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Thème : Crise du Capitalisme

Les interviews radio de Pascale Fourier (Frédéric Lordon, 6 mars 2009)

Crise : la nécessaire nationalisation intégrale des banques (1/4)

Frederic LORDON, Pascale FOURIER
[Transcription] Pascale Fourier : Frédéric Lordon, vous êtes directeur de recherche au CNRS, et notre président va pouvoir être très content, parce que visiblement vous avez trouvé quelque chose... Vous m'avez dit tout à l'heure que, tel Popeye avec ses petits muscles, vous aviez trouvé en octobre un magnifique plan pour sauver l'ensemble de l'économie de la planète. Frédéric Lordon : Du système solaire plutôt... C'est très bien. C'est un lancement extraordinaire : je suis dans les meilleures conditions possibles pour ne pas avoir l'air d'un âne.... Je vous remercie beaucoup Pascale Fourier.... Alors, il se trouve qu'au mois d'octobre, une idée m'est passée par la tête, ce qui est rarissime pour un chercheur. Octobre 2008 : ce qui a été fait.... A ce moment-là quel est le problème ? On a un problème de dette des ménages, de dette immobilière des ménages. Le paquet de mauvaises dettes est rondelet, mais il est quand même assez bien circonscrit : on pourrait encore s'en tirer à (…) Lire la suite »

Crise systémique - Les solutions (n°4 : régions et monnaies complémentaires)

Gilles BONAFI

Dans mon dernier article (n°3), j’ai tenté de démontrer que le dollar ne survivrait pas à la crise. Or, le 18 mars, la FED (banque centrale US) a décidé de racheter des bons du trésor, ce qui revient à monétiser la dette (je l’avais annoncé l’année dernière). Cette information a fait quelques lignes dans les quotidiens nationaux (rien à la télévision) qui, pour l’essentiel, ont commenté cela de façon positive. Pourtant, cette date restera dans les livres d’histoire et sera plus importante que le fameux jeudi noir (krach de 1929) car elle marque la fin, à plus ou moins brève échéance du dollar et donc des USA. Il est donc temps d’éteindre votre télévision et de vous informer sur le net.

Ce jour là Paul Jorion annonçait sur son blog que c'était « la fin du capitalisme », les analystes de la banque Standard Chartered ont intitulé une note : "le jour où le dollar est mort" et Alan Ruskin, analyste chez RBS, déclarait : « Nous sommes témoins de la chute de Rome ». Face à l'ampleur de la crise, des experts de plus en plus nombreux, avancent l'idée que l'Europe et les USA risquent l'éclatement. J'ai démontré par ailleurs que de grands pôles continentaux (ASEAN, CEI, North American Union) sont en train d'émerger. Cela peut paraître contradictoire et pourtant ces deux phénomènes auront lieu. Nous assistons donc à la fin des nations avec l'apparition de grands ensembles qui auront pour échelon administratif les régions. Les monnaies nationales peu à peu seront remplacées par des monnaies complémentaires. La région, nouvel échelon administratif. Peu d'experts ont compris l'importance du rapport Balladur sur les régions et surtout sa pertinence en pleine crise (…) Lire la suite »
Oubliez les primes versées aux cadres...

La véritable conspiration d’AIG (2/2)

Michael HUDSON

Cela peut paraitre étrange mais le scandale des 135 millions de dollars de primes versées par AIG est un cadeau du ciel pour Wall Street, et pour les voyous d’AIG aussi. Comment les média peuvent-ils s’étonner de découvrir que la rapacité régne dans le secteur financier ? Ces deux derniers jours, ces primes on fait la une de toutes les chaines de télévision et tous les journaux du pays, de droite comme de gauche.

Qu'est-ce qui cloche dans cette histoire ? N'y a-t-il pas quelque chose de forcé dans les vociférations du Sénateur Charles Schumer et du Représentant Barney Frank, les principaux meneurs de cette fronde contre les banques ? Est-ce que cette histoire ne tombe pas à pic pour le président Obama qui peut enfin critiquer Wall Street ? Même le Wall Street Journal s'y est mis. La prise de contrôle d'AIG par le gouvernement, écrit ce journal, "sert de filière pour renflouer d'autres compagnies." Ainsi donc, la rapacité ne se limiterait pas aux seuls employés d'AIG. Cette société devait beaucoup plus à d'autres compagnies - à l'étranger comme à Wall Street - une dette supérieure au montant total de ses actifs. C'est ça qui a provoqué sa faillite. Et une opposition populaire monte de plus en plus contre la manière qu'Obama et McCain se sont entendus pour soutenir le renflouement qui s'élève désormais à des milliards de milliards de dollars qui ont disparus. Qui n'ont pas disparu (…) Lire la suite »

Le plan de sauvetage de la Réserve Fédérale : de l’huile sur le feu. (1/2)

Michael HUDSON

Le 15 mars, dans l’émission « 60 minutes » de la chaine américaine CBS, le président de la Réserve Fédérale, Ben Bernanke, a eu recours à une fausse analogie, déjà utilisée par le Président Obama dans son quasi-discours sur l’Union. Il a comparé le secteur financier à une maison en train de brûler - pourquoi pas, étant donné que des valeurs immobilières partent en fumée, provoquant faillites, abandons, pillages (du cuivre des câbles électriques et de tout ce qui est récupérable) et évidemment un effondrement de leur valeur. Le problème avec cette analogie est l’emplacement de la maison et son interaction avec les « autres maisons », c’est-à -dire le reste de l’économie.

M. Barnanke a demandé ce qu'il fallait faire lorsqu'un fumeur irresponsable mettait le feu à son lit et provoquait l'incendie de sa maison. Le voisin devrait-il se dire « c'est de sa faute, que la maison brûle » ? Une telle attitude représenterait une menace pour tout le quartier, a expliqué M. Barnanke. En conséquence, a-t-il expliqué, l'économie avait besoin d'un système bancaire et financier solide. Et voici ce qu'il a dit : l'économie ne pourrait sortir de la crise qu'avec encore plus de crédits et de dettes. Pour cela, il faut encore plus de milliards de milliards de dollars fournis par « les voisins » à l'irresponsable qui a mis le feu à sa propre maison. C'est ici que l'analogie présente de sérieuses limites. En regardant l'émission « 60 minutes », mon épouse m'a dit « C'est exactement ce qu'Obama a dit l'autre soir. Qu'est-ce qu'ils font ? Ils se réunissent pour se mettre d'accord sur une métaphore et la diffuser ? » On dirait qu'ils ont trouvé une image qui forcera les (…) Lire la suite »

Crise systémique : les solutions (n°3 : un nouveau dollar)

Gilles BONAFI
Dans mes articles (n°1 et 2), je me suis attaché à démontrer que la crise actuelle ne pourrait pas avoir de solution économique. Elle nécessite en effet une réponse politique forte (une réponse insuffisante sera choisie), capable de bouleverser de fond en comble les structures monétaires et étatiques actuelles. Henri Guaino conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré : « Si les experts ont du mal à imaginer un autre monde que celui dans lequel ils ont vécu, les responsables politiques sont davantage conscients de la nécessité du changement. Pour refonder le capitalisme, ils doivent imposer des solutions non pas techniques mais politiques. » Source : Le Monde du 17 février 2009. J'ai ainsi pointé du doigt le fait qu'au final, les grands ensembles continentaux sortiraient renforcés au détriment des nations. Ma réflexion s'était surtout focalisée sur l'Europe (l'euro) et le bloc euro-asiatique (CEEA). L'objectif sera ici de tenter de vous éclairer sur les solutions qui (…) Lire la suite »

Crise systémique : les solutions (n°2 : des monnaies continentales)

Gilles BONAFI
Dans mon article Crise systémique : les solutions (n°1 : l'euro), j'ai tenté d'expliquer les solutions qui seront apportées dans le cadre européen : stabilisation de la monnaie européenne avec une BCE ayant le monopole de l'émission de l'euro. création d'un trésor européen permettant de mettre en place une structure de défaisance permettant de sauver les banques. création d'un gouvernement économique, ce qui répond à la célèbre boutade de Kissinger : « l'Europe, quel numéro de téléphone ? ». intégration des pays en difficultés (Royaume-Uni et Suisse). Je n'avais pas, volontairement, abordé le problème de l'Europe centrale et orientale qui va donc être étudié ici. La crise systémique actuelle va ainsi totalement bouleverser le monde en détruisant les monnaies nationales et donc par conséquence, les états-nations, ce qui peut être illustré par cette phrase essentielle de Paul Jorion (sur son blog du 11 février 2009) : « Les pertes causées par les bulles financières quand (…) Lire la suite »

Crise économique : un changement d’époque.

JEAN, Mathieu
Le fruit de la misère ne tombe jamais loin de l'arbre de l'exploitation. La crise économique commencée en 2008 a maintenant pris des proportions mondiales, et laisse désemparés les capitalistes et les États qui n'avaient pas su ou voulu en mesurer l'importance. Partout le chômage explose alors que des mobilisations sociales de plus en plus radicales et violentes se manifestent. De l'Europe de l'est à la Grèce, de l'Islande aux Antilles françaises, des États-Unis à la Chine, les troubles sociaux fusent en réaction à la crise qui prive les travailleurs de revenus, de logement, de nourriture. Les classes dominantes tentent tant bien que mal de prendre la mesure d'une crise de plus en plus profonde et qui ne semble pas vouloir se résorber, alors que les plus populistes d'entre eux, Nicolas Sarkozy en tête, mettent la faute de la crise sur les excès du capitalisme, sur la finance immorale, sur un manque de réglementations. Bercés par l'espoir d'un rapide retour à la normale qui (…) Lire la suite »

Crise systémique : les solutions (n°1 : l’euro)

Gilles BONAFI
L'économie mondiale est entrée dans ce que je nomme la phase II. En effet, la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 avait déclenché le début de la plus grande crise économique de l'histoire humaine. Or, les gouvernements ont réagi en injectant des milliers de milliards de dollars ce qui a eu pour conséquence de ralentir pour quelques mois les effets destructeurs d'une crise systémique colossale. Il ne manque plus que la défaillance d'une entreprise majeure (constructeurs automobiles US ou Citigroup par exemple) pour déclencher un tsunami qui sera autrement plus violent qu'en septembre. Celà se produira bientôt. En effet, la plupart des états sont en faillite (USA, Royaume-Uni, France, etc) ce qui peut être illustré par cette phrase du gouverneur de la banque centrale de Lettonie : « L'économie lettone est en état de mort clinique et nous n'avons que trois ou quatre minutes pour la ranimer. » (Figaro du 2 février). Pour les USA le WorldNetDaily (mercredi 28 janvier) (…) Lire la suite »

Les élites de la finance n’ont aucune honte (Toronto Star)

Linda McQUAIG
Imaginez un instant ce qui se dirait aujourd'hui si la crise économique actuelle avait été provoquée par l'action des syndicats. Autrement dit, essayez d'imaginer un scénario où les dirigeants syndicaux - au lieu des patrons de la finance - se seraient rendus coupables de négligences telles que des sociétés de Wall Street auraient fait faillite et auraient provoqué une récession mondiale. Cela va sans dire mais il est difficile d'imaginer un dirigeant syndical être désigné pour superviser un renflouement de syndicats, comme l'a été Henry Paulson, ancien Directeur de Golman Sachs, pour superviser le renflouement de ses anciens collègues de Wall Street pour un montant de 700 milliards de dollars. Je voudrais simplement souligner combien il est étrange de voir les milieux financiers s'en sortir sans une égratignure malgré leur responsabilité écrasante dans l'effondrement qui a provoqué des ravages dans l'économie mondiale. Evidemment, ce ne sont pas tous les membres de la (…) Lire la suite »

Destruction du dollar - Explications

Gilles BONAFI

De nombreux économistes et non des moindres se demandent à juste titre si les Etats-Unis vont traverser une période de déflation ou d’inflation. Certains parlent même de stagflation, c’est-à -dire l’association d’une forte inflation et d’une croissance nulle. Il existe aussi une dernière possibilité que personne n’ose aborder : l’hyperinflation (inflation qui échappe à tout contrôle). Or, depuis des mois, j’affirme que le dollar va disparaître et il convient ici d’en analyser les causes.

Face à la crise systémique actuelle, Georges Bush et Barack Obama (ainsi que le reste du monde) ont appliqué la même politique. Ils ont décidé d'éteindre l'incendie en inondant l'économie de dollars, ce qui peut être résumé par l'allégorie de Milton Friedman, « larguer du cash depuis des hélicoptères ». Olivier De Ducla, expert financier, dans son éditorial du 13 décembre 2008, avait résumé la situation : « On a surnommé « helicopter Ben » l'actuel président de la FED. Au risque de voir renaître bientôt la terrible inflation de Weimar. On sait comment ça s'est terminé. » En effet, le « deleveraging » en cours (le désendettement, ou débouclage, destiné à améliorer le rapport actif / fonds propres dans les bilans des banques) est financé par les fonds publics. D'ailleurs, 1 000 à 1 500 milliards de dollars de dettes supplémentaires des Etats-Unis et des pays européens vont bientôt arriver sur le marché. Source : Jean-Louis Mourier, responsable de la recherche économique chez (…) Lire la suite »