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Thème : Crise du Capitalisme

« Les États-Unis sont entrés dans un déclin irréversible et l’Amérique Latine court un danger »

Frederic LORDON
Frédéric Lordon a rendu un oracle au sujet du système financier international. Cet économiste français, directeur de cherche au CNRS, auteur de dizaines de travaux mondialement reconnus et de plusieurs livres, a exposé les ressorts de la crise et de son résultat final - l'actualité - bien avant que les marchés mondiaux et le système bancaire international soient à genoux. Son dernier livre : [1], offre un diagnostic précis des racines qui ont conduites le système à l'abime des pertes méga-millionnaires et à l'intervention des États. En même temps, dans l'analyse technique des déviations du capitalisme apparaissent les lignes de l'avenir à l'horizon. Ces lignes sont déjà un présent dont l'effet s'est propagé sur toute la planète. Lordon ne doute pas de prédire un avenir critique, de récession, avec du chômage. Dans cet entretien, Lordon revient sur la « matrice » de la crise, analyse ses composants et réfute l'idée de ce que l'effondrement soit, comme plusieurs le rêvent encore, la (…) Lire la suite »
Lorsqu’un financier craque, ça part dans tous les sens...

Lettre d’adieu à la finance.

Andrew LAHDE

Andrew Lahde, de Santa Monica, Californie, est le gestionnaire de « hedge funds » qui a fait un profit de 870 % l’année dernière en pariant sur un effondrement des « subprimes ». Il vient de fermer son fonds de placement et a rédigé une lettre aux investisseurs.

Aujourd'hui je n'écris pas pour jubiler. Eu égard aux souffrances endurées en ce moment par presque tous, ce serait totalement déplacé de ma part. Je n'écris pas non plus pour faire encore quelques prédictions, puisque la plupart de mes prévisions se sont réalisées ou sont en cours de l'être. En fait, je vous écris pour vous dire adieu. Récemment, en première page de la section C du Wall Street Journal, un gestionnaire de hedge fund qui était lui aussi en train de fermer boutique (un fonds de 300 millions de dollars) fut cité, « ce que j'ai appris avec les hedge funds, c'est que je les déteste ». Je souscris totalement à cette déclaration. Je l'ai fait pour l'argent. Les fruits pendants, c'est-à -dire ces idiots dont les parents ont payé la prépa, Yale et le MBA d'Harvard, étaient à ramasser. Ces gens qui étaient la plupart du temps indignes de l'éducation qu'ils ont (supposément) reçue se sont élevés jusqu'aux sommets de firmes comme AIG, Bear Stearns et Lehman Brothers et à (…) Lire la suite »

Sauvetage financier, une grande opportunité

Howard ZINN

Il est triste de voir les deux partis se démener pour parapher un accord qui consiste à prendre 700 milliards de dollars au contribuable pour les injecter dans les circuits des énormes institutions financières, remarquables d’incompétence et d’ambition.

Il y a une bien meilleure solution pour la crise financière actuelle. Mais elle suppose d'écarter cette « sagesse » conventionnelle qui n'a que trop duré : celle qui considère que l'intervention du gouvernement dans l'économie (« beaucoup d'Etat ») doit être évitée comme la peste, parce que le "libre marché" est le meilleur guide qui soit vers la croissance et la justice. La vision d'un Wall Street qui supplie le gouvernement de l'aider est certes assez comique, surtout à la lumière de sa dévotion prolongée au « libre marché » dérégulé par le gouvernement. Mais regardons une vérité historique : il n'y a jamais eu de « libre marché ». Nous avons toujours eu un gouvernement intervenant dans l'économie et, en fait, de telles interventions ont été bien reçues par les capitaines d'industrie et des finances. Ces titans de la richesse ne dénoncent le « beaucoup d'Etat » que lorsque le gouvernement menace de réguler leurs activités, ou quand ils se rendent compte qu'une partie de la (…) Lire la suite »

"Le capitalisme touche à sa fin" - interview

Immanuel WALLERSTEIN
Immanuel Wallerstein, chercheur au département de sociologie de l'université de Yale, ex-président de l'Association internationale de sociologie. Signataire du manifeste du Forum social de Porto Alegre ("Douze propositions pour un autre monde possible"), en 2005, vous êtes considéré comme l'un des inspirateurs du mouvement altermondialiste. Vous avez fondé et dirigé le Centre Fernand-Braudel pour l'étude de l'économie des systèmes historiques et des civilisations de l'université de l'Etat de New York, à Binghamton. Comment replacez-vous la crise économique et financière actuelle dans le "temps long" de l'histoire du capitalisme ? Immanuel Wallerstein : Fernand Braudel (1902-1985) distinguait le temps de la "longue durée", qui voit se succéder dans l'histoire humaine des systèmes régissant les rapports de l'homme à son environnement matériel, et, à l'intérieur de ces phases, le temps des cycles longs conjoncturels, décrits par des économistes comme Nicolas Kondratieff (…) Lire la suite »

Fillon détrousseur

Philippe ARNAUD

Ce jour, à midi, sur France Inter, j’ai écouté que François Fillon
disait que les 360 milliards prévus pour sauver le système bancaire ne
se traduiraient pas par une augmentation d’impôts mais par "des
économies ou une augmentation du déficit". Les journalistes ne semblent pas avoir réalisé ce qui se cache de terrifiant derrière ces paroles d’apparence anodine...

– En effet, en regardant sur Internet, j'ai vu que les dépenses de l'Etat (certes en 2006, mais cela donne un ordre de grandeur) étaient de 266 milliards d'euros (dont 60 pour l'Education nationale). Le budget de la Sécurité sociale, lui, était de 265 milliards d'euros (chiffres de 2005, mais donné aussi comme ordre de grandeur). Autrement dit, tout le budget de la Sécurité sociale plus celui de l'Education nationale n'atteignent pas le montant du plan de sauvetage des banques... – Or, récemment, Naomi Klein a écrit La stratégie du choc : la montée d'un capitalisme du désastre, où elle avance l'idée que le capitalisme profite des crises de toutes sortes (guerre, guerre civile, coup d'Etat, catastrophe naturelle, épidémie, tarissement d'une ressource naturelle, crise économique ou financière...), périodes durant lesquelles la population est "sonnée" (physiquement, matériellement, psychologiquement) pour lui imposer des réformes ultralibérales encore plus (…) Lire la suite »

Vidéo : L’Argent Dette ("Money as Debt") en français.

GRIGNON, Paul

La dette des gouvernements, des entreprises et des ménages a atteint des proportions astronomiques et enfle de plus en plus démesurément de jour en jour.

D’ou vient tout cet argent ?

Comment peut-il y avoir TANT d’argent à preter ?

La réponse est... qu’il n’y en a pas.

De nos jours, L'ARGENT S'EST FAIT DETTE. S'il n'y avait PAS DE DETTE Il n'y aurait PAS D'ARGENT Si tout ceci vous laisse perplexe, rassurez-vous, vous n'etes pas le seul ou la seule. Très peu de gens comprennent ce système, meme si nous sommes tous touchés. Ce long métrage d'animation, dynamique et divertissant, de l'artiste et vidéographe Paul Grignon, explique les effets magiques mais pervers du SYSTEME ACTUEL D'ARGENT-DETTE dans des termes compréhensibles pour tous Nous vous présentons le chef d'oeuvre de Paul Grignon pour la première fois disponible avec une bande son francaise et textes en francais ! Distribué en DVD par bankster.tv Site ORIGINAL : http://vimeo.com/1711304 L'Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR) from Bankster on Vimeo. Lire la suite »

Crise économique et responsabilité des peuples.

Camille Loty MALEBRANCHE

Pourquoi nos grands histrions économistes des partis politiques et des gouvernements, débattent-ils à la télévision de choses si courantes dont on nous rebat les oreilles dans ce que les bulletins de presse appellent indolemment l’information ? Pourquoi tous ces
débats-baragouins, ces psittacismes analphabètes proposés à l’ineptie du commun ?

Ici au Canada, Steven Harper, l'homme des riches, qui a du mal à structurer un énoncé, qui passe son temps à plagier les stupidités de Bush ou les impropriétés de Mike Harris ex premier ministre ayant détruit les services sociaux de la province de l'Ontario, joue grossièrement les condescendants, se présente par ces temps de campagne électorale canadienne, à la fois comme petit père du peuple canadien et homme de poigne malgré sa mignardise langagière qui lui donne l'air de chanter quand il intervient aux débats publics… Enfin, il est celui qui va punir plus durement le crime au pays, celui qui va aider les nouveaux acquéreurs de maisons à financer leur première propriété mais surtout celui qui va sauver l'économie via le sauvetage des banques qu'il a déjà tellement nourries de privilèges avant ce temps de crise… Cet homme qui parle en chantonnant ses mots, et que le Canada a le malheur d'avoir intronisé comme premier ministre, est en fait un vulgaire prétentieux qui hait les non (…) Lire la suite »
l’obscenité des chiffres

Etats-Unis : le budget militaire coûte plus cher que le plan de sauvetage

Manlio DINUCCI
« Trois jours après son approbation, le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars, qui aurait du calmer le système financier mondial, apparaît comme un caillou jeté dans une mer en pleine tempête ». Cette conclusion inconfortable, tirée du New York Times d'hier (6 octobre 2008, NDT) n'est pas étonnante. Pour comprendre quelles sont les dimensions et implications de la bulle spéculative qui a explosé dans le système financier mondial, il suffit de penser que dans les Bourses de New York et Paris, gérées par le groupe financier Nyse Euronext, opèrent 4 mille sociétés dont les actions ont gonflé (souvent à travers des mécanismes spéculatifs) jusqu'à une valeur totale de plus de 50 mille milliards de dollars, équivalent à la valeur de tous les biens et services produits annuellement sur tout le globe. Le « plan de sauvetage » lancé aux Etats-Unis avec un décaissement massif d'argent public démontre que, contrairement à ce que certains soutiennent, la mondialisation ne comporte (…) Lire la suite »
"si tous les milliardaires voulaient bien se donner la main"

Y’aura-t-il un jour des géraniums à Wall Street ?

Viktor DEDAJ
Je hais les géraniums. Vous aussi, non ? Comme je vous comprends. Qui pourrait bien aimer les géraniums ? Parfois je me demande même si ce sont réellement des fleurs. Parce qu'une fleur, dans mon esprit à moi, ça évoque quelque chose de plutôt jolie et qui sent plutôt bon. Sur le plan esthétique et olfactif, on peut dire que le géranium est au monde végétal ce que l'hyène est au monde animal. J'affirmerais même que le géranium est au balcon ce que la tour Montparnasse est à Paris ou les Etats-Unis à la scène internationale : une insulte, une injure, un affront. Je ne connais d'ailleurs personne qui aime les géraniums. Personne, à part ma mère. Mais bon, là , ça ne compte pas parce que ma mère elle aime tout le monde. Elle aime tout et même n'importe quoi (comme les géraniums, par exemple). Ma mère est une sainte enchâlée aux mains magiques qui vous tissent une nappe en dentelle blanche en moins de temps qu'il n'en faut à Sarko pour trahir une promesse électorale. Et si quelqu'un (…) Lire la suite »
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Crise financière : La faillite du dogme libéral des marchés qui se régulent eux-mêmes

Jean-Jacques CHAVIGNE

Aux USA, le FBI enquête, relève les empreintes et recherche les traces d’ADN des pirates qui ont arraisonné la finance américaine. Sarkozy fait la chasse aux responsables de la débâcle financière pour leur infliger la punition qu’ils méritent : la mise en torche de leurs parachutes dorés. Tout cela n’est qu’un écran de fumée qui a pour principale fonction de chercher à dissimuler les véritables responsables de la crise : le dogme néolibéral des marchés qui se régulent tout seuls et surtout le patronat et les gouvernements qui s’efforcent d’inscrire ce dogme dans les faits, quelque en soient les coûts sociaux et humains.

Le dogme de l' « infaillibité » des marchés Pour les libéraux, non seulement les marchés sont capables de se réguler tout seuls, mais toute intervention de l'Etat ne ferait qu'empêcher cette régulation. C'est le dogme de l'infaillibilité des marchés et de la « main invisible » qui spontanément affecterait les richesses disponibles de façon optimale. Cela fait bien longtemps que les l'Etat fédéral américain n'hésite pas à intervenir pour soutenir l'économie nationale : subvention aux entreprises, à l'agriculture, protectionnisme sélectif… Mais jusqu'à la crise financière, il agissait ainsi en proclamant le contraire. Aujourd'hui, la réalité ne peut plus être cachée. Les marchés financiers qui étaient les modèles des marchés qui « se régulaient eux-mêmes » sont en pleine déroute. Sans l'intervention des Etats, la crise serait encore plus grave qu'en 1929. Cette débâcle des marchés financiers et l'intervention massive des Etats marquent la faillite du dogme libéral. La (…) Lire la suite »