La géopolitique militaro-financière actuelle ne se résume pas dans la crise, bien réelle, du leadership US. Ce leadership n’a plus sa jeunesse. Depuis la fin de l’URSS il n’a plus son partenaire-adversaire lui servant à la fois de béquille et de repoussoir. Il est devenu coûteux, dangereux, parasitaire, obsolescent, destructeur surtout et plus encore quand il redevient dynamique et créatif. Si les autres avaient eu la capacité de s’en débarasser et d’instaurer le "monde multipolaire", ils l’auraient fait. Mais cette capacité, il ne l’ont pas. Le parasitisme de l’impérialisme nord-américain, c’est leur parasitisme à eux tous qui va se concentrer au sommet. Ce sont les contradictions du monde que les Etats-Unis catalysent et répercutent. La crise de leur leadership est la crise du leadership même, dans ce mode de production.
Cet article est l’extrait d’un discours qu’Alan Woods (photo) a prononcé, le 24 juillet dernier, lors d’une réunion de la Tendance Marxiste Internationale, à Barcelone. Tout en anticipant sur la crise boursière de ces derniers jours, ce texte permet de la replacer dans le contexte général de la situation économique mondiale.
En moins d’une semaine, la BCE a accordé aux banques européennes plus de 220 milliards d’Euros de prêts d’urgence. La dernière opération similaire datait du 12 septembre 2001, et ne s’élevait qu’à 69,3 milliards d’Euros. Les sommes avancées ce mois d’août sont énormes, et leur ampleur ne peut se justifier que par des risques très importants pour les marchés financiers. On entend parler de "crise du crédit", de prêts immobiliers dits "subprime", de faillites de fonds états-uniens spécialisés dans l’immobilier, de baisses des bourses. Des banques de divers pays, dont la France, sont touchés. Que se passe-t-il exactement ? quels sont les mécanismes en oeuvre ? les risques possibles ?