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Thème : Société

Le marché de la mort

Mohamed BELAALI

La mort est devenue une triste et vulgaire marchandise qui se vend et s’achète sur un marché fleurissant. Les croque-morts réalisent d’énormes profits en prenant en charge intégralement le défunt et sa famille tout en exploitant la douleur de leurs clients. Le développement récent de la crémation ne fait que renforcer cette marchandisation croissante de la mort. Le profit s’est ainsi installé entre les vivants et les morts rendant leurs liens de plus en plus inhumains.

Longtemps l'activité funéraire était le monopole des communes. Depuis la loi Sueur du 8 janvier 1993 , elle est désormais contrôlée par le marché. La mort fut ainsi privatisée ! Les sociétés de pompes funèbres se développent, entre autres, au rythme du vieillissement de la population et du nombre de décès. Les projections de l'INSEE concernant l'évolution de la population sont éloquentes : le nombre de personnes de plus de 60 ans doublera et celui des décès passera de 530 000 en 2005 à 770 000 en 2049 soit une augmentation de 45 %. Les entreprises funéraires exploitent bien évidemment un besoin auquel tout le monde est confronté ! La demande sur ce marché rentable ne peut que continuer à croître. Il s'agit donc d'un marché prometteur, dynamique et si l'on peut dire vivant. Mais c'est aussi un marché où la concurrence est, paradoxalement, absente. Or la loi de 8 janvier 1993 (2) avait pour objectif majeur l'abolition du monopole communal de l'activité funéraire pour lui (…) Lire la suite »

Le prix de l’arnaque ou l’arnaque du prix

Caleb IRRI
Lorsque l'on aborde la notion de prix, on se retrouve rapidement dans une sorte de brouillard opaque d'où il ne ressort aucune lumière. Car le prix n'est pas, contrairement à ce qu'on nous fait croire, le référent objectif déterminant la valeur d'une marchandise, mais une donnée éminemment subjective représentant la valeur d'un bien pour un instant et à un lieu donné. Le fait de se pencher sur cette évidence doit nous faire prendre conscience que deux des données majeures qui entrent en jeu dans la détermination du prix sont relatives à l'espace-temps, ce qui ouvre des perspectives interprétatives nettement plus philosophiques que mathématiques. En effet, une fois établi que la valeur d'un bien dépend du temps et de l'endroit dans lequel il est vendu (une gourde d'eau dans le désert vaut plus qu'un frigo dans ce même lieu, et un dessin de Van Ghog vaut plus aujourd'hui qu'à ses débuts), il faut regarder la cause de cette fluctuation : la rareté. Et s'il est un fait en économie, (…) Lire la suite »

La Conscience des consciences. L’humanité au coeur des peuples.

Oscar FORTIN

Il y a de ces périodes où les évènements se bousculent plus intensément et plus rapidement qu’à certaines autres époques. Nous vivons tous, comme individus, comme sociétés et comme peuples, dans des « bulles » qui constituent, à un moment ou l’autre, ce qu’est le monde pour nous. Un vieux proverbe yiddish dit : « Pour le ver qui vit dans un radis, le monde entier est un radis. » C’est vrai pour nous qui vivons dans une culture, dans un système politique, dans une croyance religieuse, dans un système économique et qui pensons qu’en dehors de ces formes d’appartenance, c’est le néant. Ces « bulles » sont nos repères jusqu’à ce que nous en sortions.

L'histoire nous enseigne qu'il y a de ces « bulles » qui éclatent sous la pression de consciences qui n'arrivent plus à s'accommoder d'un monde qui étouffe et déshumanise. Les plus âgés se souviendront des années 1950 et 1960, marquées par l'éclatement de bulles dans plusieurs secteurs. Il y a eu l'éclatement de la bulle sociale avec la montée des mouvements sociaux, celle des travailleurs et des syndicats, celle des luttes révolutionnaires en Amérique latine, en Afrique et en Asie. On se souviendra de mai 1968, en France, mais aussi de toutes les autres manifestations importantes dans les pays du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest. Il y a eu, également, l'éclatement de la bulle morale et religieuse que les mouvements hippies des années 1960 et la tenue du Concile Vatican II illustrent merveilleusement bien. Plus près de nous, n'assistons-nous pas à l'éclatement de la bulle de systèmes économiques et politiques qui nous retiennent dans un monde de moins en moins crédible, de (…) Lire la suite »

Les supermarchés et la crise alimentaire mondiale

Esther VIVAS
La crise alimentaire a laissé sans nourriture des millions de personnes dans le monde. Au chiffre de 850 millions de personnes souffrant de la faim, la Banque mondiale en a ajouté 100 de plus suite à la crise actuelle. Ce « tsunami » de la famine n'a rien de naturel, il est au contraire le résultat des politiques néolibérales imposées depuis des décennies par les institutions internationales. Aujourd'hui, le problème n'est pas le manque d'aliments en quantités suffisantes mais bien l'impossibilité d'y avoir accès, du fait des prix élevés. Cette crise alimentaire laisse derrière elle une longue liste de gagnants et de perdants. Parmi les plus affectés on retrouve les femmes, les enfants, les paysans expulsés de leurs terres, les pauvres urbains... En définitive, ceux et celles qui constituent la masse des opprimé/es du système capitaliste. Parmi les gagnants se trouvent les multinationales de l'industrie agro-alimentaire qui contrôlent du début jusqu'à la fin toute la chaîne de (…) Lire la suite »

Occident 2012, l’obsession du climatérique…

Camille Loty MALEBRANCHE

L’une des pires misères humaines est la vacuité de valeur intrinsèque, où les hommes tels des coquilles vides s’agrippent bêtement aux rudiments de l’éthique sociale que la classe dominante utilise en brandissant l’avoir, la propriété comme un droit naturel, une morale divine, une essence ontologique.

Nous sommes au temps de la décimation de l'espèce. C'est prouvé par les rengaines de la grande presse sur la plus « terrible pandémie » supplantant le sida, je cite l'affreuse grippe AH1N1, peste néanmoins mignonne dans les faits, et qui n'ose tuer que par unités éparses le genre humain après l'avoir menacé de disparition. D'ailleurs, de nombreuses hécatombes semblent en vue dans le futur immédiat de l'humanité réduite, il faut le dire, en une sorte de collections de choses ambulantes que manipule à satiété et sciemment la faune médiatico-idéologique. Et parmi ces exterminations annoncées, surmédiatisées, celle qui hante le plus l'homme de la rue comme la plupart des enchanteurs et des chamanes mayas de la prédiction : la fatidique année 2012 ! Signe d'une société en putréfaction, l'obsession de la fin est caractéristique des systèmes qui meurent. Cette eschatologie profane qui se proclame par toutes sortes d'aberrations pseudo scientifiques ou démophobes (je cite la (…) Lire la suite »

Ce que veulent les Hommes

Caleb IRRI
L'économie et la politique fonctionnent de deux manières différentes et opposées, mais toujours inverses par rapport à ce que veulent les Hommes. Compte tenu des différences qui existent entre tous les Hommes, il a semblé plus facile aux théoriciens de l'économie de rationaliser les comportements de l'individu que d'apprendre à le connaître dans ses passions, ou sa véritable essence. Partant ainsi de l'individu comme être rationnel, ces mathématiciens ont considéré les hommes comme de simples unités comptables, pour être ensuite en mesure de généraliser les comportements de manière « macro-économique », en établissant une sorte de « science » éminemment éloignée de la réalité, car fondant leurs théories sur une superstition erronée, celle de « la main invisible ». Pour la politique, ceux qui ont fondé la théorie et rédigé les constitutions sont partis du point de vue inverse, c'est à dire en examinant la société dans son ensemble pour pouvoir ensuite déterminer les (…) Lire la suite »

De la doxa libérale au retour de l’autoritarisme

Samuel MOLEAUD

Nous sommes tous les pions d’un échiquier géant, où le pion ne peut que difficilement mettre le roi en échec. Nous évoluons sur un terrain où le jeu se fait à sens unique, où le roi s’est depuis longtemps transformé en fou, dans un tournoi d’échecs entre la finance et le commerce international.

Ce départ de réflexion est je l'accorde, un peu fataliste. C'est bien parce que dès l'enfance, on nous vend ces codes de l'indécence, qui visent à bien étudier, puis travailler pour avoir une vie suffisamment décente. C'est-à -dire acheter une maison, être propriétaire de ses biens et les protéger, acheter une voiture pour être mobile. Ah, j'oubliais. Le mariage vient sacraliser la vie de couple, bien qu'en perte de vitesse, si l'on en croit les analyses sociologiques. Et, étape fondamentale pour une vie sociale bien développée : construire sa vie. Construire sa vie, ce qui suppose souvent, comme nos parents l'ont fait, que nous fassions des enfants. Non, rassurez-vous, ce n'est pas une réflexion psychologique sur la vie de couple et ses embûches. Mais tout cela mène, en fait, à rechercher de plus en plus de responsabilités professionnelles pour accroitre son salaire et assurer la vie de famille...et tiens donc, acheter une plus grande maison pour la « venue » d'autres enfants. (…) Lire la suite »

Abstention et Grève générale comme solution alternative au régime démocratique ?

Samuel MOLEAUD
Vivre et évoluer au sein des corporations : paysage chaotique aliénant l'individu Tout individu, tout être humain vivant cherche en permanence à évoluer en phase avec son entourage, son environnement, de telle manière qu'il est amené à se demander quel rôle joue-t-il au sein de sa communauté, et à s'interroger sur le sens que l'on peut donner à sa propre vie. Pourquoi sommes-nous là , surtout comment se construire, sommes nous acteurs ou spectateurs de nos vies etc ? Nous recevons tous une socialisation, que nous pourrions définir comme étant le processus d'intériorisation progressive des règles et des normes de la société par l'individu. Par la famille, l'école, le monde du travail, les groupes de pairs, les relations sociales, celui-ci intègre les normes et les valeurs correspondantes au milieu social dans lequel il vit. C'est à partir de cela qu'il va se forger une identité sociale. Le paradigme sociologique de la définition des statuts et des rôles de l'individu dans (…) Lire la suite »

L’âge mûr ou la reproduction réactionnaire du social.

Camille Loty MALEBRANCHE
Seule la juste révolte menée à terme rendra l'homme de l'actuelle civilisation réifiante à l'humanité. CLM A l'abord d'un tel sujet, je tiens à préciser, pour éviter toute méprise pouvant venir de quiproquos intellos, que je ne cible guère l'homme âgé en tant que tel, ce qui serait de l'âgisme plat et mesquin, mais la tyrannie d'une poignée d'hommes d'âge mûr, qui ont créé ou maintenu l'ordre social infect en l'imposant par toutes sortes de combines et d'astuces tyranniques structurelles de manipulation et d'utilisation des plus jeunes pour le système qu'ils ont fondé ou dont ils ont hérité et que l'infime minorité de leurs rejetons biologiques, leurs héritiers, exploitent en profitant du reste du monde, en perpétuant l'imposture diabolique de l'asservissement de toute la société dont ils jouissent. C'est donc le règne d'un nombre étriqué de privilégiés, ce qui est l'antithèse des droits de l'homme et de la justice malgré ses justifications par le droit bourgeois, maintenu (…) Lire la suite »

"La séduction est païenne, l’amour est chrétien" (*)

Christian DELARUE
Adresse amicale d'un païen à Camille Loty MALEBRANCHE "La dialectique n'est rien d'autre que la saisie de la relation, alors que la culture occidentale a, le plus souvent, pensé en terme d'être et d'essence, et en termes dualistes, c'est à dire opposant ce qui n'a de sens qu'uni intimement par une complémentarité : divin et humain, mais aussi âme et corps, esprit et matière, être et non être"(1) . Ainsi la rencontre amoureuse réunit réciproquement l'humain et le divin . C'est elle qui va prendre figure de grâce, d'élévation et de transcendance . Voilà ce qui est de l'ordre du divin pour le matérialiste, pour le païen. Or dans la pensée occidentale l'amour est opposée à la passion. Et le "tomber amoureux" ne prends sa pleine valeur que s'il n'est plus un chute. On sait ce qu'est l'amour . Il y a overdose d'explications et d'auteurs même hors des théologies . Mais on sait assez peu ce qu'est la séduction, si ce n'est un jeu dévalorisé au regard de la haute valeur de (…) Lire la suite »