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Thème : Société

Assistance sexuelle ou prostitution ? entre criminalisation et désir…

Thierry LODE
Soyons immédiatement clairs : je suis pour l'abolition de la prostitution comme je suis pour l'abolition du travail salarié et contre toutes les oppressions. Et cependant, cela ne m'empêche nullement d'être pour l'assistance sexuelle des handicapé-e-s de même que favorable à l'expression des syndicats des travailleuses et travailleurs du sexe. L'assistance sexuelle est une revendication de l'Association des paralysé-e-s de France qui a ouvert une pétition sur ce sujet. Il est pourtant fort tentant d'envisager l'assistance sexuelle comme une prostitution et la fourniture de prestations sexuelles sous le seul aspect du travail forcé. Là encore, il faut être clair, l'esclavage est une abomination, et le travail forcé concerne encore plus de 150 millions d'enfants dans le monde. Une extraordinaire violence est aussi faite à des centaines de femmes emmenées clandestinement dans les pays plus riches pour s'adonner à la prostitution sous l'emprise de passeurs qui marchandent leurs (…) Lire la suite »

Ni rationnelles, ni féminines : la sexualisation des femmes violentes (Countercurrents)

Akanksha Mehta
Les femmes qui se livrent à des violences sont souvent l'objets de récits sexualisés dans lesquels leur conduite est décrite comme une déviation des traits féminins normaux ('pacifiques'). Ces récits sexualisés nient la capacité de violence des femmes en excluant celles qui s'y livrent du royaume de la rationalité et en les considérant comme des non-femmes. A cet égard, la couverture médiatique du procès en appel d'Amanda Knox et de sa libération de la prison de Perugia en Italie qui s'est ensuivie, a défié toute concurrence. Knox, qui a été reconnue coupable d'avoir tué sa colocataire et a été condamnée à 26 ans de prison, a été régulièrement décrite par les médias et l'accusation comme un "démon femelle" hyper-sexualisé. Dès son arrestation après le meurtre, les motivations attribués à Knox ont été mélangées à des histoires de "jeux sexuels qui auraient mal tourné" au cours desquels elle aurait réussi à "persuader" deux hommes de devenir ses complices du meurtre. A l'aide de (…) Lire la suite »

VIE CHERE : Sous-consommation, surconsommation et classes sociales.

Christian DELARUE

La question de la consommation mérite d’être rapportée à des enjeux de classes sociales. Les sous prolétaires et les prolétaires n’ont pas le même regard que les petit-bourgeois et la bourgeoisie.

Si la vision classiste en terme de sentiment subjectif d'appartenance ayant pour base la classe ouvrière a fortement déclinée il n'est demeure pas moi que la conflictualité de classe perdure et même se développe. La bourgeoisie conçue comme seule classe objectivement et subjectivement dominante mène sans faiblir son combat pour défendre et accroître ses intérêts de classe. Avec le surgissement du Front national dans un certain nombre de débat on remarque l'importance d'un clivage entre deux lectures : celle eux / nous et celle en-haut / en-bas. Ce débat se complique dans la mesure ou certains acteurs croisent et combinent les deux clivages et ce de façon variée. Autrement dit si la lecture eux / nous ne signifie pas automatiquement l'abandon de la contradiction "en-haut / en-bas" une certaine compétence politique est requise pour distinguer les options de droite et d'extrême-droite des positions de gauche. Il y a donc danger. Et ce, d'autant plus que d'en appeler au (…) Lire la suite »

Technologie et société de contrainte

Dominique

Loin du tumulte des bourses, les multinationales s’apprêtent à prendre le pouvoir sur l’ensemble de l’humanité. L’engineering de l’humain doit leur permettre de devenir des dieux, et ainsi, de nous faire subir tout ce que nous faisons aujourd’hui subir à la nature.

Les états pèsent de moins en moins face aux moyens des corporations multinationales. Les technologies convergentes devraient permettre à ces corporations de prendre définitivement le pouvoir. Le fer de lance de cette offensive auprès du grand public est ce qu'IBM appelle la planète intelligente. Pour les armées, les USA ont d'ores et déjà commencé à développer des armes autonomes qui seront même capables de choisir elles-mêmes leurs cibles. Dans tout ce qui touche à la technologie, il ne faut pas oublier que celui qui la maitrise maitrise aussi son usage. Prenez internet, le web fonctionne grâce à un ensemble de normes fixée par le World Wide Web Consortium (W3C), lequel est une communauté internationale où les organisations membres, un staff à plein temps et le public travaillent ensemble pour développer les standards du web. Dirigé par Tim Berners-Lee, l'inventeur du web, et le CEO Jeffrey Jaffe, la mission du W3C est de conduire ce réseau à son plein potentiel (Voir W3C ). (…) Lire la suite »
Chroniques depuis le trottoir d’en face

La vie en pire...

Yvette GUEVARA
Tandis que TNS-Sofres fait un sondage crucial sur l'utilisation des petits noms par les couples français, et que le monde souffre et se décompose, moi, petite étrangère aux prétentions pompeuses d'intello du dimanche, j'ai détourne dangereusement mon intérêt de cette enquête de la plus haute importance et par la même des autres affaires capiteux du moment : le yo-yo boursier, l'imminente arrivée du bébé Elysée, l'attentat du jour, les financements occultes, la taxe sodas, la Grèce, la famille de gauche dans son combat de séduction, la Libye, la colonisation de la Palestine, et même parfois, de mes propres enfants... Sotte, je tombe dans la vacuité et je m'adonne, flâneuse et inconsciente, au plaisir de la lecture - autre que celle du Monde Diplo, du Grand Soir ou même de Paris Match... Les livres ! L'odeur de l'encre "spécial rentrée" ! Une panacée pour des espèces menacées : les rats de bibliothèque et les profs' de l'éducation nationale. Septembre est là avec sa sortie (…) Lire la suite »

Melancholia et Lars von Trier

Rosa LLORENS
Melancholia poursuit l'analyse de l'idéologie de notre société américanisée, de façon toujours aussi cohérente, et formellement novatrice. Comme Manderley était la suite de Dogville, Melancholia est la suite d'Antichrist : la même problématique, sous un angle différent. Dogville analysait l'idéologie puritaine anglo-saxonne sous l'aspect religieux (le protestantisme comme renoncement au christianisme, religion d'amour, et retour au dieu vindicatif et violent de l'Ancien Testament), tandis que Manderlay se centrait sur la traduction politique du puritanisme (un droitdelhommisme formel, indifférent aux contextes et conséquences réels). De même, si Antichrist analysait le rationalisme libéral comme obstacle à la compréhension entre les êtres, Melancholia montre qu'il nous empêche de comprendre notre environnement. Cependant, entre les deux démonstrations, il y a de nombreux points d'intersection : ainsi ce flacon de médicaments qu'Elle utilisait pour calmer ses angoisses alors que (…) Lire la suite »

Le Sain dans la manipulation sémantique-connotative de l’idéologie

Camille Loty MALEBRANCHE

L’idéologie est un agent métamorphique du langage qui, par elle, manipulé et instrumentalisé, fait de certains vocables du code collectif des normes sociales, une nature parallèle à la nature au sein de la culture, une véritable métanature culturelle établie pour la société. Car la culture crée et instaure le sens social comme une seconde nature signifiante, parallèle à la nature. CLM

Le sain, le pathologique, le malsain sont parmi les termes les plus abusivement et les plus violemment sollicités dans l'agressivité sémantique, épistémique officielle des oligarchies. Et l'étiologie des malaises sociaux ne peut qu'interroger les artefacts immatériels à la fois idéels et hyperactifs d'une idéologie souvent accusatrice, (une "idéo-actéologie" vu sa détermination de l'action sociale) qui construit les « valeurs » collectives et la « nature des choses » cette sorte de seconde nature à la Nature, au gré de ses intérêts oligarchiques… Dans la valeur à la fois lexicologique et logique d'un lemme, il est rare de trouver aussi tranchés et immédiatement intelligibles en un même signifiant, ce, avant toutes les vagues des connotations, les deux antonymes (pathologique et malsain) pressentis au sens dénoté de l'unité sémantique "Sain". Comme si le pathologique désigné et senti comme insanité et dérèglement par l'organisme dont il trouble le bon fonctionnement, est à (…) Lire la suite »
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Les civilisations meurent-elles par suicide ?

Fethi GHARBI
"Quand une civilisation arrive à relever des défis, elle croît. Sinon elle décline. Les civilisations meurent par suicide, non par meurtre" Arnold Joseph Toynbee Si l'on s'en tient à la vision de Toynbee, l'histoire se présente comme l'essor et la chute des civilisations et non comme les péripéties vécues par des État-nations ou des groupes ethniques. Pour définir une civilisation, le culturel l'emporte sur tous les autres critères. Toynbee considère que la "civilisation occidentale" embrasse toute l' Europe occidentale et se distingue à la fois de la "civilisation orthodoxe" de Russie et des Balkans et de la civilisation gréco-romaine qui a précédé. Cet historien se dissocie de la représentation que se font les idéologues de la modernité inscrivant la civilisation occidentale née à la renaissance et la civilisation gréco-romaine dans un même continuum historique et culturel. Toynbee réfute cet accolement factice qui depuis cinq siècles n'arrête pas d'amalgamer pensée grecque (…) Lire la suite »

Empire et Dénaturation humaine monstrueuse…

Camille Loty MALEBRANCHE
Il n'y a pas d'empire neutre ou inoffensif, l'empire, tout empire, est, par essence et non par accident, fatalement monstrueux, tératogène et agresseur. Le bellicisme n'est donc pas contingence dans le fonctionnement d'un empire mais sa nécessité mécaniste, en tant que la violence est immanente à la nature de la puissance conquérante impériale, émanation naturelle de ses fondements logiques. CLM J'appelle empire, tout système de politique socio-économique d'un État, d'un groupe d'États associés ou encore d'une entité pluri-étatique supranationale procédant en Super-État avec une propension à vouloir sans cesse élargir ses limites en dominant voire effaçant la suprématie, l'autonomie et la spécificité des altérités rivales ou non par la conquête politico-idéologique soit directement en usant de la force soit discrètement, via des institutions interposées. Les empires renvoient à l'ogre de l'histoire, à la volonté de règne par la fondation d'essences étatico-nationales puissantes (…) Lire la suite »

Le mythe de la transformation individuelle

Emrah KAYNAK
Peut-on se changer soi sans changer le monde ? « Vouloir corriger les défauts du caractère d'un homme par des sermons de morale n'est pas moins chimérique que de forcer un chêne à donner des abricots ». Arthur Schopenhauer De Zénon à Epicure, du christianisme au bouddhisme, il n'est pas d'école éthique qui ne développe un art de vie prescriptif pour faire face à l'adversité du monde. Peut-on croire après Marx et Freud qu'il est possible de sculpter sa personnalité à sa guise par un effort d'autogouvernement indépendant du monde extérieur ? Karx Marx s'est attelé à dévoiler la relation combinatoire entre le collectif et l'individuel, l'économique et l'idéologique, les structures sociales et les structures psychiques. Le marxisme tisse des liens de causalité multilatéraux entre des faits apparemment épars qui rendent la société et les comportements humains intelligibles. Cette description ne ressortit pas seulement à la philosophie pure mais avant tout, là réside son insigne (…) Lire la suite »
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