Selon la narration ressassée par les médias occidentaux, la guerre de Syrie aurait opposé une rébellion assoiffée de libertés démocratiques à un État autoritaire porté à bout de bras par ses alliés. Pour les faux naïfs, une héroïque « révolution syrienne » se serait même dressée contre un pouvoir clanique et mafieux, coupable par définition de tous les crimes imaginables. « Démocratie », « révolution », « droits de l’homme », tout le répertoire de la bien-pensance occidentale, tout le jargon déniché derrière les fagots de l'impérialisme par des hordes de plumitifs, a été mobilisé au service d’une propagande dont le seul but était de justifier, auprès d’une opinion qui n’y comprenait goutte, l’intervention multiforme des prétendus « Amis de la Syrie ».
[Contexte : en 2019, sous le gouvernement jaune-vert composé du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue, le gouvernement Conte a signé un mémorandum pour la participation du pays à la Route de la soie chinoise. L'importance de cette signature était donnée par le fait que l'Italie était membre de l'OTAN, du G7 et membre fondateur de l'Union européenne. Par la suite, le parti 5 étoiles a rompu l'alliance avec la Ligue et en a formé une autre avec le PD et d'autres partis. Le Premier ministre, cependant, restait toujours Giuseppe Conte, de 5 Stelle. Les gouvernements suivants ont tenté de ne pas mettre en œuvre le mémorandum, malgré les avantages qu'il aurait apportés au pays. Le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni prévoit de l'annuler.]
De retour d'un voyage-étude dans la Région autonome ouïghoure du Xinjiang, du 18 au 22 août, en compagnie de Maxime Vivas, écrivain et auteur du livre « Ouighours, pour en finir avec les fake news », traduit en 13 langues, d’Ayméric Monville, Directeur des Editions Delga, et de Jean Pegouret, expert en géopolitique, à la recherche de la vérité sur cette région qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. C’était mon deuxième voyage au Xinjiang (j’y étais déjà allée en 2019), ce qui m’a permis de voir les choses avec un certain recul.
Gianni Fresu est l'un des principaux spécialistes italiens de Gramsci. C'est précisément pour cette raison qu'il a dû lutter pour trouver une place dans l'académie italienne. Après des années de petits boulots, malgré ses études et sa valeur, il a finalement réussi à trouver une place dans une université brésilienne. Il a vécu et raconté les années où l'extrême droite était au pouvoir au Brésil et la répression anti-marxiste dans les universités. Il y a un an, il a trouvé une place dans une université sarde, sa terre d'origine (ainsi que celle de Gramsci). Au cours des années précédentes, il a été secrétaire régional du Partito della Rifondazione Comunista.
Je reviens du Xinjiang, où j’ai passé plusieurs jours en compagnie de l’écrivain Maxime Vivas, dont j’ai eu l’honneur de publier certains livres. Nous avons visité Kashgar, la ville tout près de la frontière afghane et qui compte 92 % de Ouïghours, puis Urumqi, la capitale forte de plus de 2 millions d’habitants, enfin la ville nouvelle de Shihezi, développée dans les années 1950 par les bingtuan (兵团), paysans-soldats envoyés par Mao Zedong pour mettre en valeur des zones pionnières et, ainsi, ne pas avoir à contester l’eau aux populations locales dans cette région semi-désertique.