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Thème : Société

L’échange, le partage et la double-pensée

Caleb IRRI
L'échange et le partage sont les deux seuls moyens dont dispose l'homme pour vivre en société. Ces deux notions, bien que contradictoires (quand le fruit du labeur d'un homme est partagé, il ne peut être en même temps échangé, et réciproquement), parviennent cependant à coexister en l'homme, au prix parfois d'une sorte de schizophrénie dont il ne peut sortir indemne. La première de ces deux notions, l'échange, est le moyen retenu par l'homme dans le cadre de sa vie professionnelle, tandis que la seconde, le partage, est celui qu'il utilise dans le cadre de sa vie personnelle, avec les amis ou la famille. L'échange est une notion éminemment capitaliste, car il est le résultat d'un rapport de force qui se conclut au moyen du prix. L'échange est le fruit d'une négociation sur des bases inéquitables (il y en a toujours un plus fort que l'autre, qui fera du profit), qui aboutit à la fixation d'un prix, c'est à dire une valeur considérée comme acceptable par les deux acteurs qui (…) Lire la suite »

La révolution du portable : les dangers de l’addiction

Chems Eddine CHITOUR
« La science a fait des hommes des dieux avant qu'ils ne deviennent des hommes. » Jean Rostand (Pensée d'un biologiste) Un pavé dans la mare le 31 mai, l'OMS publie une étude concernant les dangers potentiels du portable. Cette organisation, on s'en souvient, a été discréditée lourdement dans l'affaire de la grippe aviaire et précédemment dans son rôle de caisse de résonnance de l'Aiea dans l'affaire de Tchernobyl où le drame a été minimisé sur instruction. Comment alors comprendre ce revirement vertueux quand on sait que depuis près de vingt ans, c'est une véritable guerre de tranchées que se livrent les barons mondiaux de la téléphonie mobile et les Etats et les sociétés civiles. Globalement et pendant longtemps, les études sur la nocivité des ondes électromagnétiques ont été financées par...les lobbys, ce qui fait que les résultats étaient, on l'aura compris, favorables aux fabricants de portables. La téléphonie mobile, ou téléphonie cellulaire, est un moyen de (…) Lire la suite »

Sous le soleil exactement

José CAMARENA
Pour ce qui est des relations sexuelles en général et de la jouissance en particulier, l'ignorance continue de régner, malgré les avancées de la science et la diffusion la plus large des connaissances via l'éducation et le boum des moyens de communication. Ainsi, beaucoup en sont encore à penser que la femme n'atteindrait la jouissance qu'à se faire pénétrer dans la quasi-douleur d'un engin hors-norme et, les hommes, qu'à ressentir l'explosion, tout aussi aux limites de la douleur, d'une éjaculation d'au minimum 10cc. (1) En somme et en dehors de toute considération purement analytique, la majorité continue de s'en référer à une norme -laquelle, en matière de sexualité, reste une vue de l'esprit : construction culturelle, objet de pure statistique d'où se trouve écarté le désir. La prothèse scientifique vient se substituer à l'orthèse religieuse et morale avec, pour résultat, la multiplication exponentielle (souvent dangereuse) des interventions chirurgicales à répétition (…) Lire la suite »

Bonheur en soldes. Prêt-à -porter de la félicité

José CAMARENA
Notre contemporain s'ennuierait-il tellement, serait-il tellement dans le malheur qu'il n'a de cesse de courir après le bonheur ? Les meilleures ventes de l'année vont à des livres exposant les manières d'être heureux et les seuls philosophes encore lus par les non initiés sont ceux qui résument les mille et une manières (expérimentées ou apprises) d'être sur le bon chemin de l'accomplissement de soi ; sans compter les revues et les magazines qui s'en font des pages innumérables, des dossiers mensuels et des interviews exclusives de lamas, de chamans ou de thérapeutes de la félicité… Que ce soit seul, en couple, au travail, à l'école, avec les amis, dans les loisirs ou pendant le sommeil -que ce soit à court, à moyen ou à long terme-, que cela se passe dans la solitude de l'écritoire, face à l'écran de l'ordinateur ou dans le fond de l'assiette : tout doit être source de bonheur, mener à la félicité. Et il en va tellement ainsi, que la culpabilité est grande dès que le moindre (…) Lire la suite »

D’une jouissance, par ailleurs masquée (ou la question récurrente de la sexualité des personnes en situation de handicap)

José CAMARENA
J'avais commencé un article sur la sexualité des personnes handicapées. Article que je me suis senti obligé de rédiger, en partie poussé par la pression extérieure de tous ceux et de toutes celles que le sujet intriguait autant qu'intéressait, en partie par cette autre pression -intérieure celle-là , qui exigeait que j'éclaircisse une position claire et définitive sur un sujet qui, par ailleurs, me semblait évident. Or, j'ai très vite compris combien l'évidence est aussi trompeuse et dangereuse que l'empressement et comment on peut arriver à des lieues de l'objectif que l'on s'était assigné. N'empêche, cette errance, tout à fait volontaire -même si inconsciemment encore à déchiffrer- m'a permis d'apprendre des choses sur moi et sur la manière d'envisager la problématique, en même temps que l'évidence s'en est allée. Raison ultime pour laquelle j'ai effacé le propos et m'attèle, ici, à la tâche, difficile, de le restructurer dans son entièreté. Premier fait d'évidence : la (…) Lire la suite »

Pour une féminité décomplexée

Karoll
Le combat féministe laisse perplexe ceux et surtout celles qui y voient peu d'éléments relatif à la féminité, concept lui, qui entendu de manière péjorative parce qu'il renverrait à une forme de sensibilité, de faiblesse ou plus communément, ferait référence à la sensualité instrumentalisée que le féminisme, avec sa prétention de masculinité tend à renier. Bien évidemment, il ne s'agit pas de saboter le combat de la femme mais au contraire, d'en dénoncer les contradictions et la manière dont est instrumentalisée cette résistance qui trop souvent est ancrée mentalement dans les consciences par de nombreux complexes intérieures que la femme elle-même n'assume pas et son combat semble parfois encore une fois être celui que l'homme lui dicte. A de nombreuses occasions, elle ne fait pas preuve de solidarité avec ses pairs, qui sont avant tout les autres femmes contre lesquelles elles s'offusquent souvent au bonheur de ce que l'homme a voulu qu'on fasse d'elle : une femme objet de tous (…) Lire la suite »
Le Sarkophage - Numéro 24 - Mai 2011

De la gratuité de l’engagement

Yann FIEVET
"L'art est partout, il est dans tout : dans la rue comme dans le musée, Et je dénie le droit que s'arrogent quatre ou cinq industriels de maculer Avec leurs enseignes outrecuidantes la ville qui abrite un millions d'habitants !" Charles Garnier, 1871. Depuis que l'Homme éprouve l'injustice frappant ses semblables ou croit souhaitable de changer l'ordonnancement des choses terrestres l'engagement pour ces objets inhabituels tient en éveil certains de ses congénères. L'engagement ne semble certes pas chose naturelle. Ses contours sont difficiles à délimiter tant les causes à défendre semblent innombrables et souvent incertaines. L'engagement est bien sûr indissociable de la personne de l'engager qui le vit. La figure de l'engagé est complexe car faite d'un mélange inextricable d'éléments plus ou moins fortement intériorisés par la conscience de l'individu au cours de son histoire - et de celle des siens y compris ceux des générations antérieures - et des nombreuses sollicitations (…) Lire la suite »

Le besoin d’un «  héros » politique

karoll
Si des l'enfance, les représentations sont tournées vers l'identification d'un héros symbolique, animé des plus belles qualités que l'on rêverait de s'approprier, elles restent constitutives du cheminement de l'adulte et du conditionnement de notre pensée ayant atteint l'âge mûr. En effet, s'identifier à des héros vivants, et bien encore plus quand ceux-ci meurent, c'est d'une part puiser des ressources dans une mémoire à travers laquelle on peut se repérer, se reconnaitre, mais c'est aussi un souvenir ou plutôt une projection du présent, voire de l'avenir, qui peut être surinvesti et servir de moyen ou de politique pour stériliser voire caricaturer les esprits. Au regard de l'Histoire du monde telle qu'elle se décline et semble se répéter, on vit toujours à travers ce symbolisme fort de se démarquer de la cause du mal, l'ennemi contre l'absolu bien, incarné dans nos Etats par l'emblème d'un homme politique, libérateur, visant l'indépendance et le bien de son pays ainsi que de (…) Lire la suite »

Au secours, l’humanisme est devenu un extrémisme…

Samuel MOLEAUD
C'est le printemps, la nature bourgeonne, déploie son énergie pour réchauffer l'atmosphère et sortir des longues journées froides que l'hiver a figées. Bref, la nature revit, et il n'y a bien qu'elle. Partout ailleurs, il y a dans l'air ce parfum moisi d'une ère nouvelle qui ramène ses effluves de honte latente et de colère indicible, d'une inénarrable mascarade dans les arcanes du pouvoir des puissants qui jouent leurs cartes impérialistes à la sauce sanguinaire du 21ème siècle, et se déjouent des lois lorsqu'elles leurs sont défavorables. Ce, alors que le troupeau dérouté, qui n'a de puissance de décision qu'un papier dans l'isoloir tous les cinq ans, n'a aucun moyen de mettre un coup d'arrêt aux agissements criminels des chefs impérialistes. L'hiver occidental 2011 fut placé sous l'aura médiatique des « révolutions de printemps ». Soudainement, l'Occident, l'OTAN et le G8 se souciaient du sort de l'Afrique…mais surtout de ses flux financiers Nord-Nord. Ce sera peut-être la (…) Lire la suite »

Les millionnaires de la chance. Rêve et réalité. Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot.

Bernard GENSANE
Depuis une quinzaine d'années, le couple Pinçon-Charlot nous parle dans leurs livres de ceux qui ont de l'argent, dans des études consacrées aux ghettos du Gotha, aux Rothschild, à la chasse à courre, à la grande bourgeoisie, aux châteaux et châtelains, aux beaux quartiers etc. Cette fois-ci, ils se sont penchés sur le cas de ceux qui n'avaient pas plus d'argent que vous ou moi (souvent même, moins), mais pour qui le ciel est un jour tombé sur la tête sous la forme de un, cinq, dix, vingt millions d'Euros gagnés grâce à un billet acheté à la Française des Jeux. Alors là , évidemment, tout a basculé : le rêve est devenu réalité. Et ce n'a pas toujours été simple et gai. De même que c'est la mer qui prend l'homme, un gagnant n'a définitivement gagné, préviennent les auteurs, que « lorsqu'il a été gagné par son gain ». Toucher son chèque ne suffit pas. Par-delà la sidération produite par ce coup du sort, il faut intérioriser, surmonter ce bouleversement. Cela peut effrayer, même si, (…) Lire la suite »