La mort est devenue une triste et vulgaire marchandise qui se vend et s’achète sur un marché fleurissant. Les croque-morts réalisent d’énormes profits en prenant en charge intégralement le défunt et sa famille tout en exploitant la douleur de leurs clients. Le développement récent de la crémation ne fait que renforcer cette marchandisation croissante de la mort. Le profit s’est ainsi installé entre les vivants et les morts rendant leurs liens de plus en plus inhumains.
Il y a de ces périodes où les évènements se bousculent plus intensément et plus rapidement qu’à certaines autres époques. Nous vivons tous, comme individus, comme sociétés et comme peuples, dans des « bulles » qui constituent, à un moment ou l’autre, ce qu’est le monde pour nous. Un vieux proverbe yiddish dit : « Pour le ver qui vit dans un radis, le monde entier est un radis. » C’est vrai pour nous qui vivons dans une culture, dans un système politique, dans une croyance religieuse, dans un système économique et qui pensons qu’en dehors de ces formes d’appartenance, c’est le néant. Ces « bulles » sont nos repères jusqu’à ce que nous en sortions.
L’une des pires misères humaines est la vacuité de valeur intrinsèque, où les hommes tels des coquilles vides s’agrippent bêtement aux rudiments de l’éthique sociale que la classe dominante utilise en brandissant l’avoir, la propriété comme un droit naturel, une morale divine, une essence ontologique.
Nous sommes tous les pions d’un échiquier géant, où le pion ne peut que difficilement mettre le roi en échec. Nous évoluons sur un terrain où le jeu se fait à sens unique, où le roi s’est depuis longtemps transformé en fou, dans un tournoi d’échecs entre la finance et le commerce international.