté la plupart des informations que j’ai pu glaner dans diverses sources font état d’un double développement inégal, celui que nous avons vu entre les villes et les campagnes à propos de l’école qui existe dans toute la Chine et qui est une des préoccupations au titre de "l’harmonie" du gouvernement chinois. A cause de cette inégalité il y a un exode rural et afflue dans les villes un prolétariat dont le statut tranche avec celui des industrieux commerçant han. En gros, toutes les sources consultées s’entendent sur le fait que le Tibet connaît un boom économique, provoqué par des investissements centraux massifs, dont l’exemple type est le chemin de fer, mais les fruits de la croissance profitent plus aux Hans qu’aux Tibétains. Sur dix yuans dépensés par le gouvernement régional du Tibet dans son budget, neuf viennent du gouvernement central, expliquait en juin dernier le président de la région du Tibet, Qiangba Puncog. Jusqu’en 2010, Pékin prévoit d’investir, chaque année, 77,8 milliards de yuans (près de 7 milliards d’euros). Paradoxalement, c’est la volonté de ré-équilibrage avec investissement massif qui a provoqué ce type de problème. Dans le cadre plus général du développement de l’Ouest chinois défavorisé, le Tibet a bénéficié d’une forte croissance, de plus de 12%, entre 2001 et 2006, selon les chiffres officiels. Le secteur public, qui représente 60% de l’économie, tire largement cette croissance, avec notamment des salaires plus élevés pour les fonctionnaires chinois afin de les attirer.

Outre les grands projets d’infrastructures de ces dernières années, comme le chemin de fer inauguré en 2006, les villes sont les plus concernées par ce boom, avec le développement du secteur de la construction. A Lhassa, selon les derniers chiffres officiels de 2005, le revenu annuel est de 10.272 yuans, contre 8.700 yuans pour l’ensemble du Tibet. Cependant, des experts étrangers n’ont cessé de mettre en garde contre les fortes inégalités provoquées par cette croissance. "Tout l’argent qui afflue dans la zone arrive par l’intermédiaire des sociétés chinoises, tout est contrôlé par des gens de l’extérieur, dans ce contexte, vous avez une croissance rapide mais la population locale en est privée" , constate Andrew Fischer, un économiste spécialiste du Tibet, à l’Institut des Etudes sur le Développement de Londres. "Sur les 10 à 15 dernières années, cette stratégie économique a produit une inégalité croissante rapide, beaucoup plus forte que dans le reste de la Chine" , dit-il. Dans les villes, comme Lhassa ou Shigatse, où se trouvent les opportunités économiques, "les Chinois dominent la plupart des activités économiques" , explique le spécialiste.

3- UNE IMPASSE

Ce qui apparaît également, et que j’avais noté dés le début, est l’attaque des commerçants chinois. J’avais été frappée par le côté "émeutes de Los Angeles". Les témoignages des touristes confirment effectivement cet aspect du problème. S’agit-il d’une violence provoquée par de jeunes radicaux qui dépassent les consignes du Dalaï Lama ? S’agit-il d’une haine spontanée des laissés-pour-compte envers ceux qu’ils estiment les bénéficiaires de la croissance ? S’agit-il d’une flambée de haine nationaliste ? Probablement tout cela à la fois. Mais le fait est que face à ces événéments, on imagine mal n’importe quel gouvernement n’intervenant pas. Quelle est la nature de l’intervention ? Ce qui est sûr, c’est que la Chine ne cédera pas. La question du boycott des jeux olympiques est sans commune mesure avec l’enjeu de l’intégrité de son territoire et aujourd’hui le dalaï Lama se rend compte de la nature du bras de fer engagé. Il est clair que la question de la protection de la population tibétaine, de sa culture, semble complétement secondaire pour ceux qui ont engagé ce combat et dont on voit mal l’issue. Ils ne peuvent ignorer que leur combat, tel qu’il est engagé, ne peut que nuire à ceux qu’ils prétendent défendre. Que cherchent-ils exactement ?

Donc il faut comprendre le contexte politique avec ses subtilités, ses interrogations sur le rôle réel du Dalaï Lama, le bras de fer diplomatique qui se joue entre le gouvernement chinois et ce dernier avec, derrière, un autre bras de fer : celui de l’occident qui n’ose pas attaquer frontalement la Chine tant l’imbrication économique et financière rend périlleuse tout affrontement direct et qui, sur la plan légal international, n’a aucun droit face à ce qui est une portion du territoire chinois mais en même temps met en place les conditions d’un « choc de civilisations » dans l’opinion publique. Peut-être pour monter un scénario à la kosovar qui paraît mal embouché. Il y a aussi un contexte économique et social intérieur, celui d’une croissance, d’une transformation accelérée des mentalités, comme celle que nous avons connu dans les années soixante, qui reste à analyser. Le tout sur un fond patriotique chinois qui ne supportera ni l’intrusion étrangère ni une quelconque tentative séparatiste. D’ailleurs le ton est clair "ce sera une lutte à mort" .

De toute manière, sur le fond, le Dalaï Lama qui, soit par sens politique, soit par conviction, mesure les limites de l’entreprise, lance une opéraion de conciliation relayée par tous les médias qui hier jetaient de l’huile sur le feu, opération y compris relayée par sa sainteté le Pape en faveur de sa sainteté le grand lama.

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, s’est cependant déclaré prêt à discuter avec le Dalaï Lama, a affirmé mercredi son homologue britannique, qui le recevait à Londres. "Le Premier ministre a dit que, si le Dalaï Lama respectait deux choses qu’il a déjà affirmées, à savoir qu’il ne soutient pas l’indépendance totale du Tibet et qu’il renonce à la violence, il était prêt à entamer un dialogue avec le Dalaï Lama" , selon Gordon Brown. Ce dernier s’est proposé de servir de go between entre le Dalaï Lama et le gouvernement chinois. Cela rappelera de bons souvenirs aux Chinois puisqu’on se souvient qu’après avoir imposé la guerre de l’opium, massacré à tour de bras et obtenu dans le sang la cession de Hong Kong, les Britanniques s’étaient déjà entremis entre le grand lama et la République chinoise - aux dépends de celle-ci.

L’affaire a été si mal menée que Robert Ménard est contraint de se rabattre sur le boycott de la cérémonie d’ouverture.

Danielle Bleitrach

(1) Libération, 19 mars 2008

(2) Cette évolution a été bénéfique pour la condition féminine, les femmes tibétaines ont plus de droit que les femmes en Inde, au Pakistan, au Nepal, en Afghanistan sans parler des droits dans le vieux Tibet féodal.

(3) Selon Wikipedia : Dans un pays aussi vaste que la République populaire de Chine, le développement de l’enseignement primaire universel est un formidable accomplissement. Avant 1949, 20 % des jeunes de 7 ans fréquentaient l’école primaire ; en 1985, ce pourcentage était monté à 96 %. Cependant, seulement 30 % des élèves terminent et réussissent leurs études : ces élèves vivent principalement dans les villes. La République compte approximativement 832.000 écoles primaires. Dans les villages, on compte plusieurs enseignants itinérants : ils donnent des cours le matin dans une école et l’après-midi dans une autre. La loi sur l’instruction obligatoire de 9 ans implique des écoles gratuites et situées dans des endroits accessibles aux enfants. En fait, les parents doivent payer de petits frais pour les livres, le transport et la nourriture (environ 20 yuan vers la fin des années 1980) ; les familles les plus pauvres reçoivent une allocation.

Les enfants débutent l’école à sept ans pour deux semestres qui débutent respectivement le 1er septembre et le 1er mars. La majorité des écoles primaires offrent 5 années d’études. Le curriculum comprend les cours de Chinois et de mathématiques (environ 60 % du temps d’enseignement pour ces deux notions), d’éducation physique, de musique, d’art, de sciences naturelles et de morale et société. L’anglais comme langue seconde est introduite vers la 3e année. Le "State Education Commission’ exige que toutes les écoles primaires offrent des cours sur l’idéologie communiste et sur la morale. Dès la quatrième année, les élèves vont travailler deux semaines par semestre, principalement dans des usines et des fermes, afin de les introduire au monde du travail. Tous les élèves assistent à une cérémonie du lever du drapeau tous les lundi. Les écoles rurales adoptent généralement un horaire flexible, variant selon la saison agricole, et visent à préparer les élèves pour le travail manuel. Ainsi, leur programme se limite souvent aux cours de langue chinoise, de mathématiques et de morale. Au contraire, les écoles urbaines ont un horaire fixe sur six jours et donnent une éducation en vue d’études et d’emplois supérieurs. Le gouvernement tend à vouloir diminuer le fossé entre ces deux réalités, d’autant plus que plusieurs parents croient que l’éducation rurale ne donne aucune chance à leurs enfants et les confinent à la vie agricole qu’ils peuvent déjà exercer sans éducation

(5) Le Tibet, perle de Pékin La province est une source précieuse de minerais et de devises. PASCALE NIVELLE, Libération, mercredi 19 mars 2008

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Wayne Smith, ancien chef de la Section des Intérêts Américains à La Havane (SINA) sous l’administration Reagan

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