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Thème : Chine

Trump, Taïwan et ce formidable quid pro quo pour défendre le dollar

Alessandro VOLPI

L'ancien président a déclaré que les États-Unis pourraient renoncer à défendre Taïwan contre une invasion chinoise. Derrière cette option, médiatisée par le retrait de Joe Biden, il y aurait un accord tacite avec Pékin pour maintenir le dollar comme monnaie dominante, affaiblissant les “ big tech ” et les grandes fortunes et favorisant ainsi les “ alliés ” de l'ancien président, Elon Musk en tête.

Le discours de Donald Trump et les déclarations de son second James Vance sur Taïwan revêtent une importance considérable. En pratique, Trump, l'adversaire le plus farouche de la Chine lors de sa précédente présidence, affirme, presque sans y penser, que les États-Unis pourraient renoncer à défendre Taïwan et ouvrir ainsi la porte à une "conquête" chinoise. Il s'agit là d'une position d'un poids gigantesque. Que se cache-t-il derrière une telle affirmation ? Deux éléments peuvent nous aider à y voir plus clair. Le premier. Trump veut ramener aux États-Unis des pans entiers de la production étasunienne : en substance, une réindustrialisation. Pour ce faire, des financements du reste du monde sont nécessaires pour acheter la dette des EU, et la dollarisation ne doit donc en aucun cas être remise en cause. La Chine est le pivot de la dollarisation, car environ un tiers du commerce mondial concerne des biens et des services chinois. La décision de la Chine de se désengager du dollar (…) Lire la suite »

Et si la Chine envahissait la Pologne ? Ne vous inquiétez pas, c’est une blague. Pour l’instant

Fulvio SCAGLIONE

Levez la main si vous l'auriez dit il y a quelques années. Qui aurait imaginé qu'un jour, entre le 8 et le 19 juillet 2024 pour être précis, un petit contingent militaire chinois s'entraînerait à des manœuvres anti-terroristes ( antiterroristes ?) avec ses collègues locaux dans les environs de Brest, à quelques kilomètres seulement de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, pays membre de l'OTAN ? Et juste au moment où l'OTAN célébrait son 75e anniversaire à Washington, avec l'habituelle série de vagues promesses de bienvenue pour l'Ukraine de Zelensky, qui reçoit au contraire toutes les armes possibles tant qu'elle continue à se battre (aussi) en notre nom.

La participation de la Chine aux manœuvres en Biélorussie était manifestement prévue de longue date, mais elle s'est glissée dans une série de coïncidences qui, l'une après l'autre, alourdissent un peu le tableau. L'OTAN, à Washington, a enjoint Pékin de cesser d'aider la Russie et l'a qualifiée de danger pour l'Occident, laissant entendre que cette attitude ne sera pas sans conséquences. Voici donc ce qui se passe en quelques heures : l'armée de l'air et la marine chinoises mènent l'action “ d'avertissement ” la plus massive contre Taïwan depuis des années, avec 7 navires et 65 avions de chasse, et la Russie et la Chine annoncent (puis effectuent) une patrouille commune dans le Pacifique Nord, la quatrième depuis 2021. Nous avons déjà parlé des Chinois à la frontière polonaise. Et peut-être n'est-il pas inutile de rappeler que la Chine, en refusant de participer à la conférence de paix sur l'Ukraine en Suisse, avait déjà envoyé un message assez clair à ceux qui pouvaient penser la (…) Lire la suite »

L’« US Resolve Tibet Act » et la visite de Nancy Pelosi à Dharamsala : des provocations étatsuniennes de plus en plus folles

Albert ETTINGER

Le 12 juin, la Chambre des représentants des États-Unis a voté un projet de loi appelé « Resolve Tibet Act ». Une délégation étasunienne, dirigée par Nancy Pelosi et le président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, le Républicain Michael McCaul, s’est ensuite rendue en Inde pour remettre une copie du texte au dalaï-lama. Après Hong Kong, le Xinjiang, Taïwan et la Mer de Chine du Sud, les États-Unis viennent donc de ressortir la « question du Tibet » de leur boîte à outils de propagande contre la Chine, et ils vont plus loin que jamais dans la provocation.

Le "Promoting a Resolution to the Tibet-China Dispute Act" (1) – c’est son appellation officielle – est une de ces “ lois ” à portée universelle dont les États-Unis ont fait leur spécialité. Car il n’y a que le “ God’s own country ” (le pays des dieux) qui s’arroge le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures de n’importe quel pays au monde et de sanctionner des citoyens, des entreprises et des gouvernements étrangers sous prétexte qu’ils auraient violé une loi étasunienne. Du point de vue du droit international qui est bâti autour du principe de la souveraineté des États, de la non-ingérence et de l’inviolabilité des frontières, la nouvelle “ loi ” qui demande à la Chine de négocier avec le dalaï-lama et son pseudo-gouvernement en exil financé par Washington est donc complètement illégale. Il s’agit en plus d’une sinistre farce qui restera sans conséquences sur le terrain. Tout cela n’est que du vent qui ne servira qu’à produire quelques articles mensongers dans les (…) Lire la suite »

Cinq Principes de la Coexistence pacifique : 70 ans d’engagement de la Chine

YI DA

Des lecteurs malicieux (ou frustrés) nous font remarquer que nous publions souvent des articles écrits par des Etats-Uniens, mais rarement des articles écrits par des Chinois. En voici un qui nous arrive sans avoir à le traduire.
LGS a déjà publié trois articles de Yi DA (1).
Ici, il nous parle de paix et de la méthode chinoise pour éloigner les guerres dans un monde ravagé par des massacres guerriers.
LGS

« Respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, non-agression mutuelle, non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité et bénéfice mutuel, et coexistence pacifique. » Quand ces principes étaient prononcés pour la première fois par le Premier Ministre Zhou Enlai lors d’une rencontre avec une délégation indienne, rien ne paraissait les destiner à un rayonnement mondial. Or, 70 ans après, la pertinence de ces principes, connus sous le nom des Cinq Principes de la Coexistence pacifique, n’est plus à démontrer,et leur importance s’est affirmée davantage dans un monde en plein basculement. Un fruit de la sagesse asiatique C’était en 1955, lors de la Conférence de Bandung, que les Cinq Principes de la Coexistence pacifique ont fait leurs preuves. Portant l’esprit de la « recherche des terrains d’entente par-delà les divergences », ils ont permis d’aplanir les suspicions dangereuses qui régnaient entre les pays asiatiques, fondé le succès de la (…) Lire la suite »

États-Unis, Russie, Chine... Le mur est tombé, le XXe siècle est terminé, il est temps de changer

Fulvio SCAGLIONE

Il y a deux ans et demi, après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, nos journaux dressaient la liste des prétendus poutiniens et expliquaient comment les sanctions internationales allaient rapidement déchirer la Fédération de Russie. Dans le même temps, on donnait à l'Ukraine les armes dont elle avait besoin pour se défendre : il n'y avait rien d'autre à faire, les Russes n'avaient pas réussi à occuper Kiev (on peut douter que c'était l'intention, mais peu importe, c'était l'air), ils allaient être vaincus. Ceux qui quittaient le droit chemin étaient soit de mauvaise foi (Poutinistes), soit ne comprenaient pas, soit les deux : souvenez-vous de la tentative malencontreuse de Mario Draghi de nous culpabiliser avec la question angoissante "Voulez-vous des climatiseurs ou la liberté ?".

Plus désespéré qu'avant Bon. En fait, mal. Deux ans plus tard, nous y sommes. L'échec des sanctions est tellement évident qu'on n'en parle plus. Et on n'en parle pas non plus parce que, tomo tomo cacchio, l'Europe achète du pétrole russe revendu par l'Inde, la Russie achète à des pays comme l'Arménie ou la Géorgie les marchandises que les Européens vendent en sachant très bien qu'elles finiront en Russie, et les États-Unis achètent (cette année pour 1 milliard de dollars) de l'uranium russe pour les centrales nucléaires. Sur le front, les choses se passent comme elles se passent. Et d'ailleurs, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, exige que les pays occidentaux autorisent les Ukrainiens à utiliser leurs armes les plus puissantes aussi pour frapper le territoire russe, et non plus seulement pour chasser les Russes du territoire ukrainien. Ce beau gosse d'Emmanuel Macron, un jour sur deux (le jour où il ne dit pas le contraire) propose d'envoyer des soldats européens (…) Lire la suite »

La Chine et la Russie renforcent les liens alors que les États-Unis se préparent à la guerre

Le correspondant socialiste
Notre période historique est celle d’une profonde instabilité alors que les États-Unis, la puissance impérialiste dominante, lancent des guerres, des coups d’État, des assassinats, des sanctions et des guerres commerciales afin de maintenir leur hégémonie. Il y a 25 ans, en 1999, l'OTAN bombardait la Serbie pendant 78 jours. Il l’a fait sans l’approbation de l’ONU, ouvrant ainsi la voie à de futures guerres de l’OTAN. L’ambassade de Chine a été délibérément ciblée. La Chine ne pouvait pas faire grand-chose. La Russie a été affaiblie après la défaite du socialisme et la dissolution du Pacte de Varsovie, laissant l’OTAN triomphante. C’était le comble de l’unipolarité. Chine et Russie Mais 25 ans plus tard, la part de la Chine dans le PIB mondial, basée sur la parité de pouvoir d’achat, a dépassé celle des États-Unis – de 19 % à 15,5 %. Son infrastructure financée par l'État lui a donné la tête de l'informatique quantique, comme exemple de son succès, tandis que sur le plan (…) Lire la suite »

Tian’anmen, 1989 : de la crise sociale au putsch avorté

Bruno GUIGUE

La photo de l’homme qui arrête la colonne de chars sur la place Tian’anmen va faire le tour du monde. Elle est censée illustrer la bravoure d’un homme seul, se dressant héroïquement devant des blindés qui symbolisent la brutalité de la répression. Mais sur la vidéo complète, on voit la colonne s’arrêter pour ne pas lui passer sur le corps. L’homme grimpe alors sur le premier char. Ses sacs de courses à la main, il s’entretient avec l’équipage pendant quelques secondes. Puis il redescend tranquillement du blindé et il est emmené par ses amis. Les chars continuent ensuite vers Chang’an, retournant à leur base. C’est tout. Le génie propagandiste a fabriqué un symbole planétaire avec un non événement.

Dans les années 1980, le rythme des réformes économiques s’accélère. Le retour à l’exploitation agricole familiale et la restructuration de l’industrie sont menés de front afin de transformer l’économie en profondeur. Tout en modernisant méthodiquement l’appareil productif, l’équipe dirigeante débat aussi d’une éventuelle réforme politique. Conduits par Hu Yaobang, secrétaire général du parti, les réformateurs souhaitent une déconcentration du pouvoir, une meilleure répartition des rôles entre le parti et l’État, la mise en place d’une fonction publique professionnalisée. Dans l’esprit de ses promoteurs, cette démarche réformatrice ne remet nullement en cause le système socialiste : elle vise plutôt à le moderniser pour le rendre plus efficace et consolider son assise populaire. Certains intellectuels, toutefois, vont plus beaucoup loin. Ils introduisent dans le débat les notions de « démocratie » au sens occidental et de « pluralisme » au sens de compétition pour le pouvoir. Dans (…) Lire la suite »

Les sanctions occidentales contre la Chine violent aussi bien le droit international que les droits de l’homme des habitants du Xinjiang

Albert ETTINGER

Les sanctions unilatérales contre la Chine sapent les normes fondamentales du droit (comme la présomption d'innocence) et violent les droits de l'homme, y compris ceux des Ouïghours. C'est ce que constate le rapporteur spécial de l'ONU, Alena Douhan, dans un communiqué publié le 17 mai 2024.(1)

Mme Alena Douhan (2) vient de passer 12 jours en Chine, dont la plupart au Xinjiang, pour étudier « l'impact des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits de l'homme ». Au cours de sa visite, l'experte des Nations unies a rencontré des représentants d'institutions gouvernementales nationales et locales, d'organisations non gouvernementales, d'associations, d'acteurs humanitaires, d'entités des Nations unies, d'universités, d'entreprises, ainsi que de la communauté diplomatique. Outre la capitale Pékin, elle s'est également rendue à Urumqi, Shihezi, Changji, Hotan et Shenzhen. Elle confirme que les sanctions imposées à la Chine - principalement par les États-Unis, mais aussi par d'autres États occidentaux – sous le couvert de la protection des « droits de l'homme » constituent non seulement des mesures coercitives unilatérales illégales, mais qu’elles sont extrêmement préjudiciables aux personnes qu’elles affirment cyniquement « protéger ». En fait, elles (…) Lire la suite »

Amnesty International radote

André LACROIX

Dans la perspective des élections du 9 juin – qui en Belgique seront non seulement européennes, mais aussi nationales et régionales – Amnesty International a lancé une vidéo humoristique dans laquelle les présidents de parti, figurés en pâte à modeler, s’engagent à faire exactement le contraire de ce qu’ils ont toujours fait (1). Ainsi, par exemple, le président du MR (ex parti libéral) s’engage à respecter le droit de manifester, le président des Engagés (ex parti social-chrétien) s’engage à prolonger le délai rendant possible une IVG, le Président du PS s’engage à ne plus exporter d’armes wallonnes, etc. Quant au Président du PTB (Parti du Travail de Belgique), il s’engage à dénoncer les crimes dont seraient victimes les Ouïghours.

Petit regard dans le rétroviseur Il faut savoir que le PTB a été le seul parti en Belgique à ne pas céder à l’hystérie collective antichinoise. Le 15 juin 2021, au Parlement belge, il s’est prudemment abstenu de voter une résolution dénonçant un « risque sérieux de génocide » contre la minorité musulmane des Ouïghours. Ce qui lui a valu une volée de bois vert dans quasiment tous les médias (2). Le 18 avril 2021, avait eu lieu, sur le plateau de RTL, un débat animé par Christophe Deborsu dans l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » (3). Ce débat opposait d’une part le député PTB Nabil Boukili et le professeur Emmanuel Wathelet, et d’autre part le député écolo Samuel Cogolati et Philippe Hensmans, le directeur de la section francophone d’Amnesty International-Belgique. Celles et ceux qui ont suivi ce débat se souviendront des contre-vérités et des propos injurieux sortis de la bouche de Samuel Cogolati. Mais ce qui m’a le plus peiné, c’est l’attitude de Philippe (…) Lire la suite »

Démocratie, mon amour d’un jour.

Georges RODI

La "démocratie" moderne est une forme de gouvernement conçue pour être contrôlée de l'extérieur, ce qui le rend naturellement vulnérable à la corruption et à la fraude. Et le peuple chinois en a eu les preuves lorsque la Chine a expérimenté des élections démocratiques de style occidental dans les zones rurales.

Au début de 2014, à Changsha, capitale du Hunan, un vaste scandale électoral de pots-de-vin a eu lieu, au cours duquel près de 60 personnes ont été accusées de fraude électorale, de malversations, de perturbation des élections et de corruption impliquant plus de 500 législateurs et responsables politiques locaux du parti qui ont étés démis de leurs fonctions. Ce n'est qu'un cas parmi tant d'autres. Dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, deux élections ont été annulées en un mois. Avec deux fois plus de voix que d’électeurs, il faut avouer que la fraude électorale ne faisait guère de doute. Et en septembre 2016, un vaste scandale de fraude électorale a éclaté dans le Liaoning. Plus de 500 membres de l'Assemblée populaire de cette province, composée de 619 membres, ont été démis de leurs fonctions ou ont démissionné, et plusieurs ont été arrêtés. Ce qui serait de loin le plus étonnant, ce serait d’être surpris par cela. C'est la démocratie. C'est comme ça (…) Lire la suite »
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