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Crise économique et responsabilité des peuples.

Pourquoi nos grands histrions économistes des partis politiques et des gouvernements, débattent-ils à la télévision de choses si courantes dont on nous rebat les oreilles dans ce que les bulletins de presse appellent indolemment l’information ? Pourquoi tous ces
débats-baragouins, ces psittacismes analphabètes proposés à l’ineptie du commun ?

Ici au Canada, Steven Harper, l’homme des riches, qui a du mal à structurer un énoncé, qui passe son temps à plagier les stupidités de Bush ou les impropriétés de Mike Harris ex premier ministre ayant détruit les services sociaux de la province de l’Ontario, joue grossièrement les condescendants, se présente par ces temps de campagne électorale canadienne, à la fois comme petit père du peuple canadien et homme de poigne malgré sa mignardise langagière qui lui donne l’air de chanter quand il intervient aux débats publics… Enfin, il est celui qui va punir plus durement le crime au pays, celui qui va aider les nouveaux acquéreurs de maisons à financer leur première propriété mais surtout celui qui va sauver l’économie via le sauvetage des banques qu’il a déjà tellement nourries de privilèges avant ce temps de crise… Cet homme qui parle en chantonnant ses mots, et que le Canada a le malheur d’avoir intronisé comme premier ministre, est en fait un vulgaire prétentieux qui hait les non possédants et se moque du peuple. Mais bon sang ! pourquoi ces dirigeants vilains, passablement incultes, bêtifiant, qui insultent notre intelligence avec des dires simplistes où ils croient nous abêtir ? Je réponds que c’est parce qu’il faut pousser l’imposture jusqu’au bout pour qu’il ait l’air vrai pour qu’il assouvisse les besoins d’illusion de souveraineté électorale du peuple ! La séduction par le paternalisme, voilà le visage travesti du séducteur politique offert au populo ; séduction qui passe par la condescendance du chef, comme si le peuple débilité, perdu, exproprié de la citoyenneté, rendu ombre de partis politiques qui présélectionnent ses soi disant « leaders » à la solde de la droite ploutocratique, avait constamment besoin d’être infantilisé, réifié et méprisé au moment même où l’on l’interpelle pour le vote ! Au vingtième siècle, on s’en souvient, la crise économique - qui menaçait la bourgeoisie et faisait surtout courir le risque de la paupérisation aux classes moyennes dans les sociétés des pays nantis - a abouti comme par incohérence, comme par renforcement négatif, à l’appui desdites classes moyennes au bourgeoisisme pourtant coupable de provoquer l’effondrement économique par ses mauvais choix. Ainsi le pire totalitarisme politique, l’ogre fasciste régna un temps et balaya le paysage politique et culturel avec ses pires monstruosités. Ce cas de figure fut exactement ce qui a prévalu dans l’Europe de l’entre-deux guerres mondiales du siècle dernier, et aujourd’hui, beaucoup plus insidieux et subtile, avec ses spécificités vicieuses, il est entrain de ressurgir sur l’échiquier politico-social mondial dans l’actuel contexte économique pervers sous forme de flagellation des moins nantis. Nous sommes au seuil d’un totalitarisme économique qui se dessine à l’envers des dirigismes anciens, dans le nouveau dirigisme ploutocratique mafieux de pillage de l’État par les gouvernements au profit des voyous en banqueroute. Hélas ! lorsque les gens des strates dites moyennes de la société, se retrouvent paniquer, ils s’en remettent à l’autorité forte censée endiguer la mollesse de la gouvernance qui aurait suscité leurs déboires ! Ces gens si loin de la citoyenneté, qu’ils aident les ploutocrates à dénaturer l’État ignorent en fait que ceux qu’ils adulent sont les principaux coupables de la situation décriée. C’est de là que l’autoritarisme prend son essor et noie la société. Les plus paupérisés, les plus précaires au travail, les chômeurs, les immigrants sans le sou, les jeunes démunis sont soudain soupçonnés de parasitisme en bons boucs émissaires des riches sybarites, et les vrais parasites, les millionnaires du parasitisme social : les politiciens professionnels et trompeurs du peuple, les financiers, les banquiers, les ministres qui siègent dans le conseil interne des banques, les tenanciers de titres anachroniques ou honorifiques, les profiteurs de prébendes demeurent confortables sans être inquiétés dans leurs privilèges quasi féodaux.

Ces « débats-baragouins » qui ne débâtent point les baudets de la désinformation.

Les peuples sont aussi coupables que leurs bourreaux qu’ils contemplent bêtement en aliénés sans faire l’effort de saisir les mécanismes de leur asservissement par des structures qui ne servent que les riches. Il n’y a pas d’angélisme populaire, l’histoire est coécrite par la passivité subjective et coupable des victimes objectives des politiques appliquées à l’échelle de l’état et ceux qui conçoivent et appliquent activement ces politiques. Alors qu’aujourd’hui, - comme une traînée vénéneuse, fongique, l’extrême droite financiariste prend le sou des masses et de toute la société pour le donner aux fatras de banquiers, d’assureurs et de financiers acolytes des patrons des plus grandes multinationales régulièrement subventionnés sur le dos des peuples et qui, malgré tout, par indécence et extrémisme dans leur prodigalité et spéculation se retrouvent en faillite - on voit l’État sans égard leur redorer le blason au mépris des programmes sociaux qui vont en pâtir. Et toute la canaille des spécialistes prostitués, des chroniqueurs vendus, des écrivaillons larbins, des folliculaires âpres à la curée saluant leurs riches idoles, délirent partout sur les chaînes de télévision pour convaincre le peuple que c’est dans son intérêt de sauver les ordures, les criminels contre l’humanité d’un autre genre qui ont accaparé tout l’argent de la planète pour eux-mêmes et l’ont mal misé et perdu ! Avec la populace journalistique qui déblatère idiotement contre tout dirigisme en faveur des majorités tout en mentant aux gens sans éducation et inaptes à saisir le mal qu’on leur fait en ces jours, le nouveau dirigisme ploutocratique a de beaux jours devant lui et tout désormais paraît possible à la ploutocratie mondiale qui a mis l’État sous sa férule.

Quand les peuples se vautrent dans la machinalité électoraliste des grands partis sans se soucier des programmes, ils ne font figure que de singes des puissants qui les exploitent, ils ne méritent pas le respect des establishments dont ils choisissent d’être l’ombre et qui ont raison de les piétiner. Car nulle conscience au sommeil ne procure la libération ni ne mérite d’être libre ! Comme dans le mythe, Hypnos sera toujours le frère jumeau de Thanatos ! Donc une conscience sommeillante n’est qu’une sorte de zombi que l’on utilise !

Ouvrez donc l’oeil, ombre errante des peuples afin de redevenir corps et vie !

Hélas, hélas ! Ce ne sont pas les baragouins-débats qui, débattant en vendant des faussetés électoralistes, vont débâter la cohue désinformée, complaisante malgré elle, permissive au point de se laisser cravacher par les sinistres cavaliers médiatiques, ces panurges de la fascination par l’image, opérant au nom des Charon financiers !

Les peuples, en oubliant que le bât qui les blesse, leur est imposé par leurs idoles infâmes, sont collabo des riches dans leur propre détresse d’exploités !

Seuls les peuples éveillés, dépassant le couramment admis des prêts à penser, et forçant la carapace du paraître que leur impose la propagande de l’idéologie, peuvent entreprendre à explorer l’autre face possible des choses, la voie royale de leur émancipation.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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