Au moment des discussions sur le plan de relance économique de 2008, j’ai suggéré qu’ils s’épargnent la peine d’envoyer des chèques individuels à chaque contribuable américain, mais qu’ils expédient la somme globale directement en Chine. Après tout, c’est là -bas que l’argent finirait par atterrir d’une manière ou d’une autre quand il serait dépensé par les Américains à qui cet argent avait été distribué dans l’espoir de relancer la consommation.
Aujourd’hui, tous les ingrédients d’une récession sont réunis, en particulier aux Etats-Unis. En 2000, l’éclatement de la bulle technologique a provoqué une récession relativement légère. Mais rien ne garantit qu’il en sera de même pour la prochaine récession. En économie, le passé n’est pas un guide pour l’avenir. La crise actuelle des marchés monétaires renforce la perspective d’une récession affectant l’ensemble de l’économie.
A côté du Forum de Davos qui vise principalement un écho médiatique mondial, il existe d’autres cercles plus discrets où se confrontent les analyses sur l’avenir du système émises par ses principaux acteurs : banquiers, industriels, anciens ministres des finances, lobbyistes divers... et où s’élaborent les réponses aux problèmes qui se posent.
La crise dite des subprimes a coûté 700 milliards de dollars aux banques, la question est qui va payer la note ? Et au-delà qui va enrayer la machine folle ?
Alors que la crise présente n’est que la répétition formelle d’une scène caractéristique de la déréglementation financière déjà expérimentée maintes fois depuis deux décennies, il devrait être parfaitement clair pour tout le monde que, sitôt les pertes digérées - il faudra certes encore quelques trimestres -, banques et fonds n’auront pas d’autre préoccupation que d’identifier le nouveau compartiment de marché susceptible de livrer le surplus désiré de rentabilité financière. Et le cycle apuration des pertes-bulle-krach repartira pour un tour…